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Église Sainte-Trinité de Lyon

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L'église de la Sainte-Trinité est un édifice religieux de l'#REDIRECTION Église Catholique construite en #REDIRECTION 1963 à #REDIRECTION Lyon dans le 8e arondissement.

Il présente un seul corps de bâtiment rassemblant le sanctuaire et le presbytère au premier étage, des salles de réunion, de spectacle et de cathéchisme au sous sol, et les locaux paroissiaux au rez-de chaussé.

Histoire :

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Fondation de la paroisse

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En 1955, au mois de juillet, l'archevêque de Lyon mgr. Gerlier sollicite du maire #REDIRECTION Édouard Herriot un emplacement permettant de fonder une nouvelle paroisse dans le quartier de Mermoze. Ce quartier fait l'objet d'un plan d'urbanisation extrêmement vaste s'étendant sur le territoire de l'archiprêtre de Saint Maurice de Monplaisir. La ville de #REDIRECTION Lyon doit effectivement faire face à une croissance démographique importante[1]. Ainsi, "Vu l'augmentation constante de la population dans les nouveaux quartiers de l'Est de la ville de Lyon, le diocèse met en place une nouvelle cellule ecclésiale[2]".

Ce n'est que trois ans plus tard, en 1958, que la paroisse sera effectivement créée. Elle sera placée "sous le vocable de la Sainte Trinité[2]".

Naissance de la paroisse

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"L'aventure commence ainsi, par cette carte reçue le 1er septembre[3]", écrivait dès le lendemain de sa convocation par l'archevêque, le Père Robert Largier (1922-1999), premier curé de la paroisse. La communauté naissante de la Trinité a tout à faire. Si la #REDIRECTION paroisse existe en tant qu'entité spirituelle, elle ne bénéficie d'aucune empreinte sensible.

"Rien, pas même un logement pour le futur curé, et surtout, pas de terrain sûr[3]" note ainsi Largier dans ses chroniques. Il faudra donc  trouver un lieu de culte provisoire, puis un terrain constructible, puis les financements pour l'acquisition du terrain et pour la construction de l'édifice.

Sans relâche, le curé consulte les différents responsables politiques, les autorités ecclésiastiques et s'appuie sur les habitants du quartier pour trouver les ressources nécessaires.

À partir de ce jour (2 septembre 1958 NDA)}  son temps va être consacré à la recherche d'un terrain et d'un logement. Il lui paraît impossible de ne pas loger sur place. À propos du terrain qu'il a repéré, convenable et central pour sa future paroisse, maître Collomb lui "fait un mot" pour M. Pelen, adjoint à la mairie du 7e arrondissement. […] Entre le 10 et le  11 septembre, notre fondateur multiplie les rencontres avec, entre autres, l'abbé Valois curé de Parilly, le père Giroux de Saint-Alban et la supérieure de la fondation Richard[3].

Levée de fond

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Touts les moyens sont bons pour la levée des fonds : "En plus des ressources classiques citées ci-dessus, des kermesses et fêtes diverses, d’autres solutions peuvent être trouvées. Certains peuvent jouer de leurs relations ; […] D’autres se transforment en chiffonniers comme le curé de la Sainte-Trinité[1] La générosité des paroissiens n'est pas en reste : "60 louis d'or de 20 F et une action, auxquels [s'ajoutent] cinq autres louis d'or et des bijoux[3]." sont donnés par des particuliers pour la Sainte Trinité. La Paroisse est en outre assistée de quatre marraines de la presqu'île : Ainay, Sainte Croix, Saint François et Sainte Blandine.

Construction de l'église

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Il y eut en réalité trois églises consécutives pour la paroisse de la trinité. Les deux premières furent des abris montés à la hâte, la troisième fut celle que l'on connaît aujourd'hui.

Installations temporaires

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"Le 20 octobre, permission est donnée par M. Pitance d'édifier sur son terrain un lieu de culte provisoire pour cinq ans, accompagnés d'un projet de vente d'une part du terrain situé entre Mermoz et Californie, pour la construction de l'église définitive[3]."

Des hangars de chantier récupérés à Perraches sont démontés en toute hâte. Ils seront ce "lieu de culte provisoire". On l'installe sur un terrain cédé temporairement par la société Pitance ; on récupère des bancs, libéralité de la chapelle anglicane Sainte Trinité. Celle-ci, lors de sa fermeture, voulut faire ce cadeau à une paroisse qui partageât son amour pour le mystère trinitaire.

