Utilisateur:Sursocks/Brouillon

Le Boutron (nommé aussi le Botron, le Patron, Botrun ou Botryum, dans les récits des croisades.) appartient aux Banû ‘Ammar, les qadis de Tripoli, quand les croisés s’en emparent vers 1110 et y établissent une seigneurie dépendant du comté de Tripoli et revenant selon les lignages d’outremer à la famille d’Agout, d’origine provençale, comme l’atteste un acte de 1115. A Raymond d’Agout, premier seigneur du Boutron, succédera Rostain.[1](a),(b),(e)

Mais est-ce Rostain d’Agout ou un Guillaume Dorel qui décède en 1179, laissant sa fille Lucia (Cécile selon certaines sources) pour seule héritière du Boutron ? Une confusion persiste à cet égard dans les lignages comme le relève Jean Richard (b), (e)

Toujours est-il que le mariage de Lucia du Boutron en 1181 constitue, en raison de ses conséquences, l’épisode marquant de la seigneurie :

Le comte de Tripoli, Raymond III, a promis sa vassale à Gérard de Ridefort, un chevalier errant venu de Flandres, quand un riche marchand pisan nommé Plivain propose le poids en or de la demoiselle pour obtenir sa main (c). Le comte accepte le marché. La légende veut qu’on mit Lucia sur un plateau de la balance et 10,000 besants, la monnaie d’or de l’empire byzantin, sur l’autre (f). Le mariage a lieu « … et de là commencèrent les haines qui perdirent le pays.» (d).

Ridefort rejoint « par fâcherie » la maison du Temple à Jérusalem où il succède en 1184 à Arnaud de la tour rouge, maître des Templiers.(d)

En 1186 lors du couronnement surprise de Guy de Lusignan, au détriment du comte de Tripoli, quand la reine Sybille pose la couronne sur la tête du nouveau roi latin de Jérusalem, Ridefort la soutient avec elle et quand elle fut mise il dit, savourant sa vengeance : « Cette couronne vaut bien le mariage du Boutron » (e).

L’année suivante l’armée du nouveau roi de Jérusalem campe face à celle, trois fois supérieure, de Saladin, à l'Ouest du lac de Tibériade. Un conseil de guerre se tient la veille de la bataille, le 3 juillet 1187. Raymond III de Triple et Baudouin d’Ibelin appellent à la prudence, le maître du Temple les accuse de lâcheté mais ne convainc pas le roi et ils se quittent en choisissant d’éviter la bataille. La nuit, Ridefort retrouve le roi et réussit à lui faire changer d’avis et soudain dans le silence du camp endormi, retentissent les tambours et les trompettes sonnant l'appel aux armes. S’ensuivra la bataille de Hattin, à l’issue de laquelle Saladin décimera en une nuit l’armée franque et s’emparera bientôt de tout le royaume latin, hormis Tyr. (ref)

Le Boutron tombe en Novembre de la même année(d).

A signaler que les maronites de la région s’étaient joints aux croisés en 1182 : « Cette population était assez considérable ; on assure qu'elle s'élevait à plus de quarante mille individus, qui habitaient dans les évêchés de Gébaïl, de Botryum et de Tripoli, au milieu des montagnes et sur les revers du Liban, Ils étaient pleins de force, vaillants à la guerre, et fort utiles pour nous dans les rencontres qu'ils avaient très-fréquemment avec les ennemis. » (Guillaume de Tyr….)(h)

Plivain, profitant des retombées de la Troisième Croisade, reprend possession de son fief en 1202.(e)

Après son décès en 1206, lui succède Bohémond IV d’Antioche, dont le fils Guillaume épouse Plivaine, fille de Plivain et de Lucia. (lignages)

En 1276, en chemin pour aller affronter Bohémond VII Comte de Triple à Enfeh (Nefin), le maître du temple, alors Guillaume de Beaujeu, fait abattre au Boutron un grand manoir, qu’on appelait le château. (?) « La Chronique du Templier de Tyr »

En l’an 1289, la cité, menacée par le sultan Qalaoun, est définitivement évacuée sans combat, au même titre que les derniers lambeaux du comté de Tripoli (e)…

Il ne reste aujourd’hui du château que quelques vestiges de ses fondations, de gros blocs de pierre incorporant des fragments de colonnes ayant appartenu à une citadelle phénicienne, autrefois sur cet emplacement (i). Et probablement un blason gravé sur un linteau. … (photos)

  1. « UNESCO »