Utilisateur:Leonard Fibonacci/Tarichée et Gabara

Flavius Josèphe indique que les trois plus grandes villes de Galilée à son époque étaient Sepphoris, Tibériade et Gabara. Toutefois cette dernière ville est inconnue. Elle ne figure ni dans la Bible, ni dans la littérature Talmudique, ni chez Pline l'Ancien, ni chez d'autres auteurs et ne figure pas non-plus dans la Guerre des Juifs de Flavius Josèphe, où elle est à chaque fois appelée autrement, avec une grande variation sur son nom. La première et seule apparition du nom de cette ville se trouve dans la Vita (203) que Josèphe a écrite au début du IIe siècle pour contrer certaines affirmations que Juste de Tibériade avaient écrites dans son "Histoire" de la guerre des Juifs après la mort d'Agrippa II (vers 101) et qui affirmaient des choses totalement différentes de ce que Josèphe avait écrites 35 ans auparavant au sujet de ce qui s'était passé en Galilée entre novembre 66 et juin 67. En effet, comme le note Julien Weill, dans la Guerre des Juifs lorsque Josèphe relate le même événement que dans la Vita et qu'il cite les villes que ses opposants ont réussi à rallier contre lui, les manuscrits ont Gadara (Γάδαρα) ou Gamala (Γάμαλα), mais pas Gabara (Guerre des Juifs, II, XXI, 7). Pour lui « la vraie leçon est donnée par Vita, 203[1] » et c'est la raison pour laquelle, il écrit Gabara.

De même, dans le livre III, lorsque Vespasien après avoir dispersé les troupes des révoltés juifs à Garis en juin/juillet 67 va détruire une ville que tous les traducteurs appellent Gabara, alors que le nom qui figure sur les manuscrits est Gadaréon (Γαδαρέων) ou Gadaron (Γαδάρων)[2]. Là encore, Julien Weill "corrige" en écrivant Gabara, car « Gadara, ville de la Décapole, était restée fidèle aux Romains[3] », alors précise-t-il en se fondant sur la Vita de Josèphe que Gabara « avait suivi le parti de Jean de Gischala (Vita, § 285)[4]. » Non seulement, Vespasien fait bruler cette ville, mais il fait tuer tous ses hommes et envoie le reste de la population en esclavage, en brûlant aussi les villages alentour[5].

Gadara ou Gamala semble faux à Julien Weill et comme les autres traducteurs il écrit Gabara, sans se rendre compte que cette ville est inconnue ailleurs que dans la Vita de Josèphe. Sachant que ce texte est loin d'être crédible et qu'au contraire une analyse de cette étrange "autobiographie" dont 80% concerne la période de 6 à 7 mois où Josèphe exerçait un certains commandement en Galilée, montre qu'elle a probablement été écrite pour préserver les lourds secrets des Flaviens sur cette période et qui étaient devenus des secrets impériaux, encore préservé sous Trajan, dont le père avait commandé une légion dans cette guerre et était un fidèle de Vespasien. Par ailleurs, Josèphe dédie sa Vita à Domitia Longina, la veuve de Domitien, qui était probablement "chrétienne", ce qu'était en tout cas Stéphanos, son intendant, le meurtrier de son mari, alors que celui-ci avait fait exécuter un grand nombre de membres de son entourage adeptes de la "Voie du Seigneur Jésus", car ils refusaient d'abandonner les mœurs juives et de couper tout contact avec le judaïsme.

La plupart des critiques indiquent que la localisation de cette ville est inconnue, toutefois quelques critiques se risquent à une supposition. Gabara serait en fait le village d'Arab qui apparaît dans la littérature talmudique, mais qui est connu sous le nom grec de Garaba, sans se rendre compte que cette supposition sur la modification du nom de la ville chez Josèphe, se fonde sur un nom on ne peut plus hypothétique, au moins, pour ce qui concerne le nom du lieu où la délégation a étébli son quartier général et ou se trouvait la très grande maison de Jésus en forme de tour.

