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Albert Moris
RolFranc/Brouillon

Nom de naissance Albert Emile Gabriel
Naissance
Belfort
Décès (à 41 ans)
Nice
Arme Aviation
Grade Capitaine
Années de service – 1920
Conflits 14-18
Faits d'armes Captivité
Distinctions Chevalier de la légion d'honneur

2 citations à l'ordre de l'armée

Croix de guerre


Albert, Emile, Gabriel Moris (1879-1920) est un officier militaire français qui s'illustre comme aviateur au début de la première guerre mondiale. Ces fait d'armes, aux commandes de son biplan, lui vaudront plusieurs distinctions militaires ainsi que de nombreux articles dans la presse de l'époque. Après plusieurs mois de campagne aérienne et environ 120 missions de reconnaissance et de bombardement au dessus des lignes allemandes, fin mai 1915 son biplan sera abattu. Blessé, il sera capturé et interné en Allemagne jusqu'à la fin du conflit. Il décède à Nice le 14 décembre 1920.

Biographie

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Né en 1879 à Belfort. Albert Moris est le fils de Charle Emile Moris, officier d'infanterie et de Gabrielle Alexandrine Sophie Charlotte Petit de Gatines, son épouse. Il est issu, d'une ancienne famille de militaires.

Par sa mère, il est un des descendants de François René CAILLOUX de POUGET, général français de la Révolution et de l’Empire. Son père était capitaine d'infanterie. Deux de ses frères, également militaires participeront au premier conflit mondial.

Son frère ainé, Théophile Paul Emile Moris (1875-1914), lieutenant au 28e régiment d'infanterie sera tué en Belgique, le 22 août 1914, lors de la bataille de Charleroi.

Un autre frère, Edmond Moris (1885-1924) participera au conflit au sein du 14 régiment de chasseurs à cheval.

De l'infanterie à l'aviation militaire à peine naissante

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Albert Moris est admis à l'école spéciale militaire de Saint Cyr en 1900. En 1902, il rejoint le 150e régiment d'infanterie comme sous-lieutenant. Il sera promu lieutenant en 1904. en 1912 il est détaché à l'aéronautique militaire à peine naissante il suit une formation de pilote sur les biplans Maurice Farman à l'aérodrome Farman de Buc près de Versailles [1].

 
Un MF11 de la Force aérienne belge utilisé durant la Première Guerre mondiale, exposé au musée royal de l'armée et de l'histoire militaire à Bruxelles

Il obtient la même année son brevet de pilote et en 1913 son brevet supérieur de vol de 1h 30 à 800 m d'altitude, atteignant une altitude de 1800 m au cours de cette épreuve.

En août 1913, il est désigné pour faire partie du 1er groupe aéronautique militaire au sein de l'escadrille MF 8, basée à Nancy et qui est équipée de biplans Maurice Farman [2] [3] [4] [5] [6] [7].



Une des premières figures de cette nouvelle arme de la grande guerre

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Albert Moris est décrit dans la presse comme un pilote hors pair et intrépide, volant souvent seul aux commandes de son biplan Maurice Farman, ce qui lui permet de transporter un plus grand nombre de projectiles. Il n'hésite pas à voler à très basse altitude pour mieux ajuster ses tirs, sous le feu nourri de l’artillerie et de l'infanterie ennemie.

Par exemple, le 15 avril 1915 il lâche une bombe sur la gare de Saint-Quentin , occupé par les allemands et touche semble-t-il un réservoir de benzène et un hangar de munitions qui en explosant détruisent la gare. Quelques jours plus tard, le 19 avril 1915 il vole 8h 35 dans la même journée et lance 14 obus de 90, dont 10 sur des batteries anti aériennes et 4 sur des drachens au sol au cours d'expéditions multiples [3] [8] [9][10].

 
Portrait du capitaine Moris par Maurice Orange, revue l'Illustration du 15 mai 1915

Mais ces vols solitaires le rendent aussi plus vulnérable à la chasse ennemi. Le 2 novembre 1914, au retour d'une mission son avion est attaqué par un appareil allemand qui le survole à vingt mètres à peine. Le passager de son adversaire le tient en joue avec son Mauser et s’apprête à presser sur sa gâchette quand surgit un appareil amie qui lui sauve la vie. L'avion, un Morane-Saulnier (« Parasol ») est piloté par le lieutenant Eugène Gilbert avec à son bord le capitaine de Vergnette. Ce dernier tire plusieurs coups de fusil et met en fuite l'appareil allemand [9]. Le 20 novembre 1914, il est fait chevalier de la légion d'honneur pour plusieurs actions de bombardement et pour avoir mis en fuite un avion ennemi à l'aide d'un simple fusil, toujours seul à bord de son biplan.

« Au cours d'une reconnaissance, prend en chasse un Taube et bien que seul à bord le met en fuite en tirant dessus 6 balles de mousqueton. Est poursuivi à son retour par un autre avion allemand. Rentré dans les lignes françaises après une reconnaissance de 5 heures avec un avion criblé de balles, repart aussitôt pour lancer des bombes ».[11] [1]

Maurice Orange, peintre du ministère de la guerre, célèbre pour ses sujets d'inspiration militaire et ses toiles napoléoniennes, dessine son portrait en tenue d'aviateur. Ce portrait sera publié dans le numéro du 15 mai 1915 du magazine hebdomadaire l'Illustration au côté d'autres portraits de militaires anonymes.

