Utilisateur:Montreal84/Brouillon

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Noël Nougat pour l’état civil, est né le 25 décembre 1882 à Mérindol* (Vaucluse) (2), d’où l’origine de son prénom. Issu d’une modeste famille vaudoise honorablement connue dans la région, il évolua dans ce milieu jusqu’à sa quinzième année. Ses parents Théophile Nougat, coiffeur de son métier, et Augustine Serre son épouse, contribuèrent grandement à la richesse de sa foi protestante. Noël Nougat été l’ainé d’une famille de cinq enfants, tous nés dans le village de Mérindol, à ma connaissance il est le seul à avoir embrassé la profession de Pasteur.

En 1897, grâce à l’aide du pasteur Urbain de Robert, il entra au lycée et à l’Ecole Préparatoire de Théologie* (cours complémentaires offerts aux lycéens des classes terminales qui se destinaient au ministère pastoral, ceci pour éviter que des vocations pastorales soient détournées par un mauvais enseignement au lycée) de Tournon sur Rhône, en Ardèche.

Il suivit les cours de cette école jusqu’en 1902. Joseph Parnin, alors proviseur du lycée, fut pour lui un maître incomparable et resta son ami jusqu’à sa mort en 1935. Il poursuivit ses études de théologie à la Faculté de Montauban de 1902 à 1906. Il soutint en 1905 sa thèse sur les « Exercices spirituels d’Ignace de Loyola » c’est l’unique ouvrage publié sous son vrai nom.

Il fut nommé pasteur de la paroisse de l’église réformée de Lourmarin en 1906, et y resta jusqu’à sa mort en 1944, il habitait rue Grand Pré ou rue Henri Savournin suivant les écrits administratifs. Ses fonctions pastorales furent relativement longues, fait rare dans une vie de pasteur (On trouve pourtant des pasteurs en Cévennes qui restèrent plus de 50 ans). Le long ministère de Noël Nougat montre une grande harmonie avec le village. Suite à des épreuves de santé de plus en plus éprouvantes, il fut mis à la retraite en décembre 1943, il fut remplacé par un jeune suffragant, qui restera quelques années, (1944/1945) André Mercier. Il poursuivi néanmoins ses fonctions de pasteur en complément de celle de son remplaçant.

Il se maria en 1906 à Narbonne (Aude) avec Prisca, Anne, Charlotte De Robert-Labarthe née le 6 juillet 1893, de cette union naîtra une fille, Lucienne Nougat qui vit le jour en 1907 à Frontignan (Hérault). Il se retrouva veuf en 1920, sa femme décédant de la terrible grippe espagnole qui fit des ravages dans le monde.

Durant la première guerre mondiale, il fut mobilisé, réformé, il se porta volontaire dans l’Armée d’Orient de mars 1915 à mars 1919, il était brancardier dans un régiment d’infanterie, envoyé en Grèce (certaines sources l’indiquent comme infirmier militaire) (3). C’est en 1917 qu’il rencontra pour la première fois Robert Laurent-Vibert accompagné de Georges Rémond, jeune professeur poète, sans doute à Salonique. La coïncidence de l’histoire fait qu’Henri Bosco qui deviendra par la suite un des amis les plus fidèles, avait aussi fait partie de l’Armée d’Orient. C’est lors de son séjour dans l’armée d’Orient qu’il contracta le paludisme, maladie qui le contraignit à moduler son énergie tout au long de sa vie.

Lorsque Robert-Laurent Vibert découvrit le château de Lourmarin en 1920, il décide lui redonner vie, il s’associa aussitôt avec Noël Vesper dans son œuvre de restauration matérielle et spirituelle. Il avait été certainement conquis par la qualité exceptionnelle de son intelligence et la multiplicité peu commune de ses dons. Noël Vesper eut un rôle capital auprès de son ami durant cette période de restauration du château. La venue de nombreux auteurs sera bénéfique pour Noël Vesper, comme Henri Bosco en 1922, date à partir de laquelle une profonde et durable amitié s’en suivra. Les correspondances entre les deux hommes de 1923 à 1941 seront un échange vivace des liens qui les unissaient, un même partage, une complicité, des opinions proches, la même vision d’un monde en perpétuel mutation, le même sentiment sur une guerre qui se profilait à l’horizon des années 1939.

Il épousa en deuxième noces en 1924 à Marseille dont un des témoins était R. Laurent- Vibert, Laure, Joséphine Serre née le 8 février 1893 à La Roque d’Anthéron (Bouches-du-Rhône), veuve de Paul Charles Perrottet, dont elle avait eu un fils Jean Perrottet, qui devait décéder au combat en 1944 dans l’est de la France. De cette union naquit un fils en 1925 à Lourmarin, François Nougat décédé en 1998 à Toulon.

A la mort de son ami Robert Laurent-Vibert en 1925, suite à un accident de voiture en revenant de Lyon, il prit la direction de la fondation « R. Laurent-Vibert » car il faisait partie du premier conseil institué par le maître de Lourmarin, occupant les fonctions de secrétaire-trésorier. Il faut rappeler que Noël Vesper était très proche des idées de R Laurent-Vibert, par l’orientation de sa pensée politique. Il appartenait à ces protestants influencés par les idées d’Action Française qui demeurèrent fidèles jusqu’au bout à Charles Maurras et sa doctrine. Il fut considéré très justement comme la cheville ouvrière de l’entreprise de restauration du château de Lourmarin, l’animateur et l’inspirateur de la vie intellectuelle et artistique dans cette maison des muses, « ce bastion de poésie » comme l’aimait le rappeler Bosco.

Co-fondateur des « Terrasses de Lourmarin » avec R. Laurent-Vibert, il poursuit son œuvre, en accueillant des écrivains, penseurs, essayiste, philosophe, comme Jean Grenier, avec lequel il se lia d’amitié et ils publieront en commun un livre en 1930, «  Cum Apparueritit », Noël Vesper y incorporant des illustrations. Louis Lafon, Pierre Hassan, Jules Bois, Louis Pize, Mathieu Varille en seront du voyage, des publications seront faites au sein des « Terrasses de Lourmarin » durant toutes ces années.

Il est relativement difficile d’énoncer la liste des écrivains qui contribuèrent au rayonnement des écritures de Lourmarin, l’aura de Noël Vesper était internationale, il avait de nombreux contacts à l’étranger, notamment en Suisse et en Italie.