Utilisateur:Camelia de Montety/Brouillon

Vasile Constantinescu modifier

Vasile Constantinescu, né le 18 décembre 1943 dans la commune de Mitoc, département de Botoșani, décédé le 20 octobre 2004 à Iași, est un poète, prosateur et essayiste roumain. De 1970 jusqu’au seuil de l’an 2000, il a été rédacteur de la revue intellectuelle Cronica, à Iași, dont il occupa également, entre 1990 et 1995, les fonctions de secrétaire de rédaction. Il était membre de l’Union des écrivains de Roumanie. En 1980, il reçut le Prix de l’Association des écrivains de Iași pour le volume de poèmes • L’espace entre les mots ; en 1990, il reçut le Prix de l’Association des écrivains de Iași pour le recueil de prose • Au delà des balises, et, en 1993, le Prix littéraire décerné par la revue Cronica. Tout au long de sa carrière, il a collaboré avec des poèmes, de la prose, des recensions et des essais pour différentes revues : Cronica, Convorbiri literare, Amfiteatru, Ateneu, Tribuna, Dacia literară et d’autres.

Biographie modifier

Vasile Constantinescu est né le 18 décembre 1943 dans la commune de Mitoc, département de Botoșani. Il est le fils aîné de Dumitru et Anica Constantinescu. Son village natal se trouve au bord de la rivière Prut, aux confins de la région moldave. Ses années de jeunesse ont été marquées par le cours patriarcal de l’existence, rythmé par la successions des saisons en dépit des événements politiques. Depuis le XIXe siècle, les villages et petites villes moldaves, satellites de la capitale régionale, Iași, ont produit un nombre important de poètes, écrivains, philosophes et hommes de science. L’enfance de Vasile Constantinescu, à la campagne, a été celle de la plupart des poètes et écrivains roumains de Moldavie : ses parents étaient profondément religieux, d’autre part, son intimité avec les légendes roumaines chargées d’un fort contenu philosophique et son contact avec la nature l’ont conduit naturellement à des observations à la fois esthétisantes et eschatologiques dont, plus tard, ses oeuvres se sont nourries.

Vasile Constantinescu a fréquenté l’école communale de Mitoc (1949-1956) puis le lycée „Mihai Viteazul” de Galați (1958-1960), puis le Lycée théorique de Săveni, dans le département de Botoșani (1960- 1962). Il est diplômé de la Faculté de philosophie de l’Université Alexandru Ioan Cuza, à Iași (1965-1970).

Atteint du cancer des poumons, il s’est éteint à Iași le 20 octobre 2004. Il a été inhumé au cimetière Eternitatea de Iași.

Vie personnelle modifier

Il a rencontré Maria Fundatureanu, originaire de Râmnicu Vâlcea, à l’Université Alexandru Ioan Cuza (Iași), où elle était étudiante à la Faculté d’histoire. Ils se sont mariés en 1966. Ils ont eu deux enfants, Marius Constantinescu et Roberta-Camelia de Montety, épouse de l’essayiste et publiciste français, Henri de Montety. Vasile Constantinescu a trois petits-fils : Victor Constantinescu, Paul-Osmond de Montety, Odilon de Montety.

Activité littéraire modifier

Il a débuté, en tant que poète, en 1967 à la revue Cronica (Iași). Lorsqu’il a terminé ses études, il est entré dans la rédaction de cette même revue, au sein de laquelle il a accompli toute sa carrière de publiciste, occupant également, de 1990 à 1995, les fonctions de secrétaire de rédaction. Il était membre de l’Union des écrivains de Roumanie. En 1980, il reçut le Prix de l’Association des écrivains de Iași pour le volume de poèmes Spatiul cintre cuvante [L’espace entre les mots] ; en 1990, il reçut le Prix de l’Association des écrivains de Iași pour le recueil de prose Dincolo de geamanduri [Au delà des balises], et, en 1993, le Prix littéraire décerné par la revue Cronica. Tout au long de sa carrière, il a collaboré avec des poèmes, de la prose, des recensions et des essais pour différentes revues : Cronica, Convorbiri literare, Amfiteatru, Ateneu, Tribuna, Dacia literară et d’autres.

