Utilisateur:Leonard Fibonacci/Britannia, Cyllinus, Joseph Aristobule

À Rome, dès les années 50, un grand nombre de hauts personnages liés à la province de Britannia semblent appartenir au mouvement.

Aristobule de Britannia modifier

Il y a d'abord, Aristobule de Britannia (probablement Aristobule de Chalcis, ou Aristobule d'Arménie s'appelant probablement Joseph Aristobule des noms de ses 2 grands-pères, ce qui est logique puisqu'il est le premier enfant tant de Mariamne dont le père s'appelle Joseph que d'Hérode de Chalcis dont le père s'appelle Aristobule) et le même personnage que Joseph d'Arimathée. À moins qu'il faille considérer que deux très haut personnages Joseph et Aristobule, tous deux juifs palestiniens, tous deux de rang sénatorial, sont venus de Palestine pour évangéliser la province de Bretagne qui venait d'être conquise par les Romains et que tous deux meurent au même moment dans la même ville et qu'ils sont considérés tous deux comme premier évangélisateurs de la Grande-Bretagne, avec comme particularité qu'aucun texte qui parle d'Aristobule ne parle de Joseph (d'Arimathée) et réciproquement, y compris les listes des 70 disciples qui comportent soit Aristobule, soit Joseph d'Arimathée.

Claudia Rufina et Pudens modifier

Il y a aussi le sénateur Pudens, peut-être Aulus Pudens ou Quintus Cornelius Pudens (en) marié une princesse britannique Claudia Rufina, fille du roi de Noviomagus Tiberius Claudius Cogidubnus, qui ont hébergé Pierre. Claudia semble la mère du premier évêque de Rome, Linus qu'elle aurait donc eu d'un premier mariage avec le roi en:Caratacus. Tous trois auraient été emmené en otage à Rome après la conquête de la Britannia. Claudia pourrait s'être remariée avec le sénateur Pudens, ami de Martial.

La capitale de Tiberius Claudius Cogidubnus est supposée être Noviomagus (actuelle Chichester) où se trouve l'une de ses inscriptions le mentionnant ainsi qu'un certain Pudens[1]. L'inscription « ...ente Pudentini » peut probablement se compléter en « Pudente Pudentini Fil. » ou « Clemente Pudentini Fil. » :

 
L'inscription de Chichester
[N]EPTVNO·ET·MINERVAE

TEMPLVM
[PR]O·SALVTE·DO[MVS]·DIVINA[E]
[EX]·AVCTORITAT[E·TI]·CLAVD·
[CO]GIDVBNI·R[EG·MA]GNI·BRIT·[2]
[COLE]GIVM·FABROR·ET[·Q]VI·IN·E[O]
[SVNT]·D·S·D·DONANTE·APEAM
[...]ENTE PVDENTINI·FIL

N]eptuno et Minervae | Templum | pr]o salute do[mus] divinae | ex] auctorita[te Ti.] Claud. | Co]gidubni Reg(is) Magni Brit(anniae). | Colle]gium fabror. et qui in e[o | sunt] D.S.D. donante aream [Pud]ente Pudentini Fil.

Il s'agit d'un autel à Neptune et Minerve pour le salut de la Maison Impériale, et dont la construction fut ordonnée par Cogidubnos et réalisée par le collège des fabri.

De wikiversité modifier

Une inscription retrouvée à Noviomagus (Chichester) en Bretagne, présente le texte suivant:

Temple de Neptune et Minerve (Roman Inscriptions of Britain, 92)

N]eptuno et Minervae | Templum | pr]o salute do[mus] divinae | ex] auctorita[te Ti.] Claud. | Co]gidubni Reg[i] Magn[i] Brit[anorum] | Colle]gium fabror[um] et qui in e[o | sunt] D.S.D. donante aream Clem]ente Pudentini Fil.

 
Le Collège des artisans ainsi que ses membres a offert ce temple à Neptune et Minerve à ses frais, pour le salut de la Maison Divine, sous l'autorité de Tiberius Claudius Cogidubnus, Grand Roi des Bretons. Clemens fils de Pudentinus a donné le terrain.

La restitution du titre de Tiberius Claudius Cogidubnus est incertaine parce que la pierre est en mauvais état. Deux interprétations ont été avancées:

  • La restitution classique revient à y lire Regi Magni Britanni, ce qui implique entre autres qu’il avait l'autorité sur plusieurs tribus.
  • Il est également possible d'y lire Legati Augusti in Britannia (sur l'inscription, LEG et non REG). Alors, il s'agit là d'un titre octroyé par l'Empereur Claude pour la conquête. Honorifique ou non, il ne s'agit pas du titre de gouverneur en tant que tel: on sait que Cogidubnus a été à la tête d'un royaume-client qui ne sera intégré à l'Empire qu’à sa mort (le premier gouverneur de la province s'appelait Aulus Plautius).

