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HISTOIRE DU STUDIO CONDORCET ENTRE 1970 ET 1986

Ce récit est l'exacte chronologie d'une aventure musicale qui s'est déroulée dans les années 1970 et 1980. L'histoire du studio Condorcet à Toulouse qui a débuté en mai 1970 lorsque deux cousins François et Jean Michel PORTERIE passionnés de musique décident de développer un concept imaginé par François PORTERIE à savoir créer une unité mobile d'enregistrement audio afin d'enregistrer en live les orchestres de bal nombreux sur la région à cette époque. La générosité de Iréne et Simone PORTERIE leur grand mére et leur tante va amener le projet dans une tout autre direction à savoir la création d'un véritable studio d'enregistrement en dur. Jacques CARDONA rencontré dans la mythique boutique "musique et ondes" de la rue des lois, va rejoindre le projet pour apporter son talent musical et sa formation de juriste nécessaire à la gestion de la SARL Condorcet.

Durant l'été 1970 un local est trouvé au 36 rue Condorcet (d'ou le nom) prés du quartier d'Empalot. Les travaux commencent en septembre.

Par le biais de journaux spécialisés la recherche de matériel commence et aboutit à l'achat d'un magnétophone AMPEX 4 pistes venant du mythique studio d'HEROUVILLE.

La rencontre avec Maurice VAN HALL (un hollandais installé à Paris qui fournissait et fabriquait du matériel pour beaucoup de studios parisiens.) concrétise la commande d'une console de mixage 12 voies et d'un magnétophone 1/4 de pouce pro.

Des micros NEUMANN et autres magnétophones REVOX viendront compléter l'équipement. Quelques jours avant Noël le matériel arrive en pleine nuit et dés Janvier 1971 les premiers enregistrements peuvent commencer avec François et Jean Michel PORTERIE à la console. Les premiers clients furent bien évidemment des toulousains tels Pierre GROSCOLAS, Daniel et Richard SEFF qui commençaient chacun leurs brillantes carriéres.

Des orchestres de bal de la région comme René COLL, SENTIMENTAL TRUMPET et les GOLDFINGERS (futur Golds) se mirent à fréquenter le studio.

Des producteurs parisiens Germinal TENAS, Pierre BILLON, Robert TALLARD commencérent à venir rue Condorcet pour leurs productions.

Une équipe de musiciens toulousains se constitua autour du studio, Gérard SALESSES, Paco ROSALENI décédé depuis, Pierre BENICHOU, Guy PERRIN lui aussi disparu, Georges AUGIER DE MOUSSAC et Roger LOUBET qui encore au conservatoire de Paris faisait de fréquents passages à Toulouse.

En juillet 1971 survint le premier événement majeur qui lança le "phénoméne Condorcet". Dick RIVERS occupa le studio pendant un mois et demi pour l'album "Dick'and roll" qui reprenait des standards d'Elvis PRESLEY. Suite au succés de cet album et grâce à Dick RIVERS qui parlait de "Nashville français" lors de sa promotion, les parisiens commencérent à venir de plus en plus nombreux. Fin 1971 un magnétophone SKULLY 8 pistes prit place rue Condorcet.

Début 1972 la réalisation d'un album concept "MARA" par René VALLERE (disparu en 2011) créa le buzz dans le microcosme du showbiz parisien. Ecrit conjointement par René VALLERE et François PORTERIE, le succés d'estime de cet album va conforter la réputation du studio et lancer la carriére de Roger LOUBET comme arrangeur , il va aussi permettre la constitution (sous l'égide de Caude CUGUILLERE chef d'orchestre au Capitole de Toulouse) d'une équipe de cordes et de cuivres indispensables aux enregistrements de variété.

1972 sera aussi l'année du deuxiéme "Dick'and Roll' de Dick RIVERS sous la direction musicale d'Alain BASHUNG disparu en 2009. De nombreux artistes "inconnus" comme Louis CHEDID, Hervé CHRISTIANI, Nicolas PEYRAC occupérent les lieux.

De nouveaux musiciens toulousains vinrent se greffer à la premiére équipe et commencérent peu à peu à remplacer ceux qui partaient à Paris continuer leur carriére. Christian BACIOTTI, Patrice LOCCI, Pierre TEODORI et Roger LOUBET revenu sur Toulouse assurérent petit à petit l'essentiel des séances.

Début 1973 nouvelle étape avec l'achat d'un magnétophone SKULLY 16 pistes et l'ajout de voies supplémentaires à la console de mixage.

Gérard LENORMAN, Mike BRANT, SHUKY&AVIVA, NOAM ces trois derniers drivés par le regretté Alain KRIEF. En Juillet 1973 toute l'équipe du studio décide pour passer le temps d'enregister "au propre" une maquette sur disque vinyle de chez Fléche que Jacques CARDONA avait rapporté d'une de ses visites à Paris. Dés la rentrée ce single vocal chanté par Jacques CARDONA est remarqué par Alain KRIEF et devient un "tube" sous le nom de "Harlem Song par les SWEEPERS". Ce succés contribuera à installer la réputation des choeurs toulousains.

Courant 1974 Patrick JUVET réalise "Chrysalide" avec Andy SCOTT à la console et Daniel BALAVOINE dans son équipe. Mike BRANT fera tous ses disques à Condorcet jusqu'à "dis lui" en avril 1975 dont il terminera le play back rue Condorcet une semaine avant sa disparition. La semaine suivante Antoine entre au studio pour "Condorcet Reggae" avec Jean Daniel MERCIER (disparu en 2012) comme arrangeur.

