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Komnen Becirovic (Comnène Betchirovitch) est un écrivain et journaliste serbo-français, né le dans le monde épique et patriarcal, quasi médiéval, de la région de la Moratcha (Morača) au Monténégro.

Biographie modifier

Diplômé d’études de Littérature universelle à la Faculté des Lettres de Belgrade (1960), et en particulier passionné par les classiques français, il bénéficie d’une bourse d’études post-universitaires, puis d’un poste d’enseignant à l’Université de Nancy, avant de s’installer à Paris. Il y réalise une série d’entretiens jugés remarquables, parus principalement dans l’hebdomadaire belgradois Nin, avec toute une pléiade d’auteurs français de l’époque dont François Mauriac, André Malraux, Jean-Paul Sartre, Louis Aragon, Jacques Prévert… Entretiens réunis dans le volumineux ouvrage Rencontres lointaines, presqu'achevé, où Komnen Becirovic, en mémorialiste, retrace son cheminement du fond des Balkans jusqu’à la grande métropole européenne du XXe siècle, Paris. Toutefois, il a publié, extrait de cet ensemble, un vaste chapitre André Malraux ou la grandeur humaine (Paris 1996).

Bénéficiant de ses contacts littéraires et médiatiques parisiens, il lance, en 1970, une campagne internationale pour la sauvegarde du sanctuaire du mont Lovcen, symbole du Monténégro, du fait qu’y reposaient dans une humble église et d’après ses propres voeux, les cendres du barde national serbe, Pierre Petrovitch Niegoch, prince-métropolite du Monténégro durant vingt années de sa vie brève (1813-1851). Or, le régime communiste yougoslave, mu par des motivations idéologiques et politiques, envisageait la destruction de la chapelle couronnant la cime du Lovcen et son remplacement par un monument aussi laid que gigantesque sans nul rapport avec la nature ni l’histoire. Malheureusement, il y parviendra, malgré l’opposition nationale et internationale incluant des personnalités aussi prestigieuses qu’André Malraux lui-même. Komnen Becirovic s’attira la disgrâce du pouvoir qui l’empêcha de se rendre en Yougoslavie durant tout un lustre, avant de rouvrir avec force à la fin des années 1980 la question la montagne martyre, voire de créer un Comité pour la restauration du sommet et du sanctuaire du mont Lovcen (1990) dont la dynamique activité fut arrêtée par la dramatique désintégration dramatique de la Yougoslavie. Son livre Le combat pour le mont Lovcen (Podgorica 2002) en fait la somme.

Entre temps, Komnen Becirovic, publia dans Le Monde et ailleurs, ses Lettres des sanctuaires serbes, tels Stoudénitsa, Ostrog, Sopotchani, Chilandari, qu’il visita, comme il dit, en pèlerin, à travers la Serbie éternelle. Cependant, sa Moratcha natale se trouvant menacée par un projet du gouvernement yougoslave d’abord, monténégrin ensuite, de centrales hydrauliques supposant la construction de barrages et la création de lacs artificiels dans la vallée de la rivière éponyme, Komnen Becirovic ne tarda pas d’entamer une campagne à laquelle il donna également une dimension internationale, notamment en y associant le grand écologiste suisse Franz Weber, en vue de sauvegarder cette magnifique région. En effet, des biens considérables de la nature et de la civilisation, tels les canyons vieux de dizaines de millions d’années, des sites archélogiques préhistoriques, des plantes endémiques uniques sur la planète, le monastère médiéval de Moratcha à l’architecture et à l’art mondialement connus, allaient être engloutis ou dégradés par les eaux du déluge. Des ouvrages, tels que L’éternité menacée de la Moratcha (Paris 1997), La défense de la Moratcha contre le déluge (Podgorica 2002), de même que le poème épique Le spectre du déluge sur la Moratcha (Podgorica 2010), accessibles sur Internet, témoignent de l’étendue de l’engagement de l’auteur en faveur de la noblesse du monde, pour parler avec Malraux.

