Wirecard
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Création 1999
Dates clés 25 juin 2020 : dépôt de bilan
Disparition Voir et modifier les données sur Wikidata
Personnages clés Markus Braun, Wulf Matthias
Forme juridique Société par actions de droit allemandVoir et modifier les données sur Wikidata
Action Bourse de Francfort (WDI)Voir et modifier les données sur Wikidata
Siège social Grasbrunn
Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Direction Michael Jaffé (de), administrateur judiciaire
Président Thomas Eichelmann (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activité Secteur financier, Technologie
Filiales So1 GmbH (d)
Wirecard Bank AG (d)
Wirecard Card Solutions Ltd (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Partenaires Orange Bank, KLM Royal Dutch Airlines, Rakuten, BASF, Getty Images, Flughafen München GmbH (en), Telefónica et Telefónica Deutschland (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Effectif 5 154 ()Voir et modifier les données sur Wikidata
Site web www.wirecard.com
Chiffre d'affaires 2 G ()Voir et modifier les données sur Wikidata

Wirecard AG était une entreprise de technologies et services financiers allemande qui a fait faillite en juin 2020 à la suite d'irrégularités comptables. Elle proposait des services de gestion des risques, de production de cartes de crédit et de traitement des transactions, et affirmait en 2020 avoir 300 000 entreprises clientes dans le monde. Son service de paiement par Internet était en concurrence avec PayPal et Western Union. Wirecard Bank AG était un membre de VISA, MasterCard et JCB et opérait sous licence bancaire allemande. Wirecard AG était répertoriée par le Frankfurt Securities Exchange (marché des valeurs mobilières de Francfort).

Des irrégularités comptables de grande ampleur ont été découvertes en 2020, entraînant une chute brutale du cours de bourse de la société[1]. La justice allemande délivre en un mandat d’arrêt contre le PDG de Wirecard, Markus Braun, pour avoir « gonflé » artificiellement le bilan de l’entreprise, en vue de le rendre « plus attirant pour les investisseurs et les clients ». L'entreprise reconnaît une fraude massive sur ses comptes, à hauteur de 25 % de son bilan. Un montant de 1,9 milliard d'euros a disparu aux Philippines. Le titre de l’entreprise perd 85 % de sa valeur dans les jours qui suivent ces révélations. Markus Braun est libéré en échange d'une caution de 5 millions d’euros[2].

L'entreprise dépose le bilan en [3].

Histoire modifier

La société a été fondée en 1999. En 2002, alors qu'elle était sur le point de disparaître à la fin de la bulle Internet, Markus Braun injecte du capital et en devient le PDG. Il consolide la société et axe le modèle commercial sur la fourniture de services de paiement sur Internet, initialement principalement pour des sites Web pornographiques et de jeux d'argent[4].

Wirecard AG est répertoriée à l’indice TecDAX[5] de la Deutsche Börse depuis le .

En , Wirecard acquiert les activités de paiements de Great Indian Retail, activités qui comprend une participation de 60 % dans GI Technology. Cette acquisition inclut le transfert de près de 900 employés chez Wirecard[6].

En , juste avant sa chute, la société revendique 300 000 entreprises clientes dans le monde[7].

Chute modifier

Des soupçons d'irrégularité pesaient depuis longtemps sur les comptes de l'entreprise, mais sur des petits montants. Ainsi, en , la cour des comptes fédérale de Coblence avait estimé que les contrôles de l'autorité fédérale allemande de supervision financière, la BaFin, étaient insuffisants, et une anomalie de 4 millions d'euros avait été découverte[8]. Mais ce n'est qu'en 2015 que des rumeurs de fraudes apparaissent. La première alerte sérieuse a été lancée en par un analyste financier, Matthew Earl, qui travaillait à l'époque pour Zatarra Research[9]. À partir d', le cours de l'action a commencé à faire du yoyo.