Bien évidemment les artistes toulousains continuérent à fréquenter le studio, Jean-Pierre MADER, WEEK END MILLIONNAIRE, Serge GUIRAO et bien sûr Daniel et Richard SEFF.

Dés 1972 des bluesmans noirs américains passérent réguliérement par le studio lors de leurs tournées en France pour réaliser des enregistrements en prise directe sur 1/4 de pouce sous le controle de Jean-Marie MONESTIER du label "Black and Blue" Ainsi Buddy GUY enregistra "Stone Crazy", Milt BUCKNER, Lionel HAMPTON, Mickey BACKER, Arnett COB, Clarence GATHEMOUTH, Cousin JOE etc etc....

Courant 1975 un nouveau pas fût franchi par les trois associés à savoir le changement de local pour accéder à un studio plus grand et surtout apte à tourner la nuit.

Un grand local fut trouvé au 48 rue Matabiau prés de la place Jeanne d'Arc et grâce à l'hypothéque de la maison de parents trés compréhensifs, les travaux commencérent ainsi que la fabrication d'une nouvelle console de mixage par Maurice VAN HALL.

Un magnétophone MCI 24 pistes vint compléter le matériel.

Ce nouveau studio plus grand et utilisable jour et nuit connut un regain de popularité. Le local du 36 rue Condorcet accueillera Jacques BALLY qui plus tard gérera avec succés le studio Polygone à Blagnac.

Au 48 rue Matabiau se succédérent Salvatore ADAMO, Marcel AMON, Hervé VILARD, DANI, Mort SHUMMAN, Richard COCCIANTE, France GALL et Michel BERGER qui se déplacérent le temps d'une nuit pour enregistrer "Big fat Mama".

Des producteurs, des arrangeurs, des compositeurs : François BERNHEIM, Jean-Jacques SOUPLET (disparu en 2011) Jean-Daniel MERCIER lui aussi disparu, Jean-Pierre Lang, Guy PONS, Pierre BILLON qui réalisa certains play backs de HALLIDAY et Marie LAFORÊT au studio, Haim SABAN devenu depuis l'un des plud gros producteurs de série à Los Angelés.

Pour chanter la chanson générique du film "moi fleur bleue" Sherrie PAYNE du groupe des Suprêmes de Diana ROSS fit un passage remarqué au studio ainsi que Jodie FOSTER héroïne du film.

Daniel SAINT-HAMONT réalisa quelques bandes son de film à Condorcet.

Durant ces années ou nombre de playbacks comportaient des cordes le célébre orchestre de chambre de Toulouse se retrouva sur beaucoup d'enregistrements toujours sous la direction de Claude CUGUILLERE.

1977 vit le succés de Francis CABREL au concours de chant de Sud Radio. Dans la foulée une maquette guitare voix de 3 chansons fut réalisée rue Matabiau et servira à Richard SEFF pour présenter Francis aux principales maisons de production.

En 1978 naissance à Toulouse du premier album "les murs de poussiére" sous la direction de Jean Jacques SOUPLET suivront plusieurs autre LP avec Guy PONS à la direction artistique.

Cette même année Pierre TEODORI et Geoges AUGIER DE MOUSSAC installent dans l'immense local qui abritait le studio, un studio de maquettes trés performant qui fit du 48 rue Matabiau un fantastique lieux de rencontre pour les musiciens toulousains.

Cette même année avec l'aide de deux talentueux concepteurs de Synthés les fréres FERNANDEZ, il fut décidé de refaire entiérement les 24 voies de la console qui ne donnaient pas entiére satisfaction au niveau du son.

Aprés des mois d'un travail colossal la console de Maurice VAN HALL retrouva une deuxiéme jeunesse.

Cette même année Hugues AUFRAY occupa le studio pendant plus d'un mois avec André GEORGET, Geoges AUGIER DE MOUSSAC, Joe HAMMER, Jean-Pierre SABARD, Eddy EFFIRA et Bernard SWELL qui lui aussi réalisa un album.

Richard COCCIANTE occupera le studio pendant de longues semaines de même que Thierry MATIOSZEK dirigé par Alain KRIEF.

La fin des années 70 marquera le début des premiéres productions initiées par Jacques CARDONA qui fort justement souhaitait utiliser les périodes creuses du studio pour réaliser des productions avec des artistes locaux.

C'est lui qui dans les années 80 aura la grande idée de coproduire le groupe Gold.

En 1982 Jean Michel PORTERIE quitte le studio tout en restant actionnaire au sein de la SA Condorcet pour aller travailler à PARIS comme ingénieur du son d'abord au studio Trema puis au studio du palais des congrés à la porte Maillot.

Le studio continuera quelques temps avec François et Jacques puis en 1984 suite à des problémes de rentabilité et l'avénement du numérique rendant les équipements de plus en plus onéreux il est décidé de revendre le matériel à un studio qui se monte avenue de Lyon à Toulouse.

En 1986 lors d'une assemblée de tous les actionnaires il est décidé de mettre fin à la SA Condorcet.

Jacques CARDONA connaîtra un grand succés comme compositeur et producteur en particulier avec les golds. Il fut aussi l'interpréte de génériques de séries à succés comme "inspecteur Gadget". Il disparait tragiquement en 2008 victime d'une crise cardiaque.

François PORTERIE exercera son talent d'ingénieur du son et de réalisateur au sein du studio de l'avenue de Lyon jusque fin 2005 date à laquelle des problémes de santé l'obligeront à prendre une retraite anticipée.

Jean Michel PORTERIE aprés quelques années au studio du Palais des Congrés rejoindra en 1987 comme réalisateur de musiques de pub la société Macadam trés connue dans les années 80-90 pour ses musiques de pub télé et radio.

FIN