Les travaux débutent le 8 décembre. On fait au plus vite sans négliger la construction. Les efforts du curé et la bonne volonté de tous permettent à jeune communauté de célébrer la messe de Noël sur le territoire paroissial. Un article du journal Écho Liberté commente :

L'histoire de la construction en un temps record de là la chapelle Sainte Trinité est un compte de Noël qui a le mérite d'être vrai, car elle illustre, entre beaucoup de cas similaires, avec quel cœur les nouveaux pasteurs se sont attelés à leur tâche écrasante.

Au mois d'octobre suivant, le père Largier initie la constitution d'une association de loi 1901 afin de piloter le projet de construction de la nouvelle église. "Il s'agit de construire un lieu de culte pour les besoins d'un quartier qui dépassera largement 10 000 habitants..." prêche le curé à ses fidèles. Et de continuer :

Que personne ne se croit incapable ! De tout temps dans l'Église, c'est l'union de toutes les forces -- si minimes soient-elles -- qui a fait les grandes réalisations. De plus, qui d'entre vous n'a pas des amis, une relation, des connaissances dont l'aide pécuniaire ou matérielle peut contribuer à alléger le fardeau commun que nous allons avoir à porter.

Aucun moyen ne nous paraît trop humble, aucune goutte d'eau ne nous paraît trop petite : c'est ainsi que nous ramassons les bouteilles vides, les métaux, les vieux papiers et les timbres-poste usagés[3].

Projet de l'église

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Il faut croire que cette exhortation fut efficace puisque c'est au cours de cet automne 1959 que l'architecte Pierre Genton écrit à l'abbé son intention de participer "bénévolement" à la construction de la nouvelle église, "Comme l'un de ses paroissiens; avec ses capacités et sa bonne volonté". Cet architecte affirmant avoir étudié les plans de sept églises et l'aménagement de trois chapelles modestes, entretiens "des relations suivies avec les dirigeants de l'Art Sacré[4]". Son expérience en matière d'architecture religieuse le pousse à méditer sur le plan de la future église et à faire part de ses intuitions au curé de la paroisse. Dans une longue lettre dont voici quelques extraits, il expose son point de vue :

En premier, la construction d'un bâtiment paroissial doit être le geste de l'ensemble de la communauté [souligné par l'auteur], ce doit être le résultat et le signe de son existence par la participation matérielle du plus grand nombre de paroissiens -- ou alors la construction est imposée et n'émane pas de la communauté.

Deuxièmement, ce geste doit être spirituel, c'est-à-dire que le bâtiment doit avoir un esprit, être l'occasion de toucher du doigt un certain nombre de réalités, avoir une valeur pastorale en lui-même dont le pasteur doit se servir comme telle, être à l'exemple de la communauté, pauvre, mais aussi foncièrement honnête et vraie, transparent, et cet esprit doit être éclatant, se voire.

Troisièmement, le bâtiment ne doit pas être provisoire : ce qui est fait doit être définitif, ni clos, ni achevé, c'est-à-dire qu'il faut faire, dans le temps et suivant les possibilités et les besoins, une série d'étapes dans la même direction sans revenir en arrière, produisant un ensemble, à l'image de la communauté, dynamique, indéfiniment perfectible en dimension et en qualité.

[...] Il faut conduire "l'homme" d'un point à un autre, d'un lieu à un autre lieu, et lui faciliter de stade en stade des états différents. Les stades sont les points névralgiques de l'architecture. Ils correspondent aux centres géométriques dans l'organisation des différentes parties du plan. C'est l'adaptation d'un ordre géométrique rigoureux sur une "pensée" solide de la fonction de l'édifice qui établira son UNITÉ à la fois fonctionnelle, symbolique et humaine. C'est la PENSÉE fonctionnellement liturgique qui doit devenir ÉDIFICE et c'est cela que l'Église CONSACRE.

Pierre Genton définit un système de pensée global, une prise en charge de l'acte de bâtir par un même processus intellectuel et spirituel. Ce processus passe par trois étapes :  l'esprit animant la communauté des bâtisseurs s'incarne dans la forme du bâtiment traduisant l'unité de la paroisse, et à travers elle, de l'Église.

