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Brouillon 05/03/23

Les savoirs expérientiels

Définition

Lochard propose « Connaissances acquises par la pratique, à l’occasion des expériences, hors du système scolaire ou non validés par celui-ci » (2007, p 81). Autrement dit, la production de savoirs, de savoirs faire et de savoirs être en dehors de la formation, mais à dans un contexte professionnel, associatif, personnel. La savoir se construit sur et par l’expérience que provoque l’action.

Lochard précise que les savoirs expérientiels sont : « désormais dotés d’une double légitimité, scientifique - ils sont reconnus des instances académiques – et politique –leur reconnaissance à travers la VAE corrige une injustice sociale-, ils appartiennent de plein droit au monde de la formation» (2007, p 93).

La validation des savoirs expérientiels

La validité des savoirs expérientiels n’a pas été et n’est pas chose aisée, Blumer en 2004 précise d’ailleurs qu’ils « n’existent pas, en eux-mêmes ; comme in ensemble de de conditions sociales objectives […] mais sont fondamentalement les produits d’un processus de définition collective » (p 189). Autrement dit, ce sont les acteurs sociaux qui ont reconnus la pertinence des acquis issus de l’expérience.

La législation française a valorisé les savoirs expérientiels, notamment dans le cadre de la formation. En 1985, création de la validation de l’acquis professionnelle (VAP), elle permis aux personnes d’accéder à des formation universitaires sans avoir les diplômes requis grâce à la valorisation des acquisitions effectuées dans le cadre professionnel ou non. Décret n°85-906 du 23 août 1985  fixant les conditions de validation des études, expériences professionnelles ou acquis personnels en vue de l’accès aux différents niveaux de l’enseignement supérieur. Puis, en 2002 dans le cadre de la loi de modernisation sociale, la validation de l’acquis de l’expérience (VAE) a été créé et à remplacé la VAP. Les acquis professionnels et/ou personnels, donc les savoirs expérientiels peuvent permettre d’obtenir un diplôme et plus seulement à accéder à une formation. Les modalités d’évaluation des savoirs expérientiels sont soit : « entretien devant un jury et/ou réalisation d’un dossier de preuve et/ou la mise en situation de travail reconstituée ou sur poste. » (Décret interministériel n°2002-615 du 24 avril 2002)

Décret n°2002-590 du 24 avril 2002 pris pour l’application du premier alinéa de l’article L. 613-3 et de l’article L. 613-4 du code de l’éducation relatif à la validation des acquis de l’expérience par les établissements d’enseignement supérieur.

Dans le domaine de la santé par exemple, les personnes ayant exercé auprès de personnes âgées, de patients, de personnes en situation de handicap, au sein de lieu de vie ou de lieu de soins, peuvent prétendre à obtenir le diplôme d’aide-soignant. Pour cela, le demandeur doit justifier d’au moins un an d’expérience  professionnelle en lien directe avec le diplôme visé. Les modalités de la VAE se composent de deux étapes : la recevabilité et le passage devant le jury. La recevabilité consiste à réaliser « une demande de recevabilité à la validation des acquis de l’expérience ou livret 1 », le dossier sera examiné par un certificateur qui confirme ou non l’adéquation entre l’expérience professionnelle et le diplôme visé. Si l’adéquation est confirmée, le demandeur doit constituer et envoyer « un dossier de validation ou livret 2» présentant les différents détails du parcours professionnel, les actes et activités de soins réalisés. Puis, reçoit un courrier de convocation afin qu’il explicite son expérience professionnelle devant un jury composé : d’un cadre de santé formateur, une aide-soignante et d’un directeur d’établissement de santé. A l’issue de l’entretien, je jury se prononce soit en faveur : d'une non validation, d'une validation partielle ou une validation totale du diplôme d’État d'aide-soignant. En cas validation partielle du diplôme, le candidat est encouragé à s’inscrire en institut de formation en cursus partiel afin d’obtenir son diplôme.

