Yolanda Arroyo Pizarro

écrivaine portoricaine
Yolanda Arroyo Pizarro
Biographie
Naissance
Nationalité
Formation
Bayamón Central University (en)
Universidad del Sagrado Corazón (en)
Centre d'études avancées sur Porto Rico et les Caraïbes (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Période d'activité
depuis Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Site web

Yolanda Arroyo Pizarro, née le , est une écrivaine, romancière, nouvelliste et essayiste portoricaine.

Elle est également conférencière et enseignante de technologie éducative.

Biographie modifier

Yolanda Arroyo Pizarro naît le , à Guaynabo, sur l'ile de Porto Rico[1]. Elle est ensuite élevée à Cataño[2], dans le quartier d'Amelia, par ses grands-parents Saturnino Pizarro et Petronila Cartagena[1].

Très jeune, elle écrit dans les bulletins et les journaux scolaires et remporte des concours de dessin et de rédaction, notamment au Colegio San Vicente Ferrer de Cataño[3]. En 1989, elle rédige l'histoire « Vimbi Botella », grâce à laquelle elle remporte le concours intra-universitaire de l'Universidad Central de Bayamón[4]. En 1990, elle met en scène une pièce, basée sur ses propres écrits, intitulée ¿A dónde va el amor?, jouée dans le quartier Amelia, quartier pauvre de Guaynabo où l'autrice a grandi[4].

Yolanda Arroyo Pizarro se considère comme une écrivaine afro-boricua, afro-lesbienne et afro-féministe[5].

Parcours universitaire modifier

Après avoir suivi une formation en création littéraire à l'Universidad del Sagrado Corazón (en)[5], elle obtient un Doctorat en littérature portoricaine au Centre d'études avancées sur Porto Rico et les Caraïbes (en)[6].

Elle enseigne à l'Université EDP de Porto Rico[5] où, depuis 2015, elle est titulaire de la chaire Ancestral Black Women[2],[5], créée en hommage à la Decenio Afrodescendiente 2015-2024 (Décennie des Afro-descendants), en partenariat avec les Nations unies[7]. Cette chaire promeut les valeurs socio-humanistes qui régissent une université aux valeurs progressistes et afro-féministes, où il est possible d'étudier l’histoire de l’esclavage sur l'île de Porto Rico dans une perspective éducative antiraciste, qui privilégie les voix des femmes noires asservies, dont les efforts pour parvenir à la liberté ont été invisibilisés[7]. Pour Yolanda Arroyo Pizarro, le programme de cette université est le plus ambitieux du pays en réunissant les conditions idéales pour mener des enseignements afro-centriques antiracistes et afro-féministes, qui impacteront fortement les futures générations d'étudiants, de professeurs, de lecteurs et d'écrivains[7].

Œuvre modifier

Son œuvre est composée de deux romans, trois recueils de poésie et neuf recueils de nouvelles, ainsi que plusieurs contributions à des anthologies[8].

En 2004, Yolanda Arroyo Pizarro publie son premier recueil de nouvelles, titré Origami de letras. L'année suivante, son premier roman, Los documentados, est publié. Son contenu traite des conditions de migration dans les Caraïbes, en particulier d'Hispaniola à Porto Rico[3]. Ce roman remporte, en 2006, le prix PEN Club. En 2007, elle publie un nouveau recueil de nouvelles, intitulé Ojos de Luna, dans lequel elle explore les façons dont l'expulsion, la solidarité et les barrières spirituelles marginalisent les personnes. Finaliste du Prix national de littérature portoricaine[8], le livre est sélectionné par El Nuevo Día comme l'un des meilleurs ouvrage parus en 2007[9].

Cette même année, dans le cadre du projet Bogota39, conjointement organisé par l' UNESCO, le Hay Festival et le ministère de la Culture de Bogotá, Yolanda Arroyo Pizarro est désignée comme l'une des écrivaines latino-américaines la plus significative du moment. Ce projet, où elle est la seule représentante de Porto Rico, consiste à sélectionner trente-neuf écrivains latino-américains parmi les plus prometteurs, ayant moins de quarante ans, à les faire connaître davantage et à favoriser les échanges entre ces auteurs.

