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Femme rousse, ses cheveux sont roux et sa peau claire.

La rousseur représente approximativement 1 à 2 pour cent de la population humaine[1]. Elle apparaît plus fréquemment (2 à 6%) dans les peuples originaires du nord et de l'ouest de l'Europe, et moins fréquemment dans les autres population. La rousseur se manifeste chez les humains possédant deux exemplaires d'un gène récessif sur le chromosome 16, qui provoque une mutation de la protéine MC1R.

La rousseur varie du bordeaux à l'orange vif, en passant par la couleur cuivrée. Elle est caractérisée par de fortes concentrations du pigment roux phéomélanine et des concentrations assez faibles du pigment sombre eumélanine. La rousseur est associée à une couleur pâle de la peau, une couleur des yeux plus claire (grise, bleue, verte et noisette), des tâches de rousseur, ainsi qu'une sensibilité aux rayonnements ultraviolets[2].

Les réactions culturelles ont varié, du ridicule à l'admiration ; beaucoup de stéréotypes communs existent vis-à-vis des personnes rousses, qui sont souvent décrites comme d'un tempérament fougueux.

Répartition géographique

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Dans le passé

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De nombreuses traces d'écrivains grecs mentionnent les personnes rousses. Un fragment du poète Xénophane décrivait les Thraces comme ayant des yeux bleus et des cheveux roux. Hérodote exposait les Budinis comme étant principalement roux. Dion Cassius présentait Boadicée, reine des Iceni, comme « grande et d'une apparence terrifiante [...] une masse importante de cheveux roux [...] sur ses épaules ».

L'historien romain Tacite commentait les « cheveux roux des habitants de la Calédonie »[3], qu'il mettait en relation avec certaines tribus gauloises.

En Asie, des personnes rousses ont été trouvées parmi l'ancien peuple Tokharien, qui occupait le bassin du Tarim qui fait aujourd'hui partie de Chine. Des momies du Tarim caucasiennes rousses ont également été retrouvées, datant du IIe millénaire avant J.-C.[4].

La rousseur apparaît également chez les Polynésiens, et est banale dans certaines tribus et groupes familiaux. Dans la culture polynésienne, la rousseur a été traditionnellement vue comme un signe d'ancêtres de grande lignée, et une marque de domination[5][6].

Actuellement

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Aujourd'hui, les personnes rousses sont plus communément localisées au nord et à l'ouest de l'Europe ; la couleur est particulièrement associée aux populations du Royaume-Uni et d'Irlande (bien que les ethnographes de l'ère victorienne affirmaient que les Oudmourtes de la Volga étaient "les hommes les plus roux du monde")[7]. Les personnes rousses sont communes parmi les peuples germanique et celtique.

Les Roux constituent approximativement 4% de la population européenne[8]. L'Écosse a la plus grande proportion de personnes rousses ; 13% de la population a les cheveux roux, et environ 40% des habitants portent le gène récessif porteur de la rousseur[9]. L'Irlande a la deuxième proportion la plus importante ; presque 10% de la population irlandaise a les cheveux roux, auburn ou blonds vénitien[10]. Il est estimé que plus de 46% de la population irlandaise porte le gène récessif de la rousseur. Une étude de 1956 sur la couleur des cheveux des recrues de l'armée britannique a également trouvé d'importants taux de personnes rousses dans le Pays de Galles et au niveau de la frontière anglo-écossaisse[11].

La rousseur est également assez commune chez les Ashkénazes, peut-être causée par le flux d'ADN européen durant de nombreux siècles[12], bien que Ésaü et David soient décrits dans la Bible comme roux. Dans la culture européenne, avant le XXe siècle, la rousseur était souvent perçue comme un trait stéréotype des Juifs : pendant l'Inquisition espagnole, toutes les personnes rousses furent identifiées comme juives[13]. En Italie, la rousseur était associés aux Juifs italiens, et Judas était traditionnellement présenté comme roux dans les arts italien et espagnol[14]. Les écrivains, de Shakespeare à Dickens, identifiaient leurs personnages juifs en leur donnant des cheveux roux[15]. Le stéréotype selon lequel la rousseur est associée au judaïsme reste toujours présent dans certaines zones d'Europe orientale et de Russie[16].

Les peuples berbères du Maroc[17] et du nord de l'Algérie ont parfois des personnes rousses en leur sein. La rousseur est particulièrement importante chez les Kabyles d'Algérie, où elle atteint jusqu'à 4%[18][19]. La reine du Maroc, Lalla Salma, femme du roi Mohammed VI, est rousse. Abd al-Rahman Ier avait également les cheveux roux, sa mère ayant été une esclave berbère chrétienne.