Cyllinus (Linus) modifier

Dans son De Excidio et Conquestu Britanniae, l'une des sources majeures pour l'histoire de la Grande-Bretagne aux Ve et VIe siècles, Gildas le Sage (mort en 570) mentionne le Roi Lucius (le roi baptisé). Il en est de même de Nennius dans sa version de l'Historia Brittonum[3]. Bède le Vénérable reprend ces informations et cite abondamment le sermon de Gildas. Les affirmations à propos de Lucius, le roi baptisé sous Évariste, entrent en contradiction avec l'opinion traditionnelle selon laquelle le Christiaanisme arrive sur beaucoup plus tard sur l'île de Bretagne sous l'empereur Lucius Verus (161-169). Est-ce la raison pour laquelle dans ceratines versions on lit Éleuthère et pas Évariste ?


Le sermon De Excidio et Conquestu Britanniae est mentionné par Bède le Vénérable dans son Histoire ecclésiastique du peuple anglais (I, 22[4]). Bède est le premier qui identifie l'auteur (qui ne se nomme pas dans le texte). Il exploite aussi le sermon de Gildas dans sa Chronique universelle (c'est-à-dire le De temporibus et le De temporum ratione) pour les événements survenus en Grande-Bretagne au Ve siècle.

Le sermon est également largement cité dans la Vie de saint Gildas écrite vers le milieu du XIe siècle par un moine de l'abbaye de Saint-Gildas de Rhuys (§ 1[5]). Au XIIe siècle, Giraud de Barri cite également le texte en l'intitulant De excidio Britanniæ.

Gildas ne mentionne rien d'autre que le nom de Lucius. Il est écrit Lles (que l'on parle de ce personnage ou d'un autre Lucius), ce qui n'est pas la traduction de Lucius, quoique cela en imite la sonorité. Quelques copies de Nemmius ont toutefois « Lucius agnomine Lever Maur, id est, Magni Splendoris propter fidem quae in ejus temporere venit. » (Lucius surnommé Lever Maur, c'est-à-dire qui, en son temps est venu, pour l'amour de la foi, avec une grande splendeur.) L'auteur du Cambreis donne la même explication pour le nom Lucius, tout en précisant que « Collo succedit Lucius » (Lucius a succédé à Cael). Donc, à partir de son nom réel qui est Lleirwg, Llewer Mawr (et par conséquent Lucius) reçoit un surnom qui est un titre d'honneur.

Selon le site catholique "newadvent.org", « l'"Historia Brittonum" du IXe siècle voit [elle aussi] dans Lucius une traduction du nom celtique Llever Maur (Grande Lumière) et dit que les envoyés de Lucius étaient Fagan et Wervan[6]. » Au XIIIe siècle, le "Liber Landavensis" (éd. Rees, 26, 65), donne les noms d'Elfan et de Medwy. L'"Historia Brittonum" raconte qu'avec ce roi tous les autres rois de l'île (reguli Britanniæ) ont été baptisés (Hist. Brittonum, XVIII). Les chroniques du XIIIe siècle indiquent que les domaines du roi se trouvaient au pays de Galles[7].

Selon l'hagiographie Galloise appliquée à ce nom, Bran ap Llyr est un des membres des saintes familles de Britannia. Un de ses fils s'appelait Caractacus (Cataratacus de Dion Cassius) et a été envoyé en otage à Rome avec son fils Cyllinus, où ils ont appris le christianisme. Cyllinus aurait été le premier évêque de Rome sous le nom de Linus, directement nommé par l'apôtre Simon-Pierre ou par Paul de Tarse. Il aurait été élégamment tatoué avec du woard bleu. Ce qui semblait aussi être le cas de celle qui pourrait être sa mère, puisque Martial dit que Claudia Perugina était issue des Bretons bleus.

Selon Dion Cassius (livre LX), « (Aulus) Plautius [...] vainquit d'abord Cataratacus, et puis Togodumnus, tous deux fils de Cynobellinus, car Cynobellinus lui-même était mort. Leur fuite lui procura la soumission d'une partie des Boduni qui obéissaient aux Catuellani[8]. »

Lleirwg, Llewer Mawr était petit-fils de Cyllin et fils de Coel, lequel toutefois est donné par la Chronique des rois comme fils de Méric et pas de Cyllin, [ce qui implique que Cyllin était le grand-père maternel de Llewer Mawr]. Coel est un roi de Britannia et paye tribu à l'empereur Claudius et son fils Lles (Lucius) lui succède.

