Utilisateur:Leslie Sena Fernandes/Brouillon

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Pierre Delavie

Biographie modifier

Pierre Delavie a commencé sa recherche en créant l’un des plus célèbres murs peints de Paris. Un gorille dévorant une montagne de petits suisses, manière d’apprivoiser les murs justement. Pour cette fois, celui de Beaubourg juste en face. Le nom de ses œuvres, Seuils, Intérieurs menacés, dit sans fin son tropisme pour les marges en même temps que le passage d’un état à un autre. Portes, fenêtres, brèches, fissures, tout ce qui est susceptible d’ouvrir – de se libérer ? – semble élu.

Sa vocation, c’est aussi d’appréhender le même objet ou le même paysage avec chaque fois un costume différent. Ici comme plasticien, là armé d’un regard politique voire naturaliste. Et si chacun de ses regards demeure vrai, c’est que jamais Pierre Delavie ne crie qu’il sait la vérité. Il a d’ailleurs été qualifié par les InRocks qui lui ont consacré leur une pour Lille 3000, de « spécialiste international du mensonge urbain ». Ses mensonges ? Ramollir un immeuble haussmannien avenue George V à Paris, rendre au château de Versailles l’alignement strict de son architecture, poursuivant ainsi son travail entre mémoire et réminiscence. À Marseille, son Détournement de canebière, est devenue l’œuvre phare de la Capitale Européenne de la Culture. Pour l’exposition « Urbanalité », organisée à Paris par Christophe Girard, on l’a découvert peignant mais sans brosses, en un registre plus intime, des tableaux composés par la grâce du médium photo. De cette Urbanalité, qui montre les lieux mis au ban de la société, il déclare : « Au fond, je cherche les failles. Les toiles que je réalise ne disent que cela, une gestuelle arrachée à la réalité, se substituant à un souvenir, se mêlant à une situation vivante. ».

Du printemps à l’été 2014, il a commis un « Rapt architectural » sur la façade du Grand Palais avec Néo, une œuvre « de déconstruction », qu’il commente ainsi : « le monde tel que nous le percevons n’est peut-être qu’une hypothèse. Le perturber permet d’ouvrir un champ expérimental de création et de s’affranchir d’une dépendance à l’égard de nos habitudes visuelles». Néo, découpée en 17 toiles très grand format a fait l’objet d’une vente aux enchères record. Laquelle s’est déroulée le 8 octobre 2015 au Palais d’Iéna sous la houlette de Maître Pierre Cornette de Saint-Cyr.

Et si tous les bénéfices ont été reversés à la Fondation Hélène Keller International, c’est certainement pour rappeler une volonté d’un art généreux, plus volontiers VOP (Comprenez Very Open minded) que VIP. Un art dont la démarche singulière appelle un mode de diffusion inédit au regard de l’art contemporain.

Séduit par l’espace Jacques Villeglé fait de poutres métalliques et de baies vitrées qui amènent des percées et des transparences d’un monde à l’autre, Il y a trouvé un nouvel élan de l’outdoor vers l’indoor en correspondance avec son travail autour de la déstabilisation perceptuelle. « Cela s’inscrit dans une tentative que je désire englobante, holistique. Le déplacement topographique du spectateur dans l’exposition remet en question ses a priori familiers, créant une dynamique de la surprise ». Même démarche pour le Dock des Alcools à Saint-Denis, entrepôt désaffecté transformé en toile 3D apte à capter des représentations mentales inédites. « Dans le travail in situ, je cherche l’histoire, la mémoire d’un lieu, La réalité d’à côté topographique et temporelle. Je m’emploie à appréhender l’espace selon ses propres énergies : lumières débordantes, matières prêtes à surgir, présences sculpturales en équilibre instable qui viennent jeter le trouble. Les ruptures de plans, du continuum de la représentation sont pour moi l’équivalence du procédé cinématographique de l’ellipse ». Quant au visiteur, il reconstitue inconsciemment ce qui a ou n’a pas eu lieu. Le contenant devient contenu, machine comparable à un cerveau dont on suivrait les connexions en une sorte de puzzle ou de mille feuilles de tous les possibles. Travaillé comme un tableau, l’espace intérieur d’une pièce apparaît comme une métaphore du moi tandis que l’extérieur élargit le cadre.

Du plan simple au multi-plan, s’exposer, se donner à découvrir en une peinture abstraite convient à une recherche proche parfois de l’enquête. Et si les traces ont disparu, elles réapparaîtront en coups de pinceaux aptes à figer définitivement le paysage photographique. Ce dont seule la peinture est capable, mais peut-on piéger l’incertitude ?

Expositions et performances modifier

2006/2007 : "Immeuble déformé", Installation monumentale, 39 Avenue George V, 75008

2007 : "Hermès jungle", Installation monumentale, 24 rue du Faubourg Saint-Honoré, 75008

2007 : "J'ai vu de la lumière, je suis entré", Installation vidéo et sonore, Nuit Blanche 2007, Le Temple, 75011

2011 : "Hermès Genève", Installation monumentale en face du lac, Suisse

2011/2012 : Installation monumentale "Pile et face", Château de Versailles, cour royale

2012/2013 : “À contre pierres”, Installation monumentale, Lille 3000 Fantastic, Immeuble de la Poste près des Beaux-Arts (octobre 2012 - janvier 2013)

2013 : "Mémoire d'avenir", œuvre pérenne, Boulogne-Billancourt, dans le nouveau quartier Seguin

2013 : "Sésame ouvre-moi", œuvre pérenne cinétique, Paris International Golf Club, Val d'Oise

2013 : “Détournement de Canebière”, Installation monumentale, Immeuble de la Bourse, Marseille

2013 : Exposition “Urbanalité" organisée par Christophe Girard, Mairie du 4ème arrondissement de Paris   

2013 : Exposition “Austerlitz”, Le Temple, 75011, Œuvre portraits plastiques et sonores (31 janvier - 2 février 2013)

2013/2014 : “aMnetzique “, Installation monumentale, Nuit Blanche Metz, Déplacement du Centre Pompidou-Metz Place Charles de Gaulle, Metz (5 et 6 octobre 2013 - fin 2014)

2013/2014 : "Hermès Los Angeles", Installation «Boarding», Terminal T3 aéroport Los Angeles

2014 : “Undergreen”, Installation pérenne sculptures animalières monumentales, Paris International Golf Club, Val d’Oise

2014 : Revue Théorème, Illustrations du numéro consacré à Walter Benjamin

2014 : “Néo/Rapt architectural”, Installation monumentale sur la façade du Grand-Palais, 75008 (mars - juillet)

2015 : "Dystopia", Installation monumentale sur le Kunsthalle de Kiel, Allemagne (avril - septembre)

2016 : Exposition “Dock des alcools”, La Plaine Saint-Denis, Mécénat Carlyle (avril - juin)

2016 : “Espace Jacques Villeglé”, Exposition, Saint-Gratien

2016 : “Cote 15, 28, l’amour déborde”, Installation monumentale sur la façade de la Conciergerie, Nuit blanche 2016, Paris  

2017 : “Le Radeau de Lampéduse”, Installation monumentale éphémère, Quai de Seine, Ile de la Cité, Paris (11 janvier 2017)

2017 : Exposition “Dépeindre”, Loo & Lou Gallery, 75003

2017 : Exposition "Ainsi fond", Loo & Lou Gallery, 75008