En Asie, des teintes plus ou moins foncées sont trouvables de manière sporadique, du nord de l'Inde jusqu'au Moyen-Orient (comme en Iran, Irak, Syrie, Liban, Jordanie, Israël, Palestine), et plus rarement sur l'île d'Hirado, au Japon[20] et au Pacifique Sud. Les cheveux roux peuvent être trouvés parmi les peuples de descendance iranienne, comme les Persans, Lors, Nourestâns et Pachtounes. L'émigration de ces populations du Moyen Orient, de l'Asie centrale, du nord de l'Inde et de l'Afrique du Nord a fait évoluer les taux de personnes rousses aux Amériques, en Australie, en Nouvelle-Zélande, en Afrique du Sud, ainsi qu'en d'autres zones d'Afrique et d'Europe.

Biochimie et génétique

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Le pigment de phéomélanine donne à la rousseur sa couleur distinctive. Elle possède plus de pigments de phéomélanine que de pigments foncés d'eumélanine.

La génétique de la rousseur, découverte en 1997, apparaît comme associée avec le gène MC1R (récepteur de la mélanocortine de type 1), dont le locus se situe sur le chromosome 16. La rousseur est combinée à une couleur de peau pâle à cause des faibles concentrations d'eumélanine présentes dans le corps des personnes rousses. Cette moindre concentration de mélanine confère l'avantage de produire de la vitamine D sous un éclairage peu important. Cependant, quand les radiations UV sont fortes (comme près de l'équateur), la faible concentration de mélanine conduit à de nombreux désavantages médicaux, tels qu'un grand risque de développer un cancer de la peau.

Le gène récessif variant MC1R donnant aux personnes des cheveux roux et une peau pâle est également lié aux taches de rousseur, bien qu'il ne soit pas rare de voir une personne rousse sans éphélide. 80% des Roux ont un gène variant MC1R[2], et la prévalence de ces allèles est plutôt localisée en Écosse ainsi qu'en Irlande. Les allèles codant la rousseur se situent près des allèles touchant la couleur de la peau ; il semble donc que les expressions phénotypiques entre la peau claire et la rousseur soient liées.

La rousseur peut provenir de plusieurs modifications différentes sur le gène MC1R. Si l'un de ces changements est présent sur les deux chromosomes, alors l'individu est susceptible d'avoir des cheveux roux. Ce type de transmission est décrit comme un mode autosomique récessif. Même si les deux parents n'ont pas eux-mêmes les cheveux roux, les deux peuvent être porteurs du gène et avoir un enfant roux.

Génétique

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Les allèles Arg151Cys, Arg160Trp, Asp294His, et Arg142His sur le MC1R se révèlent récessifs pour le phénotype des cheveux roux[21]. Le gène HCL2 (aussi appelé RHC ou RHA) sur le chromosome 4 pourrait également être lié à la rousseur[22][23].

Évolution

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Origines

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La rousseur est la couleur de cheveux la moins répandue chez les humains. La peau pâle lui étant associée aurait été avantageuse dans les régions nordiques, où la lumière du Soleil est rare. Des études de Walter Bodmer et Luigi Luca Cavalli-Sforza (1976) ont émis l'hypothèse qu'une pigmentation de la peau plus claire protégeait du rachitisme dans les latitudes plus froides, en encourageant un taux élevé de production de vitamine D, et permettait également à l'individu de mieux retenir la chaleur qu'une personne à la peau plus foncée[24]. En 2000, Harding et al. ont conclu que la rousseur n'était pas le résultat d'une sélection positive, et ont à la place émis l'hypothèse qu'elle serait apparue face à l'absence d'une sélection négative. En Afrique, par exemple, la rousseur est rare car de hauts niveaux de rayonnement solaire seraient nocifs pour une peau pâle. Néanmoins, ceci ne se produit pas en Europe du Nord : la rousseur n'est donc pas affectée par la dérive génétique[21]. Rees, en 2004, a suggéré que la rareté des personnes rousses pourrait conduire à une désirabilité de celles-ci, et la rousseur devenir plus commune par le biais de la sélection sexuelle[25].

Des estimations sur l'apparition originelle du gène à la base de la rousseur la situeraient de 20 000 à 100 000 ans avant notre ère[26][27].

Une étude ADN a montré que certains hommes de Néandertal avaient également des cheveux roux, bien que la mutation responsable de celle-ci diffère de celle qui cause la rousseur chez les Hommes modernes[28].

Rumeurs d'extinction

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Un reportage de 2007 du journal The Courier-Mail, citant le magazine National Geographic et des "généticiens" non nommés, disait que la rousseur était amenée à disparaître dans un futur proche[29]. D'autres blogs et nouvelles sources ont contribué à des histoires semblables, attribuant la recherche au magazine ou à l'Oxford Hair Foundation. Cependant, un article de HowStuffWorks a révélé que la société avait été fondée par la marque de colorant pour cheveux Procter & Gamble, et que d'autres experts avaient mis en faute l'étude face au manque de preuves ou à l'utilisations de faux. L'article de National Geographic affirmait en fait que