Cunobelinus had three sons, Adminius, en:Togodumnus and en:Caratacus, and a brother, en:Epaticcus.

Collinus chez Martial modifier

  • livre IV
    • XX. — sur cérellia et gellia.
      • Cérellia se dit vieille, et elle n’est qu’un enfant : Gellia, la vieille, prétend être un enfant. Tu ne pourrais, Collinus, souffrir ni l’une ni l’autre : celle-ci est ridicule et celle-là prétentieuse.
    • LIV. - A COLINUS
      • O toi qui méritas la couronne de chêne au Capitole et l'honneur de ceindre ton front de ses premières branches, Colinus, si tu sais être sage, mets à profit tous tes jours, et songe sans cesse que le dernier est arrivé pour toi. Personne encore n'a pu fléchir les trois fileuses : elles sont inexorables au jour qu'elles ont fixé. Quand tu serais plus riche que Crispus, plus inébranlable que Thraséas lui-même, plus élégant que le brillant Melior, Lachésis n'ajoute rien à sa tâche, elle dévide les fuseaux de ses sœurs, et l'une des trois coupe toujours le fil.

Linus chez Martial modifier

  • livre IV
    • LXVI. - A LINUS
      • Linus, tu as toujours mené une vie provinciale, la plus basse, la plus vile du monde. Aux ides seulement, et quelquefois aux calendes, tu as secoué la poussière de ta misérable toge ; une seule robe de cérémonie t'a duré dix ans. Tes bois te fournissent le sanglier, tes terres le lièvre, sans qu'il t'en coûte rien ; une battue dans ta forêt te procure des grives bien grasses. On te pêche à souhait du poisson de rivière ; tes tonneaux te versent le vin rouge de ton cru. Tu ne tires pas de l'Argolide tes jeunes esclaves ; c'est une troupe de paysans grossiers qui se tient à tes ordres. Le dirai-je même ? La rustique ménagère de ton lourd fermier offre à tes étreintes ses robustes appas, toutes les fois que le vin a porté sa chaleur dans tes veines enflammées. Le feu n'a jamais endommagé tes maisons, ni le Sirius desséché tes champs ; aucun de tes vaisseaux n'a été englouti dans les ondes, ou plutôt tu n'en as aucun sur mer ; jamais les dés n'ont remplacé chez toi l'osselet inoffensif ; tout ce que tu as hasardé se réduit à quelques noix. Dis-nous donc ce qu'est devenu le million que t'a laissé une mère avare ? - Il n'existe plus. - C'est là, Linus, une énigme incompréhensible.

Si la mère de Linus est morte au moment de la publication du livre IV, ce ne pas être Claudia Rufina.

livre V
    • XII. - SUR LE MÊME (c.à.d. Stella)
      • Que le superbe Masthlion porte sur son front immobile des poids vacillants ; que le géant Linus élève sur ses bras jusqu'à sept ou huit enfants ; rien, dans tout cela, qui me paraisse difficile, quand je vois mon cher Stella porter d'un seul doigt, n'importe lequel, dix jeunes filles ensemble.
livre VII
    • XII. - CONTRE LINUS
      • L'hiver est venu, et décembre se hérisse de glace ; cependant Linus, tu as l'impudence d'arrêter dans les rues tous ceux que tu rencontres, pour leur appliquer un baiser plus froid que la neige, et il faut que Rome entière passe par tes embrassements. Quelle vengeance plus terrible, plus cruelle, pourrais-tu exercer, si l'on t'avait battu, roué de coups ? Par un froid semblable, je ne voudrais ni recevoir les baisers de ma femme, ni sentir les petites lèvres caressantes de ma fille en bas âge. Mais toi, plus aimable, plus raffiné, tu embrasses toujours, malgré la roupie glaciale qui pend à tes narines de chien, malgré ta barbe aussi rude que celle d'un bouc du Cinyphus, tondu par les ciseaux recourbés d'un chevrier cilicien. J'aimerais mieux rencontrer une centaine de débauchés à la langue libertine, et je redouterais moins un prêtre de Cybèle qui viendrait de subir la mutilation. Si donc il te reste encore un peu de bon sens, et de pudeur, Linus, je t'en conjure, ajourne au mois d'avril tes baisers d'hiver.