Devant l'intérêt que manifeste l'architecte envers ce projet, le père Largier saisit à la volée cette opportunité. Non seulement Genton semble avoir médité ces questions, mais sa proposition de bénévolat est inespérée pour la paroisse sans le sou.

Ces idées trouvent un écho particulier auprès du digne curé, qui s'adresse à ses paroissiens, et semble poursuivre le discours de l'architecte :

Chers amis,

[...]

Un architecte ami m'a offert ses services pour mettre à l'étude un projet d'église conforme à un certain nombre de données d'utilisation [souligné par l'auteur]. Un autel qui est vraiment le centre de l'église et qu'aucun accessoire ne vient concurrencer.

  • Sur cet hôtel, la présence du Saint-Sacrement. Une disposition des chrétiens autour de l'hôtel créant une atmosphère de participation.

  • Un baptistère, qui n’ est pas un placard dans un mur ou un recoin, qui se présente comme la cellule mère de l'église, le lien sacré où l'église enfante les fils et les filles de Dieu ; le lien aussi où on prend l'eau en entrant à l'église pour signifier qu'on est de la famille des baptisés.

  • Un baptistère à partir duquel il faut changer de direction pour aller jusqu'à l'eucharistie, parce qu'effectivement beaucoup de chrétiens ne vont pas plus loin dans leur baptême : Ils n'entretiennent pas cette vie par la messe : Parole de Dieu et eucharistie. Le changement de direction à partir du baptistère sera un appel à une conversion permanente.

  • Une entrée qui accueille, qui appelle (et qui ne crée pas un couloir d'étranglement au moment de sortir).

  • Une présence de la Sainte Vierge qui ne vienne pas concurrencer l'hôtel où l'eucharistie, mais qui accueille à l'entrée pour conduire à Jésus.

  • Le moyen de donner le sacrement de pénitence d'une façon digne ; non pas un simple meuble que l'on peut transporter dans n'importe quel recoin, mais un lieu dans l'église qui sauvegarde l'aspect privé et public de ce sacrement[5].

Chantier

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Les travaux commencent le 5 juin 1961. "Enfin, au bout de trois ans, la construction effective de notre église commence. Dieu seul sait ce que ces trois années représentent de difficultés pour arriver à mettre en accord les organismes ou les personnes intéressées à cette construction et pour recueillir les premiers fonds nécessaires pour démarrer. Mais pour la page et rendons grâce à Dieu puisqu'on nous dit même que c'est relativement rapide de n'avoir attendu que trois ans[6]". L'aide des paroisses maraines est précieuse. Le père Largier ne faiblit pas et multiplie les appels aux dons, les initiatives de concerts et autres manifestations. Les paroissiens sont particulièrement sollicités et leur générosité sera le nerf de cette guerre. Dans un de ses prêches, l'abbé développe :

À partir d'aujourd'hui, et tant que l' église ne sera pas payée, j'ai l'intention de verser à l'association paroissiale qui gère les fonds de la construction de l'église la moitié des offrandes que vous faites dans les troncs… À condition que vous me rendiez ce geste possible. Car permettez-moi bien de préciser que c'est avec cette offrande que je dois payer la nourriture, la location, la papeterie (pensez à la feuille hebdomadaire), l’électricité, le chauffage et tous les frais de catéchisme. \textelp{…depuis trois ans, la dette de fonctionnement de la paroisse s'élève à 1 million d'anciens francs. Cependant je crois que Dieu suscite quand c'est nécessaire de générosité et les possibilités[6].

Par des efforts et des dons de toutes sortes -- les cloches sont fondues dans des matériaux de récupération, le chantier s'achève et l'église est consacrée en 1963. Elle compte 900 places pour une population de 12 000 habitants.

  1. a et b MaryannickChalabi, « Les églises paroissiales construites dans la seconde moitié du XXe siècle et leur devenir : l’exemple de Lyon », sur www4.culture.fr (consulté le )
  2. a et b Acte d'érection de la paroisse de la Sainte Trinité à Lyon, le 12 novembre 1960 ; archives diocésaines 
  3. a b c d e et f Laurent Janin, 50 ans de vie paroissiale, Lyon, Paroisse Sainte-Trinité,
  4. Lettre de Pierre Genton au père Largier
  5. Discours au membre de l'association paroissial le 20 novembre 1959
  6. a et b Feuille paroissiale du 12 novembre 1961