Classe Bathurst
Image illustrative de l'article Othrod/Navires
HMAS Latrobe (en)
Caractéristiques techniques
Type Corvette
Longueur 57 m
Maître-bau 9,4 m
Tirant d'eau 2,6 m
Déplacement 650 tonnes (standard), 1025 tonnes (pleine charge)
Propulsion machines à vapeur (triple expansion)
Puissance 2000 chevaux
Vitesse 15 nœuds
Caractéristiques militaires
Armement 1 Canon de marine de 12 livres QF 12 cwt ou 1 Canon de marine de 4 pouces QF Mk XIX
1 Bofors 40 mm L/60
2-3 Canons de 20 mm Oerlikon
Jusqu'à 40 Grenades anti sous-marine
Autres caractéristiques
Équipage 85
Histoire
Constructeurs Evans Deakin and Company (en)
Mort's Dock (en)
HMA Naval Dockyard (en)
Cockatoo Island Dockyard (en)
Walkers Limited (en)
Poole & Steel (en)
BHP Group
A servi dans Seconde Guerre mondiale
Royal Australian Navy
Royal Indian Navy
Après-guerre
Marine indienne
Marine indonésienne
Royal New Zealand Navy
Marine royale néerlandaise
Marine de l’Armée populaire de libération
Marine pakistanaise
Période de
construction
1940 - 1942
Période de service 1940 - 1960 (dans la marine australienne)
Navires construits 60
Navires annulés 3, plus un prototype en 1938
Navires perdus 5
Navires préservés 2

La classe Bathurst est une classe de navires polyvalents conçus et construits en Australie pendant la Seconde Guerre mondiale. Classés à l'origine comme dragueurs de mines pour cacher leur fonction anti-sous-marine, les navires de cette classe en réalité des corvettes. Les navires de la classe Bathurst ont rempli une vaste gamme de missions anti-sous-marines, anti-mines, de transport de troupes et de ravitaillement, de bombardements côtiers, de relevés hydrographiques et d'escortes de convois.

Au total, 60 corvettes de classe Bathurst sont construites dans huit chantiers navals australiens : 36 sont financées par le gouvernement australien et 24 sont construites aux frais de l'Amirauté britannique. Parmi ces navires appartenant officiellement au Royaume-Uni, 20 seront officiellement mis en service dans la Royal Australian Navy (RAN) et exploités par le personnel de la RAN, tandis que quatre serviront dans la Royal Indian Navy (aucun des navires appartenant au Royaume-Uni n'est donc mis en service dans la Royal Navy). Une commande de trois autres Bathurst, qui devaient être construites en Inde, est annulée avant que les corvettes ne soient construites.

Trois navires sont perdus pendant la Seconde Guerre mondiale : un à la suite d'une attaque aérienne japonaise et deux à la suite d'une collision avec des navires marchands amis. Après la guerre, un quatrième navire coule après avoir heurté une mine lors d'un balayage de la Grande Barrière de corail.

Après la fin de la guerre, les navires financés par l'Amirauté sont vendus à la marine turque, à la marine royale néerlandaise et à des opérateurs civils, tandis que plusieurs navires appartenant à la RAN sont transférés à la Royal New Zealand Navy, utilisés comme navires d'entraînement, ou vendus à des civils. Quatre des corvettes Bathurst néerlandaises seront transférées à la marine indonésienne, l'une d'entre elles étant détruite en 1956 par des rebelles anti-gouvernementaux. Les autres navires de la RAN et de l'Amirauté sont vendus pour leur ferraille afin de financer d'autres projets. Deux navires sont conservés en tant que navires-musées.

Conception

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En 1937, dans un développement initialement sans rapport avec la future classe Bathurst, l'Australian Commonwealth Naval Board (en) (ACNB) approuve la construction de trois mouilleurs de filet (en) de la classe Bar (en)[1]. Cependant, en février 1938, l'ACNB identifie également le besoin d'une classe de « navires de défense locale » à usage général, faciles à construire et à exploiter et utilisable dans des activités anti-sous-marines et de déminage[2],[3]. En raison de ce nouveau besoin, seuls deux mouilleurs de filets sont construits et les ressources pour le troisième sont réaffectées à un prototype de navire de défense[1].

