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Les acteurs des relations internationales


Le système des relations internationales est en constante mutation. Cette mutation rend souvent difficile l’appréhension de leur mécanisme pour les observateurs passionnés et les phénomènes imprévisibles pour les analystes aussi aguerris soient-ils. Cette situation peut être attribuée à la multiplicité des acteurs agissants sur la scène internationale ainsi qu’à celle de leur comportement. Ainsi, l’étude des acteurs des relations internationales occupe une place centrale pour la compréhension de cette discipline ou même pour tout celui qui souhaite se faire son propre opinion en la matière. En effet, faudrait-il s’accorder sur ce qu’acteur des relations internationales. Selon Le Robert, l’acteur est toute « personne qui prend une part active, joue un rôle important ». Exportée aux relations internationales, un acteur peut-être entendu comme toute personne ou entité dont l’action dépasse le cadre de frontière d’un Etat et qui donc participe activement aux relations et communications traversant les frontières[1]. L’intérêt d’analyser cette question des acteurs en relations internationales réside dans leur multitude avec des capacités variables, qui entendent agir de manière individuelle ou collective sur la scène internationale pour diverses raisons qui peuvent aller de l’orientation de l’ordre mondial à la perturbation de celui-ci. Toutefois, il faut que cet acteur jouisse d’une certaine autonomie de décision et d’action par rapport aux autres acteurs internationaux. D’où la question de savoir qui peut être considéré comme acteur des relations internationales.

Pour la très grande majorité des réalistes classiques, les relations internationales sont strictement les rapports politico-diplomatiques et stratégiques qu’entretiennent entre eux les Etats souverains. Ces rapports se heurtent souvent à la volonté de puissance des Etat et anime des tensions entre eux. On pense ici à la seconde guerre mondiale par exemple. Aussi, il arrive que ces Etats coopèrent entre eux soit au sein d’une organisation ou en dehors de celle-ci pour mener des actions communes. A côté des Etats et les organisations internationales, d’autres économiques ou humanitaires dont on ne peut négliger le poids, trament sur la scène internationale. Aujourd’hui d’autres unités dissidentes entendent perturber l’ordre mondial à travers des agissements qui menacent la paix et la sécurité en ce sens qu’elles ne peuvent être mises à l’écart dans l’analyse des acteurs des relations internationales. Ainsi, à défaut d’indicateur uniforme pour savoir qui peut être acteurs des relations internationales, on peut s’accorder à les catégoriser en groupe d’acteurs étatique (I) et d’acteurs non étatiques (II).


I-                 Les acteurs étatiques des relations internationales

La notion d’acteur étatique renvoie à l’Etat en tant que acteur originaire des relations internationales (A). Aussi, à côté des Etats, les organisations internationales peuvent être considérées en tant qu’entité bénéficiant de la personnalité juridique internationale comme un acteur étatique dérivé (B) en ce sens qu’il doit son existence aux Etats.


A-  Etat, acteur originaire des relations internationales

Selon les termes de Julian Fernadez, l’Etat se présente comme l’acteur principal, le sujet originaire dont l’existence ne dépend d’aucun acte mais seulement de la réunion d’un certain nombre d’éléments[2]. En effet, cette casquette d’acteur principal n’est pas sans enjeux et interrogation surtout au regard de la place de plus en plus importante que s’arroge d’autres sujets dans l’ordre mondial. Ainsi, l’Etat est un concept abstrait qui a donné lieu à toute une théorie notamment au rang des juristes internationalistes et constitutionalistes. Sans rentrer dans ces débats, on peut relever simplement les éléments constitutifs de l’Etat.

En effet, aujourd’hui plusieurs auteurs dont Jullian Fernandez[3] s’accorde sur trois éléments essentiels pour l’existence d’un Etat. Il s’agit d’un territoire, d’une population et d’un pouvoir politique. Ces éléments ont d’ailleurs été déjà énoncés à l’article 1 de la Convention de Montevide en ces termes : « l’Etat est une personne de droit international qui réunit les conditions suivantes : une population permanente, un territoire déterminé et un gouvernement capable d’entrer en contact avec les autres Etats »[4]. Mais vu que l’Etat est appelé à interagir avec d’autres acteurs notamment d’autres Etats, il faut aussi la reconnaissance de ces derniers. C’est en effet, ici que se joue tout le problème car il n’existe aucune base objective sur laquelle se fonde cette reconnaissance qui est d’ailleurs un acte discrétionnaire de chaque État. Il suffit d’observer la situation de la Palestine ou même Taiwan pour s’en rendre à l’évidence. Mais qu’à cela ne tienne, l’accession au statut de l’Etat, présente un certain nombre d’intérêts dont les plus importants sont la souveraineté et la personnalité juridique. La souveraineté est en effet l’élément par excellence qui distingue l’Etat de tout autre acteur qui entend agir sur la scène internationale. Elle s’impose aussi à tous les autres acteurs sauf les domaines dans lesquels l’Etat a lui-même limité sa souveraineté. Quant à la personnalité, elle accorde à l’Etat la capacité de jouir des droits tout en lui imposant un certain nombre de devoirs. C’est ainsi que l’Etat peut conclure des traités et conduire des relations diplomatiques par exemple. Cependant, la personnalité juridique internationale, n’est exclusive à l’Etat en ce sens qu’elle ne peut le caractériser en tant qu’acteur des relations internationales. D’autres comme les organisations internationales jouissent également de la capacité juridique internationale.


