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Œuvre et vie de Bernard de Ventadour, précurseur de la chanson française.
Bernard de Ventadour est né de parents appartenant à la Seigneurie du XII -ème siècle. Son père était soldat et sa mère servante, fille de cuisine , au Château de Ventadour, ils chauffaient le four. La famille des vicomtes développait et savait transmettre l'art littéraire et artistique. Une école à été fondée par le vicomte Ebles I, seigneur de Ventadour. Depuis sa tendre enfance, doué du chant et poète à ses heures de jeux, le jeune Bernart, doué du chant et poète à ses heures de jeux depuis sa tendre enfance est remarqué et formé par le vicomte Ebles II surnommé Lo cantador (le chanteur).
Après 1150, une troisième génération de troubadours débute avec Bernard de Ventadour. Sa formation de compositeur poète terminée, Bernard de Ventadour déjà très apprécié, part commencer une carrière de troubadour, lors des fêtes mondaines, de cour en cour, en Angleterre au couronnement du Roi Henri II d'Angleterre en 1154 et son épouse Aliénor d'Aquitaine , puis il séjourna entre autres pied-à-terre, à la cour du Comte de Toulouse Raymond V. Le poète écrit des œuvres, à la demande, qui rendent hommage spécialement pour des Dames, notamment la comtesse Ermengarde de Narbonne, protectrice des Troubadours. Ce sont des chansons respectueuses, remplies d'hommages d'un serviteur accompagnant les nobles seigneurs et dames des hauts lieux. Ce grand poète courtois connait la gloire, souvent cité par ses contemporains. Absolument rien ne l'empêcha d'ennoblir la poésie lyrique, de par son instruction talentueuse.
Devenu virtuose des chansons (cansos) d'amour courtoises, il s'associe au groupe des troubadours les plus connus de son époque, Giraut de Bornelh troubadour moraliste sérieux à la cour du vicomte Adémar V, Peire Rogier l'Auvergnat poète officiel de la Comtesse Ermengarde de Narbonne, Raimbaut d'Orange bienfaiteur, Pierre Raimon fils d'un bourgeois toulousain, Pierre Vidal et le riche marchand solennel Folquet de Marseille, pour créer des musiques de forme nouvelle, élevant le langage musical des chansons profanes au rang de l'Art musical. Il suit le mouvement de composition et perfectionne la mélodie appelée polyphonie, existante depuis le IXème siècle mérovingien. La musique est improvisée beaucoup plus en harmonie avec la voix et les paroles des chansons, les notes représentées sur les partitions par des points carrés.[1] Bernard de Ventadour a sûrement joué de tous les instruments à cordes utilisés au moyen âge: L'orgue portatif très courant aux évènements festifs, La harpe surtout employée par les jeunes seigneurs, le psaltérion sorte de harpe miniature, le tympanon ancêtre du piano, le luth d'origine arabe, la vielle à roue apparue au XII -ème siècle[2]. [3]
Le poète professionnel raconte sa vie dans les chansons, ce qui est exceptionnelle et astucieux, puisque les troubadours de niveau sociale pauvre et même modeste de cette époque médiévale n'ont pas de Vidas-mémoires. Quelques passages des strophes qu'il a écrites ont été mal interprétées lors de leurs traductions, déformées au cours des siècles. Certains ont confondu les amies qu'il chante, Bel Vezer-Bel Aspect, par la comtesse de Ventadour[4]. D'autres Vers ont été transposés par l'imaginaire des successeurs littéraires provençales, comme Uc de Saint-Circ pour faire de sa vida une intrigue romanesque. L'auteur a recueilli une partie de sa vie auprès du Vicomte Ebles IV de Ventadour, descendant de Ebles II, poète et protecteur de Bernard.[5]Son épouse, Agnès de Montluçon et Bernard ont peut-être eu une liaison poétique qui aurait duré longtemps, si les médisants n'avaient perdu le poète envers l'esprit de son Seigneur. Ebles II, exaspéré par ses frasques restreignit son affection envers Bernard par de la froideur . Ebles III lui demanda de s'exiler quelques mois. Il ne revint jamais dans le Limousin, préférant exercer son métier librement, en-dehors des terres de la vicomté. Bernard de Ventadour ne fut pas trop marqué par cette aventure, mais il se plaignit toute sa vie des exagérations provenant de ses rivaux.
Une lecture de ses vidas et de la satire du troubadour, de Peire d'Alvernhe-Pierre d'Auvergne - Bernard était son aîné- sous-entendent dans des Vers moqueurs qu'il ne fut peut-être pas d'origine si modeste, mais le bâtard du grand seigneur Ebles II de Ventadour ou de Guillaume IX d'Aquitaine lui-même. Cette même satire compara la musique de l'ami le Comte d'Orange, aux pipeaux des musiciens mendiants. Raimbaut d'Orange rétorqua sur la défensive dans un sirventès que Pierre d'Auvergne, quant à lui, chantait comme une grenouille dans un puits.