En juillet 1938, le directeur du génie de la RAN, le contre-amiral Percival McNeil, est chargé d'élaborer les plans d'un navire de défense locale, d'un déplacement d'environ 500 tonnes, d'une vitesse d'au moins 10 nœuds (19 km/h) et d'un rayon d'action de 2 000 milles nautiques (3 700 km)[1]. McNeil termine ses dessins en février 1939 : son projet prévoit un navire de 680 tonnes, d'une vitesse de 15,5 nœuds (28,7 km/h) et d'un rayon d'action de 2 850 milles nautiques (5 280 km)[2]. Le prototype non construit de McNeil, parfois connu sous le nom de HMAS Kangaroo, ressemble davantage à un sloop qu'au concept original d'un navire de défense locale. L'augmentation de la taille et de la vitesse signifie également que le navire est plus polyvalent que ce qui avait été envisagé à l'origine[2]. Il aurait été équipé d'un canon de 4 pouces, d'un ASDIC et de lanceurs de grenades sous-marines ou d'équipements de déminage, en fonction des besoins opérationnels[2].

Bien que la « classe Kangaroo » de McNeil n'ait jamais été construite, son concept général suscite l'intérêt des milieux navals australiens, car elle présente des avantages par rapport aux classes de dragueurs de mines et de navires anti-sous-marins déjà existantes et peut être construite en Australie avec des ressources locales, à l'exception de l'armement et de certains instruments spécialisés[2],[4]. Bien qu'elle ne soit pas parfaitement adaptée à un rôle spécifique, la capacité générale de dragage de mines, de lutte anti-sous-marine, de patrouille et d'escorte est considérée comme une bonne solution à court terme jusqu'à ce que de meilleurs navires puissent être réquisitionnés ou construits[5],[6].

En septembre 1939, après l'éclatement de la guerre, une nouvelle procédure d'acquisition est lancée pour sept navires dont la conception s'inspire de celle de McNeil[2],[4]. D'autres commandes sont rapidement passées par l'ACNB et l'Amirauté britannique, et un total de 60 navires de la classe Bathurst sont construits, dont 36 commandés par la RAN et 24 payés par l'Amirauté. Parmi ces navires commandés par les Britanniques, 20 sont mis en service dans la RAN et pourvus d'un équipage australien, étant entendu qu'ils seront attachés aux flottes de la Royal Navy ; quatre autres navires sont mis en service dans la Royal Indian Navy[5].

La classe Bathurst est officiellement classée comme « dragueurs de mines australiens » (Australian Minesweepers ou AMS) pour cacher son rôle principal de lutte anti-sous-marine, bien que les Bathurst soient communément appelés « corvettes »[5],[7].

Armement

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L'armement le plus courant des corvettes de la classe Bathurst est un canon de 12 livres ou un canon de marine de 4 pouces QF Mk XIX, trois canons Oerlikon de 20 mm, deux mitrailleuses Lewis .303 et deux mitrailleuses Vickers .303[8],[9] ainsi qu'une quarantaine de grenades anti-sous-marine[8]. De nombreuses corvettes équipées de canons de 12 livres seront rééquipées au cours du conflit de canons de 4 pouces, tandis que l'un des Oerlikon sera souvent remplacé par un canon Bofors de 40 mm[10].

En raison de la diversité des chantiers navals construisant les corvettes, ainsi que des différents rôles dans lesquels les navires de classe Bathurst doivent évoluer, il n'y a pas de véritable standardisation de l'armement. Certains navires s'écartent ainsi considérablement du profil d'armement basique, tandis que l'armement d'un navire a pu varier de manière significative à différentes périodes de sa carrière[9]. Le HMAS Geraldton (en) transporte ainsi à un moment donné six canons Oerlikon, un nombre qui est ensuite ramené à quatre[11]. Le HMAS Junee (en), lui, ne dispose que d'un canon de 4 pouces et d'un canon de 40mm[12]. Les corvettes de classe Bathurst sont également équipées de systèmes ASDIC type 128, mis en service en 1937[13].

Chaque navire est équipé d'un moteur à vapeur à triple expansion (généralement fabriqué par des usines ferroviaires) qui entraîne deux hélices à une vitesse maximale théorique de 15,5 nœuds (28,7 km/h), bien que cette vitesse nécessite des conditions idéales et ne soit que rarement atteinte[14].

