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La Misère
modifierLa misère est une statue en chêne sculptée par Jules Desbois (1851-1935)[1].
Elle est considérée comme l’œuvre maîtresse du sculpteur[2], également connu comme collaborateur d’Auguste Rodin.
La critique du temps y vit un chef d’œuvre et consacra l'artiste comme une valeur sûre de la sculpture française.
Historique de création
modifierEn 1894, Jules Desbois présente un moulage en plâtre intitulé La Misère, au Salon de la société Nationale des Beaux-Arts. L’État lui commande alors la version en bois.Le sculpteur taille sa «Misère» dans deux poutres en chêne du XVI ème siècle collée l'une contre l'autre[3]provenant des chantiers de l'ancienne Sorbonne.
Restaurée en juillet 1998 par Aubert Gérard (retaille du genou d'après le modèle, mise au ton de l'élément refait. Recollage et bouchage des fentes et gerces. Mise en cire).
Attribuée au Musée des Beaux Arts de Nancy[4] depuis le 23 octobre 1896.
Le plâtre de La Misère, est aujourd'hui conservé au musée Jules Desbois de Parçays-les-Pins[5].
Une des première de La Misère version en terre cuite avec reprise en plâtre, la seule nue sans haillon est exposée au Richmond Virginia Museum of Fine Arts[6].
Description
modifierRecroquevillée sur elle-même, édentée, le visage creusé, une vieille femme tente d'abriter sa nudité et de se préserver du froid sous ses haillons.
Interprétation
modifierLa Misère a été précédée par La Mort et le Bûcheron[5] qui fit scandale au Salon de 1890 et dont elle fut la vedette. Desbois y énonçait déjà avec force l'audace esthétique qu'on retrouve dans La Misère, au point que la visage de La Mort et celui de La Misère sont parents[7].
Desbois donne au modèle une pose recroquevillée, les yeux baissés, dans une attitude de pudeur et de résignation, dont la puissance est justement dans cette concentration. D'une vieille femme assise sur un rocher, le sculpteur fait un être humain qui souffre, objet de notre compassion, et peut-être de notre révolte.
La Misère renvoie chacun à la perspective de la déchéance physique comme un miroir qui prévoirait l'avenir. Elle poursuit une tradition française, celle des transis de la fin du Moyen-Age et de la renaissance, de Ligier Richier et de Germain Pilon.
La Misère entretient une relation triangulaire avec des œuvres majeures d'Auguste Rodin et de Camille Claudel.
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- « 913 La Misère », sur collections-mba.nancy.fr (consulté le )
- Association des amis de Jules Desbois, Jules Desbois (1851 - 1965) notice biographique, Angers, Association des amis de Jules Desbois, , 19 p., p. 6
- Jocelyn Mercier, Jules Desbois illustre statuaire Angevin, éditions du vieux-logis, , p. 17
- Ville de Nancy, « Accueil », sur Site Internet Ville de Nancy (consulté le )
- « Jules Desbois : tour à tour tragique et sensuel, il est l'un des plus grands sculpteurs du XIXe siècle - Pierre Lamalattie », sur lamalattie.com, (consulté le )
- « La Tribune de l'Art », sur La Tribune de l'Art (consulté le )
- Raymond Huard, Jules Desbois 1831-1935 une célébration tragique de la vie, Paris, Le cherche midi, , p. 23