En 2011, le Salón Literario Libroamérica de Porto Rico sélectionne son livre Caparazones, comme meilleur nouveau roman et, la même année, Yolanda Arroyo Pizarro reçoit une bourse d'écrivaine en résidence de la part du Centre culturel national hispanique d'Albuquerque, Nouveau-Mexique. En 2012, la Convention des écrivains latins reconnait sa nouvelle Los cojones de una mujer sin pecho.

Membre du jury du Prix Sor Juana Inés de la Cruz à la Foire internationale du livre de Guadalajara durant plusieurs années, Yolanda Arroyo Pizarro est également rédactrice en chef de la revue littéraire Revista Boreales. En plus de ses propres publications, elle contribue régulièrement à des journaux tels que Claridad, La Expresión, El Nuevo Día et El Vocero[9].

Elle anime l'émission Kooltureate, sur Bonita Radio.

Animation de conférences modifier

Le 18 mai 2021, aux côtés de l'économiste Martha Quiñones Domínguez, Yolanda Arroyo Pizarro présente au public le dernier livre de l'auteur et activiste queer José E. García Oquendo, intitulé Transóptica, à la galerie communautaire Urbe APie, située au centre de Caguas[10].

Engagements modifier

Que me lean, aquí estoy, aquí soy. Mi corazón es una página pública[5].

Yolanda Arroyo Pizarro traite fréquemment des questions LGBT dans son travail et participe, aux côtés d'autres écrivains et militants des communautés LGBTTIQ et d'ascendance africaine, à diverses conférences et colloques tenus en Colombie, en Équateur, au Mexique, en Espagne et au Venezuela[11],[12]. Pour elle, les stéréotypes doivent être renversés, son identité est intégrés à son travail créatif[5].

En 2014, elle et sa partenaire Zulma Oliveras Vega militent dans le cadre de l'affaire du mariage homosexuel « Conde-Vidal c. Rius-Armendariz ». Lorsque la Cour d'appel des États-Unis pour le premier circuit statue et déclare inconstitutionnelle l'interdiction de mariage sur l'île[13], Arroyo et Oliveras sont le premier couple de même sexe à se marier à Porto Rico[14],[12].

Activité littéraire modifier

Arroyo Pizarro est publiée en Espagne, au Mexique, en Argentine, au Panama, au Guatemala, au Chili, en Bolivie, en Colombie, au Venezuela, au Danemark, en Hongrie et en France. Son travail est traduit en anglais, italien, français et hongrois[15].

En 2018, elle publie un livre de contes intitulé Transmutadxs, également publié en Espagne sous le titre Transcaribeñxs. Selon l'autrice, ce livre est plus audacieux de tous ceux qu'elle a écrits, en raison du thème Afroqueer et de la manière d'exprimer l'amour, les désirs et l'attirance sexuelle entre sujets non binaires[5]. C'est la chose la plus irrévérencieuse et la plus provocante qu'elle s'est permise d'écrire. Pour elle, chaque livre est une remise en question du monde. À quatorze ans d'intervalle, elle compare cet ouvrage au premier livre d'histoires qu'elle a publié en 2004, en tant que femme curieuse de la vie qui ne fait qu'interroger son récit[5].

Ses recueils de poésies sont très intimes. Medialengua est adressé au père de sa fille, qu'elle a aimé intensément. Perseidas est destiné à faire tomber amoureuse la femme qui est devenu son épouse[5].

Dans une anthologie titrée Las Negras, l'autrice revendique l'importance du rôle des femmes noires asservies dans les Amériques, dans l'histoire des mouvements anti-esclavagistes et antiracistes. Elle y décrit l'existence et l'engagement de ces femmes courageuses, qui étaient de véritables stratèges[16].

Principales publications modifier

Anthologie modifier

  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Locas y pervesas. Voce bolleras, Madrid, Egales, coll. « Narrativa » (no 259), , 266 p. (ISBN 978-84-17319-93-9)

Romans modifier

  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Violeta, Madrid, Egales, coll. « Salir del armario » (no 218), , 125 p. (ISBN 978-84-15899-84-6)
  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Lesbofilias, Porto Rico, Editora Educación Emergente, (OCLC 14-67589-18-5)