Par ailleurs, on peut déduire d'un passage de Josèphe que cette ville au nom incertain n'était pas loin de la ville d'Arbella et que Tibériade et cette localité que Josèphe appelle "Gabara" étaient séparées par le mont Arbel, sur lequel est située la ville d'Arbella.

Arbella modifier

En plus de la distance de 60 stades de Tibériade, le fait que Flavius Josèphe s'installe à Arbella semble une indication intéressante sur cette ville qu'il appelle "Gabara" dans sa Vita:

« [LX] [309] Peu de temps après, ceux que j'avais envoyés à Jérusalem revinrent et me rapportèrent que le peuple avait trouvé très mauvais que le grand sacrificateur Ananus et Simon, fils de Gamaliel, eussent sans sa participation envoyé des députés en Galilée pour me déposséder de ma charge, [310] et qu'il ne s'en était guère fallu qu'il n'eût mis le feu à leurs maisons. Ils me rendirent aussi des lettres par lesquelles les principaux de la ville, de l'autorité et du consentement de tout le peuple me confirmaient dans mon gouvernement et ordonnaient à Jonathas et à ses collègues de s'en retourner. [311] Lorsque j'eus reçu ces lettres, je m'en allai à Arbella où j'avais ordonné aux Galiléens de s'assembler ; et là mes envoyés leur racontèrent de quelle sorte le peuple de Jérusalem irrité de la méchanceté de Jonathas [312] m'avait maintenu dans ma charge et lui avait commandé de s'en retourner avec ses collègues. J'envoyai ensuite à ces quatre députés les lettres qui leur étaient écrites à eux-mêmes, et commandai à celui que j'en chargeai de bien observer leur contenance. »

Le quartier général de la délégation de Jérusalem se trouve en un lieu qie Josèphe appelle "Gabara", probablement pour tromper ses lecteurs et construire un contrefeu face aux informations fournies par Juste de Tibériade. Josèphe adéclare avoir annoncé qu'il acceptait de rencontrer la délégation dans n'importe quelle ville sauf à "Gabara" et à Gischala qui sont beaucoup trop favorables à ses ennemis (trop favorable à Jean). Il veut contrôler ce que va faire la délégation après la lecture des lettres de Jérusalem, il s'installe avec des "Galiléens", — c'est-à-dire avec sa garde et des unités de son armée — à Arbella qui doit donc être assez proche de ladite "Gabara".

La réaction de la délégation est d'envoyer quérir Jean à Gischala et de tenir « ensuite conseil avec le sénat de Tibériade et les principaux de "Gabara", afin de délibérer sur ce qu'ils avaient à faire[6]. » Conclusion: Gischala est un peu éloigné de "Gabara", mais Tibériade est proche, car il suffit à la délégation d'attendre la venue de Jean pour ensuite aller tenir conseil à Tibériade, en emmenant avec eux les principaux dirigeants de "Gabara". Josèphe et ses forces armées n'ont pas besoin de se déplacer, il s'estime parfaitement bien placé pour savoir ce qui se passe tant à "Gabara" qu'à Tibériade et pour pouvoir réagir si besoin est. Donc, il est très probable que le mont Arbel sur lequel se trouve Arbella se situe entre Tibériade et "Gabara". Du mont Arbell jusqu'à Tibériade il y a 4 km et Josèphe et ses "Galiléens" sont parfaitement bien placé pour observer les mouvement de troupes qui pourraient s'y dérouler et leur répondre. De ce même mont Arbell au quartier général de la délégation que Josèphe a décidé d'appeler "Gabara", il doit y avoir à peu près la même distance ou éventuellement un peu plus. La soi-disant "Gabara" se trouve donc probablement à 4 - 6 km à l'Est ou au Nord-Est de Tarichée et au grand maximum à 10 km du mont Arbell.