Ses oeuvres modifier

« Après avoir publié un premier volume de vers, La tarmul clipei [Au bord de l’instant] (1971), qui le rattachait à la vénérable tradition poétique. Vasile Constantinescu s’est consacré pendant presque dix ans à la recherche d’un langage personnel, à la fois ancré dans son expérience de la Moldavie rurale et justement ouvert sur l’immensité du savoir. En 1978, il publia le volume de vers, Am inventat o planeta [J’ai inventé une planète], qui fut accueilli comme son véritable début, car il dévoilait une puissante personnalité poétique et un univers lyrique propre, qui allaient se déployer dans la thématique et la manière de ses publications ultérieures : Spațiul dintre cuvinte [L’espace entre les mots], (1981), Prix de l’Association des écrivains de Iași ; Sfera cu raze inegale [La sphère aux rayons inégaux] (1985) ; O lume de senzații [Un monde de sensations] (1996). Si sa poésie était ludique, volontairement anti-lyrique, marquée par l’ironie et la cérébralité, une nouvelle dimension s’est ajoutée avec la publication de livres pour enfants, Când sosește Mos Crăciun [Quand le père Noël arrive] (1994) et Cartea cu semne fermecate sau Drum imaginar prin abecedar [Le livre des signes merveilleux ou Voyage imaginaire au centre de l’Abécédaire] (1997). Cette période de maturité poétique s’ouvrit à l’univers de la prose, qui apparut dès l’abord dans une configuration parfaitement achevée, comme le démontrent les nouvelles du recueil intitulé Dincolo de geamanduri [Au-delà des balises] (1990), Prix de l’Association des écrivains de Iași), et le roman A opta zi de la facerea lumii sau Fragment dintr-o piele de șarpe [Le huitième jour de la Genèse ou Fragments d’une peau de serpent] (1997). Dans la continuité des problématiques abordées dans sa prose, Vasile Constantinescu a ensuite publié deux essais, Destinul spiritului și secolul XXI [Le destin de l’esprit et le XXIe siècle] (1998), et Între Alfa și Omega [Entre l’Alfa et l’Omega] (2003). Ces deux volumes s’inscrivent dans une démarche de fidélité à l’égard de la vocation philosophique et du discours spéculatif, substituant à l’intuition littéraire une approche herméneutique et projective au sein de laquelle sont intégrés, dans un « messianisme » lié aux paradoxes de la culture postmoderne, tant les messages des livres sacrés que les signes de l’ère numérique.

Si La țărmul clipei [Au bord de l'instant] a représenté, aux yeux de la critique, le lien initial avec le fond classique de la poésie et ses conventions associatives, il convient de remarquer que les volumes suivants ont accentué le caractère initiatique cher à Vasile Constantinescu, dans une dimension ludique acquise sur un fond de poéticisation de type réflexif tourné vers un langage spéculatif désigné comme « esprit géométrique »•. Les termes  abondent propres à la géométrie, à la technique, à la cybernétique, témoignant d’une fine réceptivité à l’air du temps et, en égale mesure, d’une attention critique face à l’invasion du technicisme. L’obsession du Temps parcourt l’oeuvre de Vasile Constantinescu, ouvrant la voie à la rêverie, à la projection fantastique, notamment aux voyages et aux clivages d’ordre temporel. Étant un esprit fondamentalement ironique, l’auteur cultive les associations inattendues, il guette longuement la surprise du lecteur en défiant les conventions du « poétique », il prend le risque de dessiner lui-même le contour de son propre timbre lyrique et s’autorise l’irruption du prosaïque dans le champ poétique. Rappelant la pseudo-fable d’Urmuz, Cronicari [Chroniqueurs] ou Fuchsiada, les inadéquations volontaires frisent le non-sens et l’absurde : le cirque est associé à la métaphysique, et la physique quantique – à la philologie. La paraphrase, les syntagmes célèbres sont modifiées, les repères culturels invoqués par allusion ou explicitement, tout cela réuni imprime une atmosphère parodique, évoluant du bénin à l’agressif : « fac piața, deci exist » (je vais au marché, donc je suis). Derrière l’acrobatie ludique, envisagée comme une fronde perpétuelle, la jubilation laisse la place à l’amertume, au lyrisme autocensuré. À l’ironie s’ajoute une sobriété mimée. La fraîcheur de la poésie de Vasile Constantinescu dérive d’un mélange du « réel le plus palpable avec l’imaginaire le plus insensé » (Val Condurache), comme en témoigne le poème, Peisaj cu pasăre și electroni (Paysage aux oiseaux et aux électrons) ou dans ce vers surréaliste : « La început a căzut din cer o gāinā » (Au commencement, du ciel est tombé une poule). En fin de comptes, les mythes détrônés ont le goût d’une victoire amère qui dissimule la nostalgie pour un classicisme dorénavant inaccessible, dont la plénitude disparue trouve une expression paradoxale dans Sfera cu raze inegale (La sphère aux rayons inégaux). L’univers de la prose, tel qu’il apparaît dans le recueil Dincolo de geamanduri (Au delà des balises), relève du domaine fantastique, ou encore de la science-fiction. Ainsi arrive-t-il que dans le monde de la normalité, gouverné par la raison, il se produise un évènement, une brèche, une rupture. Un réveil-matin, par exemple, « s’en va dans le temps », ou encore un personnage disparaît au delà d’une banale dune de sable, un autre se remémore sa propre mort. D’une manière constante, la narration se déroule dans un cadre parfaitement réaliste et même prosaïque, elle s’appuie  sur des personnages-témoins pour qui le « déplacement » dans le monde fantastique reste de l’ordre de l’ « hypothétique ». Il s’agit ici d’un « monde à soi qui se présente tel qu’il apparaît » (lumea lui așa apare să fie). Souvent, le personnage-témoin se lance dans des investigations, des interprétations, la prose alors emprunte l’aspect du roman policier. De manière symptomatique,  les « explications » parcourent un cercle logique au sein duquel l’impression de bizarre s’approfondit peu à peu. D’autres fois, la « brèche » dans la réalité est seulement soupçonnée : après une expérience scientifique, l’ami Naum revient légèrement changé, or la narrateur a presque la certitude qu’il se trouve confronté à un Naum-Machine, qui aura assassiné le vrai Naum, son inventeur, lors d’un accident suspect. L’obsession du temps donne la structure de plusieurs nouvelles : le temps s’écoule en sens inverse ou encore il est question d’un « temps sphérique », sa durée parcourt l’infini du cercle, « l’infini mort ». Le monde de l’hypothétique, ce fantastique de type spéculatif renvoie aux grands précurseurs, au Sărmanul Dionis (Pauvre Dionisis) de Mihai Eminescu et à certaines nouvelles de Mircea Eliade. Plusieurs motifs consacrés par la littérature de Borges sont également présents : le livre magique qui déclenche les grandes aventures existentielles, ainsi que la chimère d’Aleph, qui, « de retour », raconte l’avenir. Le roman, A opta zi dupa facerea lumii… (Le huitième jour de la Genèse…), que son auteur lui-même définit ironiquement comme « fantastique, policier, métaphysique et réaliste-socialiste », est structuré sous forme de dialogue entre plusieurs textes appartenant à des « auteurs distincts » (Prométhée, Sisyphe, Don Quijote, Ilie Săbiuțā, Pandele Carabăț). Le texte, qui se situe à la frontière du roman et de l’essai, et a pour thème dominant le drame de la connaissance, toujours présent, au moins de manière sous-jacente, dans les nouvelles de Vasile Constantinescu. Le scénario parodique est évident : Carabăț, professeur de philosophie, donne une conférence importante sous la coupole du cirque – de nouveau associé à la métaphysique –, tandis qu’un “Abracadabra” émis inopinément semble singer le Verbe fondateur, raillerie cosmique prolongeant la référence à Urmuz jusqu’aux tréfonds de l’univers roumain. »[1]