En , le Financial Times publie le premier d'une série de trois articles concernant des soupçons de falsification de documents en violation de lois de Singapour. L'éventualité d'une fraude en Asie provoque des attaques en bourse sur l'action de Wirecard par des spéculateurs qui parient sur une baisse des cours. La BaFin réagit en interdisant les ventes à découvert pour les actions Wirecard en  : elle soutient donc Wirecard, assimilant les vendeurs à découvert à des agents déstabilisateurs au lieu d’interpréter leurs actions comme des informations sur la santé de l’entreprise. Cette action de la BaFin, inhabituelle, suscite la critique ; de plus, sur proposition de Wirecard, la BaFin met en examen des journalistes du Financial Times et certains de leurs collègues. Sans avertir les investisseurs, la BaFin lance néanmoins une enquête secrète sur Wirecard dès [7],[10],[11],[12],[13],[14]. Le commissaire aux comptes de l'entreprise, Ernst & Young, n'effectue pas de nouveaux contrôles pour démasquer la fraude. En outre, des hackers tentent de discréditer les journalistes du FT en publiant certains de leurs échanges d'emails[15].

En , le conseil de surveillance de Wirecard demande au cabinet KPMG de réaliser un audit indépendant[16]. La société essaie ainsi de freiner la spéculation sur la valeur du titre en bourse. Dans un premier temps, certains investisseurs sont effectivement rassurés, et SoftBank crée même un fonds de 900 millions d'euros pour soutenir Wirecard, dont le risque est porté notamment par des banques[17].

En , Wirecard annonce que KPMG n'a pas trouvé d'anomalie dans sa comptabilité.

Toutefois, KPMG annonce le qu'il ne peut pas rendre de conclusion, n'ayant pas pu consulter des documents suffisamment probants. Plusieurs fonds spéculatifs comme TCI[18] et d'autres vendeurs à découvert comme Armin S.[19] ont déposé des accusations criminelles contre Wirecard.

Dans la foulée, en , Ernst & Young refuse de certifier les comptes de Wirecard. L'entreprise annonce le la démission du président du directoire, Markus Braun (en). L'entreprise reconnaît le la perte très probable de 1,9 milliard d'euros aux Philippines. Le pool bancaire refuse alors de renouveler un prêt de 1,75 milliard d'euros. Markus Braun est arrêté puis immédiatement libéré, le , contre le versement d'une caution de 5 millions d'euros. Le même jour, il vend des actions de la société pour une valeur de 155 millions d'euros, ne conservant que 2,5 % du capital de l'entreprise. La société dépose son bilan le . Le cours de bourse, qui avait atteint 192 euros en , a chuté par paliers successifs à 12,30 euros le , puis chute encore de 70 % le à environ 3,50 euros. Markus Braun est remis en prison le , en compagnie de deux autres cadres supérieurs de la société.

L'ancien directeur général adjoint, Jan Marsalek, qui avait été suspendu le , disparaît aux Philippines puis peut-être en Chine[20], et est fortement soupçonné et recherché par la justice[21]. Jan Marsalek serait lié aux services de renseignement autrichiens (BVT), liens qui dateraient des débuts de Wirecard quand des agents de cet office avaient aidé à vérifier la solvabilité de sites pornographiques en ligne, un secteur par lequel Wirecard avait démarré ses activités en 1999[22]. Selon le site web Bellingcat, Marsalek se serait réfugié en Biélorussie et pourrait avoir des liens avec le FSB[23]. Selon Deutsche Welle, il est probable qu'il se soit réfugié en Russie, bien que les autorités russes déclarent ne pas disposer d'information à ce sujet[24].

Le scandale atteint la BaFin[20], qui n'a pas joué son rôle de contrôleur de la néo-banque, ainsi que le commissaire aux comptes Ernst & Young (EY)[25], qui aurait été au courant ou d'une incompétence criminelle depuis au moins 2015 et aurait sciemment choisi de couvrir la fraude depuis qu'elle avait été rendue publique en 2016[26],[27].

En , le Parlement européen réalise une synthèse du scandale dans un document clair et court[28].

Faillite modifier

Le , devant l'incapacité d'assurer son financement, Wirecard se déclara en cessation des paiements devant la Cour de Munich[29].