Le village d'Arab en Galilée modifier

Arraba est associée au village juif appelé Arab, appelé Gabara par Flavius Josèphe, alors qu'il semble l'appeler Gadara dans la Guerre des Juifs. Toutefois, certains critiques estiment que Gabara est équivalent à "Achabarion, que Josèphe mentionne dans la Guerre des Juifs, sous la forme "la roche d'Achabarion" dans son énumération des sites qu'il a fortifié. Certains critiques estiment que ce pourrait être le même site que Acchabara mentionné dans la Mishna[7] et le Talmud palestinien dans le seizième chapitre de la Tractate Shabbat[8],[9]. Le célèbre rabbin juif, Yohanan ben Zakkai, y aurait vécu dix-huit ans[10]. Pour eux cela renvoie alors au site de Khirbet Akbara situé au nord de Chorazin et qui est donc distinct et même assez éloigné d'Arraba.

Arraba est associée au village juif appelé Arab, connu en grec comme Garaba, mentionné dans la Mishna[11] et le Talmud palestinien dans le seizième chapitre de la Tractate Shabbat[8],[9]. Le célèbre rabbin juif, Yohanan ben Zakkai, y aurait vécu dix-huit ans[12].

La grande majorité des critiques disent que Gabara cité par Flavius Josèphe dans sa Vita est non seulement inconnue dans d'autres sources, mais de plus que le site n'est pas identifié. Toutefois, l'hypothèse a été émise que Gabara pourrait être en fait Garaba. Cette hypothèse se fonde sur le nom car aucune preuves archéologiques ne vient la soutenir. Selon Josèphe, la ville qu'il appelle Gabara a été brûlée ainsi que tous les villages environnants sur ordre de Vespasien en 67, mais aucune trace de ce fait n'a été trouvé dans les environs d'Arraba. De plus cette mention dans la Mishna, proclamée au IIe siècle semble parler d'un village ayant une activité normale à ce moment, ce qui semble contradictoire avec le fait que non seulement le site a été détruit en 67, mais que selon Joseph tous les hommes ont été tués y compris les vieillards et les enfants et que le reste de la population y compris celle des villages environnants qui ont été brûlés eux aussi a été envoyé en esclavage.


Au troisième-quatrième siècles, la ville est mentionnée comme étant le lieu de résidence d'un des cours sacerdotaux connus sous le nom de Pethahiah, comme cela est écrit dans « l'inscription de Césarée »[13].

Magadan - Megido ? modifier

Le nom Magdala n'est pas attesté à l'époque de Jésus et dans les deux premiers siècles de notre ère. Aucune ville portant ce nom aux alentours du lac de Tibériade n'est mentionnée dans l'Ancien Testament. Dans l'Évangile selon Matthieu, il est mentionné que Jésus a utilisé une barque pour se rendre « dans le territoire de Magadan (Mt 15:39) »[14]. Certains auteurs estiment que ce nom de Magadan est équivalent au nom Magdala[14]. Toutefois des spécialistes de ces langues sont beaucoup plus sceptiques sur le fait que Magadan renverrait au mot « tour », que ce soit en araméen ou en hébreu. De plus, l'Évangile selon Marc, écrit une dizaine d'années plus tôt que celui de Matthieu et sur lequel ce dernier est fondé, n'appelle pas ce site Magadan, mais Dalmanoutha (Mc 8:11), ce qui n'a aucun rapport avec Magdala ou avec une tour.