Parallèlement à cette action, il s’investit énormément dans la défense de la cause du peuple serbe, objet tout au long du drame yougoslave, d’une injustice et d’une diabolisation sans précédent dans l’histoire du monde. Déjà en 1990, Komnen Becirovic lance dans Le Monde un cri prémonitoire, Justice pour les Serbes, qui ne cessera par la suite de se vérifier par le comportement de ladite communauté internationale. Son appel Pour la réconciliation entre les Serbes et les Croates que secouaient déjà les démons fratricides, adressé à l’opinion, en particulier au pape Jean-Paul II, également par l’intermédiaire du Monde, fut accueilli à couteaux tirés par les Croates qui firent une telle pression sur le journal que Komnen Becirovic ne put désormais y publier une seule ligne. Et lorsque ces derniers firent paraître l’ouvrage calomniateur Le nettoyage ethnique, une idéologie serbe (Paris 1992), rédigé par trois activistes croates en France, Mirko Grmek, Neven Simac et Mark Djidara, mettant en cause les plus hautes figures de l’histoire et de la culture serbes jusqu’à traiter le poète Niegoch de chantre du génocide, il composa une imposante Apologie de Niegoch, démontrant que toute une pléiade de Croates parmi les plus grands avaient adulé Niegoch à l’instar d’un dieu. En même temps, il compléta sa défense par un ample travail intitulé Tentative d’assassinat de la mémoire serbe démolissant les accusations croates par l’évocation, à travers de nombreux exemples, de l’enfer oustachi généré par des idéologues racistes, tel Ante Starcevic, promu père de la nation.

La propagande la plus outrancière continuant de sévir durant la guerre de Bosnie, une autre grande figure serbe et yougoslave, l’écrivain Ivo Andritch, prix Nobel de littérature (1961), se trouva en butte aux calomnies venant, cette fois-ci, des musulmans bosniaques. Ils l’accusaient, et certains de leurs auxiliaires à l’Ouest reprirent cette accusation, d’avoir dans ses récits trop noirci l’époque du règne ottoman en Bosnie. Là encore, Komnen Becirovic s’éleva contre le révisionnisme dont faisait l’objet l’auteur du Pont sur la Drina, en démontrant notamment que la dhimmitude, la décapitation, le supplice du pal, le tribut du sang, pratiques très en usage en Bosnie ottomane, ne pouvaient nullement être considérés comme les vertus du paradis multiethnique qu’aurait été cette Bosnie d’après les idolâtres islamo-bosniaques du type Bernard-Henri Lévy et consorts.

Toujours est-il que, interdit dans Le Monde, Komnen Becirovic continue, cependant, de se faire entendre dans Le Quotidien de Paris par des textes de la même veine, comme Le naufrage de la conscience, La tentation du mal, Les risques de l’apocalypse, Kosovo, une question de civilisation, autant de titres qui s’avéreront prophétiques. Puis, quand ce journal cesse de paraître, il le fait dans le mensuel Balkans-Infos qu’il fonde en désespoir de cause, en 1996, avec quelques intellectuels français et serbes, Louis Dalmas en tête. Véritable foyer de la résistance au conformisme et au fléau de la pensée unique, comme précisément Komnen Becirovic intitule l’un de ses textes dénonciateurs de ce mal. Le général Pierre-Marie Gallois, héros de la Seconde guerre mondiale, père de la force de dissuasion française, éminent géopolitologue et analyste des événements du monde, faisant partie de cette équipe, se révélera comme l’une des consciences, certes rares, de la France et de l’Occident durant le douloureux drame yougoslave. Et bien que la doxa tînt également la télévision sous son emprise, Komnen Becirovic avec quelques-uns de ses compagnons, réussira à s’y produire et à y faire des vagues dans la mer morte de la pensée unique.