Références

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  1. (en) Joel Garreau, « Red Alert! An Often Misunderstood Minority Finds It's Become a Mane Attraction », Washington Post,‎ , p. C1 (lire en ligne, consulté le )
  2. a et b Valverde P, Healy E, Jackson I, Rees JL et Thody AJ, « Variants of the melanocyte-stimulating hormone receptor gene are associated with red hair and fair skin in humans », Nature Genetics, vol. 11, no 3,‎ , p. 328–30 (PMID 7581459, DOI 10.1038/ng1195-328, lire en ligne)
  3. Tacite, The Life of Agricola, chap. 11
  4. (en) Épisode Mysterious Mummies of China de la série NOVA. Diffusé pour la première fois le 1998-01-20. Transcript.
  5. (en) Maori Somatology. Racial Averages. (lire en ligne)
  6. (en) Enigme of the Ngati Hotu (lire en ligne)
  7. (en) Felipe Fernández-Armesto, The Times guide to the peoples of Europe, Londres, Times Books, (ISBN 0-7230-0624-5)
  8. (en) Red Hair - LoveToKnow Hair (lire en ligne)
  9. (en) « Scots ginger 'nuts' appeal », BBC,‎ (lire en ligne)
  10. (en) Earnest A. Hooton, « Stature, head form, and pigmentation of adult male Irish », American Journal of Physical Anthropology, vol. 26, no 1,‎ , p. 229 (DOI 10.1002/ajpa.1330260131)
  11. (en) Sunderland E, « Hair-color variation in the United Kingdom », Annals of Human Genetics, vol. 20, no 4,‎ , p. 312–33 (PMID 13314401, DOI 10.1111/j.1469-1809.1955.tb01286.x)
  12. (en) Ernest L. Abel, Jewish genetic disorders: a layman's guide, Jefferson, N.C, McFarland, (ISBN 0-7864-0941-X), p. 229
  13. (en) Leonid Livak, The Jewish Persona in the European Imagination: A Case of Russian Literature, .
  14. Melinnkoff R.M, « Judas's Red Hair and The Jews », Journal of Jewish Art (9),‎ , p. 31-46
  15. (en) « Shakespeare and the Mediterranean: the selected proceedings of the International Shakespeare Association World Congress », Theatres and Performances, (University of Delaware Press, 2004), Valencia,‎ 2001, p. 40
  16. (en) Betty N. Hoffman, « Jewish hearts: a study of dynamic ethnicity in the United States and the Soviet Union », SUNY Press,‎ , p. 106
  17. (en) John Stirling, « The Races of Morocco », Journal of the Anthropological Society of London, Royal Anthropological Institute of Great Britain and Ireland, vol. 8,‎ 1870–1871, clxix–clxxiii (DOI 10.2307/3025183, JSTOR 3025183)
  18. "Their pigmentation is characteristically brunet, but definite blonds occur. Black and dark brown hair run to 85 per cent of the whole, while reds number 4 per cent", Carleton S. Coon, The Races of Europe (1939), Greenwood Press, 1972, p. 478
  19. "There are, however, a noticeable number of Kabyles with red hair, blue eyes and fair skin", Area Handbook for Algeria, American University, 1965, p. 91
  20. {{ouvrage|langue=anglais|nom1=Yamamoto M.|nom2=Neel J.V.|titre="A note on red hair on the Island of Hirado, Japan" |mois=March |année=1967[pages= 257.
  21. a et b Harding, Rosalind M. et al., « Evidence for Variable Selective Pressures at MC1R », American Journal of Human Genetics, vol. 66, no 4,‎ , p. 1351–1361 (PMID 10733465, PMCID 1288200, DOI 10.1086/302863)
  22. HGNC Symbol Report:HCL2
  23. H. Eiberg & J. Mohr, « Major locus for red hair color linked to MNS blood groups on chromosome 4 », Clinical Genetics, vol. 32, no 2,‎ , p. 125–128 (PMID 3477350, DOI 10.1111/j.1399-0004.1987.tb03339.x)
  24. Bodmer WF, Cavalli-Sforza LL.Genetics, evolution and man. San Francisco:WH Freeman; 1976.
  25. Rees JL, « The genetics of sun sensitivity in humans », Am. J. Hum. Genet., vol. 75, no 5,‎ , p. 739–51 (PMID 15372380, PMCID 1182105, DOI 10.1086/425285, lire en ligne)
  26. Nicole's hair secrets Daily Telegraph 2002-10-02, Accessed 2005-11-02
  27. « Red hair genes 100,000 years old », Oxford Blueprint, vol. 1, no 11,‎ (lire en ligne)

    Le modèle {{dead link}} doit être remplacé par {{lien brisé}} selon la syntaxe suivante :
    {{ lien brisé | url = http://example.com | titre = Un exemple }} (syntaxe de base)
    Le paramètre url est obligatoire, titre facultatif.
    Le modèle {{lien brisé}} est compatible avec {{lien web}} : il suffit de remplacer l’un par l’autre.

  28. Elizabeth Culotta, « Ancient DNA Reveals Neandertals With Red Hair, Fair Complexions », Science, vol. 318, no 5850,‎ , p. 546–7 (DOI 10.1126/science.318.5850.546, lire en ligne, consulté le )
  29. Gingers extinct in 100 years. News.com.au. Retrieved on 2009-06-28.