Le nom Μαγαδαν (Magadan) ressemble aussi à une version hellénisée de מגדו ( Megiddo ), qui dans la Septante est orthographié comme Mαγεδδων, Mageddon. Ce nom est utilisée dans l'Évangile attribué à Matthieu pour désigner le lieu situé semble-t-il entre Tarichée et Tabgha appelé Dalmanoutha dans l'Évangile attribué à Marc. Il est probablement très proche de l'endroit où a eu lieu la terrible bataille de Tarichée à l'automne 67. C'est même peut-être exactement à cet endroit que cette bataille a eu lieu. Est-il possible que dans les années 80-90 ce lieu ait été appelé Magadan/Megido en souvenir de cette terrible bataille, vu comme le premier combat de la bataille d'Armagedon et vu le rôle que Jésus y avait joué ? Megido n'est pas seulement le nom de la ville biblique qui à ce moment là est détruite depuis plusieurs siècles. C'est aussi un des noms de la « Grand plaine » où était situé la ville biblique. Ainsi, lorsque Jérôme de Stridon décrit l'itinéraire de Paula, il indique qu'après Akko quae minc Ptolemais (Ptolemais aussi appelé Acre), Paula est passé par le campi Mageddo (le "champ de Mageddo") dont De Saulcy précise qu'il s'agit de la plaine d'Esdelon. La limite nord de cette plaine est en général donnée comme la droite qui part de Ptolémais et rejoint le sud du lac, mais d'autres la font remonter jusqu'au sud du mont Arbel. Bien que ce bout de côte situé au nord de Tarichée ne fasse pas formellement partie de la plaine appelée "plaine de Megido" par certains, c'est tout de même un endroit très proche, situé à 2 km du sud du mont Arbel. Comme les partisans de Jésus qui ont participé à la révolte étaient persuadés qu'ils vivaient la fin des temps où le monde était dominé par Satan (et l'Empire romain), il est probable qu'au moment de cette bataille beaucoup de participants et beaucoup de leurs soutiens étaient persuadés de participer à la bataille d'Armagedon. Par la suite, après la défaite, cette bataille a peut-être été vue comme la premier affrontement d'une bataille stratégique comportant plusieurs combats : la bataille de Tarichée étant encore vue en 80-90 par ceux qui ont composé l'Évangile selon Matthieu, comme le premier combat de la bataille d'Armagedon.

Magdala Tarichée -> Migdal Zab'ayya modifier

La plus ancienne mention de la ville de Magdala semble se trouver dans le Talmud où elle est appelée Migdal Zab'ayya (Pesachim 4, 30d)[15],[14],[16]. La Mishna dont fait partie le traité Pesachim a été promulguée par Rabbi Yehouda ha-Nasi vers 200-220[17]. Cette ville semble située au nord de Tarichae, à moins que ce ne soit une nouvelle désignation pour la ville de Tarichae, qui était une cité importante à l'époque de Jésus, comme par la suite[18]. On considère généralement que le village arabe d'al-Majdal, détruit en 1948 sur décision des autorités israéliennes, était l'héritier de Migdal Zab'ayya mentionné dans la Mishna dix-sept siècles plus tôt et qu'il donne une indication de la position de la ville appelée traditionnellement Magdala

Après la bataille de Tarichée en automne 67, ceux qui avaient combattu ont été massacrés par les légions de Vespasien et leurs forces auxiliaires, alors que la totalité de la population survivante de Tarichée a été contrainte de partir vers Tibériade, pour être arrétée sur la route et être envoyée en esclavage. Les observations archéologiques sur les sites aux alentours d'al-Majdal confirme cette description de Flavius Josèphe avec notamment la brusque disparition de toute pièce de monnaie en 67 et la réapparition de monnaies souvent plus d'un siècle plus tard. Tarichée a donc été complètement dépeuplée en 67.

Peu de temps auparavant, le lieu que Flavius Josèphe appelle Gabara et dont il fait l'une des trois villes principales de Galilée — mais dont on peut conclure qu'au moins une de ces deux informations est volontairement fausse, comme un des éléments pour cacher le grand secret des Flaviens — a été incendiée sur ordre de Vespasien, ainsi que les villages environnants, tous les hommes de la ville ont été massacrés y compris les jeunes garçons et les vieillards et le reste de la population de cette ville, ainsi que celle des villages environnants qui n'avait pas fui a été envoyée en esclavage.

