Utilisateur:Colni34/Brouillon


SUZANNE JANNIN

Suzanne Jannin,née le 28 juillet 1912 à Belleville-Verdun (Meuse) est une résistante française, docteur en chirurgie dentaire, diplômée de l'académie de Nancy (17 juin 1939). Pilote, passionnée d'aviation elle prendra part aux opérations d'Indochine en qualité de pilote dans une unité combattante. Elle est décédée le 10 juillet 1982 à Lille.

SOMMAIRE

1 Biographie 2 Hommages 3 Distinctions 4 Bibliographie 5 Notes et références

BIOGRAPHIE

Studieuse et entêtée, après ses études secondaires elle ne s'installe que passagèrement dans son métier d'institutrice. Elle poursuit ses études en chirurgie dentaire à Nancy où elle aborde tous les emplois: chefs de service d'internat, sous chef de clinique...pour pouvoir poursuivre ses études sans trop peser sur le budget familial.

En mai 1939, toujours passionnée d'aviation, elle se rend à l'école de pilotage de Nancy-Tomblaine et demande des leçons de pilotage à crédit. Son insistance étant à la fois émouvante et candide, le moniteur donne son accord.[1]

Le 17 juin 1939 elle est diplômée en chirurgie dentaire et après quelques essais non concluant en dehors de la lorraine elle revient s'installer à Verdun (55) 36 rue de Rouyer. En cette même année de 1939 elle obtint son brevet de pilote sur un Potez 43.

Le 12 juin 1940, l'évacuation générale est ordonnée. Dans l'affolement de la débâcle Suzanne et sa mère furent séparée de Mr Jannin. Quelques semaines plus tard elle ramena sa mère à Verdun, retrouve son père très affecté, le frère a été fait prisonnier à la ligne Maginot.

Elle ré ouvre son cabinet dentaire qui devint un des centres de la résistance de Verdun. Son audace et son gout du risque vont trouver à s'employer.

Le 16 juin 1942 le décès de son père l'incite à reprendre la direction du commerce de charbon appartenant à ses parents, tout en exerçant ses fonctions de Chirurgien dentiste.

Cela lui permet d'exploiter une coupe de bois près de Tavannes où elle place des ouvriers qui sont des réfractaires du travail obligatoire en Allemagne, des évadés, des agents de liaison.

Dés 1943 elle appartient aux F FI de la région "C" du département de la Meuse avec le grade fictif de lieutenant sous le pseudo de "Michèle". Sous les ordres du Colonel Granval.[2]

Au printemps 1944, elle apporte sa collaboration au maquis de l'Argonne, deviendra le Docteur Jourdan et sera la collaboratrice du Docteur Raymond FRANÇOIS. Elle est également un agent de liaison entre l'état major régional de la résistance et les chefs des maquis Meusiens. Elle se charge d'héberger, nourrir et habiller les parachutistes anglais et américains, les convoyant ensuite depuis Verdun jusqu'à la frontière suisse. Parallèlement profitant des allées et venues de son cabinet elle transmet des renseignements, transporte des documents, des armes et des munitions au maquis, fabrique des tampons officiels du Reich (technique des empreintes dentaires).

La veille de la libération, une voisine, informe Michèle de la découverte du creuset de la résistance par les Allemands. Suzanne Jannin prend son sac, sa trousse et fuit....

Octobre 1944: elle devient marraine du 150ème RI.

Le 24 décembre un garde forestier fit la macabre découverte de seize résistants enterrés dans une fosse commune à Tavannes. Le maire fit transporter les corps à l’hôtel des sociétés où Suzanne dut les reconnaitre avec l'aide du docteur Raymond FRANCOIS.

Nommée lieutenant le 1er septembre 1944, elle est affectée A.F.A.T le 1er janvier 1945. Elle prend la direction des auxiliaires féminines de l'armée de terre. Elle obtient du 150ème R.I un 4/4 pour l’Allemagne où elle réussit à obtenir 9 véhicules lui permettant de rapatrier des prisonniers français dont son frère.

Du 6 mai au 15 aout 1945,Suzanne Jannin ramènera 650 prisonniers et 38 véhicules. Elle ira ainsi du Tyrol à Innsbruck, Salzbourg et jusqu'à Linz, à la frontière Russe.