B-  Organisations internationales : acteurs dérivés des relations internationales.

L’organisation internationale peut être définie comme une association d’Etats créée par un acte constitutif qui formalise la volonté de ses créateurs et jouissant d’une personnalité juridique internationale distincte de celle des Etats membres. En effet, les organisations internationales sont des sujets de droit international en ce sens que la Cour Internationale de Justice a rappelé la possibilité pour l’ONU d’engager la responsabilité des Etats dans l’affaire de l’assassinat de l’envoyé spécial Bernadotte. Cela illustre l’importance acquise par les OI sur la scène internationale dont le statut semble avoisiner celui des Etats pourtant grâces auxquels elles existent. Seulement, deux limites importantes peuvent être soulignées contre cet avis. A savoir la souveraineté et l’autonomie financière. Toutefois, les OI restent une force structurante des relations internationales.

Cela montre que les OIG restent des acteurs dérivés des États.

Outre les organisations internationales, plusieurs acteurs non étatiques agissent sur la scène internationale.

II-               Les acteurs non étatiques des relations internationales

Il sera question dans cette section des organisations non gouvernementales et des acteurs émergents.


A-   Les organisations non gouvernementales (ONG/OING/MULTINATIONALES)

Il s’agit à ce niveau de relever d’autres formes de coopérations qui se sont développées notamment en dehors du cercle étatique. Cette forme de coopération mise en œuvre par des organisations dites non gouvernementales (ONG) est plus importante dans le domaine humanitaire et économique.

En ce qui concerne l’humanitaire, les ONG mènent des actions de différentes nature avec souvent l’appui des Etats ce qui fait qu’ils restent des acteurs de « seconde zone » en ce sens que leurs moyens d’actions sont souvent limités au plaidoyer. Toutefois il existe des ONG qui ont la capacité de faire pression sur les Etats ce qui leur donne de l’impact sur la scène internationale. Aussi beaucoup ont un statut d’observateur auprès des organisations internationale c’est le cas par exemple d’Amnesty International, CICR, etc.

A côté des ONG, il faut souligner l’importance des firmes multinationales dans les relations internationale grâce notamment à leur capacité de mobiliser les ressources et leur poids dans les rapports économiques (avec le soutien surtout de leur Etat). On peut citer ici à titre d’exemple Huawei dans le rapport Sino-américain.

A côté de ces acteurs qui entendent contribuer à la stabilisation de la scène internationale, d’autres acteurs cherchent à s’affirmer souvent même en cherchant à perturber l’ordre mondial.


B-  Les acteurs émergents dans les relations internationales (personnes privées/groupes terroriste)

En effet, l’avènement des droits humains a ramené l’homme au centre des préoccupations, en ce sens que plusieurs auteurs s’interrogent sur sa capacité en tant qu’acteur des relations internationales. Cette hypothèse se conforte et se renforce notamment avec le développement de la Cour Pénale Internationale (CPI) qui peut statuer sur la responsabilité des personnes.

A côté des individus, d’autres acteurs dit subversifs selon Jullian interviennent dans l’ombre pour perturber la sécurité internationale et cherchent à échapper au contrôle des Etats. Ils sont en effet de deux ordres notamment des groupes criminels et des entreprises terroristes. Ces acteurs de l’ombre obligent les autres acteurs à prendre des mesures importantes pour contrer leur force de d’atteinte à l’ordre mondial.


En conclusion, de la fin du 19e siècle à nos jours la scène internationale a connu une métamorphose des acteurs, allant traditionnellement des Etats aux individus rendant de plus en plus nécessaire la coopération entre les Etats et la coordination entre tous les acteurs des relations internationales pour la stabilité et le progrès de l’ordre mondial.


Bibliographie


-         Braillard Philippe, Djalili Mohammad-Reza, « Chapitre II. Les acteurs », dans : Philippe Braillard éd., Les relations internationales. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2016, p. 29-54. URL : https://www.cairn.info/les-relations-internationales--9782130736752-page-29.htm

-         Fernandez, Jullian, Précis des relations internationales, 2e éd. Dalloz août 2019, dallozbndpro-pvgpsla5.dalloz bibliotheque.fr/fr/pvPrintWLI.asp?skin=dlz_v2&publication=004236&issue=225&page=1&choice=103,104,105,10


[1] Braillard Philippe, Djalili Mohammad-Reza, « Chapitre II. Les acteurs », dans : Philippe Braillard éd., Les relations internationales. Paris cedex 14, Presses Universitaires de France, « Que sais-je ? », 2016, p. 29-54. URL : https://www.cairn.info/les-relations-internationales--9782130736752-page-29.htm


[2] Jullian Fernandez, Précis des relations internationales, 2e éd. Dalloz août 2019, p 81

[3] Ibid.

[4] Société des Nations- recueil des traités n°3802, Convention sur les droits et devoirs des Etats Adoptée par la septième conférence internationale Américaine. Signée à Montevideo, le 26 décembre 1933.