Martial sur Claudia et Pudens modifier

XIII. - A RUFUS ; ÉPITHALAME DE PUDENS ET DE CLAUDIA PEREGRINA

« Mon ami Pudens épouse Claudia Peregrina, ô Rufus ! Hyménée, fais briller tes flambeaux d'un plus doux éclat ! Telle est l'union précieuse du cinname et du nard, qui aiment à se rencontrer ; tel est encore le mélange du vin de Massique avec le miel des coteaux où régna Thésée. Les ormeaux ne se marient pas avec plus d'amour à la vigne si tendre ; le lotos ne recherche pas davantage les lieux humides; le myrte se plaît, moins sur les rivages. O concorde, sois sans cesse l'incorruptible gardienne de la couche de ces époux ; que Vénus leur dispense ses faveurs avec une bonté toujours égale ; que la femme chérisse son mari ; même quand il sera vieux ; et que l'époux, à l'époque où l'épouse aura vieilli, oublie que le temps a marché pour elle ! »

Martial écrit cet épigramme clairement à l'époque de Domitien à qui il dédit plusieurs de ses autres épigrammes dans le même livre. Le mariage de Pudens avec Claudia a donc lieu sous Domitien et Pudens ne peut donc pas être le père de Linus à qui l'apôtre Paul de Tarse envoie ses salutations dans a Deuxième épître à Timothée écrite dans les années 60. Cela explique que dans les Constitutions apostoliques, Linus est mentionné comme « fils de Claudia » sans mention de son père. Cela explique aussi la formulation de l'épître sur laquelle beaucoup se sont interrogés. L'ordre d'énumération « Pudens, Linus, Claudia » s'explique car Linus est lié à Claudia, mais n'est qu'un ami de Pudens. Linus est donc « fils de Claudia » par un premier mariage et rien ne s'oppose donc à ce qu'il soit le fils de Cataratacus, comme l'indiquent les chroniques des rois en Gallois.

À noter que l'épigramme est adressée à Rufus et qu'il est donc un ami de Pudens et Claudia. Il est possible que ce soit le même que le membre de Voie du Seigneur que Paul salue dans son épître aux Romains en disant curieusement que sa mère est aussi la sienne, à moins qu'il faille le prendre au sens littéral. Peut-être un des fils de celui appelé Simon de Cyrène mentionné dans les évangiles synoptiques.

Arbre généalogique modifier

 
 
 
 
 
 
Tiberius Claudius Cogidubnus
 
 
 
Bran Ap Llyr *
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Saint Pudens *
(Aulus Pudens ?)
 
 
 
Claudia Rufina *
 
 
 
Cataratacus *
Caratacos
 
 
Arvirargus
 
 
 
Genvissa
fille de Claude
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Cyllinus ou Linus*
évêque de Rome
 
 
 
Femme inconnue*
 
 
Méric
(Marius)
 
 
 
Femme inconnue
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Femme inconnue*
 
 
 
 
 
 
 
 
Coel
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Llewer Mawr
(Lucius)*
  • Lucius est fils de Coel, fils de Cyllin, dans les Triades galloises citées par Rice Rees (Voir D. Knight p. 128) [Nous avons donc 3 noms Méric, Marius et Cyllin]
  • Les personnages marqués d'une étoile sont des adeptes de la "Voie du Seigneur" reconnaissant Jésus comme Messie ;
  • Cogidubnus, Bran Ap Llyr, Cataratacus, Méric et Coel sont des rois de Britannia ayant régné au Ier siècle. Llewer Mawr (Lucius) a régné au IIe siècle.
  • Selon le Liber pontificalis, Llewer Mawr aurait envoyé une lettre à Rome à l'époque de Éleuthère (évêque de Rome vers 175 - 189) pour demander d'envoyer une délégation en Bretagne pour demander qu'in le fit chrétien.
  • (Sans source identifiée) Bran Ap Llyr se serait marié avec une Anna d'Arimathaea qui serait la mère de Caratacos (??) Ce qui pourrait indiquer que Bran Ap Llyr était juif.

Martial sur Aulus Pudens modifier

Ne faut-il pas distinguer deux Pudens chez Martial, celui qui se marrie avec Claudia l'étrangère et Aulus Pudens ?