Si le lieu que Flavius Josèphe appelle "Gabara" dans sa Vita était proche du mont Arbel comme on peut le déduire, ce dernier le séparait de la ville de Tibériade et n'était pas éloigné de plus de 5 à 10 km de Tarichée. D'autre-part, il est évident que ce n'était pas une des trois plus grandes villes de Galilée comme l'affirme mensongèrement Josèphe dans sa Vita. Si cela avait été le cas, nous aurions des preuves scripturaires et archéologiques de son existence, mais Josèphe nous en donne lui-même une preuve. Dans la Guerre des Juifs écrite 35 ans avant sa Vita, lorsqu'il mentionne les villes qui se sont ralliés à la délégation venue de Jérusalem contre lui, il mentionne Tibériade, Gischala, Magdala, mais pas Gabara, ce qui montre qu'à l'époque il ne savait pas encore qu'il aurait besoin d'appeler du nom de Gabara la localité où l'état major anti-Romain s'était installé et la ville qui selon ce qu'il écrit dans sa Vita leur était le plus favorable. Sur la base des "informations"  [sic] fournies dans la Vita, certains traducteurs sont tellement étonnés que Gabara ne figure pas dans cette liste, qu'ils remplacent le nom de Gamala par Gabara. C'est notamment ce que fait Julien Weil, à l'assortissant toutefois d'une note. Le lieu où l'état major anti-Romain s'était installé flanqué de sa citadelle en forme de tour, n'était probablement qu'un petit bourg non loin de Tarichée. En revanche, il n'y a pas de doute que ce lieu qu'il appelle "Gabara" était le centre de la résistance anti-romaine.

Dans la Guerre des Juifs, Josèphe indique que Gadaron a totalement été détruite par les Romains, que tous les hommes ont été tués et le reste de la population envoyé en esclavage. Que ce lieu soit effectivement la ville d'Arab comme le pense un certains nombres de critiques ou qu'il s'agisse d'un autre endroit, si Josèphe choisi d'appeler "Gabara" la ville de l'état-major anti-romain où se situait la tour où était logé Jésus lorsqu'il organisait la résistance en Galilée c'est bien sûr pour tromper le lecteur, mais aussi parce qu'en choisissant un lieu qui a totalement été détruit par les Romains, il ne risque pas d'être démenti. Mais, il y peut-être une autre raison. C'est peut-être que Juste de Tibériade mentionnant ce Jésus qui avait joué un si grand rôle dans la première bataille de Gamala, mentionnait que sa maison en forme de tour avait été entièrement été détruite par les armées romaines, que ce soit après la bataille de Tarichée ou plus probablement en représailles après la bataille de Gamala.

Puisque ce lieu ne s'appelle probablement pas Gabara, supposons que sa citadelle en forme de tour se soit appelé Magdalon et que pour cette raison le village se soit appelé Magdala. Dans ce cas, le nom " Migdal Zab'ayya" est parfaitement explicable. La traduction du nom de cette ville attestée vers 200-220, au moment de la proclamation de la Mishna, est "Tour poisson". Puisque la ville de Tarychée — dont le nom veut dire "poisson salé" — a totalement été dépeuplée en 67 et que la village flanqué de la citadelle en forme de tour a probablement totalement été détruit aussi, il est logique que les quelques survivants de ces massacres se soient regroupés à Tarychée puisque la ville dépeuplée n'avait pas été détruite comme les sources et l'archéologie en atteste. Une bonne partie des nouveaux habitants venaient probablement de la ville détruite qui avait été le centre de la résistance anti-romaine et ses habitants ont emmené leur ancien toponyme avec eux comme cela est très fréquent dans ce genre de situation. Si le nom de cette ville était quelque chose comme Magdala et que le château s'appelait Magdalon, comme le disent les sources chrétiennes, Migdal Zab'ayya est simplement la forme hébraïque de Magdala Tarychée (Tour - poisson salé) qui reflète bien que la ville est fondée par le regroupement de deux villes, l'une entièrement détruite, l'autre entièrement dépeuplée.

Magadan de l'Évangile selon Matthieu reflétant une appellation qui a existé après la bataille de Tarychée considérée comme la première bataille d'Armagedon, mais étant formée sur une déformation de Magdala/Magdalon. Cette appellation qui ne devait avoir cours que dans les milieux messianistes auxquels appartenaient celui qui a composé l'évangile attribué à Matthieu (à partir de deux sources "Marc" + la source Q qui est probablement le "Matthieu" araméen qui ne comportait que des paroles de Jésus comme le dit Papias d'Hiérapolis) s'est rapidement effacée devant Migdal Zab'ayya, qui elle même s'est effacée devant Magdala à partir de l'arrivée régulière des pèlerins chrétiens.



