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La vie quotidienne sous l'occupation

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Pénuries et rationnement

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Dans les Alpes-Maritimes comme sur l'ensemble du territoire, les français vivent difficilement sous l’Occupation. Plusieurs pénuries sont causées par les massives réquisitions allemandes, le blocus instauré par les Britanniques, les entraves à la circulation des biens, des capitaux et des personnes dans un territoire fractionné en de multiples zones qui interrompt le commerce avec ses colonies. La raréfaction de certains aliments et matériaux se fait ressentir, comme par exemple celle du café ou du savon.

En 1940, des restrictions hebdomadaires sont instaurées[1] : pas d’alcool les mardi, jeudi, vendredi, pas de charcuterie les jeudi et vendredi. Des rationnements sur les produits de première nécessité sont mis en place comme le pain, les pâtes, le riz, le sucre, le fromage, la viande… Les rations sont de plus en plus réduites, à peine 1230 calories en moyenne par jour dans les grandes villes en 1941,1110 en 1942. L'absence de près de 1,8 million de prisonniers de guerre affecte les productions agricoles et industrielles, ainsi que le manque de matières premières, notamment de charbon et d'essence. Les voitures à gazogène et les bicyclettes prennent le relais des automobiles. L'économie française est systématiquement exploitée dans tous les secteurs : minier, industriel et agricole, fournissant minerai de fer, charbon, électricité, matériel automobile et aéronautique, produits chimiques.

Une carte de rationnement, délivrée par les mairies, comprend des instructions et des feuilles de dix coupons numérotés selon les produits, échangés contre des tickets de consommation.[2]

Durant cette période, c'est bien la faim et le froid qui caractérisent la vie des Français.

Le marasme économique

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L’économie française est exsangue durant toute la Seconde guerre mondiale.

En plus de l'occupation des Alpes-Maritimes par l'armée allemande, de la perturbation des échanges entre zone occupée et non-occupée, des pénuries de matières premières, de la raréfaction des produits coloniaux, l'instauration du Service du travail obligatoire entraîne une perte de main-d’œuvre qualifiée dans la région.

Les Alpes-Maritimes vont connaître, à partir de la fin de l’année 1940, de gros problèmes économiques. La production agricole, étant trop insuffisante, ne permet pas le ravitaillement de toute la population, ce qui incite le pouvoir à lancer des campagnes en faveur du retour à la terre. Les échanges avec l’Afrique du Nord qui se faisaient auparavant à partir du port de Nice sont de plus en plus limités. Les menaces italiennes d’annexion freinent les investissements. La population commence rapidement à se déplacer en vélo car le manque de carburant ne permet pas de se déplacer en automobile. Les gazogènes fonctionnant au bois sont rares et, par la même occasion, sont très peu efficaces. Dans l’impossibilité d’exporter, la parfumerie de Grasse écoule difficilement sa production. Les bâtiments tournent à 10% de leur capacité d’avant-guerre. Suite à cette guerre le tourisme devient presque inexistant et de nombreux hôtels de la côte ferment. Seul les grands magasins restent ouverts mais seulement une partie de la journée.[1]

Pour encadrer l’industrie qui prévoyait la fermeture des entreprises peu productives, un plan pour moderniser et nationaliser les entreprises est mis en place par le gouvernement de Vichy. La réorganisation économique générale pour les départements est entreprise. Chaque préfet organise un comité d’étude et de coordination des questions économiques dans le but de diminuer la raréfaction des matières premières et des commandes. Des travaux pour améliorer les voies de communication des Alpes-Maritimes sont entrepris. Certaines entreprises se reconvertissent dans la fabrication de gazogènes ou encore de vélos. Les entreprises telles que l’agro-alimentaire ou l’hôtellerie tentent de survivre, d’autres agonisent comme par exemple les grands magasins ou les entreprises de radio-électricité. Les pénuries incitent également à l’innovation. Certains patrons tentent de promouvoir des inventions pour répondre aux besoins les plus urgents, tels que la fabrication de voitures électriques ou encore de chauffages solaires.

  1. a et b Jean-Louis Panicacci, « Le temps des pénuries (1939-1949) dans les Alpes-Maritimes », Cahiers de la Méditerranée, vol. 48, no 1,‎ , p. 191–209 (DOI 10.3406/camed.1994.1118, lire en ligne, consulté le )
  2. « LE RATIONNEMENT PENDANT L'OCCUPATION », sur memoiredeguerre.free.fr (consulté le )