Utilisateur:Jouvin jean-pierre/Brouillon

Tarot de Marseille philosophique. La thèse de Jean-Pierre Jouvin, soutenue à Dijon en 1999, sous la conduite de Jean-Jacques Wunenburger, avait pour but, en s'appuyant sur le tarot de Marseille, de rendre justice à ce jeu en montrant qu'il se situait dans une tradition hermétiste. La Renaissance avait réactualisé cette doctrine ésotérique à l'époque de Marsile Ficin, le Platon florentin, au XVe siècle, suite à la chute de Constantinople; ce qui avait permis le renouvellement du questionnement philosophique. Une culture magique prenait officiellement naissance qui allait essaimer dans toutes les cours d'Europe apportant un souffle de liberté qui devait émouvoir l'Eglise dans la mesure où elle découvrait avec stupeur que cette liberté était aussi celle d'interroger de nouveaux prophètes, Hermès Trismégiste n'étant pas le moindre. Le tarot sous cet angle, jeu initiatique et alchimique, y avait sa place. Livre muet, il permettait toutes sortes d'interrogations, - ce qui est le propre de la philosophie -, sous l'angle néoplatonicien. Les vingt-deux lames majeures du jeu proposent un parcours initiatique où Corps, Ame et Esprit sont convoqués. L'alchimie spirituelle, avec ses trois principes alchimiques, Soufre, Sel et Mercure, permet la réalisation de l'âme, conçue comme un athanor. La lame VII, le Chariot, nous en montre un indice avec ses deux lettres S pour Soufre située du côté du cheval rouge et M pour Mercure du côté du cheval bleu. Cette lame rappelle le Phèdre de Platon. En ce sens, il s'agit bien de l'âme et de son parcours initiatique. La recherche a tenu compte des écrits de K. G. Jung concernant l'alchimie et de ceux d'Henry Corbin concernant l'alchimie spirituelle et donc l'influence soufie qui, sous cet angle, est repérable dans le jeu. Dans la mesure où il s'agit de parcours initiatique, l'auteur fait grand cas de l'imagination active que Jung et Marie-Louis von Franz ont bien mis à jour.