Bataille de Chantonnay (17 mars 1793)

Bataille de Chantonnay
Description de cette image, également commentée ci-après
Vue de Chantonnay, gravure de Thomas Drake, vers 1850.
Informations générales
Date
Lieu Chantonnay
Issue Victoire républicaine
Belligérants
Drapeau de la France République française Drapeau de l'Armée catholique et royale de Vendée Vendéens
Commandants
Louis de Marcé
Henri de Boulard
Joseph Niou
Charles de Royrand
Louis Sapinaud de La Verrie
Charles Sapinaud de La Rairie
Forces en présence
500 hommes[1]
2 canons[1]
3 000 hommes[2],[3]
3 canons[1]
Pertes
3 blessés[1] 40 morts[2],[4]
3 canons capturés[1]

Guerre de Vendée

Batailles

Coordonnées 46° 41′ 16″ nord, 1° 02′ 58″ ouest
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Bataille de Chantonnay
Géolocalisation sur la carte : Pays de la Loire
(Voir situation sur carte : Pays de la Loire)
Bataille de Chantonnay
Géolocalisation sur la carte : Vendée
(Voir situation sur carte : Vendée)
Bataille de Chantonnay

La première bataille de Chantonnay se déroule le lors de la guerre de Vendée.

Prélude modifier

 
Le Pont-Charron, gravure de Thomas Drake, vers 1850.

Le , 3 000 insurgés vendéens, menés par Charles de Royrand, Sapinaud de La Verrie et Sapinaud de La Rairie, viennent prendre position aux Quatre-Chemins, à L'Oie, au carrefour des routes de Nantes à La Rochelle et des Sables-d'Olonne à Saumur[2],[3]. Deux jours plus tard, voulant en disputer le contrôle, la garde nationale de Fontenay-le-Comte est surprise dans une embuscade et prend la fuite sans combattre[4],[2],[3]. Elle laisse entre 25 et 30 tués et se replie sur Sainte-Hermine[5]. Laparra, secrétaire du directoire du département de la Vendée, est capturé et fusillé[2].

Le 15 mars, les insurgés attaquent Chantonnay et prennent le bourg après un combat contre 200 gardes nationaux de Fontenay[6],[7],[2],[8]. Ils se replient ensuite un peu plus au nord, sur Saint-Vincent-Sterlanges[6].

Le 16 mars, venu de La Rochelle, le général républicain Louis de Marcé arrive à Sainte-Hermine[2],[1]. Il est alors à la tête de 1 200[6] à 1 300[9] hommes avec sept canons[9]. Il prend cependant rapidement position au Pont-Charron, sur le Grand Lay, au sud de Chantonnay, pour empêcher les insurgés de le détruire[2].

Déroulement modifier

Le 17 mars, les républicains se portent sur Chantonnay[2],[10]. Marcé laisse une partie de ses forces en réserve au Pont-Charron et, accompagné du colonel Boulard et du représentant Niou, il avance avec une avant-garde de 500 hommes et deux canons[2],[1]. Les insurgés attaquent alors[9],[11] et le combat s'engage entre Chantonnay et Saint-Vincent-Sterlanges[12]. Il dure six heures, sous une pluie presque continuelle[1]. L'affrontement s'achève par une victoire facile des républicains[9], dont l'artillerie a effrayé les paysans à découvert sur la plaine[1],[13]. Les vaincus se replient sur le camp de L'Oie[9].

Marcé reste à Chantonnay[14], où il reçoit un millier d'hommes en renfort[9],[12]. Il annonce alors son intention de poursuivre sa marche jusqu'à Nantes[9].

Pertes modifier

Le lendemain, le représentant en mission Joseph Niou annonce la victoire à la Convention nationale en louant la « valeur de nos frères d'armes et la bonne conduite des chefs »[6],[12]. Il affirme que les rebelles ont laissé plus de 100 des leurs sur le terrain[10]. Dans son rapport au ministre de la guerre[A 1], le général Marcé écrit que les rebelles ont laissé un nombre « considérable » de morts et de blessés, ainsi que les trois petites pièces qui constituaient leur artillerie[1]. Une dépêche des administrateurs de Fontenay-le-Comte fait quant à elle état de la mort de 40 révoltés[1],[13]. Ce bilan de 40 morts est également donné par les historiens Émile Gabory et Roger Dupuy[2],[4]. En plus des trois canons[2],[9], les insurgés perdent aussi 1 200 rations de pain et 1 200 cartouches[9].

D'après Niou et Marcé, les pertes républicaines ne s'élèvent qu'à trois blessés : deux officiers et un cavalier[1],[12]. Ces deux officiers, blessés « très légèrement », sont le lieutenant-colonel Laborie et le capitaine de gendarmerie Garnier[1].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « Appelé par les circonstances au rétablissement de l'ordre dans les départements de la Vendée et de la Loire-Inférieure, j'ai suspendu la tournée d'inspection des cotes que j'avais faite en majeure partie.