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Des avantages à la formation pair-aidance ?

Selon Petit (2021), la formation à la pair-aidance constitue un réel avantage pour les futurs pars-aidants en santé mentale. La formation leur permet de : se former pour devenir pair –aidant, acquérir une connaissance de soi et créer des liens sociaux. Pour les personnes en formation « se former pour devenir pair –aidant », signifie qu’elles vont prendre conscience au cours de la formation en cours et en stage qu’  « un cercle vertueux se crée : se rendre compte de l’impact d’un pair-aidant auprès des patients renforce l’envie de devenir pair-aidant ». De plus la formation va leurs permettre d’appréhender les difficultés de qu’ils peuvent rencontrer lors de leurs missions et donc se sentir renforcer. La formation permet aux futurs pair-aidants d’« acquérir une connaissance de soi », c'est-à-dire qu’à l’occasion des contenus de la formation, les personnes sont amenées à poser un regard réflexif sur leur propre parcours de santé soins, à réaliser un travail d’introspection sur leur maladie, leur rétablissement, ce qui leur permettent de «  se (ré-)approprier son vécu, son parcours de vie et d’en avoir une vision plus positive » (Petit, 2021, p 38). Enfin, en ce qui concerne « créer des liens sociaux » Petit précise que « Ce soutien créé permet de surmonter les moments de vulnérabilité pouvant être déclenchés par la formation. Se former à la pair-aidance permet de s'ouvrir à l'autre et de se réintégrer socialement[1] » (2021, p 40).

Petit (2021) précise également qu’une formation permet de reconnaître des compétences et donc pourrait permettre de prétendre à rémunération, néanmoins pour le moment il n’y a pas encore consensus sur le statut des pairs-aidants.  A la question du paradoxe d’une formation à la pair-aidance, Maurice et al. (2020), précisent quant à eux que la formation à la pair-aidance ne constitue pas de paradoxe, puisqu’elle permet au futur-pair-aidant à valoriser[2] son savoir expérientiel pour venir en aide aux pairs-aidés.

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La formation pair-aidant

En France :

Plusieurs universités proposent des formations visant à professionnaliser la pratique de pair-aidance, à contribuer également à la reconnaissance de la fonction et de fait à l’institutionnaliser. Ainsi les départements de l’éducation et de la formation et celui de la santé publique de l’Université de Tours se sont associés pour proposer « un Diplôme Universitaire (DU) Pair-aidance croisée : théories et pratiques situées ». Ou encore L’Université Claude Bernard Lyon 1 qui propose quant à elle un DU « Pair –aidance et santé mentale ».

La formation et un parrainage pour devenir pair-aidant, peut être proposer par des associations. Par exemple la Maison Des Personnes handicapées de Seine-et Marne, précise dans sa page d’accueil les missions du pair-aidant et la nécessité pour lui d’être parrainé par une structure ou une association de pair-aidance.

Outre atlantique :

Un diplôme sur la pair-aidance et le rétablissement en santé mentale[3] est proposé. Il a été élaboré en partenariat avec la faculté de l'éducation permanente de l’Université de Montréal, Canada et celle de l'Université de Yale, Etats-Unis.

Les trois piliers de la pair-aidance[4][5][6]

Des auteurs, comme : Bonnami (2019) Burke & al. (2018) ; Céphale & al. (2019) ; Cloutier & Maugiron (2016) ou encore Vignaud (2017) ont identifié 3 Les concepts sur lesquels reposent la pratique de la pair-aidance, à savoir : le rétablissement, les savoirs expérientiels et l’espoir.

Les missions du pair-aidant

Collaborer avec les professionnels, ce n’est pas toujours facile pour le pair-aidant de trouver sa place auprès de soignants et pour les soignants de lui laisser une place. En effet le pair-aidant va passer de statut de patient, usager… à celui de collègue, en effet « il va passer de l’autre côté de la vitre »[7] (Petit,2021, p 44). D’ailleurs Dujardin et Jamoulle (2017) précisent que l’intégration des pairs-aidants au sein des institutions a engendré des troubles, notamment pas la confrontation[8] entre les savoirs académiques détenus par les professionnels et les savoirs expérientiels des pairs-aidants.