Selon la société d'analyste S3 Partners, les opérateurs à découvert, dont ShadowFall de Matthew Earl, ont réalisé des bénéfices de 2,6 milliards de dollars sur l'action Wirecard. Opérer à découvert consiste à vendre à terme, c'est-à-dire en réalité faire une promesse de vente, d'actions d'une société considérée comme surcotée, en espérant que son cours aura baissé entre le moment de la vente et celui de la livraison des actions vendues[30].

Wirecard sort du DAX le [31].

Le , Wirecard annonce qu'elle licencie environ 730 salariés, et qu'elle n'en garde que 570 à son siège, à Aschheim[32].

Mécanisme comptable de la fraude modifier

Une partie seulement du mécanisme a pu être démonté par les auditeurs. Il s'agit de prêts à des sociétés partenaires localisées à Dubaï (Al Alam), Singapour (Ocap, Ruprecht Services, Senjo) et les Philippines (PayEasy). Ces prêts apparaissent dans la comptabilité de Wirecard comme des « paiements d'avances à des partenaires pour le compte de marchands qui procèdent à des transactions sur cartes ». Ces sociétés partenaires étaient dirigées par des anciens employés de Wirecard[33].

En , EY déclare regretter de ne pas avoir détecté la fraude plus tôt[34]. Selon le journal Financial Times, EY était « au courant » de la fraude depuis au moins 2016, quatre ans avant la révélation du scandale[26].

Selon le Financial Times, la police allemande, après une perquisition dans les locaux, soupçonne des employés de KfW d'avoir frauduleusement approuvé une ligne de crédit de 100 M€[35].

Démantèlement modifier

Un administrateur judiciaire est nommé : l'avocat Michaël Jaffé. Celui-ci procède à une analyse de l'actif et du passif du groupe, et évalue l'actif à 428 millions d'euros et les dettes à 3,2 milliards d'euros. En outre, il découvre qu'une faible partie seulement des 6 300 employés géraient une activité non frauduleuse[36]. En conséquence, il y a lieu de licencier beaucoup de collaborateurs et de céder les activités rentables, notamment les filiales américaines et brésiliennes.

C'est ainsi que PagSeguro (en) rachète à la mi-août la filiale brésilienne de Wirecard. L'opérateur portugais SIBS rachète la filiale roumaine. Unzer (de), soutenu par KKR, rachète les services aux particuliers. La filiale britannique est rachetée par Railsbank[37]. Syncapay, soutenu par le fonds Centerbridge Partners, rachète la filiale d'Amérique du Nord pour 300 millions d'euros[38].

Le , il est annoncé que la banque Santander paie 100 millions d'euros le rachat de la plateforme technologique de Wirecard, avec l'intention de la rattacher à sa filiale brésilienne de traitement de cartes de crédit GetNet, et reprend 500 salariés. Elle ne reprend pas la banque de Wirecard ni aucune responsabilité légale pour les anciennes opérations. La banque de Wirecard doit être liquidée[39].

Les filiales d'Autriche et de Nouvelle-Zélande pourraient encore être vendues. Au total, le liquidateur espère obtenir 1 milliard d'euros du démantèlement de Wirecard[37].

Produits et services modifier

En , Wirecard AG commercialise le service de paiement par Internet appelé « Wirecard ». Sur la base d’un enregistrement en ligne, le client ouvre un compte à la banque Wirecard qu’il peut ensuite approvisionner en espèces, par cartes, par débit direct, transfert bancaire ou par une multitude de moyens de paiement locaux. Le service inclut une MasterCard virtuelle prépayée gratuite délivrée au client, qu’il peut utiliser pour payer dans les endroits acceptant la MasterCard. En plus des services généralement proposés par MasterCard, le système Wirecard permet aux utilisateurs internationaux de transférer réciproquement des fonds en temps réel. Une MasterCard plastifiée facultative permet aux utilisateurs de payer dans 24,7 millions d’établissements et de retirer des espèces auprès d’1 million de distributeurs automatiques dans le monde.