La guerre terminée, sa passion, l'aviation, reprend le dessus.

En 1948, elle devient présidente de l'aéroclub Robert Thierry à Verdun. La même année elle passera son Brevet Militaire de pilote de planeurs légers type "C".

Elle vend son cabinet et s'installe à Paris, boulevard Magenta afin de pouvoir s'adonner pleinement à ses activités aériennes.

Elle effectue des stages à l'école de Saint Yan puis à l'école de Challe-les-eaux, négligeant son cabinet.

En 1950, la guerre d'Indochine commence, Suzanne Jannin dépose une demande d'engagement.

Malheureusement, il n'est pas prévu de branche féminine dans la spécialité de pilote d'avion. En 1951, elle accepte le poste de chirurgien dentiste dans le C.A.F.A.E.O (corps des auxiliaires féminines d'administration en Extrème-Orient) avec le grade de capitaine) Devant tant de mâchoires abimées, elle comprend l'importance de sa mission et n'hésite pas à faire des weekends supplémentaires dans des régions éloignées avec sa seule sacoche.

Toutefois l'envie de voler est tenace, elle rencontre à cet effet le Général Chassin pour lui exposer son désir d'être pilote. Celui-ci lui conseille de terminer son contrat, de rentrer en France pour s'engager, en tant que pilote, dans l'armée de l'air.[3]

Le 6 Avril 1953, acceptant d'être rétrogradée au rang de caporal chef, elle obtient son détachement à l'ELA 52 à Thann-Son-Nut où elle pilote désormais un Morane 500 Criquet.

Elle possède, à son actif 380 heures de vol en tant que pilote et 290 sorties dont 86 missions de guerre N°2.

Rentrée en France en 1954, elle est affectée au ministère de l'air comme chirurgien dentiste, d'où elle est détachée au centre de Saclay puis à la S.C.A.N à Chatillon-sous-Bagneux.

Elle quitte l'armée de l'air en 1957 et reprend son travail de chirurgien dentiste, boulevard Magenta à Paris.

Elle décède le 10 juillet 1982 à Lille.

HOMMAGES

- Remerciements du gouvernement de Sa Majesté Britanique pour l'aide apportée aux aviateurs alliés. - Remerciements des États Unis pour l'aide apportée à leurs combattants. - Remerciements du général chef d'état major Vietnamien. - Remerciements du médecin colonel, commandant de l'air en extrême Orient. - Félicitations du colonel commandant la XXème région et de Monsieur Schleiter, sénateur, pour avoir ramené les prisonniers.

DISTINCTIONS

- Chevalier de la légion d'honneur. - Officier de l'ordre national du mérite. - Croix de guerre 1939/45 avec citation le 31/01/1945. - Croix de guerre TOE avec palme. - Médaille de l'aéronautique. - Médaille coloniale d'Indochine. - Médaille du service de santé. - Grande médaille de l'aéroclub de France'

BIBLIOGRAPHIE

- Albert Maloire " femmes dans la guerre" Edition Louvois. - Marcel Castillan " 60 visage de femmes" Société chérifienne de publication et d’Édition Casablanca. - Docteur Raymond François " les soins aux grands blesses dans les maquis des secteurs de Verdun et de l'Argonne". - Femmes et pilotes militaires dans l'armée de l'air.

NOTES ET REFERENCES

1 " Par attestation du directeur du service de l'aviation légère et sportive, Suzanne Jannin a été:

- Présidente de l'aéroclub Robert Thiery à Verdun. - Secrétaire générale du club aéronautique médical de France. - Présidente de l'amicale des anciens de Saint Yan. - Membre du conseil d'administration de la fédération nationale aéronautique. - Monitrice breveté agrée par le service de l'aviation légère et sportive.

2 Secrétaire générale du comité scientifique du club aéro-médical de France (Pierre Bergeret, président du comité scientifique)

  1. Femmes dans la Guerre Editions Louvois Albert Maloire
  2. Etat de service du bureau central d'incorporation et d'Archives de l'Armée de l'Air
  3. Femmes dans la guerre, 60 visages de femmes de Marcel Castillan, société chérifienne de publication.