Voie romaine de Tournai à Cassel par Estaires

La voie romaine Tournai-Cassel par Estaires ou chaussée romaine de Tournai à Cassel est une voie romaine qui reliait Turnacum ou Turnaco (Tournai) à Castellum Menapiorum (Cassel) en passant par Minariacum (Estaires). D'une longueur d'environ 80 km, elle parcourt la Belgique (Wallonie) et la France (Hauts-de-France)

Voie romaine de Tournai à Cassel par Estaires
Image illustrative de l’article Voie romaine de Tournai à Cassel par Estaires
Voie romaine Tournai-Estaires vers Bouvines
Autres dénominations Chemin de la justice, chemin de l’évêque
Historique
Ouverture Ier siècle
Caractéristiques
Longueur ~80 km
Extrémité ouest Turnacum (Tournai)
Extrémité Castellum Menapiorum (Cassel)
Territoire traversé
1 région Gaule belgique
Villes principales Bouvines, Lille, Estaires

Histoire

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Cette voie romaine a été tracée et réalisée au cours du Ier siècle apr. J.-C.. Elle fait partie de l’itinéraire d’Aggripina (Cologne) à Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer) dont elle est une variante entre Tournai et Cassel, l’autre parcours dont les traces ont disparu passant par Vitroviacum (Wervik). Elle rejoignait à Estaires, la voie romaine de Nemetacum (Arras) à Cassel[1].

Le parcours de Tournai à Wazemmes (actuel quartier de Lille), par Bouvines et Ronchin était continu jusqu’en 1860. Il était nommé chemin de l’évêque car il était emprunté par l'évêque de Tournai pour se rendre à sa maison de plaisance à Wazemmes à l’emplacement de l’actuelle place Philippe-de-Girard à Lille[2], également chemin de la justice , car il passait par la haute justice de Lille sous l'Ancien régime, gibet qui comportait une poutre horizontale supportée par des piliers en pierre, approximativement situé à l'emplacement de la place Jacques Febvier (porte d'Arras)[3].

Ce parcours a été interrompu autour de la porte d'Arras par la construction de l'enceinte de Lille vers 1860, puis de Ronchin à Bouvines dans les années 1950 par les aménagements autoroutiers.

Parcours

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Le parcours de Tournai à Bouvines de 15 kilomètres dans une direction ouest par Camphin-en-Pévèle est un ensemble de chemins ruraux comprenant des sections pavées, dont un tronçon utilisé pour la course cycliste Paris-Roubaix, d’autres gravillonnées, l’ensemble pouvant être parcouru à VTT ou VTC.

On retrouve l’itinéraire antique dans un environnement urbain à Ronchin à l’extrémité ouest de la rue Louis Braille, rue Anatole-France, à Lille, dans le faubourg de Douai, rues du Commandant-Ferber et du Jardin-des-Plantes, puis, après la coupure du boulevard périphérique, dans le quartier de Wazemmes rue de Bapaume, rue de la Justice, rue du Marché, rue Charles-Quint.

Au-delà de la place Philippe-de-Girard les traces de la voie romaine ont disparu jusqu’à Estaires probablement dès le Moyen Âge. Son tracé peut être retrouvé à l'ouest d'Estaires sur une vingtaine de kilomètres à proximité de petites routes par des lieux-dits au nom évocateur, Longue Rue des mulets, Haute Rue et, plus nettement, par une route de 15 kilomètres en ligne droite en direction du nord de Thiennes à Cassel.

Références

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  1. Thollier-Alexandrowicz, Itinéraires romains en France, Faton S.A., , p. 24.
  2. Alfred Salembier, Histoire de Wazemmes, Annales de la société d’études de la province de Cambrai Tome VI, (lire en ligne), p. 40.
  3. Alfred Salembier, Histoire de Wazemmes, Annales de la société d’études de la province de Cambrai Tome VI, (lire en ligne), p. 100.


Articles connexes

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Bibliographie

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  • Gabriel Thiollier-Alexandrowicz, « Itinéraires romains en France », Archéologia, no 8H « hors-série », 1996.