La plateforme de gestion des risques et de traitement des paiements électroniques de WireCard AG prend en charge plus de 85 programmes de protection des fraudes et de paiements internationaux et locaux. Wirecard AG est membre de ADP CardClear et IATA. L'entreprise entretient des partenariats avec des start-ups bancaires comme Atom Bank, Monzo (en) ou Tandem[40],[41].

Le produit SCP (Supplier and Commission Payments, paiements des commissions et des fournisseurs) de Wirecard permet des règlements globaux automatisés de paiements aux fournisseurs et agents de vente. Ce service se base sur l’émission automatisée de cartes de crédit « virtuelles » par Wirecard Bank AG.

Wirecard Bank AG propose des services d’acquisition de cartes à une large clientèle d’entreprise pour VISA, MasterCard et JCB. Un grand nombre de types de cartes de crédit et de débit est produit pour les clients commerciaux et privés.

Depuis le , Wirecard est le partenaire bancaire d'Orange Cash. Le , à la suite du scandale, Orange abandonne Visa et Wirecard pour passer à MasterCard[42].

Soupçons d'aide au blanchiment d'argent modifier

Le Financial Times a révélé que Wirecard a réalisé jusqu'en 2017 des opérations de paiement pour deux sociétés liées à des groupes criminels[43]. Ces sociétés, dont l'une au moins est contrôlée par la 'Ndrangheta, sont localisées à Malte et opèrent des casinos en ligne.

Christopher Bauer a été déclaré mort le , à l'âge de 44 ans, à Manille, « de causes naturelles »[44], alors qu'il était l'objet d'une enquête du gouvernement des Philippines. Ce proche de Jan Marsalek possédait et dirigeait PayEasy Solutions, une société de paiements qui procurait 14 % du chiffre d'affaires et 20 % des bénéfices de Wirecard. Marsalek présentait PayEasy Solutions comme un client opérant dans un milieu à haut risque, fait de casinos, de jeux de hasard en ligne et de pornographie[45].

Statut bancaire modifier

Depuis le , Wirecard Bank AG fait partie de Wirecard Group. Wirecard Bank AG est un membre de VISA, Mastercard et JCB et détient une licence bancaire complète. La sécurité des dépôts de la banque est assurée par les fonds de protection des dépôts de l'association des banques allemandes (Einlagensicherungsfonds deutscher Banken e.V). Jusqu'en 2016, Wirecard a été partenaire de la banque en ligne N26 qui ne possédait pas de licence bancaire propre.

Rôle du superviseur allemand modifier

En , la BaFin a interdit la vente à découvert des actions de Wirecard en invoquant son « importance pour l'économie » et la « menace pour la confiance du marché » résultant d'une chute du cours de ses actions[46].

Le rôle de la BaFin en tant que superviseur bancaire de Wirecard fait l'objet de critiques[47] notamment quant à l'absence de mesures prises à l'encontre de Wirecard[48], conduisant la Commission européenne à demander au régulateur européen des marchés financiers (ESMA) d'effectuer une enquête afin de vérifier « si les réponses des autorités de surveillance aux irrégularités alléguées » ainsi que le rapport de l'auditeur KPMG en avril sur les comptes de Wirecard « étaient adéquates pour protéger la confiance des investisseurs dans les marchés des valeurs mobilières de l'UE »[49]. Auditionné par une commission du Bundestag, le directeur de la BaFin a minimisé la responsabilité de la BaFin considérant que le problème venait du manque de coordination entre autorités nationales mais aussi internationales pour ce type d'acteur international[50]. Malgré des appels à démission, le directeur de la BaFin a refusé de démissionner[51].

En , la presse révèle que les employés de la BaFin effectuaient des opérations pour leur propre compte sur les actions Wirecard[52]. Selon le Frankfurter Allgemeine Zeitung c'est au sein de l'unité chargée de la lutte contre les fraudes que les spéculations des employés auraient été les plus importantes[53].

En , un rapport commandité par le Parlement européen souligne les faiblesses structurelles de la supervision de la BaFin vis-à-vis des FinTech[54].