    J'ai rassemblé différentes troupes de gardes nationales dans les districts de Rochefort et de La Rochelle, avec quelques soldats du 60e régiment d'infanterie, et j'ai marché aux rebelles, qui coupaient les communications sur Nantes et qui s'étaient particulièrement réunis à Saint-Vincent, village situé à une lieue d'ici, et qui se portaient chaque jour à Chantonnay et jusqu'au Pont-Charrault. J'ai marché à eux avec une avant-garde de 500 hommes et deux pièces de canon. J'ai rencontré les rebelles près d'ici, à la porte de Chantonnay. Nous les avons combattus et dispersés; ils ont perdu trois petites pièces de canon qui formaient leur artillerie; le nombre de leurs morts et de leurs blessés est considérable. Nous n'avons perdu personne; deux officiers et un cavalier national ont été blessés légèrement.

    Cette affaire s'est passée en présence du Commissaire national, le citoyen Niou, dont l'exemple et les avis n'ont pas peu contribué au succès de nos armes.

    Les ennemis ont attaqué les premiers, ce qui a donné une nouvelle activité aux troupes de la République. Je ne saurais donner trop d'éloges à la conduite valeureuse et soutenue des troupes nationales et de ligne; elles ont marché et combattu pendant six heures et par une pluie presque continuelle.

    Je marche, demain, sur Saint-Fulgent avec 2 000 hommes. Nous avons tous les ponts à rétablir dans notre, marche; le temps est toujours pluvieux; nous manquons de souliers, mais les soldats de la République vaincront toutes les difficultés dans un pays fanatisé et rétabliront, j'espère, l'arbre de la liberté, qui produira le bonheur du peuple égaré. Je vous rendrai compte, Général Ministre, de la suite de cette opération.

    Le colonel Boulard me seconde dans cette marche; il n'a que 60 hommes du 60e régiment qu'il commande; je l'ai nommé chef d'état-major de notre petite armée. Le colonel a eu une grande part à la journée d'hier; il commande aujourd'hui l'avant-garde dans notre marche sur Saint-Fulgent[1]. »

    — Rapport du général Marcé au ministre de la guerre Beurnonville, le 18 mars 1793.

Références modifier

  1. a b c d e f g h i j k l m et n Chassin, t. III, 1892, p. 465-466.
  2. a b c d e f g h i j k et l Gabory 2009, p. 108.
  3. a b et c Gras 1994, p. 18.
  4. a b et c Dupuy 2005, p. 105.
  5. Valin 2010, p. 177-178.
  6. a b c et d Gérard 1999, p. 96.
  7. Chassin, t. III, 1892, p. 508-509.
  8. Savary, t. I, 1824, p. 114.
  9. a b c d e f g h et i Martin 2014, p. 41.
  10. a et b Gérard 1999, p. 97.
  11. Savary, t. I, 1824, p. 115.
  12. a b c et d Le Révolution de 92, ou Journal de la Convention nationale, Numéros 151 à 198, Section 13, p.15.
  13. a et b La Boutetière 1869, p. 24.
  14. Gabory 2009, p. 119.

Bibliographie modifier

  • Louis de La Boutetière, Le chevalier de Sapinaud et les chefs vendéens du Centre : notes lettres et documents pour servir à l'histoire des cinq premiers mois de la guerre de la Vendée, Académie des bibliophiles, , 137 p. (lire en ligne).  
  • Charles-Louis Chassin, La préparation de la guerre de Vendée 1789-1793, t. III, Paris, Imprimerie Paul Dupont, , 628 p. (lire en ligne).  
  • Roger Dupuy, Nouvelle histoire de la France contemporaine, t. 2 : La République jacobine : Terreur, guerre et gouvernement révolutionnaire, 1792-1794, Paris, Éditions du Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 102), , 366 p. (ISBN 2-02-039818-4).  
  • Émile Gabory, Les Guerres de Vendée, Robert Laffont, 1912-1931 (réimpr. 2009), 1476 p.  
  • Alain Gérard, Par principe d'humanité... : La Terreur et la Vendée, Fayard, , 589 p.  
  • Yves Gras, La Guerre de Vendée (1793-1796), Economica, , 192 p.  .
  • Jean-Clément Martin, La guerre de Vendée 1793-1800, Points, , 368 p.  
  • Jean Julien Michel Savary, Guerres des Vendéens et des Chouans contre la République, t. I, (lire en ligne).  .
  • Claudy Valin, « La bataille inaugurale dite du "Pont Charrault". Réalité et résonance », dans Hervé Coutau-Bégarie et Charles Doré-Graslin (dir.), Histoire militaire des guerres de Vendée, Economica, , 656 p.