Utilisateur:Plume29/Brouillon

La ville de Brest a vécu sous les bombardements incessants entre 1940 et 1944, la cible de 165 bombardements et 480 alertes ayant entraîné la destruction totale ou partielle d’environ 14.500 bâtiments sur 16.500 à l'époque et 1.500 à 2.000 victimes recensées avec près d’un millier de morts ...et combien d'autres ?

Le chanoine Courtet modifier

A la demande du chanoine Courtet, curé-archiprêtre de l’église Saint Louis à Brest, une quête fut ordonnée au printemps 1941 en faveur des sinistrés, dans tout le diocèse de Quimper et de Léon. Mais les sommes recueillies se sont vite avérées insuffisantes tant la liste des victimes s’allongeait de semaine en semaine. Le chanoine Courtet songea alors à faire appel à la charité des catholiques de Lyon avec l’aide journalistique du chanoine Cardaliaguet, rédacteur en chef du Courrier du Finistère pendant la seconde guerre mondiale. Aucun document d’archives ne permet de connaître les raisons du choix de la ville de Lyon. Toutefois, il faut se rappeler que Lyon est restée en zone libre jusqu’en 1942, facilitant ainsi les échanges et les transports. Mais surtout, le chanoine Courtet avait, sans aucun doute, développé des contacts avec le secrétaire général des hospices civils de Lyon, Monsieur Pontet, quand il était en fonction comme Inspecteur de l’Assistance publique du Finistère jusqu’en 1941. La requête du chanoine Courtet fut transmise par Monseigneur Duparc, évêque de Quimper, au cardinal Gerlier, primat des Gaules. Une somme de 100.000 francs fut rapidement versée par l’Eglise de Lyon (1).

Le parrainage modifier

Souhaitant donner plus d’ampleur à cette action de solidarité, le cardinal Gerlier entreprit d’y intéresser la municipalité de Lyon, appuyé dans sa démarche par l’ancien préfet du Finistère en poste de 1937 à 1940, Alexandre Angeli, devenu préfet régional à Lyon, et Monsieur Pontet. Des soutiens qui ont très certainement influencé la décision du conseil municipal de Lyon dans le parrainage de Brest comme filleule de guerre, pour l’aider financièrement à se reconstruire après 1945, au détriment de la ville du Havre qui avait également sollicité le parrainage de la ville de Lyon. Le 8 décembre 1941, sur convocation du 4 décembre, le Conseil municipal de Lyon décidait d'adopter le parrainage à la ville de Brest (2). Sur ce sujet, l’intervention de Victor Eusen est souvent évoquée pour son appui dans la demande de parrainage de la ville de Brest. Or, suite à la révocation du maire, Victor Le Gorgeu, par le Gouvernement de Vichy au cours du Conseil municipal le 1er février 1942, le sous-préfet de Brest a mis en place la Délégation Spéciale de Brest le 6 février 1942, avec la nomination de Victor Eusen comme président. Il est donc impossible que le Président de la Délégation Spéciale de Brest ait pu intervenir dans la demande de parrainage qui a eu lieu en 1941 (3). Force est donc de considérer que le parrainage a été initié par le chanoine Courtet.

