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Notice Biographique. Antoine Girard est un aventurier des sports extrêmes de nature. Il a réussi une performance mondiale d’altitude atteinte en parapente (8157 m) et le premier survol du Broad-Peak, l’un des 14 sommets de plus de 8000 m. Né le 18 octobre 1979 à Valence (Drôme), pratiquant dés son enfance de nombreux sports de nature, il se spécialise en escalade et participe à des compétitions mondiales. Il obtient par ailleurs le CAPES d’informatique, qui lui donne accès à un poste d’enseignant à l’université de Grenoble.

Il consacre beaucoup d’énergie à sa passion de l’alpinisme et devient spécialiste des voies de hautes difficultés niveau ABO (1).

A 25 ans il entame une carrière d’Himalayiste, principalement dans le Karakoram (2). Cet épisode est marqué par la malchance et un manque de réussite de ses ambitieux projets : -Expédition en 2004 au Cho-Oyu (8201 m) Himalaya. Compagnon malade abandon à 7500 m. -Expédition en 2006 au K2 (8611m) en solitaire. Abandon sous le sommet du fait des conditions de neige (3). En 2008, Antoine Girard intègre le parapente dans sa pratique de l’himalayisme dans un mode élémentaire et classique : la redescente à l’aide d’un parapente ultra léger. -Expédition 2008 au Broad Peak 8047m. Abandon au camp 3, descente en parapente de l’altitude 7200 m. -Expédition 2009 Karakoram. Projet de trilogie de trois 8000 du secteur : G1, G2, Broad Peak avec descente en parapente. Evacuation depuis le camp 2 du Gasherbrum suite à crise d’appendicite aigüe. Dés lors il se consacre principalement au parapente, et il acquiert très rapidement un niveau élevé de pilotage. Il devient un des meilleurs spécialistes des vols de distance, découvrant de nouveaux itinéraires (1ere du tour du Vercors), 3éme de la coupe fédérale de distance de la FFVL 2014. Il se spécialise dans les compétitions de type « marche et vole » (4). Il devient un des meilleurs pilotes mondiaux de cette spécialité: deux victoires à l’Air Tour en 2011 et 2014, 3éme en 2013 et 4éme en 2015 à la X-Alps. Antoine Girard ne peut cependant pas se contenter de ce mode de pratique très encadrée et contrôlée, trop éloignée de ses aspirations à la véritable aventure qui nécessite autonomie, découverte et innovation. Avec Benoit Outters en décembre 2015 ils réussissent une première particulièrement sauvage et originale, la traversée en « marche et vol » de l’ile sud de la Nouvelle Zélande (700 km), en solitude et autonomie complète….Arrivés au terme de leur plan initial, ils réalisèrent le retour.


Mais c’est dans le Karakoram qu’Antoine Girard sait provoquer et saisir la chance d’accomplir la plus exceptionnelle performance imaginable pour un himalayiste doublé d’un parapentiste de haute montagne. Parti seul en autonomie de Skardu, il parcourt en 20 jours la distance de 1200 km entre le Nangua-Parbat (5), à proximité de la frontière Afghane, et le Baltorro (6) en direction des zones contestée avec l’Inde. Il bivouaque à des altitudes moyennes de 5000 m, avec deux escales de ravitaillement à Karimabad. Arrivé au pied des 8000 de Concordia, le 23 juillet 2016, il décolle à 5000 m et parvient à atteindre les pentes du Broad-Peak. Il réussit à gravir celui-ci en passant au dessus des cordées en route par la voie terrestre, survole le sommet (8045 m) et atteint l’altitude de 8157m, performance mondiale jamais atteinte d’ascension en vol par un pilote de parapente (7), prenant ainsi une magnifique revanche sur les échecs qu’il avait pu subir lors de ses précédentes expéditions par voie terrestre. A l’issue de ce vol de 7 heures où il parcourut 120 km, il revient se poser à proximité de Skardu. Ethique, exigences et engagement. Dans la pratique de la montagne et en particulier de l’himalayisme, il y a une grande différence dans les modes de pratiques en termes d’éthique, d’exigences et d’engagement. Entre les ascensions « commerciales » organisées avec nombres porteurs, sherpas, camps d’altitudes, cordes fixes pré-positionnées et usage de l’oxygène (8) d’une part, et les ascensions en « style alpin », sans oxygène, de cordées autonomes voire en solitaire, on ne se situe pas tout à fait dans le même registre, et c’est dans ce dernier, le plus exigeant, qu’Antoine Girard donne toute sa mesure. Souvent seul, sans assistance extérieure, évitant autant que possible les moyens mécaniques, participant à la pose de cordes fixes, innovant dans ses itinéraires, les défis qu’il se lance sont de réelles aventures.

