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Samouraïs du clan Chōshū lors de la guerre de Boshin (vers 1860, Felice Beato)

Samouraï (, Samurai?, ou 武士 Bushi) est un mot japonais désignant généralement une grande variété de guerriers de l'ancien Japon, bien que son véritable sens soit rattaché à l'élite militaire, composée de chefs de clans, ou de seigneurs, et de soldats dévoués.Erreur de référence : Paramètre invalide dans la balise <ref>

L'histoire des samouraïs s'étale sur plus de 700 ans, de l'an 1185 à l'an 1867. Traditionnellement, l'empereur du Japon était leur chef suprême, mais à mesure que le pouvoir des samouraïs s'affirmait, il prit un rang purement honorifique dans les affaires du pays, s'effaçant au profit d'un dictateur militaire, le shōgun.Erreur de référence : Paramètre invalide dans la balise <ref>

L'apogée du développement des samouraïs eu lieu durant la période Sengoku, une période de grande instabilité et des luttes de pouvoir entre les différents clan, cette phase de la histoire japonaise est dénommée "Période des états en guerre".

La situation s'inversa lors du shogunat Tokugawa, au XVIIe siècle. Ieyasu Tokugawa, qui fut d'abord daimyo, puis devint shogun, ne pu empecher que l'influence de la caste d'élite décroisse, en réduisant les privilèges et le statut social de la classe des guerriers, ce qui finalement conduisit à sa mort, lors de la Restauration Meiji au XIXe siècle. Historiquement, l'image d'un samouraï était plus liée à celle d'un archer à cheval qu'à celle d'un chevalier en épée. Dans la société actuelle, fantaisie et réalité sur les samourais se sont entremêlés, les idéalisant, ils ont servi de base pour bon nombre de romans, de films et de bande dessinées.

Étymologie modifier

 
Kanji du mot samourai.

Bien qu'il n'existe pas de certitude l'origine exacte du mot samurai, la plupart des historiens conviennent que le mot vient du verbe "saburau" qui signifie « servir ». Il a été pour la première fois mentionné dans un texte du Xe siècle. L'appellation est largement utilisée dans son sens actuel depuis le début de la période Edo, vers 1600. Auparavant, on désignait les guerriers plutôt par les termes mono no fu (jusqu'au VIIIe siècle), puis bushi (武士), qui peuvent l'un ou l'autre se traduire par « homme d'armes ». On trouve aussi parfois le terme buke : il désigne la noblesse militaire attachée au bakufu (gouvernement militaire), par opposition aux kuge, la noblesse de cour attachée à l'empereur. Les buke sont apparus durant l'ère Kamakura (11851333)

Histoire modifier

Le contexte modifier

Période Kofun (250 - 530) modifier

 
LeDaisenryō-Kofun, à Osaka, est la plus grande tombe de ce type jamais construite datant du Ve siècle.

Au cours de la période Kofun, l'aristocratie était composée de guerriers à cheval. Ils étaient enterrés avec leurs armes, leurs armures, des bijoux et des miroirs en bronze, dans des monticules de terre qui avaient généralement la forme d'un fer à cheval. Ces tombes sont connues sous le nom de kofun (古墳?, lit. "tombeau antique" ou "tombeau ancien"). Il est également fréquent de déposer des figurines d'argile représentant des fonctionnaires, des soldats et des animaux. Ces figurines sont nommées haniwa (埴輪?), et remplaçaient les sacrifices humains. On peut déduire de l'étude de ces haniwa que ces aristocrates sont les ancêtres directs des samurais, un terme qui n'a été officiellement inventé qu'au XIIe siècle pour se référer à la classe des guerriers d'élite.

Au cours de cette période, le Japon a été étroitement lié à la guerre en Corée et en Chine. Au cours de l'année 400, une armée d'infanterie est envoyée à la rescousse du royaume de Paekche, mais elle subit une lourde défaite, face la cavalerie du royaume de Koguryo. Cette défaite force les généraux à remettre en cause leurs tactiques de guerre. Au Japon, le cheval était utilisé pour le travail des champs, mais l'accent va être mis sur la formation de ces animaux pour la guerre, et la formation des cavaliers. En l'an 553, Paekche sollicite à nouveau l'appui de la cavalerie et des archers japonais, ce qui montre l'importance de ces éléments dans les guerres de l'époque.

