Wikipédia:Lumière sur/Anastase Ier (empereur byzantin)

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Monnaie frappée à l'effigie d'Anastase Ier.
Monnaie frappée à l'effigie d'Anastase Ier.

Anastase Ier (latin : Flavius Anastasius Augustus et grec ancien : Φλάβιος Ἀναστάσιος), parfois surnommé Dicorus en raison de ses yeux vairons, né à Dyrrachium (aujourd'hui Durrës) en Épire vers 430 et mort à Constantinople le , est un empereur byzantin ou empereur romain d'Orient de 491 à sa mort en 518.

Arrivé tardivement sur le trône grâce à ses liens avec l'impératrice Ælia Ariadnè, il a occupé auparavant des postes importants au sein du Grand Palais de Constantinople et s'est impliqué dans les questions théologiques qui secouent le christianisme, en adhérant au monophysisme. Au moment de son couronnement, sa légitimité est fragile alors qu'il doit faire face à un contexte géopolitique nouveau, marqué par la disparition depuis peu de tout l'Empire romain d'Occident. Il doit d'abord consolider son pouvoir et s'oppose aux Isauriens qui ont la haute main sur l'armée depuis plusieurs années, menaçant de porter sur le trône un parent de Zénon, le prédécesseur d'Anastase.

Après son succès, il mène une politique marquée par la prudence. Dans ses relations avec l'extérieur, il compose avec les royaumes barbares qui occupent d'anciennes terres romaines, reconnaissant leur légitimité tout en affirmant la supériorité, au moins formelle, de l'Empire romain d'Orient. Il tente notamment de circonscrire la puissance du royaume ostrogoth de Théodoric le Grand, qui domine l'Italie. Face aux Sassanides, il privilégie là encore une posture défensive. Cela n'empêche pas une courte confrontation avec cet empire rival, qui n'entraîne aucun changement territorial d'importance. Sur le plan interne, il réorganise les finances impériales et laisse à ses successeurs un excédent budgétaire important, attestant de sa bonne gestion. En revanche, en matière religieuse, il rompt quelque peu avec la politique de conciliation de Zénon entre les monophysites et les partisans du concile de Chalcédoine. Influencé par ses propres convictions, il mène une politique plus favorable aux monophysites, suscitant des contestations d'une partie de la population et les révoltes infructueuses du général Vitalien.

Décédé à un âge avancé, il laisse à ses successeurs, Justin Ier et Justinien Ier, un empire stable, prospère et défendu par des frontières solides, bien qu'affaibli par de fortes tensions religieuses. Toutefois, en dépit de sa réputation de bon administrateur, il est souvent peu étudié par les historiens modernes, son règne intervenant dans une période de transition entre les derniers soubresauts de l'empire d'Occident, qui chute en 476, et le renouveau impérial de Justinien.