Selon un auteur confessionnel, le Talmud indiquerait qu'une des 24 classe de prêtres de la famille d'Ézéchiel aurait cherché refuge à 'Migdal Zab'ayya, toutefois j'ai quand même l'impression qu'il confond avec Nazareth pour laquelle une inscription lithique retrouvée à Césarée maritime indique que des familles sacerdotales de Jérusalem se sont réfugiés dans ce qui n'était pas encore une ville, probablement après l'expulsion des Juifs de Jérusalem en 135.

Remarques modifier

  • Dans les 7 livres de la Guerre des Juifs, la ville de Gabaron est semble-t-il cité une seule fois, alors que dans la Vita elle est mentionnée 12 fois:
    • 11 fois sous la forme Gabara
    • Une fois lorsqu'il parle des Gabaréniens

L'attaque de Gischala modifier

  • En Vita § 44 : Gadara et Gabara deviennent proches de Gischala, alors que Gadara se trouve en Décapole, au sud-est du lac à 120 stades de Tibériade (~22 km) (contrairement à ce que dit Josèphe qui la place à 60 stades), qui elle-même est loin de Gischala (26,5 km de Tibériade). Ce qui donne une distance Gadara - Gischala égale à ~48 km. Arraba est à 21 km de Gischala et Tyr à 35 km. Les Soganiens (Σωγαναιοι) qui figurent aussi dans le texte de Pelletier sont probablement les habitants de la ville de Sogan mentionné par ailleurs en Vita § 265, comme étant proche de Gabara.
    • « les Gadareniens (Γαδαρηνοὶ), les Gabaraniens (Γαραγαναῖοι) et les Tyriens (Τύριοι) qui sont proches de Gischala (Γίσχαλα) s'étant joints ensemble attaquèrent la place, la prirent de force et la ruinèrent entièrement. »
    • « Οὐ μὴν ἠδυνήθη καίτοι πάνυ προθυμούμενος· τὰ γὰρ πέριξ ἔθνη, Γαδαρηνοὶ καὶ βαραγαναῖοι καὶ Τύριοι, πολλὴν ἀθροίσαντες δύναμιν καὶ τοῖς Γισχάλοις ἐπιπεσόντες λαμβάνουσι τὰ Γίσχαλα κατὰ κράτος, καὶ πυρπολήσαντες εἶτα δὲ (καὶ) προσκατασκάψαντες εἰς τὴν οἰκείαν ἀνέζευξαν. »
    • βαραγαναῖοι du texte grec de Julien Weill est en fait Γαραγαναῖοι dans le texte grec fourni par Pelletier
    • Dans le texte grec de Pelletier les Soganiens (Σωγαναιοι) sont ajoutés après les Gadareniens et les Gabaraniens.