Notes et références

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  1. a b et c Stevens 2005, p. 103-104.
  2. a b c d e et f Stevens 2010, p. 1.
  3. Stevens 2005, p. 103.
  4. a et b Stevens 2005, p. 105.
  5. a b et c Donohue 1996, p. 29.
  6. Stevens 2005, p. 148.
  7. Stevens et al. 2001, p. 108.
  8. a et b (en) Royal Australian Navy, « HMAS Glenelg (I) », sur www.navy.gov.au (consulté le )
  9. a et b Lind 1986, p. 173.
  10. (en) Royal Australian Navy, « HMAS Gympie », sur www.navy.gov.au (consulté le )
  11. (en) Royal Australian Navy, « HMAS Geraldton (I) », sur www.navy.gov.au (consulté le )
  12. (en) Royal Australian Navy, « HMAS Junee », sur www.navy.gov.au (consulté le )
  13. (en) David K. Brown, Atlantic escorts: ships, weapons & tactics in World War II, Naval Institute Press, (ISBN 978-1-59114-012-2)
  14. Frame et Baker 2000, p. 164.

Bibliographie

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  • (en) Mark Briggs, Warship 2022, Oxford, Osprey Publishing, , 178–190 p. (ISBN 978-1-4728-4781-2), « The Australian Bathurst-class Minesweeper Corvette »
  • (en) Kenneth Conboy et James Morrison, Feet to the Fire CIA Covert Operations in Indonesia, 1957–1958, Annapolis, Naval Institute Press, (ISBN 1-55750-193-9), p. 116
  • (en) Hal G.P. Colebatch, « The enemy within that killed Curtin », Sydney Morning Herald,‎
  • (en) Hector Donohue, From Empire Defence to the Long Haul: post-war defence policy and its impact on naval force structure planning 1945–1955, vol. 1, Canberra, Sea Power Centre, coll. « Papers in Australian Maritime Affairs », (ISBN 0-642-25907-0, ISSN 1327-5658, OCLC 36817771)
  • (en) Tom Frame et Baker, Kevin, Mutiny! Naval Insurrections in Australia and New Zealand, St. Leonards, NSW, Allen & Unwin, (ISBN 1-86508-351-8, OCLC 46882022)
  • (en) G. Hermon Gill, Royal Australian Navy, 1942–1945, vol. II, Canberra, Australian War Memorial, coll. « Australia in the War of 1939–1945. Series 2 – Navy », (OCLC 848228, lire en ligne)
  • (en) John Henshaw, Capable Beyond our Dreams: Australia's Bathurst - Class Corvettes 1940 - 1960, Canberra, Sea Power Centre – Australia, (ISBN 978-0-9807774-1-3, lire en ligne)
  • (en) H. T. Lenton, British and Empire Warships of the Second World War, London, Greenhill Books, (ISBN 1-85367-277-7)
  • (en) Lew Lind, The Royal Australian Navy – Historic Naval Events Year by Year, Frenchs Forest, NSW, Reed Books, (1re éd. 1982) (ISBN 0-7301-0071-5, OCLC 16922225)
  • (en) David Paver Mellor, The Role of Science and Industry, vol. V, Canberra, Australian War Memorial, coll. « Australia in the War of 1939–1945, Series 4 – Civil », (OCLC 4092792, lire en ligne)
  • (en) Iris Nesdale, The Corvettes: Forgotten Ships of the Royal Australian Navy, Adelaide, Iris Nesdale, (ISBN 0949552003)
  • (en) David Stevens, A Critical Vulnerability: the impact of the submarine threat on Australia's maritime defence 1915–1954, vol. 15, Canberra, Sea Power Centre Australia, coll. « Papers in Australian Maritime Affairs », (ISBN 0-642-29625-1, ISSN 1327-5658, OCLC 62548623)
  • Stevens, « The Australian Corvettes », Hindsight (Semaphore), Sea Power Centre – Australia, vol. 2010, no 5,‎ (lire en ligne [archive du ], consulté le )
  • (en) Stevens, David, Sears, Jason, Goldrick, James, Cooper, Alastair, Jones, Peter et Spurling, Kathryn, The Royal Australian Navy, South Melbourne, Oxford University Press, coll. « The Australian Centenary History of Defence (vol III) », (ISBN 0-19-554116-2, OCLC 50418095)






















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