LVIII.- A AULUS PUDENS

Tandis que tu te plais, Aulus, à contempler de près le chariot de Parrhasis et les astres paresseux du ciel de la Scythie, qu'il s'en est peu fallu que, ravi à ton amitié, je n'eusse traversé les ondes du Styx, et vu les sombres nuages des champs de l'Élysée. Presque éteints, mes yeux cherchaient tes yeux, et ma bouche glacée répétait sans cesse le nom de Pudens. Si les trois fileuses ne tissent point en noir la trame de ma vie, et si les dieux ne sont point sourds à ma voix, lorsque je suis sauvé, tu reviendras sain et sauf aux villes du Latium, et, chevalier illustre, tu obtiendras, pour récompense de tes services, le grade de premier centurion.

XI. A AULUS PUDENS

Tu exiges, Pudens, que pour toi je corrige mes œuvres avec la plume et de ma propre main. C'est trop m'estimer, trop m'aimer que de vouloir posséder mes bagatelles en autographes.

Le 1er roi baptisé, Liber pontificalis modifier

Joseph d'Arimathie modifier

« "Joseph d'Arimathée était un riche disciple de Jésus, qui, selon le livre de Matthieu 27:57-60, a demandé à Pilate la permission de prendre le corps mort de Jésus, afin de le préparer pour la mise au tombeau. Il a également fourni la tombe où le Seigneur crucifié a été posé jusqu'à sa Résurrection. Joseph est mentionné un certain nombre de fois dans les passages parallèles de Marc, Luc et Jean, mais on n’entend plus parler de ses activités ultérieures.

La légende apocryphe, cependant, nous fournit le reste de son histoire en prétendant que Joseph a accompagné l'apôtre Philippe, Lazare, Marie de Magdala et d'autres dans une mission de prédication en Gaule. Lazare & Marie sont restés à Marseille, tandis que les autres se sont rendus au nord. Arrivé au bord de La Manche, St. Philippe a envoyé Joseph, avec douze disciples, pour établir le Christianisme dans le coin le plus lointain de l'Empire romain : l'île de la Grande-Bretagne. L'année 63 après JC est communément donnée pour cet "événement"... » Mais les histoires légendées concernant Joseph d'Arimathie disent que c'est Vespasien qui l'a libéré de la prison où il croupissait depuis 40 ans à Jérusalem, ou qu'en arrivant dans la ville le futur empereur Titus a découvert Joseph en faisant creuser un mur. Ce qui renvoie à après la prise de Jérusalem et donc après 69-70.

La légende se poursuit : « On a dit que Joseph a réalisé sa fortune dans le commerce des métaux, et dans le cadre de la réalisation de son entreprise, il est probablement devenu familier avec la Grande-Bretagne, au moins les parties du sud-ouest de celle-ci. Cornwall est un district minier principal et bien connu dans l'empire romain pour son étain. Somerset a été reconnu pour son plomb de haute qualité. Certains ont même dit que Joseph était l'oncle de la Vierge Marie et donc de Jésus, et qu'il a peut-être amené le jeune garçon le long d'un de ses voyages d'affaires à l'île. D'où les paroles du célèbre hymne de Blake, Jérusalem :

Est-ce que ces pieds, dans les temps anciens,
Ont marché sur les montagnes vertes de l'Angleterre ?

[...] La légende locale veut que Joseph ait navigué autour de Land’s End et se soit dirigé vers ses anciens repaires de mines de plomb. Ici son bateau s'échoua dans les marais de Glastonbury et, avec ses disciples, il gravit une colline à proximité pour sonder le terrain environnant. Ayant apporté avec lui une tige poussée de la Sainte Couronne d'Épines de Christ, il l’enfonça dans le sol et annonça que lui et ses douze compagnons étaient "Tous Fatigués" (Weary All en anglais). La tige d'épine a immédiatement pris racine de façon miraculeuse, et on la voit là encore sur la colline de Wearyall. Joseph s'est entretenu avec le souverain local, Arviragus, et bientôt s’est acquis douze hides de terre à Glastonbury pour y construire le premier monastère de la Grande-Bretagne. De là, il est devenu l’évangéliste du pays.

