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Mathilde Girault, née le 9 septembre 1833 à Alençon et morte le 16 mars 1974 à Levallois-Perret, est l’une des fondatrices de La Résidence Sociale, association reconnue d’utilité publique, dont la mission actuelle est d’accueillir et d’accompagner des personnes fragilisées, en situation de handicap mental, et des personnes âgées ainsi que leurs familles.

Fille d’un receveur des postes, Mathilde Girault grandit à Bolbec, en Seine-Maritime. Elle est l’aînée d’une famille chrétienne de sept enfants. A 22 ans, elle émet le souhait d’entrer dans un couvent. Ses parents s'étant opposés à sa vocation religieuse, elle choisit de s’engager dans les « Maisons sociales », créées en 1903 par Mercédès le Fer de la Motte.[1] Porteuse d’une spiritualité associant une foi ardente et une action sociale respectueuse de la liberté des personnes, cette dernière fédère autour d’elle des « résidentes », désireuses d’agir socialement.[2][3]

En février 1906, Mathilde Girault devient donc « résidente » bénévole à la Maison sociale de Ménilmontant dans un premier temps, avant de rejoindre celles de Montmartre et de Montrouge. Elle fait, à cette même époque, la connaissance de Marie-Jeanne Bassot.[4][5]

Dès la fin de l’année 1906, Mathilde Girault dût affronter l’hostilité grandissante de ses parents vis-à-vis des « Maisons sociales ». Ses parents se liguèrent avec la famille Bassot pour intenter un procès à l'encontre de l’œuvre de Mercédès le Fer de la Motte et contribuer à son discrédit. En juillet 1908, Mathilde Girault assiste à l’enlèvement en pleine rue de Marie-Jeanne Bassot, qui est enfermée dans un hôpital psychiatrique en Suisse. S’étant échappée, Marie-Jeanne Bassot intente un procès à ses parents pour « séquestration arbitraire ». Procès qui fit la une des journaux en mars et avril 1909 et, bien que gagné par la plaignante, entraînera la fermeture des maisons sociales existantes.

En 1910, bien que sans ressources et en rupture familiale, Mathilde Girault répond à l’appel de Marie-Jeanne Bassot qui entreprend l’ouverture d’une nouvelle « Maison sociale » à Levallois-Perret qui deviendra La Résidence sociale.[6] Elles s’installent dans un petit logement ouvrier, rue Trézel, puis rue Rivay. Très vite, Mathilde Girault se spécialise dans les soins et l’hygiène.[7] Elle prend la tête de la section d’infirmières-visiteuses constituée à La Résidence Sociale dans le but de lutter contre la tuberculose et la mortalité infantile. Cette équipe patronnée par le Docteur Louis Guinon devient l’un des premiers dispensaires antituberculeux de France et est rattaché, en 1919, à l’Office public départemental d’hygiène sociale. Mathilde Girault en sera l’infirmière en chef jusqu’en 1943.

En 1920, La Résidence Sociale se constitue en association déclarée et Mathilde Girault devient secrétaire générale adjointe auprès de Marie-Jeanne Bassot. Peu à peu, des divergences apparaissent entre elles, notamment concernant le respect de la laïcité.[8] Très croyante, Mathilde Girault exerce en effet une influence religieuse sur les malades ou les stagiaires de l’Ecole d’action sociale de La Résidence Sociale. Après le décès de Marie-Jeanne Bassot, elle ne lui succède pas, Madeleine Gaugué étant choisie comme nouvelle secrétaire générale de La Résidence Sociale.

Adhérente de l’Union Notre-Dame, un groupe spirituel fondé par Mercédès Le Fer de la Motte, elle crée, en 1929, Le Lien[9], association qui vise à apporter un appui aux anciennes élèves de l’Ecole sociale de Levallois puis à toute travailleuse sociale catholique et qu’elle animera pendant 40 ans. Pendant la 2nde guerre mondiale, elle devient la secrétaire du Comité de coordination des services sociaux publics et privés de Levallois Perret. Elle œuvre également en tant que Déléguée technique du service social de la région parisienne, secteur de Levallois-Perret et en tant que Déléguée à la famille du Prisonnier, aux Comités de Protection Infantile, de Placements d'enfants, des Postes d'accueil en prévision des bombardements. La guerre finie, Mathilde Girault occupe les fonctions d’assistante-conseil sur les questions sociales auprès de l’Union des Industriels de Neuilly-Levallois, fonction qui lui assurera des conditions de fins d’existence décentes.

Après sa mort, le conseil municipal de Levallois Perret décide, le 18 avril 1978, de rebaptiser une section de la rue Antonin Raynaud à son nom. En reconnaissance de son action, Mathilde Girault a également reçu la Médaille d’honneur de l’Hygiène en 1937 et a été promue au rang de Chevalier de la Santé publique en 1946. Elle a reçu la Légion d’honneur en 1948.

Notes et références modifier

  1. Roger-Henri Guerrand et Marie-Antoinette Rupp, Brève histoire du service social en France (1896-1976), Toulouse, Privat,
  2. Geneviève Poujol et Madeleine Romer, Dictionnaire biographique des militants, L’Harmattan,
  3. Évelyne Diébolt, Militer au XXe siècle, femmes, féminisme, Églises et société, dictionnaire biographique, Michel Houdiard,
  4. Sylvie Fayet-Scribe, Associations féminines et catholicisme. De la charité à l’action sociale XIXe-XXe siècle, Éditions ouvrières,
  5. Henri Rollet, Sur le chantier social : l’action sociale des catholiques en France, t. 2, Desclée de Brouwer,
  6. « Jacques Eloy, Notice dans le Maitron »
  7. Sylvie Fayet-Scribe, La résidence sociale de Levallois-Perret (1896-1936). La naissance des centres sociaux en France, Toulouse, ERES,
  8. Robert Durand, Histoire des centres sociaux. Du voisinage à la citoyenneté, Paris, Editions La Découverte,
  9. Mathilde Girault, le Lien