Le , l'ESMA, le régulateur européen des marchés financiers, rend son rapport sur le rôle de la BaFin et celui du FREP, l'autorité allemande de surveillance des publications financières des sociétés cotées. Ce rapport est le résultat d'un audit effectué par les autres régulateurs européens des marchés financiers. Cet examen par les pairs « identifie un certain nombre de déficiences, d'inefficacités et d'obstacles juridiques et procéduraux » aux niveaux de l'indépendance de la BaFin vis-à-vis des émetteurs et du gouvernement, de la surveillance du marché par la BaFin et le FREP, des procédures d'examen du FREP et de l'efficacité du système de surveillance dans le domaine de l'information financière. Le rapport souligne les déficiences du contrôle interne de la BaFin, qui n'a pas su déceler les conflits d'intérêts de ses employés vis-à-vis des émetteurs, et le risque d'influence du politique (ministère des Finances) sur les décisions. Il estime aussi que « la BaFin et le FREP n'ont pas la même perception de leur rôle respectif et des limites et possibilités » dans le domaine du contrôle de l'information financière, tandis que leur culture de la confidentialité et leur mauvaise coopération ont été des facteurs aggravants[55].

Rôle du superviseur britannique modifier

Afin de protéger les clients de Wirecard au Royaume-Uni, le régulateur britannique a décidé le de suspendre les activités de Wirecard[56], afin de procéder à des vérifications, puis de les reprendre afin de permettre aux clients britanniques de recevoir les paiements attendus via le système Wirecard.

Conséquences politiques modifier

Le ministre fédéral allemand des Finances Olaf Scholz est critiqué par l'opposition depuis qu'un document de son ministère établit qu’il savait que « la BaFin enquêtait dans toutes les directions » sur Wirecard, dès [57]. Une commission d'enquête du Bundestag est créée en [58]. Selon le Financial Times, de nombreuses personnalités politiques dont Angela Merkel, auraient continué des actions de lobbying au profit de WireCard, alors même que des alertes avaient été lancées[59].

Actions judiciaires modifier

Actions contre Wirecard modifier

Le , la société d'investissement allemande Effecten-Spiegel AG saisi les tribunaux à Munich pour une action judiciaire contre Wirecard considérant que celle-ci avait failli dans les informations financières communiquées au marché[60]. L'association allemande d'actionnaires SdK a indiqué en juin 2020 déposer une plainte pénale contre EY[61]. Un cabinet d'avocats allemand annonce en lancer une action collective en Allemagne[62]. Plusieurs cabinets d'avocats américains collectent des informations afin de lancer une action collective[63],[64] aux États-Unis d'Amérique. L'association d'investisseurs néerlandais European Investors (VEB) a invité EY à un arrangement amiable, faute de quoi elle menace elle aussi de poursuites[65].

Actions contre BaFin modifier

Le fonds Odey - qui détenait une position courte de 36 milliards d'euros contre l'action Wirecard - a indiqué vouloir poursuivre le régulateur BaFin pour l'avoir obligé de clore ses positions à la vente en prenant des pertes[66].

Actions contre les intermédiaires de Singapour modifier

Le , puis le , la cour de justice de Singapour met en accusation R. Shanmugaratnam, patron et propriétaire de Citadelle Corporate Services, pour avoir produit de faux certificats de dépôt fiduciaire de fonds, pour des centaines de millions de dollars[67]. Citadelle contrôlait les comptes de dépôt fiduciaire des trois sociétés partenaires de Wirecard à Singapour. Si les faits sont reconnus, Shanmugaratnam encourt dix ans de prison[68].

Le , le régulateur singapourien ordonne la cessation des opérations de WireCard sur son territoire[69].

Recherche de Jan Marsalek modifier

Le 18 juin 2020, l'ancien directeur des opérations de Wirecard Jan Marsalek disparait. Il se serait enfui à bord d'un jet privé ayant décollé depuis l'Autriche avec l'aide du FSB[70]. Il est depuis recherché par Interpol et soupçonné d'être protégé par la Russie[71].

Références modifier

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Liens externes modifier