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HENRI FRERE (1883-1958)

I. Œuvres

Il fut un remarquable latiniste. Au lendemain de la guerre de 1914, il est nommé professeur de langue et littérature latine à l'Université de Nancy (janvier 1919) et y enseigna jusqu'à sa retraite (1953).

Ses publications se consacrèrent à l'étude de la poésie latine à l'époque flavienne, à Martial et à Stace. On retiendra deux articles et un ouvrage. En 1930, dans les Mélanges Thomas, c'est l'étude sur la préface du livre IV des Silves de Stace ; en 1940, dans les Mélanges Ernout, il étudie le témoignage de Stace sur le sport de la sphairomachia. Puis vint, en 1943, l'édition critique qu'il donna des Silves en deux tomes (Belles Lettres). Elle fut suivie de la publication de la thèse Les Silves de Stace (Belles Lettres, 1943) et des Epigrammes de Martial (t. II, 2e partie, Appendice, Les Belles Lettres, 1934).

Ces ouvrages essentiels avaient été précédés par quelques ouvrages.

Dans la Revue Archéologique de 1907, il publie une étude Sur le culte de Caelestis ; dans les Mélanges de l’École française de Rome de 1909, il retrace la fortune du Memmianus de Lucrèce ; en 1910, les Recherches sur les sources historiques de Pharsale.

II. Vie

Il était fils du sculpteur Jean Jules Frère et d'Henriette Longagne, épouse Frère, éminente pianiste.

Il fit d'excellentes études au lycée Condorcet, suivies de la Khâgne au lycée Henri IV. C'est de là qu'il fut reçu à l’École Normale Supérieure de la rue d'Ulm (1904), premier (cacique) de sa promotion. Il y travailla d'octobre 1905 à septembre 1908. Il s'y lia d'amitié avec plusieurs de ses camarades de la promotion 1905 : l'écrivain Jules Romains, l'helléniste Charles Picard, l'humaniste Albert Pauphilet, Paul Etard, bibliothécaire à la rue d'Ulm, l'historien de l'art Louis Hautecoeur.

Ensuite, il fut nommé élève de l’École française de Rome, où il resta de 1908 à 1910. Au Palais Farnèse, il eut pour directeur le rigoureux savant qu'était Monseigneur Duchesne. Il fit à la maison Médicis connaissance du compositeur Marcel Samuel Rousseau dont il devint l'ami.

Vinrent alors les postes de l'enseignement secondaire. Ce fut d'abord le lycée de Saint Omer (1910), puis le lycée de Toulouse (1911-1913). C'est là qu'il prononça le célèbre discours à la distribution des prix (25 juillet 1919) qui lui valut d'être nommé citoyen d'honneur de Toulouse. Vint enfin, à Paris, l'Ecole Alsacienne (1914).

Pendant la guerre de 1914-1918, Henri Frère fut mobilisé comme Lieutenant d'Infanterie ; en 1916-1918, il fut affecté à l'armée d'Orient.

C'est au lendemain de la guerre qu'il fut nommé Professeur à Nancy. Lors de son enseignement, il fut secondé par plusieurs assistants : Henri le Bonniec (qui devint plus tard Professeur à la Sorbonne), Michel Masson, André Philippon. Il fut un brillant professeur.

Tour à tour Secrétaire Général (1948), puis Vice-Président de l'Association Guillaume Budé. C'est à cette période qu'il fut nommé Chevalier de la Légion d'Honneur.

A Nancy, Henri Frère eut aussi une activité mondaine. Il était reçu dans le monde des Forges, dont le Directeur, Marcel Paul Cavalier, était son ami ; il était reçu dans la famille des Vilgrain. Il fut ami des Majorelle.

Il fut toute sa vie un sportif alerte. Déjà dans son séjour à Rome, il fut capitaine de l'équipe de la Lazio ; il fut longtemps un grand cycliste (Les Copains de Jules Romains) ; il fut un bon tennisseur.

Il a pris sa retraite en 1953 et est mort le 28 septembre 1958.

III. Témoignages

Il existe de nombreux comptes-rendus de ses travaux.

Documents :

Annales de l'Est, article de Pierre Grappin, 1958

Bulletin de l'Association Guillaume Budé, article de Jacques Heurgon, 1959

Balteau, Dictionnaire de Biographie française, p. 1214, 1979