Oeuvre littéraire modifier

La țărmul clipei [Au bord de l’instant], Iași, 1971;

Am inventat o planetă [J’ai inventé une planète], préface de Liviu Leonte, Iași, 1978;

Spațiul dintre cuvinte [L’espace entre les mots], Iași, 1981;

Sfera cu raze inegale [La sphère aux rayons inégaux], Iași, 1985;

Dincolo de geamanduri [Au delà des balises], Iași, 1990;

Când sosește Moș Crăciun [Quand le père Noël arrive], Botoșani, 1994;

O lume de senzații [Un monde de sensations], Timișoara, 1996;

Cartea cu semne fermecate sau Drum imaginar prin abecedar [Le livre des signes merveilleux ou Voyage imaginaire au centre de l’Abécédaire], Iași, 1997;

A opta zi de la facerea lumii sau Fragment dintr-o piele de șarpe [Le huitième jour de la Genèse ou Fragments d’une peau de serpent], Iași, 1997;

Destinul spiritului și secolul XXI [Le destin de l’esprit et le XXIe siècle], Iași, 1998;

666. Misterul numărului apocaliptic [666, Le mystère du nombre apocalyptique], București, ALDO Press, 2001;

Apocalipsa decodificată sau Schimbarea algoritmului [L’apocalypse décodifiée ou Le changement d’algorythme], București, 2002;

Între Alfa și Omega [Entre l’Alpha et l’Oméga], București, 2003.

Prix de littérature modifier

Prix de l’Association des écrivains de Iași pour la poésie, 1981; pour le volume Spațiul dintre cuvinte [L’espace entre les mots], Iași, 1981;

Prix de l’Association des écrivains de Iași pour prose, (1990) pour Dincolo de geamanduri [Au delà des balises], Iași, 1990;

Prix littéraire décerné par la revue  Cronica (1993);

Références critiques modifier

Dans des volumes : modifier

Busuioc, Nicolae. Oglinzile cetății. Dialoguri ieșene. vol. 3. [Mirroirs de la cité. Dialogues à Iași], Omnia-Știința, 1996;

Busuioc, Nicolae. Scriitori și publiciști ieșeni contemporani – 1945-2002. [Écrivains et publicistes contemporains de Iași] Dictionar. Ed. a II-a. Iasi, Ed. Vasiliana ’98, 2002;

