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 “Mythe Rite”

Introduction générale La question du mythe1 et/ou du rite constitue un des éléments fondamentaux dans la transmission des savoirs et des valeurs dans les différentes civilisations des sociétés humaines et au sein des pratiques religieuses. Il y a tout un processus d’éducation, et d’instruction même qui se met en place pour que les choses soient bien transmises aux nouveau-nés ou aux nouvelles générations. Les chercheurs dans le domaine religieux, les ethnologues, les anthropologues, les sociologues et les enseignants-chercheurs mettent beaucoup d’accent sur les mythes et/ou les rites. Lorsqu’ils font l’étude d’une religion donnée, la compréhension des mythes et/ou des rites a une importance capitale pour ces derniers. Par exemple, à propos des religions africaines, Louis-Vincent Thomas et René Luneau présentent le mythe ou le rite comme « l’élément fondamental de la littérature sacrée, ésotérique et profonde. Il joue le même rôle, dans la civilisation orale, que le dogme des religions liées à l’écriture. Cette manière de penser, loin d’exclure la raison, se contente seulement de la dépasser, ou plutôt d’en éprouver l’insuffisance »2. De pareils propos nous permettent de dire que le mythe ou le rite joue un rôle majeur dans le vécu des gens non seulement au quotidien mais aussi dans leur vision du monde et dans leurs perspectives d’avenir. Le grand anthropologue Malinowski soutient : « le mythe est d’abord un rite fondateur de la société3 ». Par ailleurs, « Plus largement le rite est, en définitive, un comportement social, collectif, répétitif, conforme à un usage collectif mais qui n’a pas de finalité utilitaire ou rationnelle. Souvent le rite est associé au métaphysique, au surnaturel, au magique, au religieux. Ici, il faut se souvenir que la notion de religiosité a été associée dans Corps et Culture, avec Michel Maffesoli, à la notion de lien social (Coll., 1998). Le rite pourrait donc être pensé comme un comportement répétitif, collectif créant du lien social4. »Si l’on prend le milieu scolaire, par exemple, l’on verra que ces propos peuvent bien cerner aussi les questions l’entrée, du bizutage à l’école, de la cérémonie de remise de diplôme, de grade universitaire. Ce sont les rites de passage à l’école. Mais cette dernière a-t-elle aussi des mythes ? Tenant compte de la dimension classique du mythe et/ou du rite, certains chercheurs pensent que ces deux concepts sont inséparables. Pour d’autres, le mythe précède le rite. On parle même de différents types de rites et/ ou de mythes : rites profanes, rites magiques, rites religieux ; mythes cosmogonique ou liés à la question de la création de l’être humain et de du cosmos tout entier, mythes théogoniques relatifs aux discours faits sur les divinités ; mythes anthropogéniques parlant par exemple de la relation homme et femmes…Bref ce débat mérite une réponse équilibré : mythe et rite sont-ils indissociables ou y-a-t-il un qui précède l’autre ?Le mythe précède-t-il le rite ou en est-il un résidu ? Pour essayer de répondre à une telle question, nous allons rapporter ce que soutiennent trois chercheurs. Ce sont : Thierry LEGRAND, Anne-Laure ZWILLING et François BOESPLUG. Le titre de l’ouvrage est : Religions, les mots pour en parler. Notions fondamentales en Histoires des religions (paru en 2014). Ces auteurs consacrent tout un chapitre de ce récent ouvrage pour étayer leurs approches concernant le mythe et/ou le rite. C’est dans le chapitre troisième, soit les pages 93-122, qu’ils en parlent de façon objective.

1. Méthodologie utilisée par les auteurs

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Les auteurs traitent la question du mythe ou du rite de façon détaillée. Ils proposent un tour d’horizon en fixant un cadre spécial pour aborder ce phénomène dans son ensemble. Ils s’appuient sur les recherches effectuées par d’autres chercheurs avant eux. Ce qui leur permet de prendre une position dans le débat entre mythe et rite. Pour eux, mythe et rite ne semblent pas inséparables à plusieurs niveaux. En effet, pour mieux comprendre ce qui les a poussés à abonder dans ce sens, voyons les quatre points ci-dessous :

2. Du Mythe au Rite

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Selon les auteurs, il n’existe pas d’indissociabilité entre mythe et rite. Car le rite permet conduit à faire mémoire du mythe. Le but n’est rien d’autre que de ne pas laisser ce qui constitue le socle d’un groupe, d’une civilisation, tomber dans l’oubli. Pour ce faire, il faut des actes ritualisés, programmés qui favorisent les relations avec des « forces ». Ainsi, selon les dires des auteurs, le rite est« souvent lié au départ, à des cultures orales ou à des pratiques du récit mémorisé. Comme la religion elle-même, le rite est une réalité sociale et anthropologique, qui se trouve partout, même si peu de langues comportent la notion elle-même. Celle-ci est d’origine latine.» Le rite est donc universel, tout comme la religion. Le rite se présente comme un ensemble d’agir mis en œuvre dont la finalité est de pouvoir garder le passé, de ne pas l’isoler. C’est la raison pour laquelle, les auteurs mettent beaucoup d’accent sur les termes : « remise en vigueur », « devoir de mémoire », « courant de force », « liturgique » ». Thierry LEGRAND, Anne-Laure ZWILLING et François BOESPLUG citent C. Perrot qui parle du rite comme suit : « le mot, dérivé du sanscrit, désigne un ordre ou un enchainement pré-ordonné de paroles et de gestes à suivre sans retouche et à répéter, dans un cadre religieux en particulier : ainsi est-il question d’un coeremomioe ritus chez Cicéron ou Sacrorum ritus chez Tite-Live. La fantaisie individuelle n’apparait pas de mise en la circonstance.» Alors, rite et mythe structurent les religions. Si l’on prend le Sabbat comme exemple entre « observance » et « rite » illustre bien ce qui est dit ici. Le rite s’inscrit dans une dimension collective, il ne fait que rassembler. Les auteurs nous parlent entre autre du mythe de la genèse qui structure le monde juif autour du Sabbat. Ils se demandent si la pratique du Sabbat est une observance ou un rite ? Pour eux, le propre du rite renvoie au mythe, qui est enraciné dans l’environnement socio-culturel, même si c’est un petit groupe qui se réunit.