La rose « Ville de Brest » modifier

Dans le cadre du parrainage, il est tout aussi vraisemblable que le chanoine Courtet soit à l’origine de la création d’une rose nommée « Ville de Brest », créée par Jean-Marie Gaujard, rosiériste-obtenteur à Feyzin (près de Lyon), descendant d'une lignée de rosiéristes dont l'ancêtre était pépiniériste en chef des jardins de Versailles sous le règne de Louis XIV. Aucun texte ne le précise mais dans la revue "Les Amis des Roses", journal de la Société Française des Rosiériste publié en 1944 à la rubrique Jean Gaujard : "Nouveautés 1942-1943", Jean Gaujard a donné cette précision : "VILLE DE BREST" - Chacun sait que Lyon a adopté comme filleule de guerre la Ville de Brest et c'est à la demande de nos Amis Brestois que nous avons dédié une belle Rose à la filleule de notre Ville. Très belle variété orange feu, veiné de cuivre. Extrêmement florifère, remontante et vigoureuse. Bois rougeâtre. Feuillage vert bronzé, foncé brillant. Variété remarquable pour le jardin, donnant des arbustes érigés, toujours fleuris. Variété magnifique. Certificat au Concours de la plus belle Rose de France, 1942." "Ville de Brest" a obtenu le 3ème certificat de mérite, la consacrant ainsi comme le symbole d'une ville sinistrée et d'une population martyrisée subissant des bombardements incessants pendant quatre ans de 1940 à 1944 (4). La revue "Les Amis des Roses" publie en 1943 les résultats officiels du XIIe Concours de la Plus belle rose de France : 30 Mai 1942. " 3ème Certificat de mérite à la rose "VILLE DE BREST". Obtenteur : Jean Gaujard. Variété florifère et vigoureuse. Bois rougeâtre. Feuillage vert foncé brillant. Belle fleur, orange feu veiné de cuivre." Depuis sa création, "Ville de Brest" est restée ignorée, ayant été confiée et conservée jusqu’en 2009 à la roseraie Sangerhausen en Allemagne, conservatoire de roses mondialement connu, afin de préserver sa variété. Ayant effectué des recherches pour retrouver sa trace, en 2009 l'association « Roses Anciennes en France » (5) s'est adressée à la roseraie Sangerhausen qui lui a fourni des greffons "Ville de Brest" qui ont été confiés aux rosiers du Berry à Loye-sur-Arnon, pour assure la culture de « Ville de Brest » dans le but d’orner le mémorial « Mémoires pour la paix » dans l'abri Sadi Carnot à Brest, le jour de son inauguration en septembre 2010. Ce projet de fleurissement n’a pas eu lieu. Dans le but de perpétuer ce magnifique symbole du souvenir que représente « Ville de Brest », l'association « Rose Ville de Brest » (6) en partenariat avec la mairie de Brest, a pour but de sauvegarder son authenticité et la faire reconnaître comme faisant partie du patrimoine historique de la ville de Brest.

L’abri Sadi-Carnot modifier

L’abri Sadi Carnot est emblématique de la destruction d’une ville et des souffrances endurées par la population civile du fait de la guerre. Il est aussi le symbole de la résistance d’une ville qui ouvre ses entrailles pour protéger ses habitants des bombardements. La destruction de l’abri Sadi-Carnot est accidentelle, faisant un millier de morts civils et de militaires allemands, comptant aussi le Président de la Délégation Spéciale de Brest, Victor Eusen, sans que personne toutefois n’ai pu préciser les circonstances exactes de l’explosion. (7)

Références modifier

(1) Source : archives diocésaines de Quimper et Léon. Vendredi 16 janvier 1942, page 17 et 18 (2) Source : archives du conseil municipal de Lyon (3) Source : Archives des conseils municipaux de Brest (4) Source : journal de la Société Française des Rosiéristes « Les Amis des Roses ». Année 1943 (5) Roses Anciennes en France : rubrique « Roses retrouvées » « rosesanciennesenfrance.org (6) Site internet : « rosevilledebrest.jimdo.com» (7) https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_de_l'abri_Sadi-Carnot Source secondaire Une information parue, en 1951, dans une revue professionnelle. Variétés obtenues par Jean-Marie Gaujard de 1928 à 1986, Soit 214 variétés obtenues dans ses établissements dont une (Nicole) est éteinte. 1942 : "Madame Henri Laforest" ; "Madame Joannes Beurrier" ; "Citron" ; "Rose de France" ; "Ville de Brest". www.verticille.com/...gaujard/109-jean-marie-gaujard-1903-1995)