Contes et nouvelles modifier

  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Ojos de luna, Terranova Editores, , 106 p. (ISBN 978-09-79142-82-6)
  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Caparazones, Barcelone-Madrid, Egales, coll. « Salir del armario » (no 174), , 172 p. (ISBN 978-84-92813-32-2)
  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Lesbianas en clave caribeña, Barcelone, Egales, coll. « Salir del armario » (no 202), , 210 p. (ISBN 978-84-15574-89-7)
  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Las Negras, Porto Rico, Editora Educación Emergente, , 82 p. (ISBN 978-14-67589-17-8)
  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, Golpes de gracia, La Pereza Ediciones, , 124 p. (ISBN 978-06-92536-33-9)
  • (es) Yolanda Arroyo Pizarro, TRANScaribeñx, Madrid, Egales, coll. « Narrativa » (no 241), , 108 p. (ISBN 978-84-16491-98-8)

Poésie modifier

Récompenses modifier

  • 2007 : Ojos de Luna est sacré livre de l'année par magazine El Nuevo Día.
  • 2008 : Premio Nacional del Instituto de Literatura Puertorriqueña.
  • 2012 : Premio del Instituto de Cultura de Puerto Rico.
  • 2015 : Premio de Escritora del Año en Literatura Queer 2015 por el Centro Comunitario LGBTT de Puerto Rico[5].
  • 2018 : Premio nacional en la categoría cuento del PEN de Puerto Rico Internacional 2018 (prix partagé avec l'écrivain Antonio Martell)[5].

Voir également modifier

Notes et références modifier

  1. a et b (en) « Arroyo Pizarro, Yolanda », sur Oxford African American Studies Center (DOI 10.1093/acref/9780195301731.001.0001/acref-9780195301731-e-50729, consulté le )
  2. a et b (en) Jorge Rodríguez, « History, Fiction and Female Empowerment », sur The Weekly Journal (consulté le )
  3. a et b (en) Alicia Anabel, « #AFROLATINASTOKNOW ~ #5: Yolanda Arroyo Pizarro », sur The Writer and The Story, (consulté le )
  4. a et b (en) « Yolanda Arroyo Pizarro », sur queenslatinostudies (consulté le )
  5. a b c d e f g h i j et k (es) Wilkins Román Samot, « Yolanda Arroyo Pizarro: “Creo en ser honesta e ir de frente”, por Wilkins Román Samot », sur Letralia, Tierra de Letras, (consulté le )
  6. (es) Wilkins Román Samot, « Reseña de “Transmutadxs”, de Yolanda Arroyo Pizarro, por Wilkins Román Samot », sur Letralia, Tierra de Letras, (consulté le )
  7. a b et c (en-US) « Celebran y conmemoran UN DÍA SIN RACISMO – EDP University » (consulté le )
  8. a et b (en) Franklin W. Knight, Dictionnaire biographique des Caraïbes et de l'Afro-Amérique latine, Oxford, Presse universitaire d'Oxford, (ISBN 978-01-99935-79-6, lire en ligne)
  9. a et b « Yolanda A. Pizarro » [archive du ], Vilar Creative Agency, (consulté le )
  10. (es) « Presentan libro de ensayos y poemas “Transóptica” », sur Primera Hora (consulté le )
  11. (en) Carlos Vázquez Cruz, Franklin W. Knight et Henry Louis Gates, Jr, Dictionary of Caribbean and Afro–Latin American Biography, Oxford, England, Oxford University Press, (ISBN 978-0-199-93580-2, lire en ligne), « Arroyo Pizarro, Yolanda (1970– ) »
  12. a et b (en) Janet Arelis Quezada, « 2 Women, 1 Daughter, a Beautiful Island and a Big Struggle for Equality », sur HuffPost, (consulté le )
  13. (en-US) Michael K. Lavers, « Plaintiffs in Puerto Rico marriage case marry », sur Washington Blade: LGBTQ News, Politics, LGBTQ Rights, Gay News, (consulté le )
  14. (es) « Celebran la primera boda entre mujeres en la Isla », El Nuevo Día,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. Nívea and Geny Castro and Cabral, Sinister Wisdom: Out Latina Lesbians, Berkeley, CA, Sinister Wisdom, , 204 p. (ISBN 978-1-938334-19-1)
  16. (es) EFE, « Ocho libros para empoderar a la mujer afrodescendiente », sur www.diariolibre.com (consulté le )

Liens externes modifier