Note 1 : ABO, niveau de difficulté maximum en escalade : Abominable. Note 2 : Karakoram, massif montagneux situé au Pakistan, similaire à l’Himalaya, on y trouve 4 des 14 sommets de plus de 8 000 m, les dix autres se situant dans l’Himalaya. Note 3 : Ayant ainsi préparé la route du sommet à la célèbre cordée italienne de Nives Meroi et Romano Benet qui le suivaient à 24 h. Note 4 : « Marche et vol » est une forme de compétition de longue distance sur plusieurs jours en parapente ou le seul moyen de déplacement autorisé aux concurrents est la marche à pied en portant le matériel de vol, et le parapente. Le championnat du monde de cette discipline est la « X-alps » organisée tous les deux ans qui consisté à rallier la Grand-Place de Salzburg (Autriche) au port de Monaco. Note 5 : Le Nanga-Parbat (8126 m) est le cinquième 8000 du Pakistan, mais il est situé à l’ouest à proximité de la frontière afghane et appartient à l’Himalaya. Note 6 : Baltoro, L’un des plus longs glaciers du monde (62 km) situé dans le Karakoram. A la confluence du Baltoro et du glacier Goodwin Austen se situe Concordia, le camp qui donne accès a 4 des sommets de plus de 8000 m : K2, 8611 m second sommet du monde, Broad-Peak 8047m, Gasherbrum 1, 8069 m, Gasherbrum 2, 8035m . Note 7 : Dans le contexte de ce type d’activité, du fait de l’absence de normes, le concept de record mondial n’a guère de sens. Chaque performance exceptionnelle s’analyse dans un contexte spécifique, par exemple : Premier décollage du sommet de l’Everest, 8848m pour un vol de descente par Jean-Marc Boivin en 1988, second décollage de l’Everest (et premier en biplace) par le couple Zébulon et Claire Roche en 2001 et en 2011 troisième décollage avec prise d’altitude de 30 m par les deux sherpas Sano Bapu Sunuwar et LapkaTshering Sherpa, et certainement quelques d’autres…. A noter également en 2007, à Manille, lors d’une épreuve de préparation de la coupe du Monde, une pilote allemande, Ewa Wisnieska s’est faite aspirer contre son gré par un cumulo-nimbus jusqu’à l’altitude de 9946 m, elle perdit conscience. Elle survécut miraculeusement et parvint à se poser atteinte de gelures sans gravités… Note 8 : Conformément à son éthique, Antoine Girard n’a jamais utilisé l’oxygène dans ses expéditions terrestres. Par contre lors de son périple au Pakistan il était équipé d’un dispositif (d’un poids de 5 kg) car la problématique du vol en très haute montagne est différente : du fait des variations d’altitude potentielle au cours d’un vol en parapente, l’organisme n’a pas le temps de s’acclimater à l’hypoxie comme il peut le faire lors d’une expédition terrestre. Dans l’aviation, un tel dispositif est obligatoire dans les avions et planeurs non pressurisés dés lors que l’altitude risque de dépasser 3000 m. Dans les faits, la seule fois ou Antoine Girard a tenté d’utiliser ce dispositif fut lors de l’ascension du Broad-Peak, sans succès, suite à un dysfonctionnement de l’appareil.