Busuioc, Nicolae. Scriitori și publiciști ieșeni contemporani – 1945-2008. [Écrivains et publicistes contemporaines de Iași] Dictionar. Ed. a III-a. Iasi, Ed. Vasiliana ’98, 2009;

Lazarovici, Silvia. Scriitori și publiciști botoșăneni. ]Écrivains et publicistes de Botosani] Dicționar biobibliografic. Editura Agata, Botoșani, 2013;

Leonte, Liviu. Cuvânt inainte de Am inventat o planetă. [Avant-mot pour J’ai inventé une planète] Iași, Junimea, 1987;

Mănucă, D. Perspective critice. [Perspectives critiques]   Iași: Editura Universității Al.I. Cuza, 1998;

Simion Eugen (coord). CONSTANTINESCU, Vasile în Dicționarul general al literaturii române, vol. 2: C-D. [Dictionnaire général de la littérature roumaine, vol. 2, C-D]– București, Univers Enciclopedic, 2004;

Tașcu, Valentin. Poezia peoziei de azi [La poésie dans la poésie d’aujourd’hui], Junimea, Iași, 1985;

Timofte, I. Personalități ieșene, vol. 11. [Personalités de Iași] – Iași, Pim, 2008;

Ulici, Laurențiu. Literatura română contemporană [La littérature roumaine contemporaine], București, Editura Eminescu, 1995;

Iașul contemporan - cartea personalităților [Le Iași contemporain - le livre des personnalités]. Iași, Cronica, 1993;

Dans des périodiques: modifier

Busuioc, Nicolae. Istoria omului este un fragment din istoria spiritului ca destin cosmic [L’histoire de l’homme est un fragment de l’histoire de l’esprit comme destin cosmique], Cronica, nr. 2, 1995;

Călinescu, Al. Un ironist dezabuzat [Un ironist désabusé] Cronica, nr. 2 10 ian. 1986, pag. 4;

Ciopraga, Constantin. Poezie: Vasile Constantinescu [Poésie : Vasile Constantinescu], Cronica, nr. 19, 8 mai 1971, pag. 8;

Condurache, Val. Poezia ca rană deschisă [La poésie comme blessure ouverte]. Convorbiri literare, nr. 4, apr. 1986, pag. 10;

Dorian, G. Vasile Constantinescu (1943-2004), Monitorul de Botoșani, nr. 263, 2004;

Dram, C. Prețul metafizic al... textului: A opta zi… [Le prix métaphysique du… texte : Le huitième jour de la Genèse], Convorbiri literare, nr. 5, 1998;

Dugheanu, Paul. Cosmico-micării, Luceafărul, nr. 33, 11 aug. 1979, pag. 2;

Gheorghiu, M.D. Fantezii reversibile [Fantaisies réversibles]. Cronica, nr. 51, 22 dec. 1978, pag. 4;

Holban, Ioan. Sfera cu raze inegale [La sphère aux rayons inégaux]. România literară, nr. 23, 1986, pag. 9;

Holban, Ioan. Hei! zeilor... Daca existați, dați-mi un semn [Hé ! Dieux… Si vous existez, donnez moi un signe]. Cronica, nr. 35, 31 aug. 1990, pag. 4;

Leonte, Liviu. Lirică celebrală si fantezistă [Lirique cérébrale et fantaisiste]. Cronica, nr. 11, 1982, pag. 4;

Leonte, Liviu. Altă față a poetului [Un autre visage du poète], Cronica, nr. 1-2, 1997;

Mănucă, D. Logica și străinul [La logique et l’étranger], Convorbiri literare, nr. 9, 1997;

Nicolescu, D. Spațiul dintre cuvinte [L’espace entre les mots], Revista Ateneu, nr. 9, 1983;

Pricop, Constantin. Am inventat o planetă [J’ai inventé une planète]. Cronica, nr. 1, ian. 1979, pag. 5;

Pricop, Constantin. Spațiul dintre cuvinte [L’espace entre les mots], Convorbiri literare, nr. 2, 1982;

Scarlat, Mircea. Am inventat o planetă Í’ai inventé une planète]. Convorbiri literare, nr. 30, 1979, pag. 10;

Ulici, Laurențiu. A patra stare [Le quatrième état]. România literară, nr. 9, 1985, pag. 11;

Vasiliu, L. Doi poeți [Deux poètes]. Revista Dialog, nr. 65-66, 1979;

Salonul literar: Vasile Constantinescu [Le salon littéraire : Vasile Constantinescu], Cronica, nr. 12, 1999;

Notes [modificare | modificare sursă]

^ Academia Română. Dicționarul general al literaturii române, vol. 2: C-D. [Le dictionnaire général de la littérature roumaine, vol. 2 : C-D] București, Univers Enciclopedic, 2004.