Utilisateur:Padex/Essais géométriques

L'objectif est ici de retrouver quelques résultats des géométries sphérique, euclidienne et hyperbolique, et notamment les lois des cosinus et des sinus en conservant autant que faire se peut une écriture générale, à l'aide d'un unique paramètre représentant une courbure.

-Quaternions modifier

  
         
         
         
         
         

Soit  . On considère l'espace vectoriel   muni de la forme quadratique   définie par :

 

L'algèbre de Clifford associée est engendrée par les éléments  ,   et   vérifiant la table de multiplication ci-contre. Cette algèbre sera appelée algèbre des  -quaternions, et sera notée  .

Il existe une injection canonique de   dans   :

 

Par la suite, on considèrera   comme un simple sous-espace vectoriel de  . Aussi, on s'autorisera à ne pas écrire l'indice   en l'absence d'ambiguïté.

Parties scalaire et vectorielle modifier

Tout élément de   peut s'écrire sous la forme :  . Pour un tel  -quaternion, on définit ses parties scalaire (ou partie réelle) et vectorielle (ou partie imaginaire), respectivement notées   et   :

 
 


Conjugaison modifier

Le conjugué de   est noté   et est défini par :  . On a :  .

Ainsi, un scalaire est son propre conjugué, quand un vecteur est l'opposé du sien.

Si   et   sont deux vecteurs, alors  .

Produits réel et imaginaire modifier

On peut définir une forme bilinéaire symétrique, que nous appellerons produit réel :

 

Le produit réel est analogue au produit scalaire, mais il n'en est un que si   (dans le cas général le produit réel n'est pas défini positif).

En particulier, pour tout vecteur  ,  .

Nous pouvons de même définir un produit bilinéaire antisymétrique que nous appellerons produit imaginaire :

 

Le produit imaginaire est analogue au produit vectoriel. Il est d'ailleurs identique au produit vectoriel classique dans le cas où  .

Colinéarité modifier

Pour tout  , notons   l'ensemble des vecteurs colinéaires à  , c'est-à-dire :  .

Propriété : Pour tout   non-nul, deux vecteurs sont colinéaires si et seulement leur produit imaginaire est nul.

Remarque : le résultat ne s'applique pas si  .

Inversion modifier

Un  -quaternion   est dit inversible si et seulement s'il existe un  -quaternion, noté  , tel que  .

L'inverse est unique s'il existe.

Inversibilité modifier

Tout élément   est inversible si et seulement si  , auquel cas  .

Unitarité modifier

Un  -quaternion   est dit unitaire si et seulement s'il vérifie :  , c'est-à-dire  .

Exponentielle sur modifier

Définition modifier

On définit la fonction exponentielle classiquement :

 

Fonctions trigonométriques et identité d'Euler modifier

 

 

On définit ainsi les fonctions :

 
 

On obtient alors, par définition, l'identité d'Euler suivante :

 

 

Propriétés des fonctions trigonométriques modifier

  • Les définitions de   et   ne dépendent que de la valeur de  , ce qui justifie la notation.
  •   est une fonction paire et   est une fonction impaire.
  • Cas particuliers :

 

  • Bien que ce ne soit pas nécessaire, il peut être plus commode – notamment pour retrouver les formules de trigonométrie (voir ci-dessous) – d'exprimer   et   à partir des fonctions classiques de trigonométrie.
Ainsi, pour  , prenons   un point de la sphère de Riemann tel que  .
  peut-être un réel (si  ), un imaginaire pur ( ), ou le point à l'infini ( ).
On obtient alors les expressions suivantes :
 

Orthogonalité modifier

Deux vecteurs   et   de   sont dits orthogonaux si et seulement si leur produit réel est nul.

Orthogonalité du produit imaginaire modifier

Pour tous vecteurs   et  ,   est orthogonal à   et  .

Orthogonalité à deux vecteurs modifier

Soient  ,   et   trois vecteurs, et supposons  .

Alors :   est orthogonal à   et à  , si et seulement s'il est colinéaire au produit imaginaire de   et de  .

Remarque : le résultat ne s'applique pas si  .

Propriétés diverses modifier

Anticommutativité des vecteurs orthogonaux modifier

 
 

Propriété modifier

Si   et   sont deux vecteurs, alors  .

Produit d'un vecteur par un  -quaternion unitaire modifier

Propriété : deux vecteurs   et   sont colinéaires si et seulement si, pour tout  ,  .

Propriété : deux vecteurs   et   sont orthogonaux si et seulement si, pour tout  ,  .

Projection modifier

Soit   un vecteur inversible.

Pour tout vecteur  , on a :

 

Comme   est inversible, on peut écrire :

 

En posant   et  , on a :

  •   est colinéaire à   ;
  •   est orthogonal à   ;
  • donc   est orthogonal à  .

Forme polaire modifier

Un  -quaternion   est dit polarisable s'il existe  , tel que  .

Premier théorème de polarisation modifier

 

 

Corollaire modifier

Si deux vecteurs   sont tels que   et tels que   est de partie réelle strictement supérieure à  , alors il existe   tel que :

 

On obtient aussi les expressions suivantes :

 
 

Second théorème de polarisation modifier

Soient   deux vecteurs unitaires, et posons :

  et  .

On a alors :  .

Définition : un tel vecteur  , lorsqu'il existe, sera appelé vecteur caractéristique de   et  .

Groupe spécial orthogonal modifier

Le groupe spécial orthogonal de   est composé des transformations de la forme :

 

où q est un  -quaternion unitaire.

En particulier, si on se restreint aux quaternions polarisables, c'est l'ensemble des transformations :

 

  est un vecteur quelconque de  .

