Utilisateur:Guerlas/Brouillon


Cascarot est le nom donné à une communauté d'habitants du Pays basque de France et plus particulièrement à Saint-Jean-de-Luz et Ciboure. (Forme basque Kaskaro).

Origine du mot modifier

Ce mot apparaît en 1702 dans les actes de la paroisse de Ciboure[1]. Cette appellation est sujette à des supputations étymologiques. Plusieurs explications sont possibles."Nom injurieux attribué à un homme de basse extraction"[2]. Une attribution moderne moins méprisable est donnée avec l'attribution de ce mot aux danseurs basques qui portent des grelots cousus à leurs vêtements. Le mot grelot en espagnol, catalan ou basque est proche de cascarot (casacaro ou Kaskabilo). Faute de preuves formelles il n'est pas possible de trancher[3], sur le plan étymologique.

Origine de la communauté modifier

Les mêmes familles qualifiées de Cascarot en 1700 étaient précédemment dans les actes de la paroisse qualifiées de Bohémiens ou d’Égyptiens[4].Ces termes comme ceux de Cagot pour cette communauté sont interdits en 1690 par le diocèse de Bayonne. Ces gens sont venus d'Espagne et recensés à leur arrivée comme étant des Morisques[5]. Ces musulmans convertis par obligation au christianisme ont malgré tout été expulsés d'Espagne de 1520 à 1614. 40 000 sont entrés au Pays-basque de France et au Béarn entre 1609 et 1613[6]. Ils se sont établis dans cette région et en 1614 ils étaient 4000 à Saint-Jean-de-Luz[7].  Devant l'incapacité de la Régence de Marie de Médicis de les expulser vers des pays musulmans[8], qui n'en voulait plus ils se sont installés avec l'aval tacite des gouverneurs locaux (Bayonne Bordeaux)[9] et surtout des responsables locaux qui y voyaient une main d'oeuvre bon marché ou qualifiée et qui leur feront payer des impôts[10];

Descriptions de la communauté modifier

Ils sont devenus dès leur arrivée sédentaires et ont pratiqué des métiers artisanaux (charpentiers, pécheurs, chaudronniers ...) certains plus fortunés ont acheté des bateaux. A leur arrivée, déjà porteurs de patronyme hispaniques, ils ont pris des patronymes locaux (basques ou gascons)[11]. Certains venant de Navarre (Tudela) parlaient le basque. Ces habitants sont décrits comme ayant le type sémite, andalous, sarrasins et maure par Abel Hugo[12]. Puis, plus tard après leur assimilation de nombreux écrits indiqueront qu'il n'est plus possible de déterminer dans la population un particularisme physique montrant une origine différente du peuple basque. Aux XVIe et XVIIe siècles ils ont d'abord accepté en Espagne et en France d'être considéré comme des Bohémiens (Gitans)[13]. Ceux-ci étaient considérés comme de vrais catholiques et ne subissaient pas les tracasseries des Inquisitions ce qui n'étaient pas toujours leur cas[14]. Des lettres saisies par l'Inquisition montrent que cette communauté implantée à Sain-Jean-de-Luz correspondait avec leurs amis ou parents restés en Espagne [15].

De nos jours modifier

Avec l'évolution des mots le mot Cascarot est peut usité sauf pour des danseurs avec grelots,en revanche Cascarotte reste le qualificatif d'une femme de pécheur de Ciboure, avec hélas un sous entendu désobligeant.

Notes et références modifier

  1. Archives du conseil départemental des Pyrénées Atlantiques.
  2. Dictionnaire Duhamel 1808 Gallica
  3. Etude sur les Morisques de Ciboure du XVIe au XVIIIe siècle (2016) ICN Orthez (ISBN 9782355194047).
  4. Actes de la paroiisse Saint-Vincent de Ciboure aux archives de Pau 1700 à 1750.
  5. voir note pérécédente
  6. Géographie de l'Espagne morisque de Henry Lapeyre SEVPEN
  7. Henry Lapeyre note précédente
  8. Mémoires authentiques du Duc de la Force (1615) publiées en 1843 (Gallica)
  9. voir note suivante livre de Mathorez 1916
  10. Archives des impots de la ville de Biarritz, repris dans Histoire des races Maudites 1847 tome 3
  11. Les minorités religieuses au Pays basque Mme Cardaillac-Hermosilla.
  12. Frère de Victor était en garnison à Ciboure en 1813. France Pittoresque Tome 3 1835
  13. Les étrangers en France sous l'ancien régime 1916 Mathorez
  14. Mme Garcia-Arenal, travaux de la Casa Velaquez 1978 Madri
  15. Los moriscos de Castilla la vieja Serafio de Tapia d'après les archives de Simencas AHN 3 205