Utilisateur:Leonard Fibonacci/Épîtres de la captivité - Épaphrodite & Clément

Les épîtres de la captivité sont l'Épître aux Philippiens et l'Épître aux Éphésiens, « dans la mesure où on peut parler d'un consensus au sujet d'une seconde captivité de Paul à Rome[1]. »
Mais aussi l'Épître à Philémon et aussi la Deuxième épître à Timothée où Paul écrit:

« « Dans ma première défense, dit-il, personne ne m'a assisté et tous m'ont abandonné. Que cette défaillance ne leur soit pas compté. Le Seigneur a été avec moi et m'a fortifié, afin que, par moi, la prédication fût achevée, et que tous les peuples i'entendissent, et j'ai été délivré de la gueule du lion. » »

Pour Eusèbe de Césarée, « Paul établit clairement ainsi, que, la première fois, il a été arraché de la gueule du lion pour qu'il pût remplir sa mission d'apôtre : le lion dont il parle est vraisemblablement Néron ; il le désigne sous ce nom à cause de sa cruauté[2]. »

L'hiver qui a précédé l'arrestation de Paul, celui-ci écrit une lettre à Titus où il lui demande de venir le rejoindre à Nicopolis car c'est là qu'il a décidé de passer l'hiver.

Captivité à Rome


Dans l'Épître à Philémon Epaphras est devenu un "compagnon de captivité" de Paul, car comme il est indiqué dans l'Épître aux Philippiens, Epaphras/Epaphrodite a été arrêté, "Il a été malade, en effet, et tout près de la mort" et "c'est pour l'œuvre de Christ qu'il a été près de la mort, ayant exposé sa vie afin de suppléer à votre absence dans le service que vous me rendiez".

Pour être arrêté et libéré à peine quelques semaines après, il faut que cet Epaphrodite ait fait jouer de puissants soutiens. S'il s'agit de notre Epaphrodite, il a tout simplement été libéré après que le préfet qui l'a fait arrêter ait consulté Néron.

Ces 5 épîtres, qui pour la plupart ne sont que de simples billets ont probablement été collectées par Epaphrodite et c'est pour cela que nous les connaissons (via Marcion). On remarque que 3 sur 4 des Épîtres pastorales appartiennent à ce corpus écrit de la fin 66 à la mort de Paul, après qu'il ait vraisemblablement rencontré Epaphrodite à l'ouest de l'Acchaïe et dans une période où il interagit plusieurs fois avec lui.

Notons qu'une partie de la tradition chrétienne savante (notamment Pierre Maraval ("Le christianisme des origines à Constantin", p. 193) écarte les deux épîtres à Timothée et l'épître à Tite, ce qui semble permettre d'effacer la deuxième captivité de Paul et de soutenir qu'il est mort en 62 ou 64.

Présents/absents modifier

- Eubule, Pudens, Linus, Claudia sont présents et envoient leurs salutations;
- mais "seul Luc est avec moi"
- Il demande à Timothée de venir en emmenant Marc avec lui.
- Demas, Crescens et Tite sont partis;

- Epaphras est devenu un "compagnon de captivité" de Paul
- Aristarque, Marc, Luc, Onésime, Timothée sont présents;

  • Épître aux Colossiens
  • Aristarque est prisonnier avec Paul
  • Epaphas (si c'est le même) n'est désormais plus prisonnier
  • Timothée, Tychique, Onésime, Aristarque, Marc, Luc, Demas ? (est-il revenu de Thessalonique?)