Remarque : Pour tout  , pour tout  ,   est stable par  .

Morphisme modifier

Pour tout  , et pour tous réels   et  ,

 .

Cas où   est inversible modifier

Si   est inversible, alors on peut décomposer tout vecteur   comme somme d'un vecteur   colinéaire à   et d'un vecteur   orthogonal à  .

On peut alors obtenir une expression simple de   :

 

Cas général modifier

 

Remarque : comme vu précédemment,   est un vecteur orthogonal à   et  .

Un groupe de rotations modifier

Il existe d'importantes analogies entre le groupe spécial orthogonal et les rotations dans l'espace au sens classique, aussi   sera abusivement dénommée rotation autour de l'axe dirigé par  , et d'angle  , ou plus simplement rotation de vecteur   et d'angle  , voire rotation de vecteur   (il est alors sous-entendu que l'angle vaut  ).

Une même rotation peut ainsi être caractérisée par une infinité de couples (vecteur, angle) distincts : seul le produit du vecteur et de l'angle est constant. Cette ambiguïté était déjà présente chez les quaternions classiques : la rotation de vecteur normalisé   et d'angle   est également la rotation de vecteur normalisé   et d'angle  .

Dans le cas plus général des  -quaternions il est nécessaire d'étendre cette ambiguïté, car il n'est pas toujours possible de normaliser le vecteur directeur.

Pour s'en convaincre, prenons  , non-nul mais tel que  . De tels vecteurs existent lorsque  .

Dans une telle situation,  .

Or   dans le cas général, donc   lorsque  .

Comme   quel que soit  , on ne peut pas « normaliser »  , et il n'est donc pas possible de définir naturellement une amplitude de   qu'on appellerait « angle » indépendamment du choix de  .

Sphère unité modifier

On s'intéresse à la surface  , appelée sphère unité, ensemble des points   tels que  .

Plus rigoureusement, cette définition n'est correcte que si   ; dans le cas contraire il y a ambiguïté car l'ensemble des points   tels que   est constitué de deux surfaces : l'une dans le demi-espace   et l'autre dans le demi-espace  . Par convention, si   on appellera sphère unité la surface  , ensemble des points   du demi-espace  , tels que  .

Corollaire du second théorème de polarisation modifier

Tout couple de   possède un vecteur caractéristique.

Vecteur caractéristique modifier

Pour tous  , si on note   leur vecteur caractéristique, et  , alors   est de même signe que  .

Conjecture sur les géodésiques de S modifier

Soient  , et   orthogonal à   et  , tel que  .

On peut alors définir le chemin :

 

En notant   et en supposant  , on obtient :

 

Conjecture modifier

  est une géodésique.

Longueur d'une géodésique de   modifier

Dans cette section, on s'intéresse à la longueur de la géodésique reliant   à  .

En conservant les notations précédentes, et hors cas particulier dans lequel   et   sont colinéaires, le triplet   est une base de  .

Notons  ,  , et   ; et  ,  , et   les formes linéaires qui à un vecteur associe respectivement sa coordonnée en  ,   et  .

En utilisant la convention de sommation d'Einstein, tout point   s'écrit donc de la forme :

 

Notons enfin   et   le carré de la longueur d'un arc de géodésique infinitésimal. On calcule alors :

 

Loi des cosinus modifier

Soient  , et soient   tels que :

 

Alors :

 

Corollaire modifier

Pour tous   :

 

Loi des sinus modifier

En conservant les notations précédentes :

 

Fourre-tout annexe modifier

Espaces tangents   modifier

Pour tout  , on note   l'espace tangent à   en  .

Pour tout  ,   et   et   sont deux vecteurs formant une base orthogonale de  .

De même, pour tout  ,   est une base orthogonale de  .

Transport parallèle sur   modifier

Soient  , soit  , tel que  .

Soit  .

Alors, pour tout  ,   est une base orthogonale de   et   est une base orthogonale de  .

En particulier,   donc tous les vecteurs de tous les   ont la même orientation.

On peut ainsi transporter parallèlement un vecteur   le long de la courbe   :

 

Triangle sur   modifier

Soient  , et soient   tels que :

 

On définit :

 

On supposera que  ,   et   sont des géodésiques.

On s'intéresse au lacet   le long de ces géodésiques, et à l'holonomie induite.

Prenons  ,   et définissons  .

Alors   et on cherche   et   tels que  .

On cherche donc   et   tels que  , ce qui n'est possible que si  , or cela n'est pas garanti.

Connexion ? modifier

 

Heuristique sur la loi des cosinus modifier

Comme nous l'avons vu plus haut,  ,   et   donnent le carré des longueurs des arcs de géodésique reliant respectivement   à  ,   à  , et   à  . Nous noterons ces arcs de géodésique respectivement  ,   et  .

Par ailleurs,   caractérise le cosinus de l'angle que forment les géodésiques   et  .

En effet,   et   sont orthogonaux à   donc appartiennent à  . De même pour   et  . Alors, en supposant que l'arc de géodésique est décrit par la fonction   définie ci-dessus, l'angle entre les arcs de géodésique est l'angle entre ces deux vecteurs, donc son cosinus vaut  .

Paramétrisation de   modifier

On peut paramétrer notre sphère unité :

 

Le couple   est unique à une involution près :  , sauf pour le point  .

Étude des transformations du groupe spécial orthogonal modifier

Avec une base orthogonale modifier

Supposons deux vecteurs orthogonaux   et  , et posons :

 
 

Alors   et   vérifient :

 
 
 

avec  . En particulier,  , il y a donc orthogonalité des images.

Par ailleurs :

 
 

Donc, toute fonction   combinaison linéaire de   et   vérifie l'équation différentielle suivante :