Utilisateur:Peb45/Jean-Baptiste Stoppa

Jean-Baptiste Stoppa, né le 16 février 1623 à Chiavenna et mort en 1692 à Steinkerke (Flandres), est un officier suisse au service de France.

Biographie modifier

Fils du médecin Nicolaus Stoppa et frère du diplomate Jean-Pierre Stoppa, Jean-Baptiste étudie la théologie protestante à l'université de Leyde (Pays-Bas)[1], puis, en 1652, occupe un poste pastoral à Londres où il se lie d’amitié avec Thurlow, secrétaire et unique ministre d’Olivier Cromwell (1599-1658). De 1654 à 1657, Cromwell le charge de diverses missions diplomatiques [1],[2].

Cependant ses rapports étroits avec l’ambassadeur d’Espagne à Londres le rendent suspect au yeux de Cromwell, qui le soupçonne d’intelligence avec cet ambassadeur. Il doit quitter précipitamment Londres et émigrer en Hollande. En 1665, il revient en France, se convertit au catholicisme et rejoint son frère aîné Jean-Pierre Stoppa pour entamer une carrière militaire. Il devient en 1667 capitaine d’une compagnie franche au service de la France[3],[4].

Le 17 février 1672, Jean-Baptiste Stoppa est nommé Lieutenant-colonel du régiment de Stoppa le Vieux. Il sert en cette qualité lors de l’expédition de Hollande. En 1673, à Utrecht, il se lie avec Spinoza[4]. En 1675, il est présent aux batailles de Liège, de Dinant, de Huy et de Limbourg et participe en 1676 aux sièges de Landrecy, de Condé et de Saint-Guillain.

Le 28 janvier 1677, le roi le nomme colonel d’un régiment suisse qu’il venait de lever. Ce régiment est appelé Stoppa le Jeune, pour le distinguer de celui de son frère Jean-Pierre Stoppa[5]. Avec ce régiment, il combat en Sicile du 9 avril 1677 au 20 mars 1678, sous les ordres du maréchal Louis Victor de Rochechouart duc de Vivonne (1636-1688).

Il est décrit par Charles du Monceau de Nollent, intendant de police finances et vivres des armées du roi, dans une lettre à François Michel Le Tellier de Louvois « de fort méchant personnage », tandis que François III d’Aubusson, duc de La Feuillade (1631-1691), dans une lettre également écrite à Louvois, le qualifie « d’homme de très bon esprit »[6].

En 1685, pendant une courte période de paix, il voyage en Suisse et en Italie avec Gilbert Burnet, évêque de Salisbury, qui lui rend hommage dans ses mémoires[réf. nécessaire]. En 1687, il est au camp de Maintenon et en 1688 à Bonn. Le 10 avril 1689, il est nommé brigadier, et se bat dans les Ardennes, puis en France ; il est blessé à la bataille de Fleurus le 1er juillet 1690.

En 1690, Jean-Baptiste Stoppa rédige un mémoire intitulé Justification des colonels du pays des Grisons qui servent la France. Ce mémoire, imprimé à Paris, est adressé aux trois Ligues Grises[7].

Il meurt à Mons, en Belgique, le 23 août 1692 des suites d’une blessure reçue à la bataille de Steinkerque où il se distingua par sa bravoure[8].

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Articles connexes modifier

Références modifier

  1. a et b Emmanuel May, Histoire militaire de la Suisse, Lausanne, Suisse, J. P. Heubach et compagnie, , tome 6, pages 97, 100, 101 et 258
  2. Abbé François Girard, Histoire abrégée des officiers suisses..., Fribourg, Suisses, B. Louis Piller, , tome 3, pages 104, 111 et 112
  3. May de Romainmotier, Histoire militaire de la Suisse, Lausanne, Suisse, J. P. Heubach et compagnie, , tome 6, pages 97, 100 101 et 258
  4. a et b Journal officiel de la République française, 13 octobre 1925, page 9856, rapport Académie des sciences morales et politiques, séance du samedi 10 octobre 1925.
  5. Baron de Zürlauben, Histoire militaire des suisses, Paris, Desaint et Saillant, tome 3 page 97
  6. Émile Laloy, La révolte de Messine, l'expédition de Sicile et la politique française en Italie, Paris, C. Klincksieck, , tome 3, pages 583 et 584
  7. Baron de Zürlauben, Histoire militaire des suisses, Paris, Desaint et Saillant, tome 2, page 114
  8. L. Paris, L'impôt du sang, Paris, Librairie H. Champion, , tome 3, 1ère partie, page 295.