Compléments modifier

Colosses
(grc) Αἱ Κολοσσαί
 
Localisation
Pays   Turquie
Province Denizli
Région de l'Antiquité Phrygie
Coordonnées 37° 47′ 12″ nord, 29° 15′ 36″ est
Géolocalisation sur la carte : Turquie
 
 
Colosses

L'Épître aux Colossiens se présente aussi comme une épître de la captivité, mais pourrait être l'oeuvre d'un autre auteur plus tardif (l'auteur des notes de la TOB avance qu'elle pourrait avoir été écrite dans les années 80)

Epaphras y est décrit comme celui qui a donné "l'enseignement" aux Colossiens. Paul le décrit comme « notre ami et compagnon de service, qui nous supplée fidèlement comme ministre du Christ ». En fin de lettre il est étrangement précisé « Vous avez les salutations d'Epaphras qui est de chez vous [...] Je lui rends ce témoignage qu'il se donne beaucoup de peine, pour vous, pour ceux de Laodicée et de Hiérapolis (Col. 4:11-13. »

Epaphras, Démas, Marc, le cousin de Barnabas et peut-être Luc, ainsi que Onésime, semblent être ceux dont on veut brouiller les données ou les pistes.

Laodicée y est mentionnée à plusieurs reprises (5 fois) et demande aux pseudo-Colossiens de transmettre sa lettre à « ceux de Laodicée » et de lire la « la lettre qui viendra de Laodicée ».

Épître aux Laodicéens modifier

Selon fr_wiki: le canon de Marcion comprenait "dix épîtres de Paul (Galates, 1 et 2 Corinthiens, Romains de 1 à 14, 1 et 2 Thessaloniciens, Éphésiens, Colossiens, Philippiens et Philémon)". Toutefois on sait que dans ce corpus existait une Épître aux Laodicéens et que pour expliquer son absence les auteurs traditionnels estiment qu'il s'agit de l'épître aux Éphésiens.

Tertullien vers 155 apr. J.-C. disait que cette lettre de Laodicée était en fait, celle adressée aux Éphésiens et accusait Marcion d’en avoir changé le titre[3]. Il écrit : « La constante tradition de l'Église nous atteste que cette épître est adressée aux habitants d'Éphèse, et non à ceux de Laodicée. Marcion néanmoins a essayé d'en changer l'inscription primitive, habile investigateur dans ce genre. Mais qu'importent les titres ? (Contre Marcion, XVII) »

Citation de Tertullien:

« Je laisse de côté une autre épître qui chez nous est adressée aux Ephésiens, et chez les Marcionites aux habitants de Laodicée. « Souvenez-vous qu'autrefois, est-il dit, vous qui étiez Gentils par votre origine, vous étiez entièrement séparés de la société d'Israël, étrangers aux alliances, sans espérance des biens promis, et sans Dieu en ce monde, » »

La lettre aux Laodiciens a donc été remplacée par un autre écrit. Le plus simple serait de penser qu'elle a été remplacée par la lettre aux Éphésiens qui ne faisait pas partie du corpus initial. Mais il est possible que les remplacements aient concerné aussi l'Épître aux Colossiens.

Épître aux Ephésiens modifier

Puisque Paul ne semble pas connaître les membres de l'église à qui il écrit, cette épître pourrait être l'épître aux Laodiciens qui a été rebaptisée. Mais dans quel but ?

« Voilà pourquoi, moi aussi, depuis que j'ai appris votre foi dans le Seigneur... (Ep. 1:15) »