 
Haniwa d'un soldat de l'époque Kofun, présenté au Musée national de Tōkyō.

Era Asuka (552 - 710) modifier

En 602, le prince Kume, accompagnés de 120 à 150 chefs locaux, conduit une expédition en Corée. Ces derniers détenaient le titre de Kuni ou Miyatsuko, c'est à dire de gouverneurs de provinces [1]. Chacun était accompagné par son armée personnelle, en fonction de la richesse de son fief. Ces troupes formaient ce qui allait devenir le prototype d'un samouraï des siècles plus tard[2].

Les conflits armés continuèrent de se produire en Chine et en Corée. En 618, la Dynastie Tang a pris le pouvoir en Chine, et s'allie avec la reine coréenne de Silla (Corée), en vue d'attaquer Paekche. Afin d'aider son allié, le Japon envoya trois armées (en 661, 662 et 663), qui se soldèrent toutes par un échec, et totalisant une perte de 10.000 hommes, de bateaux lourds et les chevaux[3].
Le Japon commença dès lors à s'inquiéter de la menace posée par l'alliance de la Chine et du royaume de Silla. En 670, les autorités japonaises ordonnent donc un recensement de la population pouvant servir dans les armées. Il a également été décidé de fortifier la côte nord de l'île de Kyushu, et de construire des tours de guarde sur les îles de Île Tsushima et d'Iki[4].

Suite à la mort de l'empereur Tenji (empereur) en l'an 672, les japonais oublient cette guerre. En effet, ses deux successeurs se disputent le trône contesté, lors de la Guerre de Jinshin. Après le triomphe de l'empereur Tenmu en 684, il a ordonné que tous les fonctionnaires civils et militaires dominé les arts martiaux. les réformes militaires engagées sous l'empereur Tenmu sont poursuivies par ses successeurs, et atteignent un point culminants en l'an 702 avec , avec le code de Taihō (Taiho-ritsuryō, 大宝律令?), qui créa une armée stable sur le modèle chinois. Chaque heishi (soldat) était assigné à un gundan (régiment) pendant une partie de l'année, et le reste du temps était consacré au travail dans les champs. Chaque soldat était équipé avec un arc, un carquois et d'une paire d'épée[5].

 
Izanagi (à droite) et Izanami (à gauche). Peinture de Eitaku Kobayashi.

L'établissement d'un système impérial modifier

Pendant cette période, au VIIIe siècle, les gouverneurs du Yamato utilisèrent les mythes comme une source de légitimité par rapport à la population. La plus importante légende concerne la fondation du Japon, attribuée aux deux kamis Izanagi et Izanami.

Selon cette légende, ces deux kamis engendrèrent trois divinités majeures:

 
Les trois insignes impériaux du Japon

Une jour, Amaterasu et Susanoo discutaient, Susanoo s'enivrait en détruisant tout sur son passage. Amaterasu était si effrayé qu'elle se cacha dans une grotte, en refusant de sortir, le monde fut alors privé de lumière. Afin de le faire sortir, une femme kami, Ame-no-Uzume, fit une danse obscène et grotesque, à tel point qu'elle déclencha l'hilarité des autres dieux, qui s'étaient rassemblés.[6]. Le bruit attira Amaterasu, qui sortit. C'est grâce à cette légende que le miroir fait partie des trois insignes impériaux du Japon.

Le second élément des trois joyaux de la couronne japonaise s'explique un peu plus loin dans la même légende. Suite à cette affaire, Susanoo fut banni pour le mal qu'il avait causé à errer sur les terres de Izumo. Il entendit parler d'un serpent à huit têtes et huit queues, nommé Yamata-no-Orochi, qui semait la panique parmi les villageois. Susanoo tua le serpent et coupa ses têtes. Il trouva l'épée Kusanagi.