En 2001, il publie en feuilleton le grand écrit polémique Les Impostures d’Ismail Kadare [1] [2] [3] mettant en évidence les affabulations de l’écrivain albanais qui n’avait pas hésité, évidemment dans Le Monde, devenu une feuille de propagande antiserbe, à qualifier la terre du Christ par excellence, la Jerusalem serbe qu’est le Kosovo, de berceau du crime! Dans ce climat de mensonge qu’il qualifie de peste de l’âme, Komnen Becirovic lance lors d’une prestation, en 2005, à la tribune de l’Association de la Presse Etrangère dont il est membre: Seule la vérité peut sauver le monde! La même année, à la suite des révolutions colorées en Georgie et en Ukraine fomentées par l’Ouest afin d’affaiblir la Russie, il publie, toujours dans Balkans-Infos, rebaptisé entre temps B.I., de larges extraits de son fervent Plaidoyer pour la Russie, en prenant en particulier pour cible l’idéologue de l’hégémonie américaine sur le monde, Zbigniew Brzezinski, qu’il qualifie de Méphisto de l’Amérique[4].

Il avait déjà traité de cette conspiration permanente de l’Occident contre la Russie dans sa longue missive prémonitoire aux frères russes intitulée Démocratie comme malédiction, parue en 1993, où Komnen Becirovic procédait à la mise à nu de l’usage de la démocratie et des droits de l’homme à des fins subversives. Stratégie néfaste qui était déjà en cours d’application dans les Balkans et qui ne cessera de s’amplifier, jouant sur la prétendue violation des droits de l’homme, sur les antagonismes historiques, ethniques et religieux, sur l’encouragement aux divers fanatismes, sur l’incitation des minorités politiques ou ethniques à la révolte, le tout pour générer les chaos. Une fois le chaos semé et les feux de la discorde allumés, on se lance, sous prétexte d’y remédier, dans des guerres apocalyptiques contre certaines nations, notamment contre la Serbie, contre l’Afghanistan, contre l’Irak, contre la Libye ou bien on y orchestre un véritable enfer comme en Syrie. La barbarie de la civilisation, le totalitarisme de la démocratie, l’inhumanité des humanistes, ainsi a nommé Komnen Becirovic, lors de la guerre du Kossovo, ces aberrations des coryphées de la civilisation et de la démocratie.

Et justement, à la veille de l’agression de l’Otan contre la Serbie, le 24 mars 1999, il adresse, dans Le Figaro du 15 mars, l’appel cosigné par l’écrivain Vladimir Volkoff et l’historien d’art André Guillou, dans lequel il exprime ses appréhensions devant la destruction tant des êtres humains, que des biens matériels et des monuments de civilisation, que provoquerait la guerre. Appréhensions qui ne tardèrent pas à se traduire dans la triste réalité: des milliers de morts et de blessés, un quart de million de Serbes du Kossovo forcés à l’exode, le patrimoine de la province réduit en ruines, l’environnement à jamais pollué par l’uranium appauvri et autres substances toxiques.

Le résultat de cet engagement illimité de Komnen Becirovic, est sa vaste Trilogie kossovienne dont le premier volet, Le Kossovo dans l’âme (2001), est constitué de ses articles, ses discours, ses interviews, ses appels au cours de la décennie 1990; le second, Le Kossovo de l’absolu (2007), traite de l’art sacré des monastères kossoviens de l’époque médiévale, ainsi que de l’Epopée du Kossovo, inspirée par la fameuse bataille entre les Serbes et les Turcs en 1389, et qui figure dans les anthologies de la poésie universelle; enfin le troisième, Le Kossovo sur le calvaire (2009), qui démontre, preuves à l’appui à travers les sources historiques les plus diverses, l’emprise albanaise sur le Kossovo à l’ombre des tyrannies successives, turco-féodale, germano-italienne fasciste, communiste titiste et mondialiste droit-de-l’hommiste.

Ces livres où Komnen Becirovic se révèle également historien, ont fait l’objet de présentations spectaculaires à la Sorbonne. Ils figurent intégralement sur le réseau global, notamment sur http://www.tvorac-grada.com , de même que ses nombreuses vidéos ayant trait à son multiple combat.

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Notes et références modifier