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Etienne Porcher (Estienne Porchier ou Pourchier), maître des garnisons de vins et sergent d'armes du roi

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Etienne Porcher (vers 1320, 1385) fut le maître des garnisons de vins des rois Jean II, Charles V et Charles VI, et le sergent d'armes du roi Charles V qui l'anoblit en 1364.


Biographie

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Origine

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Etienne Porcher est né vers 1320. Son origine familiale est restée obscure, elle est en tout cas roturière comme le précisent ses lettres d’anoblissement[1]. Etienne semble originaire de Joigny ou de sa région compte-tenu des fondations qu'il y fera à la fin de sa vie (voir infra).
Une lettre du comte de Joigny[2], Miles de Noyers († 1376), datée de 1368, indique qu’Estienne « a bien loyaument et longuement servy [ses] prédécesseurs ». Ces prédécesseurs sont sans doute son père Jean Ier, comte de Joigny de 1338 à sa mort en 1362, et ses aïeux, à savoir Miles de Noyers († 1350), maréchal de France, seigneur de Noyers, et Jean de Melun († 1382), grand-maître de France et comte de Tancarville.

Le maître des garnisons de vin du roi (magister munitionum vinorum)

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C’est probablement l’un de ces hauts personnages qui a introduit Etienne à la cour, d’abord celle du roi Jean le Bon († 1364) dont Etienne est dès 1354 maître de des garnisons de vins. A partir de 1356, le roi étant retenu prisonnier à Londres, Etienne passe au service de son fils aîné le duc de Normandie, futur Charles V, qui l’a maintenu dans son office jusqu’à sa mort.

La gestion des approvisionnements en vins du roi impliquait la maîtrise d'une logistique complexe qui pouvait même s’avérer dangereuse en temps de guerre. Un mandement royal indique qu'Etienne Porcher avait perdu des chevaux et « du sien en faisant finance de vin » lors de la campagne du jeune roi Charles VI en Flandre en novembre 1382.[3]

Il était assisté dans sa tâche d’un commissaire, en l’occurrence son frère Gilles. Sa longévité professionnelle, près de quarante années, est remarquable et reflète la grande confiance de trois rois successifs dans la qualité de son travail. 

Le sergent d'armes du roi (serviens armorum regis)

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Charles V fait d’Etienne en 1359 l’un de ses dix sergents d'armes. Charles V avait réunie autour de sa personne principalement des roturiers et non des militaires.

Ses lettres d’anoblissement

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Par ses lettres d’anoblissement données à Paris en juin 1364, le roi Charles V fait référence aux services gracieux, louables, voire périlleux, qu’a longtemps rendus Etienne, tant sous son règne que sous celui de son père. Ces lettres furent enregistrées le 5 novembre 1370 en la chambre des comptes.

Les armes d’Etienne Porcher

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Armes des comtes de Joigny de la 1ère race

Par sa la lettre du 10 septembre 1368, déjà citée, Miles de Noyers permit à Etienne Porcher de relever les armes des anciens comtes de Joigny dont la descendance s'était éteinte, car Etienne « a bien loyaument et longuement servy nos prédécesseurs et nous […] sans qu’il en ait dûment été rémunéré, à laquelle rémunération nous nous tenons pour tenus

Le comte Miles donne à Etienne « par ces présentes et à ses hoirs nais et a naitre licence plein pouvoir et authorité de porter lesdites armes qui sont telles l’écu de geules à l’aigle d’argent au bec et aux pieds d’or ».
Ces armes seront enregistrées à la Chambre des Comptes le 5 novembre 1370 et dorénavant portées par les Porcher, avec des variantes pour les cadets. 

Les fondations d’Etienne Porcher

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Etienne Porcher, église St Thibault de Joigny

Vers la fin de sa vie Etienne Porcher fonda à Joigny une chapelle placée sous le vocable de la Conception de la Vierge, fondation. Cette chapelle dite des Porcher donnait sur le bas-côté sud de l'église Saint-Thibaud.

Il fonda également à Joigny l’Hôtel-Dieu Notre-Dame destiné à accueillir quelques filles pauvres de passage à Joigny  

Ses mariages

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Malgré des incertitudes et des contradictions dans les sources, il semble qu'Etienne Porcher se soit marié deux fois.

En première noce, il aurait épousé Agnès, qui lui donna un fils, Dreux (~ 1350 + 1414) qui fut notaire et secrétaire du roi.

En seconde noce, Etienne épousa Jeanne, fille de Bernard Cocatrix, appartenant à une riche famille parisienne. De Jeanne, Etienne eut semble-t-il Jean, qui fut conseiller aux requêtes du palais, et deux filles, l'une mariée au grénetier d'Auxerre et futur maître des garnisons de vins du roi Jean Laubigeois, l'autre au greffier criminel Jean du Boys.

Sa mort

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Le maître des garnisons de vins du roi est mort le 1er juin 1385, âgé d’environ 65 ans. Il lissait de nombreux biens tant à Joigny qu’à Paris, tant par ses mariages et par ses acquêts, et sa succession fera l'objet d'un long et opiniâtre procès entre les enfants des deux lits.

Bibliographie et Références 

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  • Descente généalogique d'Estienne Porcher, habitant de la ville de Joigny. Avec ses lettres d’anoblissement du mois de juin 1364, A Paris, chez Nicolas Boisset, rue Galande, proche la place Maubert, à l’image S. Estienne, anno MDCL - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k55750725
  • Charles Demay, Estienne Porcher de Joigny et sa descendance, Bulletin de la SSNHY, Auxerre, 1877, p.206
  • Charles Demay, archiviste du département de l'Yonne et vice-président de la SSNHY, Histoire généalogique des Piochard de La Bruslerie, Auxerre, 1880
  • Alain Noël, La famille Porcher, Cahiers Généalogiques de l'Yonne, Fascicule No. 3-4 de 1985-1986, p.9
  • Ambroise Challe, Histoire de la ville et du comté de Joigny, reprint Les Editions du Bastion, 1987
  • Etienne Pattou, Famille Porcher, Bourgogne (Joigny, Paris) - http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Porcher.pdf
  • Édouard Maugis, Histoire du Parlement de Paris de l'avènement des rois Valois à la mort d'Henri IV, Éd. A. Picard, Paris, 1913-1916 - https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k63083f
  • Etienne Pattou, Famille Cocatrix alias Coquatrix, Paris, Île de France - http://racineshistoire.free.fr/LGN/PDF/Cocatrix.pdf
  • H. Moranville, Extraits de journaux du Trésor (1345-1419), B.E.C., t. 49
  • PARIS AU MOYEN ÂGE, Les Parisiens (XIIIe - XVe siècles) - http://parismoyenage.fr/parisiens/index_p.html


  1. Charles Demay, Estienne Porcher de Joigny et sa descendance, Bulletin de la SSNHY, Auxerre, 1877, p.206
  2. Charles Demay, Estienne Porcher de Joigny et sa descendance, Bulletin de la SSNHY, Auxerre, 1877, p.206
  3. Alain Noël, La famille Porcher, Cahiers Généalogiques de l'Yonne, Fascicule No. 3-4 de 1985-1986, p.9