Version réécrite de la lettre aux Laodicéens modifier

1-Paul, apôtre non de la part des hommes, ni par un homme, mais par Jésus-Christ, aux frères qui sont à Laodicée. 2-A vous soit la grâce et la paix de la part de Dieu le Père et du Seigneur Jésus-Christ. 3-Je rends grâce au Christ en toutes mes prières de ce que vous demeurez en lui et persévérez dans ses œuvres, attendant ce qui vous a été promis pour le jour du jugement. 4-Ne vous laissez pas tromper, par les vains discours de certaines gens qui s’insinuent pour vous écarter de la vérité, de l’évangile prêché par moi. 5-Maintenant, Dieu fera en sorte, que ceux qui viennent de ma part, au service du progrès de la vérité de l’évangile et faisant le bien, opèrent ce qui amène le Salut, la vie Eternelle. 6-Et maintenant, mes chaînes sont de notoriété publique. Elles que j’endure en Christ. Elles, dont je suis heureux et me réjouis. 7- Et cela est pour mon salut éternel, lequel se réalise dans vos prières et dans le secours du Saint Esprit, soit par ma vie, soit par ma mort. 8-Car pour moi, la vie est en Christ et mourir est une joie. 9-Et il produira en vous cela même par sa miséricorde, de telle sorte que vous ayez le même amour et les mêmes sentiments. 10- Ainsi mes bien-aimés, comme vous avez entendu parler de ma venue, ainsi restez ferme et agissez dans la crainte de Dieu et vous aurez la vie pour l’éternité. 11-Car c’est Dieu qui agit en vous. 12-Et faites sans arrières pensées tout ce que vous faites. 13-Au reste mes bien-aimés, réjouissez vous en Christ et gardez vous de ceux qui recherchent des gains honteux. 14-Que vos prières soient connues de Dieu et restez ferme dans la pensée du Christ. 15-Et faites ce qui est intègre, vrai, chaste, juste et aimable. 16-Et ce que vous avez entendu et reçu, conservez-le dans votre cœur, et vous aurez la paix. 17-Saluez tous les frères d’un Saint baiser. Les Saints vous saluent. 18-Que la grâce du Seigneur Jésus soit avec votre esprit. 19-Faites lire ceci aux Colossiens et faites lire la lettre des Colossiens parmi vous.

A comparer avec le texte en latin:

Il est assez évident que ce texte est une construction d'une fausse épître aux Laodicéens composée d'à peine une vingtaine de phrases extraites de différentes lettres de Paul, dans le but de faire taire la curiosité de ceux qui voulaient savoir ce qu'il y avait dans cette épître. Ce texte ne peut absolument pas être confondu avec l'épître aux Ephésiens, composé de 6 chapitres et dont Tertullien disait que les deux textes étaient les mêmes. Cette affirmation elle-même est impossible puisqu'au minimum il fallait que là où était écrit Laodicéens dans l'une il soit écrit Ephésiens dans l'autre. Bref, le texte de l'Épître aux Laodicéens est clairement perdu et on ne saura jamais ce qu'il contenait de si embarrassant. Puisqu'il y avait 10 lettres de Paul dans le corpus de Marcion, il est vraisemblable que l'Épître aux Laodicéens est été remplacé par la fausse épître aux Colossiens et que pour être cohérent certains éditeurs aient tenté pendant un temps de remplacer le titre Epître aux Ephésiens par Epître aux Laodiciens pour masquer leur escamotage, sachant que la lettre aux Colossiens fait référence à une lettre aux Laodiciens. Les deux villes étant très proches. Cette substitution de titres n'a pas marché en revanche l'épître aux Colossiens a bien remplacé l'Épître aux Laodicéens, qui elle a complètement disparue.

Le canon de Marcion modifier

Selon Tertulien, le livre de Marcion comprenait l'épître aux Galates et l'épître aux Laodicéens, qui selon lui était l'épître aux Ephésiens du canon de la grande Eglise, ainsique l'épître à Philémon. Il ne comprenenait en revanche ni l'épître à Timothée ni celle à Tite.

« XXI. Cette épître (l'épître à Philémon) est la seule que sa brièveté ait, sauvée des mains du faussaire Marcion. Pourquoi, après avoir admis l'épître adressée à un seul homme, a-t-il rejeté les deux qui sont connues sous le nom de Timothée et de Tite, où il s'agit de la discipline ecclésiastique? Je (387) m'en étonne. Il avait à cœur sans doute d'altérer le nombre des épîtres, comme celui des évangiles. »

Notes et références modifier

  1. Blanchetière 2001, p. 235.
  2. Eusèbe de Césarée, Histoire ecclésiastique, II, XXII, 4.
  3. Tertullien, « Contre Marcion » (V, 17)