Utilisateur:Reuns/Brouillon

Nombres p-adiques modifier

prérequis modifier

Soit   un nombre premier.

On indentifie   avec   qui est un anneau commutatif avec l'addition et la multiplication modulo  .

Il y a une fonction naturelle   quand  . Si l'on connait la valeur de   alors on connait aussi celle de   pour tout  .

Un élément   est inversible (dans l'anneau  ) si et seulement si  .

Définition modifier

On considère l'ensemble noté   des suites

 

  devient un anneau commutatif intègre avec l'addition et la multiplication

 

Dans   les éléments neutres de l'addition et de la multiplication sont simplement les suites constantes égales à   et   :

 

Comme dans tout anneau, on peut multiplier un élément   par un entier   :

 

Une autre façon de dire la même chose est de considérer la fonction

 

Important : vérifier que   est un morphisme injectif d'anneau, c'est à dire que

 

Donc dans un certain sens,   contient  . Mais il contient aussi une bonne partie de  ,

car si (et seulement si)   alors chaque   est inversible  , si bien qu'il existe une unique suite   telle que

 

(pour vérifier que   est bien un élément de  , il suffit de vérifier que  )

on peut donc étendre   aux rationnels de la forme   :

 

Et cela reste un morphisme injectif d'anneaux  

La division par  , le corps   modifier

De plus si   et   alors tous les   sont divisibles par  . Il existe donc un unique élément   tel que

 

Le fait que   suggère que  . Mais   n'est pas dans  .

La solution est simplement de l'ajouter, pour obtenir un nouvel anneau noté   dont les éléments sont de la forme

 

l'addition et la multiplication dans   est similaire à celle des fractions :

 

Chaque élément non nuls de   peut s'écrire de manière unique sous la forme

 

(où   est l'ensemble des éléments inversibles de  , donc ceux tels que  )

on s'aperçoit que tout élément non nul de   est inversible :

 

Ainsi l'anneau commutatif   est un corps commutatif, que l'on note  .

Deux écritures pour les élements de  , norme  -adique   modifier

On a vu qu'on pouvait écrire n'importe quel élément de   sous la forme  . On définit alors une valeur absolue   qui va nous permettre de parler de convergence dans   et    :

 

Avec le cas spécial   on trouve que cette valeur absolue (ou norme) en est bien une : elle est multiplicative et sous-additive

 

On peut donc considérer les suites qui sont de Cauchy pour  , et "compléter"   (ou  ) pour cette métrique. On trouve alors que ces anneaux sont déjà complets.

écriture sous forme de série  -adique modifier

Soit  . On considère la série  -adique :

 

On montre alors par récurrence que

 

donc que la série précédente converge vers  .

densité modifier

  est un entier naturel, on a donc montré que   est dense dans  , et que   est dense dans  .

On dit aussi que   sont respectivement la complétion  -adique des anneaux  .

Enfin on peut définir   comme la boule unité de   :

 

Analogue  -adique des fonctions analytiques à coefficients rationnels, lemme de Hensel modifier

Soit une fonction analytique complexe   définie par une série entière à coefficients rationnels :

 

On peut alors regarder si la série  -adique


 

est de Cauchy donc converge dans  . Pour cela en général on regarde si la série

 

converge (dans  ) pour un certain  . Dans ce cas   converge pour   donc pour  .

On a ainsi les analogues  -adiques  .

Cela amène à des constatations utiles, par exemple lorsqu'on considère la série binomiale  -adique

 

qui converge vers un élément de  . Cela montre donc que  . Ceci caractérise d'ailleurs les éléments de la forme   et ce indépendemment de la valeur absolue   qu'on a utilisée pour le montrer, ce qui prouve qu'il n'existe pas d'autre valeur absolue dans  .

Avec une approche totalement différente,le lemme de Hensel donne un critère très général pour savoir si une équation algébrique a une solution dans  .

  Cloture algébrique de   et complétion   modifier

Par un argument de cardinalité (  étant non dénombrable) on trouve que certains éléments de   ne sont pas algébriques (par rapport à  ).

On regarde ensuite les polynômes de  , ceux qui sont irréductibles, les extensions finies   et leurs groupes de Galois. On étend naturellement   à ces extensions finies par   où les   sont les conjugués Galoisiens, donc les racines du polynôme minimal de  .

On trouve que même si   est complet pour la norme  -adique, sa clôture algébrique   ne l'est pas. On note alors   sa complétion : qui est un corps algébriquement clos et complet, tout comme  , même si les propriétés de ces deux corps sont très différentes.

Ce qu'on a vu sur les analogues  -adiques des fonctions analytiques à coefficients rationnels prend un sens plus large lorsqu'on regarde leur extension à  .