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L'image de la bouteille à la mer désigne, dans la tradition littéraire [1] les aléas de la transmission, le lien ténu entre le poète et ses lecteurs à venir. Pour Mandelstam et Celan, elle prend une dimension supérieure car ce lien du poète au lecteur est fondateur de l'acte de poésie en lui-même. Dans l'essai « De l'interlocuteur » (1913), Mandelstam privilégie la rencontre avec le destinataire-lecteur [2] : celui qui trouve devient l'égal et le frère de celui qui envoie. Ainsi s'érige dans le moment de la reconnaissance une réciprocité amicale, intrinsèque à la vie du poème et comme contenue par lui. Cet échange s'effectue avec Villon comme avec Dante, de même que Dante l'avait mis en oeuvre avec Virgile et entre les poètes de l'Antiquité, dans l'uchronie de L'Enfer. À son tour, Celan « reconnaîtra » en Mandelstam le maître et l'ami, constatant qu'ils se destinent mutuellement leurs poèmes. Cette joyeuse communauté poétique est donc interactive, elle fonde une vaste confrérie transnationale autant que transtemporelle, en ce qu'elle naît d'une lecture-reconnaissance qui ignore les frontières et le vecteur temps.


Oeuvres

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  • Tristia, 1922

Notes et références

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  1. Epelboin, A. (2001). La communauté poétique : Mandelstam et la bouteille à la mer. Etudes Littéraires, 41(2), 19-31
  2. Spektor, A. (2012). Family Romances in : The Noise of Time: Mandelstam's Autobiography as an Allegory for Literary Activity. Russian Review, 71(1), 79-99


Liens externes

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