Beaucoup plus a été ajouté à la légende de Joseph pendant le Moyen Âge. Il a été élargi progressivement en un saint majeur et héros de culte, ainsi que l'ancêtre supposé de nombreux Monarques britanniques, il est dit avoir apporté avec lui en Grande-Bretagne une tasse déclarée avoir été utilisée lors de la Cène et également utilisée pour prendre le sang qui coulait de Christ lorsqu’il était accroché sur la Croix. Une variante de cette histoire, c'est que Joseph a amené avec lui deux burettes, l'une contenant le sang et l'autre, la sueur de Christ. Chacun de ces éléments est connu comme le Saint Graal, et a fait l'objet des quêtes des Chevaliers de la Table Ronde du Roi Arthur. Une légende continue de suggérer que Joseph a caché le "Graal" dans Chalice Well à Glastonbury pour être gardé en sécurité. »

Joseph Aristobule d'Arimathie a tout à fait pu indiquer comment purifier l'étain, technique qu'il avait apprise auprès des spécialistes de son royaume d'Arménie mineure riche en mines d'étain. Son départ avec Lazare et Marie la Magdaléenne confirme que cela a eu lieu après la prise de Jérusalem puisque Miriam fille de Boethus fait partie des trois femmes les plus riches de Jérusalem pendant le siège. Les traditions disent aussi qu'avec Marie et Lazare se trouvaient Martha, la sœur de Marie et Lazare. Dans le Talmud, Martha fille de Boethus elle aussi comme les trois femmes les plus riches de Jérusalem qui chaque jour du siège dépensait plusieurs milliers de dinars pour acheter de biens mystérieuses "épices". Les trois femmes les plus riches de Jérusalem semblent être les trois Marie qui débarquent près des Saintes-Maries-de-la-Mer et qui ont probablement embarqué à Acco (Ptolémaïs) avec Miriam fille de Boethus, comme l'indique le Talmud, après être tombées en déchéance au point de chercher leur nourriture dans les pas des chevaux.

Bien évidemment le Joseph d'Arimathie qui peut être un oncle de la vierge Marie n'est pas Joseph Aristobule, mais son grand-père maternel, voire son arrière grand-père qui lui aussi s'appelle Joseph. Cette piste est à creuser pour voir si elle permet de reconstituer sa généalogie en mettant des identités précises sur les noms donnés dans les généalogies de la vierge.

L'ascendance des rois britanniques qui remonte à Joseph vient de sa rencontre avec Arvirargus, un roi florissant sous Claude qui s'oppose dans une bataille à Vespasien, mais qui finalement accepte la tutelle de Rome.

À noter : « St. Cadval, un missionnaire britannique, sortant de Glastonbury, a fondé l'église de Tatentum, Italie, ca. 170 EC. »

Le 1er roi baptisé modifier

« Le roi Lucius un roi de la Grande-Bretagne a été allégué d'avoir christianisé la Grande-Bretagne ca. 156 EC. » En fait le Liber pontificalis indique « Hic accepit epistula a Lucio Brittanio rege, ut Christianus efficerentur par ejus mandatum » qui peut se traduire Sous le pontificat d'Éleuthère a été « reçue la lettre envoyée par le roi Lucio Brittanio pour correspondre à sa commande pour devenir chrétien. »

Pourtant « St. Cadval, un missionnaire britannique, sortant de Glastonbury, a fondé l'église de Tatentum, Italie, ca. 170 EC.

Cependant, le mouvement missionnaire devait exiger que Lucius demande l'aide de l'évêque de Rome. L'évêque aurait été Éleuthère (ca. 174-189). L’évêque Éleuthère est enregistré comme envoyant les missionnaires Faganus et Duvanus en Grande-Bretagne (cf. Bède le Vénérable et Liber Pontificalis).

Selon le Liber Pontificalis, Saint-Éleuthère était un Grec de Nicopolis en Épire. Le nom de son père était Habundius. Il a ordonné qu'aucun aliment qui était bon pour un être humain ne devrait être méprisé par les Chrétiens. Ce décret, s'il est authentique, visait sans doute les Gnostiques et les Montanistes, une secte fanatique puritaine, ou les Manichéens, qui méprisaient la viande.

Irénée, le célèbre père de l'Église, a été envoyé par son évêque Pothin (né en 87, mort en 177) et le clergé de Lyon pour conférer avec le Pape Éleuthère sur le Montanisme. Pothin fut le premier évêque de Lyon et a été consacré peut-être dès 150 EC.

Nous savons qu’Éleuthère était un diacre servant Anicet à Rome, qui devint évêque ca 154-164 EC lorsque Justin Martyr servait également là. Il a servi sous l’évêque suivant Soter et lui succéda comme évêque ca 174. »

L'Encyclopédie Catholique en ligne sur www.newadvent.org indique ceci.