3. Les différents types de rites

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Après avoir tenté de rapporter ce qui fait le fondement des éléments constitutifs du rite, les auteurs définissent ce concept comme « un agir social spécifique, programmé, répétitif et symbolique.» Ils plaident pour que cette définition soit prise pour très censée, universelle même. Car une telle acception est valable « pour tout rite religieux ou non ». Ils choisissent enfin six façons de parler du rite. -le rite comme « modalité de faire ». Le rite, disent-ils, « relève de l’action transitive, mettant en œuvre le corps, l’espace, le mouvement, un ou des gestes, un ou des objets, des substances, des matières ». Ici, le rite est de l’ordre de l’agir purement et simplement. - Socialement parlant, le rite permet d’agir en communauté entre ses membres. -De façon spécifique, le rite est isole des actions de chaque jour. -Le rite est une programmation, « c’est donc une action qui doit obier à certaines règles de déroulement ». -Le rite consiste à faire des répétitions, par exemple, le pèlerinage qui se fait à la Mecque tous les ans. -Le rite est symbolique, « les rôles, gestes, paroles, attitudes de différents acteurs, les temps et lieux de l’action, les divers objets qu’il implique ». Les auteurs mettent en évidence quelques rites spécifiques : rite funéraire, rite alimentaire, rite vestimentaire. « Les rites funéraires sont probablement les rites les plus répandus depuis les origines de l’humanité. » Ces pratiques funéraires datent de la préhistoire ; le rite funéraire du mazdéisme est pris comme exemple par les auteurs. Ils parlent aussi des rites alimentaire et vestimentaire comme les exemples trouvés chez les musulmans pour la consommation des hallal ; chez les juifs le kasher et le port d’une tenue vestimentaire spéciale qui renvoie au sacerdoce des juifs.

Conclusion

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 : la position des auteurs : mythe et rite sont-ils indissociables ou y-a-t-il un qui précède l’autre ? Autrement dit, le mythe précède-t-il le rite ou en est-il un résidu ? Nos auteurs prennent bien conscience de ce débat, de ce questionnement qui pose parfois problème à plus d’un. Ils sont d’accords que les écoles, les historiens des religions, les anthropologues ont des avis partagés sur la question. En ce sens, admettre ou pas que le rite précède le mythe ou c’est l’inverse ne résoudra pas le problème. Toutefois, nos auteurs pensent que le mythe semble premier par rapport au rite. Ils disent : « chaque fois qu’il y a rite, en tout cas, il y a référence lyrique, participante, mystique et politique à un évènement fondateur. À « un rite » ». De toute façon, tout rite renvoie à un évènement mythique, alors le rite permet sa mise en route. En fin de compte, le rite est une action plus ou moins efficace qui se réfère à un mythe fondateur ; qui rend présent un évènement vécu ou raconté dans le passé d’une société ; Le rite donne à penser une activité, du point de vue communautaire, et non du point de vue individuel ; sinon, ce serait de la magie et non un rite. Le rite et le mythe sont étroitement liés pour évoquer les pratiques religieuses ; mais ces observations ne permettent-elles pas de dire que le rite est plus dynamique que le mythe ?

===== Bibliographie =====
  1. Texte de référence
  2. LEGRAND Th., ZWILLING A.-L. et BOESPLUG Fr., (2014). Religions, les mots pour en parler. Notions fondamentales en Histoires des religions, Montrouge/Genève/ Bayard/Labor et Fides.
  3. Textes secondaires

GLEYSE J. et VALETTE M., « Rites initiatiques et rituels de passage ou de purification, dans l’école, l’éducation physique et le sport », Corps et culture [En ligne], Numéro 4 |  1999, mis en ligne le 25 janvier 2005, Consulté le 23 mars 2015. URL : http://corpsetculture.revues.org/562 MANDON T., http:/racines. Traditions. Free.fr, (en ligne) : http://racines.traditions.free.fr/mythe-a/index.htm. page consultée le dimanche 22 mars 2015 à 14h 50, heure de Paris, W. F. Otto, Essai sur le Mythe, (1987), Trans-Europe-Repress. THOMAS L-V. et LUNEAU R., (1980). La terre africaine et ses religions, Paris, L’Harmattan.