Le 16 mai 1915, lors d'un vol de reconnaissance avec un observateur chargé des photographies, il descend de nouveau à très faible altitude pour photographier les positions ennemies. Son biplan est gravement touché par les tirs adverses. Une des ailes de l'appareil, atteinte par des éclats d'obus est en partie sectionnée. Son passager consolide ce qui peut l'être. Lui réussit par sa maîtrise du pilotage, à faire voler jusqu'à sa base son biplan au bord de la rupture. Il sera cité à l'ordre de l'armée.

« Etant descendu à faible hauteur pour photographies les positions défensives ennemies, a eu son avion atteint par un obus qui a brisé deux mats, une poutre de réunion et déchiré une grand partie de la voilure. Il réussit grâce à son calme et à sa science de pilote à ramener son avion dans les lignes françaises. Fait preuve chaque jour d'une audace inouïe et du plus complet mépris du danger »[1]

Son biplan, le Maurice Farman MF 123, criblé de près de 400 impacts de balles et d'éclats d'obus sera exposé à Paris dans la cour d'honneur des Invalides. De nombreux articles de presse relateront cet exploit aérien et plusieurs cartes postales seront éditées pour l'occasion[3] [9].

 
Les impacts des projectiles sur le biplan du capitaine Albert Moris, revue l'Aérophile, 1er- 15 août 1915 p. 172
 
Biplan Maurice Farman MF 123 du capitaine Moris exposé dans la cour d'honneur des Invalides en 1915 - Sources Bibliothèque nationale de France - Gallica[12]


Le 25 mai 1915, lors d'une nouvelle mission de bombardement le réservoir de son appareil est touché. Il pose son appareil endommagé derrière les lignes allemandes. Tous le croit mort, lui légèrement blessé à la tête est fait prisonnier. Il est conduit par les allemands à l'hôtel de ville de Saint-Quentin occupé. Lors de son apparition il aurait été acclamé par les habitants qui l'auraient reconnu comme l'auteur du bombardement réussi de la gare de Saint-Quentin quelques semaines plus tôt. Il sera interné en Allemagne, jusqu'à la fin du conflit et sera une nouvelle fois cité à l'ordre de l'armée.

« Capitaine pilote aviateur à l'escadrille MF8, pilote hors de pair, qui par son audace incomparable et ses exploits quotidiens faisait l'admiration de tous ses camarades, recherchait les missions les plus longues et les plus périlleuses et n'hésitait jamais pour mieux assurer son tir à voler à une altitude à laquelle le feu de l'artillerie et de l'infanterie lui faisait courir les plus grands dangers. Est tombé glorieusement dans les lignes ennemies au cours d'une opération de bombardement »[1].

Nommé chef de bataillon en 1919, il rejoint le 12e régiment d'aviation fin août 1920. il décède le 14 décembre de la même année de la fièvre thypoide à l'hôpital complémentaire Pasteur de Nice.

Principales décorations et médailles commémoratives[13]

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Notes et références

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  1. a b c et d « 2 MI 48/R64 - Fiche Matricule Albert Moris - 1899 - Archives départementales du Loir-et-Cher », sur Culture 41 - La culture habite dans le Loir-et-Cher (consulté le )
  2. « Gil Blas / dir. A. Dumont », sur Gallica, (consulté le )
  3. a b et c « L'Aérophile », sur Gallica, (consulté le )
  4. « L'Aéro : organe hebdomadaire de la locomotion aérienne », sur Gallica, (consulté le )
  5. Action libérale populaire (France) Auteur du texte, « Le Petit Champenois : journal républicain quotidien de Reims, de la Marne, de la Haute-Marne et de l'Aisne », sur Gallica, (consulté le )
  6. « L'Aéro : organe hebdomadaire de la locomotion aérienne », sur Gallica, (consulté le )
  7. « L'escadrille SAL 8 », sur albindenis.free.fr (consulté le )
  8. « La Guerre aérienne illustrée : revue hebdomadaire / rédacteur en chef : Jacques Mortane », sur Gallica, (consulté le )
  9. a b et c « La Guerre aérienne illustrée : revue hebdomadaire / rédacteur en chef : Jacques Mortane », sur Gallica, (consulté le )
  10. « Figaro : journal non politique », sur Gallica, (consulté le )
  11. Henri (02) Auteur du texte Levêque, « Le Panorama de la guerre de 1914 », sur Gallica, (consulté le )
  12. Agence Rol Agence photographique (commanditaire), « M. Farman aux Invalides [avion exposé dans la cour des Invalides] : [photographie de presse] / [Agence Rol] », sur Gallica, (consulté le )
  13. Décret du 20 novembre 1914

Voir aussi

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Liens externes

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Forum PAGES 14-18 - Les combattants & l'histoire de la Grande Guerre (Capitaine Moris)