Zeta Aurigae

étoile binaire à éclipses de la constellation du Cocher
ζ Aurigae
Saclateni
Données d'observation
(époque J2000.0)
Ascension droite 05h 02m 28,687s[1]
Déclinaison +41° 04′ 33,02″[1]
Constellation Cocher
Magnitude apparente 3,70 à 3,97[2]

Localisation dans la constellation : Cocher

(Voir situation dans la constellation : Cocher)
Caractéristiques
Type spectral K5 II + B7 V[3]
Indice U-B +0,38[4]
Indice B-V +1,22[4]
Indice R-I +0,87[4]
Variabilité Algol[2]
Astrométrie
Vitesse radiale +11,3 ± 0,3 km/s[5]
Mouvement propre μα = +9,45 mas/a[1]
μδ = −20,71 mas/a[1]
Parallaxe 4,15 ± 0,29 mas[1]
Distance 790 ± 50 al
(240 ± 20 pc)
Magnitude absolue −3,21[6]
Caractéristiques physiques
Masse 5,8 / 4,8 M[7]
Rayon 148 R
Luminosité 4 800 L
Température 3 950 K
Rotation 19 km/s
Composants stellaires
Composants stellaires ζ Aur A, ζ Aur B
Orbite
Compagnon ζ Aur B[7]
Demi-grand axe (a) 905 R
Excentricité (e) 0,397 3 ± 0,000 7
Période (P) 972,162 j
Inclinaison (i) 87,0°
Argument du périastre (ω) 328,9 ± 0,13°
Époque du périastre (τ) 53 039,9 ± 0,10 JJ

Désignations

Haedi, Haedus, Sadatoni, Saclateni, ζ Aur 8 Aur, HR 1612, HD 32068, BD+40°1142, FK5 1137, HIP 23453, SAO 39966, GC 6137, WDS J05025 +4105[8]

Zeta Aurigae (ζ Aur / ζ Aurigae, Zêta Aurigae), également nommée Saclateni, est une étoile binaire de quatrième magnitude de la constellation du Cocher. D'après la mesure de sa parallaxe annuelle par le satellite Hipparcos, le système est à environ 790 années-lumière de la Terre[1].

Nomenclature, histoire et mythologie modifier

ζ Aurigae, latinisé Zeta Aurigae, est la désignation de Bayer de l'étoile. Elle porte également la désignation de Flamsteed de 8 Aurigae[8].

Saclateni est le nom approuvé pour ζ Aur par l’Union astronomique internationale (UAI)[9]. Il vient de l’arabe السخلتاني al-Suḫlatān, « les Chevreaux », utilisé par al-Ḥağğāğ b. Maṭar dans sa traduction de la Μαθηματική σύνταξις de Ptolémée[10]. Transcrit Saclateni dans les Tables alphonsines (ca. 1270)[11], on retrouve ce nom chez Richard Hinckley Allen (1899), avec sa variante Sadatoni, donné dans l’édition originale (1483) des Tabulae[12], et passé ainsi dans les catalogues[13].

Haedus I et Al-Gadi Prior sont d'autres noms attribués à ζ Aur. Les Grecs appelèrent le couple ζ et η Aur, Ἔριφοι, « les Chevreaux », avec Cléostrate de Ténédos selon Hyginus[14]. Dans sa traduction de la Μεγάλη Ἄρκτος de Ptolémée, on trouve pour pour le grec 'Ἔριφοι, l'arabe الجديان al-Ğadyān, « les Deux Chevreaux », chez Isḥāq b. Ḥunayn[15]. Dans sa traduction du زيجِ سلطانی Zīğ-i Sulṭānī ou « Tables sultaniennes » d’Uluġ Bēg (1437), Thomas Hyde livre la transcription ‘AlGjedyan, suivie de i. Due Haedi’ (1665)[16], ce que Richard Allen (1899) reprend s.v. ζ Aur sous la transcription ‘Al Jadyan’[17], en ajoutant le nom Haedus (singulier) qu’il a déjà trouvé dans l’Uranometria de Johann Bayer (1603) sous la forme Haedorum antecedens[18]. Plus près de nous, le Belge Henri Mesnard donne Al-Gadïan pour le couple ζ et η Aur[19], et Antonín Bečvář Haedus I pour ζ Aur[20], ainsi que Al-Gadi Prior chez Ahmed[21],[22].

En Chine modifier

ζ Aur est nommée 柱二, soit la 2e étoile de l’astérisme 柱, pinyin Zhù, « le Pilier », constitué par le groupe ε, ζ et η Aur[23].

Propriétés modifier

Zeta Aurigae est une binaire à éclipses, dont la magnitude varie entre +3,70 et +3,97 sur une période de 972 jours (soit 2,66 ans)[2].

L'étoile principale, désignée Zeta Aurigae A, est une géante lumineuse orange de type spectral K5 II, tandis que sa compagne, Zeta Aurigae B, est une étoile bleu-blanc de la séquence principale de type spectral B7 V[3].