Sa vida fait l'objet de controverses concernant ses poésies traduites qui portent sur l'image que Bernard a commis une erreur de jeunesse qui ne lui sera jamais pardonnée. Il aimait en secret la jeune vicomtesse de Ventadour, épouse de son seigneur Ebles III. Tous les deux furent disgraciés du château par le Vicomte Ebles III. Il a été reçu et hébergé à la cour d'Aliénor d'Aquitaine, Duchesse d'Aquitaine et de Gascogne, dont il fut obligé de partir, un départ imposé par une vie mouvementée à la recherche de seigneurs, de château en château. Elle était la petite -fille du Comte de Poitiers (1071-1127) Guillaume VII de Poitiers, surnommé le jeune troubadour, innovateur des premiers poèmes chantés en langue d'Oc. Protectrice, d'un caractère gai et enjoué, elle avait hérité de son grand-père un grand savoir pour la poésie, de la sympathie en faveur des poètes, ainsi chantée par les ménestrels et les troubadours, tous épris d'elle. En 1152, devenue la reine, la Duchesse d'Aquitaine suit son époux en Angleterre où Bernard de Ventadour a œuvré lors du couronnement du Suzerain Henri II, en 1154. Il revient dans le Comté de Toulouse au service de Raymond V de Toulouse puis il séjourne à Narbonne. Selon sa vida, il termine les dernières années de sa vie en retraite à l'abbaye cistercienne de Dalon, après la mort du Comte de Toulouse en 1194.
Bernard de Ventadour cultivait et partageait son sens de la musique en composant des chansons essentiellement inspirées de sentiments éprouvés, réellement vécus tout au long de ses voyages à travers les chemins du Midi de la France, jusqu'aux Pyrénées et le Rhône. Bernard de Ventadour exprime toujours des sentiments vrais et sincères, sensible et délicat dans ses paroles, parfois triste, mélancolique. Il écrit en strophes courtes de huit Vers brefs, de huit syllabes par décasyllabes [6]. Ses œuvres traitent essentiellement les problèmes qu'engendrent les tourments de l'amour. Sa propre écriture poétique est simple, claire, d'une rare musicalité sonore, agrémentée d'images poétiques sublimées vertueuses. Ses poésies qu'il chante sont riches, parfaites, idéalistes, variées et d'une lecture gracieuse.
Troubadour précurseur de la chanson française, Bernard de Ventadour change la musique à la perfection, créateur incontesté de la poésie lyrique. Son talent approuvé par ses pairs, il pose les bases harmonieuses qui composeront les chansons en générales jusqu'à nos jours. Il a retranscrit dans ses chants, le reflet de son existence, riche d'expériences sentimentales personnelles. Lui-même se qualifiait comme le grand chantre de l'amour avec humour. Les conquêtes amoureuses de sa vie sont protégées par l'anonymat avec d'autres prénoms. Le poète et écrivain italien Giosué Carducci (1835-1907) lui a consacré une étude intitulée Bernard de Ventadour un poète de l'amour, démontrant qu'il n'existe que l'amour qui puisse donner l'inspiration à ses chants poétiques. Dans un répertoire d'une quarantaine d'œuvres terminées, on peut compter les strophes appelées par les historiens et les érudits, la Chanson de l'Alouette, la plus célèbre[7].
Voici la première strophe traduite de l'ancien français occitan:
Quand je vois l'Alouette s'élever, Can vei la lauzeta mover,
Vers le rayon du soleil, De joi sas contra.l rai,
Puisque, s'oubliant elle se laisse tomber, Que s'oblid'es laissa chazer,
Pour la douceur qui lui entre au cœur, Per la doussour c'al cor li vai,
Hélas! si grande envie me prend, Ai! Tan grans enveia m'en ve,
De tous les êtres que je vois joyeux, De cui qu'eu veia jauzion,
Et je m'étonne je me retiens, Meravilhas ai, car desse,
Que mon cœur ne fonde pas de désir, Lo cors de dizirer no.n fon.
Voici une strophe traduite très mystérieuse, provenant d'un autre poème :
Dame, si mes yeux ne vous voient, sachez que mon cœur vous voit;
ne vous affligez pas plus que je ne m'afflige, car je sais qu'on vous surveille à cause de moi.
Et si le mari vous bat, gardez bien qu'il ne vous batte pas le cœur.
S'il vous cause du chagrin, causez lui en aussi .
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- Paule Druilhe, Histoire de la musique classe de 5ème, Paris, Editions Hachette, , p. 32
- Simone Gebelin, « Musique du Moyen âge Bernard de Ventadour » (Disque sonore instrumental), sur source Gallica/.bnf.fr/BnF, (consulté le )
- Direction de R. Hans, « musique du moyen âge Bernard de Ventadour auteur, compositeur » (Disque sonore instrumental), sur source Gallica/.bnf.fr/BnF, (consulté le )
- Ernest hoepffner, les troubadours, Collection Armand Colin, , page 49
- Joseph Anglade, Les troubadours, vies, oeuvres influence en Limousin Source Gallica/.bnf.fr/BnF,
- Ernest Hoepffner, Les troubadours, Paris, Armand Colin, coll. « collection Armand Colin » (no 295), , p. 50
- Carl Appel, Bernard de Ventadour, Halle,