« Le Pape Éleuthère reçu de Lucius, un roi britannique, une lettre dans laquelle ce dernier déclarait qu'il voulait devenir chrétien (Hic acceptit epistula a Lucio Brittanio rege, Christianus efficerentur per ejus mandatum). D'où l'auteur de la première partie du "Liber Pontificalis" a tiré cette information, il est maintenant impossible de dire. D'après l'auteur de nexavent : "Historiquement parlant, le fait est tout à fait improbable, et est rejeté par tous les critiques récents."
[...] L'affirmation non étayée du "Liber Pontificalis", une compilation de biographies papales qui dans sa forme la plus ancienne ne peut pas précéder le premier quart du VIe siècle, n'est pas une base suffisante pour l'acceptation de cette déclaration. Pour certains, il s'agit d'une histoire destinée à démontrer l'origine romaine de l'Église britannique et, par conséquent, la soumission naturelle de cette dernière à Rome . Pour rendre cela plus clair, ils placent l'origine de la légende au cours du septième siècle, lors des dissensions entre l'église britannique primitive et l'église anglo-saxonne récemment établie de Rome. Mais pour cette hypothèse, toutes les preuves font défaut. Devant le simple fait que la première partie du "Liber Pontificalis" ait été réalisée bien avant ces dissensions, probablement (Duchesne) par un religieux romain sous le règne du pape Boniface II (530-532), ou (Waitz et Mommsen ) au début du septième siècle. En outre, pendant tout le conflit qui a été centré sur les coutumes particulières de la première église britannique, il n’a jamais été fait référence à ce prétendu roi Lucius. Saint Bede est le premier écrivain anglais (673-735) à mentionner cette histoire à plusieurs reprises (Hist. Eccl., I, V; V, 24, De temporum ratione, ad an. 161), et il ne l'a pas empruntée à des sources autochtones, mais au "Liber Pontificalis". [...]
La "Historia Brittonum" du neuvième siècle voit dans Lucius une traduction du nom celtique Llever Maur (Grande Lumière). Elle affirme que les envoyés de Lucius étaient Fagan et Wervan, et nous dit qu’avec ce roi tous les autres rois de l’île (reguli Britanniae) ont été baptisés (Hist. Brittonum, xviii). Les chroniques du XIIIe siècle ajoutent d'autres détails. Le "Liber Landavensis", par exemple (ed. Rees, 26, 65), fait connaître les noms d’Elfan et Medwy, les émissaires envoyés par Lucius au pape, et transfère les domaines du roi au pays de Galles. Un écho de cette légende a pénétré même en Suisse. Dans une homélie prêchée à Coire et conservée dans un manuscrit du huitième ou neuvième siècle, Saint-Timothée est représenté comme un apôtre de la Gaule, d'où il est venu en Grande-Bretagne et y a baptisé un roi nommé Lucius, qui est devenu un missionnaire, est allé en Gaule, et finalement s’est établi à Coire, où il a prêché l'Évangile avec beaucoup de succès. De cette façon, Lucius, l’ancien missionnaire du district suisse de Coire, s'est identifié avec le prétendu roi britannique du "Liber Pontificalis" (?). »

Sources modifier

  • Acta SS., May, III, 363-364; Liber Pontificalis, ed. DUCHESNE, I, 136 and Introduction, xii-civ;
  • HARNACK, Geschichte der altchristl. Literatur, II, I, 144 sqq.;
  • HARNACK, Der Brief des britischen Königs Lucius an den Papst Elutherus (Sitzungsberichte der Berliner Akademie, 1904), I, 906-916;
  • LANGEN, Geschichte der römischen Kirche (Bonn, 1881), I, 157 sqq.;
  • MAYER, Geschichte des Bistums Chur (Stans, 1907), I, 11 sqq.;
  • CABROL, L'Angleterre chrétienne avant les Normands (Paris, 1909), 29-30;
  • DUCHESNE, Eleuthère et le roi breton Lucius, in Revue Celtique (1883-85), VI, 491-493;
  • ZIMMER, The Celtic Church in Britain and Scotland, tr. MEYER (London, 1902);
  • SMITH AND WACE, Dict. of Christian Biography, s.v.; see also under Lucius.