Références modifier

  1. a b c d e et f (en) F. van Leeuwen, « Validation of the new Hipparcos reduction », Astronomy & Astrophysics, vol. 474, no 2,‎ , p. 653–664 (DOI 10.1051/0004-6361:20078357, Bibcode 2007A&A...474..653V, arXiv 0708.1752)
  2. a b et c (en) N. N. Samus', E. V. Kazarovets et al., « General Catalogue of Variable Stars: Version GCVS 5.1 », Astronomy Reports, vol. 61, no 1,‎ , p. 80-88 (DOI 10.1134/S1063772917010085, Bibcode 2017ARep...61...80S, lire en ligne, consulté le )
  3. a et b (en) V. I. Shenavrin, O. G. Taranova et A. E. Nadzhip, « Search for and study of hot circumstellar dust envelopes », Astronomy Reports, vol. 55, no 1,‎ , p. 31–81 (DOI 10.1134/S1063772911010070, Bibcode 2011ARep...55...31S)
  4. a b et c (en) « HR 1612 », sur VizieR, Centre de données astronomiques de Strasbourg
  5. (en) B. Famaey et al., « Local kinematics of K and M giants from CORAVEL/Hipparcos/Tycho-2 data. Revisiting the concept of superclusters », Astronomy & Astrophysics, vol. 430, no 1,‎ , p. 165–186 (DOI 10.1051/0004-6361:20041272, Bibcode 2005A&A...430..165F, arXiv astro-ph/0409579)
  6. (en) E. Anderson et Ch. Francis, « XHIP: An extended Hipparcos compilation », Astronomy Letters, vol. 38, no 5,‎ , p. 331 (DOI 10.1134/S1063773712050015, Bibcode 2012AstL...38..331A, arXiv 1108.4971)
  7. a et b (en) Joel A. Eaton, Gregory W. Henry et Andrew P. Odell, « Orbits and Pulsations of the Classical ζ Aurigae Binaries », The Astrophysical Journal, vol. 679, no 2,‎ , p. 1490–1498 (DOI 10.1086/587452, Bibcode 2008ApJ...679.1490E, arXiv 0802.2238)
  8. a et b (en) * zet Aur -- Eclipsing binary of Algol type sur la base de données Simbad du Centre de données astronomiques de Strasbourg.
  9. (en) IAU, « Star Names », 2021. »
  10. Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest. I. Die arabischen Übersetzungen, éd. par Paul Kunitzsch, Wiesbaden : Otto Harrassowitz, 1986, p. 304.
  11. (en) Alfonsus, Hispanorum Regis, « Tabule, éd. Luca Gaurico, Venise : L. A. Junta, 1524. n.p. »
  12. (en) Richard Hinckley Allen, « Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, p. 91. »
  13. Roland Laffitte, Héritages arabes. Des noms arabes pour les étoiles, Paris : Geuthner, 2005, p. 181.
  14. André Le Bœuffle, Les Noms latins d’astres et de constellations, éd. Paris : Les Belles Lettres, 1977, p. 109-110.
  15. Claudius Ptolemäus, Der Sternkatalog des Almagest...', op. cit., p. 305.
  16. (la) Thomas Hyde, « Tabulae Long. ac Lat. Stellarum Fixarum ex Observatione Ulugh Beighi, Tamerlanis Magni Nepotis, Oxonii : Henry Hall, 1665, Commentarii, p. 21. »
  17. (en) Richard Hinckley Allen, « ''Star-names and their meaning, New York & al., G. E. Stechert, 1899, réed. st. Star Names, Their Lore an Meaning, New-York: Dover Publications, 1963, p. 91. »
  18. (la) Johann Bayer, Uranometria, omnium asterismorum continens schemata, nova methodo delineata…, Augusta Vindelicorum : C. Mangus, 1603, fol. 12r.
  19. Henri Mesnard, « Les noms arabes d’étoiles », Ciel et Terre, Bulletin de la Société belge d’astronomie, vol. 65 (1949), 1-19, 70-79, et 104-115 ; tiré à part Bruxelles : Impr. L’Avenir, 1949, p. 113.
  20. Antonín Bečvár, Atlas Coeli II Katalog 1950.0, Prague : Czechoslovak Academy of Sciences, 1959, ensuite publié sous le titre d’Atlas of the Heavens - II Catalogue 1950.0, Cambridge (Mass.) : Sky Publishing Corporation, 1964, p. 349.
  21. Ahmed Benhammouda, « Les noms arabes d’étoiles », Annales de L’institut d’études orientales, Alger, t. IX (1951), p. 76-210, repr. sous le titre Étoiles et constellations, Alger : S.N.E.D. (Société nationale d’édition et de diffusion), 1972.
  22. Roland Laffitte, Héritages arabes..., op. cit., p. 181.
  23. Sun Xiachun Sun & Jacob Kistemarker, The Chinese Sky During the Han, Leiden / Köln : Brill, 1997, p. 71 et 74.

Liens externes modifier