Si une telle attaque de Gischala a bien eu lieu, une telle coalition ne peut avoir été construite que par les "ministres" d'Agrippa II ou par Flavius Josèphe lui-même. Josèphe concéderait ce point à Juste de Tibériade, à la fois pour montrer qu'il est "objectif"  [sic], mais aussi parce Jean est encore vivant lorsqu'il écrit et qu'il cherche visiblement à se concilier des soutiens pour qu'ils soutiennent sa version sur l'essentiel : l'identité du Jésus qui a mené la première bataille de Gamala, qui n'est absolument pas selon lui le même que celui dont Vespasien a ordonné la crucifixion quelques années après la prise de Jérusalem. Le portrait qu'il fait de Jean dans sa Vita est beaucoup moins à charge que celui qu'il avait fait 35 ans plus tôt, alors que Jean était probablement toujours en prison ou relégué dans une île quelconque. Cette différence de ton a été notée par tous les spécialistes. Cette tentative de s'assurer des soutiens est particulièrement claire en ce qui concerne la famille de Gamaliel II, alors qu'il est clair que Simon, le fils de Gamaliel l'Ancien est clairement venu pour le destituer et lui était totalement opposé, sa présentation de la famille de Gamaliel tourne au panégyrique pour reprendre l'expression d'Étienne Nodet. C'est d'autant plus notable que dans les 27 livres publiés précédemment il ne dit pas un mot, ni de Hillel, ni de Gamaliel l'Ancien, alors qu'il n'y a aucun doute que ces personnages étaient très important dans le Judaïsme de leur époque. En donnant quelques précisions sur cette famille pour se concilier Gamaliel II qui est alors le chef de l'Académie de Yabneh, Joseph confirme l'importance et le rang de cette famille, qui sont eux-aussi, une famille sacerdotale et de très haut niveau, ainsi qu'il le dit, n'en déplaise aux schémas transmis par la tradition chrétienne sur ce sujet et qui ont malgré tout toujours cours aujourd'hui. Josèphe dit lui même que 3 sur 4 des membres de la délégations venus le destituer accompagnés de Jésus commandant une unité de 900 à 1000 hommes, étaient des Pharisiens. Seul Jésus et un autre membre de la délégation, qui d'ailleurs n'était pas prêtre, n'étaient pas Pharisien.

Notes et références modifier

  1. Julien Weill, Guerre des Juifs, livre II, note no 317a.
  2. Flavius Josèphe, Guerre des Juifs, III, VII, 1 (132).
  3. Julien Weill, Guerre des Juifs, livre III, note no 35.
  4. Julien Weill indique que la correction initiale est de Gfrœrer.
  5. Entrés dans la ville, les Romains tuèrent tous ceux qui étaient en âge, n'épargnant ni les jeunes ni les vieux, tant la haine de notre nation et le souvenir des affronts faits à Cestius les exaspéraient. Vespasien ne se contenta pas de faire brûler la ville, il fit aussi mettre le feu dans les villages et les bourgades d'alentour. Il trouva les uns complètement abandonnés par leurs habitants, dans les autres il réduisit la population en esclavage.
  6. [LXI] [313] Ils furent terriblement troublés et envoyèrent aussitôt quérir Jean. Ils tinrent ensuite conseil avec le sénat de Tibériade et les principaux de "Gabara", afin de délibérer sur ce qu'ils avaient à faire.
  7. Shabbat 16:7.
  8. a et b (he) HaReuveni, Immanuel, Lexicon of the Land of Israel, Miskal - Yedioth Ahronoth Books and Chemed Books, (ISBN 965-448-413-7), p. 779
  9. a et b Conder and Kitchener, 1881, SWP I, p. 206
  10. Talmud palestinien, Shabbat 16:8 (81b).
  11. Shabbat 16:7.
  12. Talmud palestinien, Shabbat 16:8 (81b).
  13. Michael Avi-Yonah, « The Caesarea Inscription of the Twenty-Four Priestly Courses », Eretz-Israel: Archaeological, Historical and Geographical Studies, vol. L.A. Mayer Memorial Volume (1895-1959),‎ , p. 24-28 (lire en ligne, consulté le ) (Hebrew)
  14. a b et c Maddalena Scopello, Femme, gnose et manichéisme: de l'espace mythique au territoire du réel, p. 12.
  15. Stuart S. Miller, Sages and Commoners in Late Antique ʼEreẓ Israel, p. 153.
  16. On trouve aussi une autre ville appelée Migdal Nunia (Pesachim 46a,cf. Maddalena Scopello, Femme, gnose et manichéisme: de l'espace mythique au territoire du réel, p. 12). Μais il s'agit probablement d'une autre ville.
  17. Simon Claude Mimouni, Le Judaïsme ancien du VIe siècle avant notre ère au IIIe siècle de notre ère, Paris, 2012, éd. PUF, p. 148.
  18. Tsafrir, Di Segni, Green, Tabula in Imperii Romani. Iuadea-Palaestina: Eretz-Israel in the Hellenistic Roman Byzantine Periods: Maps and Gazetteer, p. 173.