Aulus Plautius et Plautilla modifier

Aulus Plautius, le conquérant de la Britannia pourrait aussi être lié à Plautilla. Il est marié à Pompomia Graecina qui semble bien être une "chrétienne". Il a une fille au nom très proche de Pautilla, puisqu'elle s'appelle Plautia. Elle s'est mariée avec en:Publius Petronius, le légat de Syrie qui a préféré risquer d'être exécuté par Caligula plutôt que d'installer sa statue dans le Temple de Jérusalem. C'est probablement le père de Pétrone (qu'il s'agisse de Gaius Petronius Arbiter ou de en:Publius Petronius Turpilianus) qui vers 65 était suffisamment informé de la façon dont les partisans de Jésus, racontaient le repas de Jésus à Béthanie et d'autres épisodes, pour en faire des motifs comiques dans le Satyricon. Publius Pétrone a une fille célèbre, Petronia qui épousera l'empereur Vitellius. Or, dans le cimetière de Flavia Domitilla, ont été enterrés Nérée et Achillée des soldats qui se sont dévoués pour la fille de Plautilla et qui sont délibérément enterrés près de la tombe de la sainte chrétienne Aurelia Petronilla, qui serait la fille de l'apôtre Simon Pierre. Plautilla et Pétronilla pourraient donc être liées à la famille du conquérant de la Britannia ainsi qu'aux Flaviens.

Certains critiques ont aussi supposé que Plautilla était mariée à Titus Flavius Sabinus, le consul de 69, dont les sources juives et chrétiennes disent qu'il a adopté un mode de vie judéo-chrétien dans les dernières années de son existence. Toutefois, les sources chrétiennes disent que Plautilla était la soeur du « consul Flavius Clemens » qui est très vraisemblablement Titus Flavius Clemens. Elle est donc sa soeur et pas sa mère. D'autre-part, les spécialistes semblent s'accorder sur le fait que le Titus Flavius Sabinus qui était marié avec une Arrecina — probablement Arrecina Clementina, une parente de Marcus Arrecinus Clemens, famille avec laquelle plusieurs Flaviens étaient liés par mariage[9] — était le consul de l'année 69[10],[11],[12]. Bien que son nom ne soit pas attesté épigraphiquement cette Arrecina Clementina était probablement la mère de Titus Flavius Clemens[13]. Les critiques qui estiment qu'il y a bien deux Flavia Domitilla qui ont été contraintes à l'exil par Domitien en raison de leurs pratiques religieuses, estiment que le frère de Vespasien appelé lui-aussi Titus Flavius Sabinus était marié à une parente d'Aulus Plautius appelée Plautia ou Plautilla et que c'est de cette union que viendrait le nom Plautilla pour sa petite fille. C'est par exemple le point de vue d'André Balland[14].

Biblio modifier

Notes et références modifier

  1. Roman Inscriptions of Britain, 92 - CIL VII, 11.
  2. La cinquième ligne de l'inscription était autrefois restituée ainsi R[·LEGAT·AV]G·IN·BRIT ("roi et légat en Bretagne"), mais cela est désormais considéré comme une lecture erronée.
  3. Voir The Irish Version of the Historia Britonum of Nennius, p. 63 ou The "Historia Brittonum" de Nennius, Mark the Anchorite, Bill Gunn, p. 13.
  4. « scelerum facta, quæ historicus eorum Gildus [sic] flebili sermone describit »), et il est également cité par lui dans cet ouvrage (cf. sur la bataille du Mont Badon : « nunc cives nunc hostes vincebant usque ad annum obsessionis Badonici montis... » [texte de Gildas, § 26] devenant chez Bède, Hist. Angl., I, 16 « ex eo tempore nunc cives nunc hostes vincebant usque ad annum obsessionis Badonici montis... »).
  5. Vie de saint Gildas' § 1 : « Inter cetera vero, quæ ipse sanctus Gildas scripsit de miseriis et prævaricationibus et excidio Britanniæ, hoc etiam de illa præmisit... » [suit un extrait du § 3 du texte de Gildas].
  6. Encyclopédie catholique New Advent, article Pope St. Eleutherius (Eleutheros).
  7. À noter que dans une homélie prêchée à Coire en Suisse et conservés dans un croches ou neuvième siècle manuscrit , Saint-Timothée est représenté comme un apôtre de la Gaule, d'où il est venu en Grande-Bretagne et baptisé il y a un roi nommé Lucius, qui est devenu missionnaire, est allé à la Gaule , et finalement installé à Coire , où il prêcha l'évangile avec beaucoup de succès. De cette façon, Lucius, le premier missionnaire du district suisse de Coire , a été identifié avec le roi britannique du "Liber Pontificalis"
  8. Dion Cassius, HISTOIRE ROMAINE, livre LX.
  9. Jones 2002, p. 40 et 47.
  10. Jones 2002, p. 10.
  11. Briand-Ponsart et Hurlet 2016, p. 69.
  12. Balland 2010, p. 49 et passim.
  13. Jones 2002, p. 47.
  14. Balland 2010, p. 69.