Aider les pairs : le pair-aidant se retrouve dans le principe du don et du contre don, il a été aidé quand il en avait besoin et va souhaiter venir en aide maintenant qu'il va mieux.

s’engager dans une relation cependant Pour Bastin et al. (2018) décrit toute l’ambiguïté[9] de cette relation qui doit à la permettre la mise en place d’une confiance réciproque, mais qui doit en même temps être assez distante pour prévenir le  identification entre l’aidant et l’aidé. En effet les problèmes ou encore la souffrance de l’un ne doit pas devenir celle de l’autre.

Communiquer, c'est-à-dire savoir : écouter, échanger, partager, questionner et être questionné.

S’informer, Petit (2021) précise que cette idée divise les pairs-aidants, effet certains identifient une plus-value à maîtriser les pathologies et la pharmacologie dans la compréhension de la situation de l’aidé. Alors que d’autre estiment que la formation aux savoirs académiques risque de leur faire perdre leur authenticité puisqu’elle est issue des savoirs expérientiels.

S’aider soi –même, faire des allers et retours sur sa propre histoire et sur la situation de l’aider, pour mieux aider l’Autre et se comprendre soi-même. D’ailleurs, Dujardin et Jamoulle (2017) préconise la mise en place d’un espace de consultation et de supervision pour le pair-aidant, qui constitue une « soupape de sécurité » quand le travail d’introspection est difficile.

  1. PETIT, Anouk (2021) La pair-aidance Étude qualitative du vécu du pair-aidant en santé mentale. Mémoire de master en Sciences Psychologiques à finalité spécialisée en psychologie clinique, Université de Liège
  2. Maurice, A., Staedel, B., Sebbane, D., Roelandt, J.-L., & Franck, N. (2020). Formation à la pair-aidance en France. In. N. Franck, C. Cellard, & P. Mariotti (Eds.), Pair-aidance en santé mentale : une entraide professionnalisée (pp. 239-249). Elsevier.
  3. PETIT, Anouk (2021) La pair-aidance Étude qualitative du vécu du pair-aidant en santé mentale. Mémoire de master en Sciences Psychologiques à finalité spécialisée en psychologie clinique, Université de Liège
  4. Vignaud, A. (2017). La pair-aidance en psychiatrie : se rétablir, innover et donner du sens. Annales Médico Psychologiques, 175, 736-740. https://doi.org/10.1016/j.amp.2017.08.0 06
  5. Cloutier, G., & Maugiron, P. (2016). La pair-aidance en santé mentale : l’expérience québécoise et française. L’information psychiatrique, 92(9), 755-760. https://doi.org/10.1684/i pe.2016.1545
  6. Bonnami, A. (2019). La reconnaissance des savoirs expérientiels dans la formation de pairs aidants. Vie sociale, 25-26(1-2), 225-242. https://doi.org/10.3917/vsoc.191.0225
  7. PETIT, Anouk (2021) La pair-aidance Étude qualitative du vécu du pair-aidant en santé mentale. Mémoire de master en Sciences Psychologiques à finalité spécialisée en psychologie clinique, Université de Liège
  8. Dujardin, F., & Jamoulle, P. (2017). La pair-aidance dans les domaines de la santé mentale et de la précarité en Belgique francophone. Apport, enjeux et formation. L’observatoire, 97, 5-9. http://hdl.handle.net/2078.1/193280
  9. Bastin, S., Martin, E. & Rectem, L. (2018, July 16) 9. Juste distance, juste présence. La pair-aidance : rencontres/échanges/débats : Notes de synthèses de la journée du 31 mai 2018. https://www.le-forum.org/uploads/Note%20de%20synth%C3%A8se%20pair-aidance.pdf