Il en fit cadeau à sa sœur Amaterasu, qui le transmis à son petit-fils, l'empereur Jinmu, fondateur mythique et premier empereur du Japon. De cette façon, les dirigeants Yamato ont légitimé le fait que le Japon devait être dirigé par un système impérial, avec l'appui important de la conviction Shintô associée à la croyance populaire.

Époque de Nara (710 - 794) modifier

La période de Nara est assez courte (84 ans), mais politiquement très importante. Avec la naissance des Silla (Corée), la menace d'une invasion coréenne sur le Japon est écartée. Le Japon poursuivit donc sa conquête du Nord de son territoire, qui était encore au mains des tribus barbares.

En 774, une grande révolte éclata, connue sous le nom de "Guerre de trente-huit ans", où les emishi (蝦夷?, «barbares»), un peuple aborigène du nord de Honshū, menèrent une sorte de "guérilla", et utilisèrent une petite épee courbe, plus efficace lors des rassemblements, à la différence de l'épée utilisée par l'Armée de Nara.

Il fallut attendre jusqu'à 796 et l'intervention de Sakanoue no Tamuramaro, qui, finalement, reussit à vaincre les Emishi. Il reçut le titre de Sei-i-taishōgun (征夷大将軍?, «Grand Général Pacificateur des Barbares»), expression qui sera ensuite utilisée pour désigner le chef des samouraïs.

Entre temps, le système de recrutement avait montré son inefficacité, la principale force militaire venant des seigneurs de la guerre et de leurs soldats, et non pas des paysans qui n'avaient pas de formation adaptée à la discipline des champs de bataille. Le système fut donc abrogé en 792, et donna naissance à une classe de guerriers (Bushi).

A partir de l'époque de Nara, les Bushis vont donc être des gardes armés au service de la noblesse impériale et des grandes familles. Cette organisation durera jusqu'en 1185, date de la prise de pouvoir au Japon par les Bushis.


Le samourai durant l'Époque de Heian modifier

 
Mon du clan Minamoto, un des acteurs de l'Époque de Heian.

Jusqu'à 860, on peut apprécier la plupart des caractéristiques des samourai : des cavaliers tout aussi habiles avec un arc qu'avec des épées à lame recourbée. Ces militaires à cheval jouissaient de la confiance totale du "trône de chrysanthème" et se chargeaient de la sécurité des villes tout en luttant contre les révoltes qui se succédaient.

Au IXe siècle, le Japon a souffert d'un sérieux déclin économique à cause de diverses épidémies et famines. Au début du Xe siècle, cette situation donna lieu à de nombreux troubles, désordres et rebéllions. Conformément à ce qu'il lui semblait juste de faire, le gouvernement prit la décision de céder plus de pouvoirs aux gouverneurs locaux afin qu'ils puissent recruter des troupes et agir contre les rebélions grandissantes. Cette décision donna par conséquent d'énormes pouvoirs à ces gouvernements. C'est durant cette période que l'on recense pour la première fois le terme "samourai", "ceux qui servent", dans un contexte purement militaire.

La première grande preuve de stabilité du système fut donnée en 935 avec la révolte menée par Taira no Masakado, descendant du prince Takamochi, à qui l'autorité impériale avait ordonné d'étouffer les émeutes à Kanto et qui avait reçu le surnom du "Pacificateur". Au début, la cour Heian considérait l'incident.

Références et notes modifier

  1. Dictionnaire historique du Japon Par Seiichi Iwao, Teizō Iyanaga, Maison franco-japonaise Tōkyō, page 1681
  2. (es)Turnbull, Stephen (2006a). Samuráis, La Historia de los Grandes Guerreros de Japón, page 15
  3. (es)Turnbull, Stephen (2006a). Samuráis, La Historia de los Grandes Guerreros de Japón, page 17
  4. (es)Turnbull, Stephen (2006a). Samuráis, La Historia de los Grandes Guerreros de Japón, page 18
  5. (es)Turnbull, Stephen (2006a). Samuráis, La Historia de los Grandes Guerreros de Japón, page 19
  6. Cosmos, magie et politique par Vladislav Sissaouri, page 69-70 disponible ici, consulté le 15 février 2009