Utilisateur:Alain perilhou/Brouillon

Denys Ridrimont Biographie : penseur contemporain, né le 27 février 1960 à Revin dans les Ardennes.

Bibliographie : 1996 : La Naissance de la Nature (éditions de l'éclat) ; 2000 : Lettre à Anne (édition Alia) : 2012 : La Physique (éditions Michel de Maule) ; 2014 : La Peur (éditions Michel de Maule)

Influences : Il est difficile d'utiliser le terme de "philosophe" en ce qui le concerne : lui-même se définit comme "physicien" à de nombreuses reprises, reprenant ainsi la séparation canonique initiée par Aristote qui fit de Socrate le premier philosophe officiel pour l'ère moderne. Les références à Héraclite, Empédocle, Parménide, Démocrite, Zénon sont constantes et les plus nombreuses, mais les dialogues avec Spinoza, Kant, Schopenhauer, Nietzsche et Colli le sont de même en tant que ceux-ci cherchent à se rassurer d'une tentative trop dangereuse : "connaître davantage que ce que les dieux permettent de connaître", formule qui scelle la naissance de la connaissance en Grèce.

Ébauche : Si ses influences sont donc essentiellement "présocratiques", il s'agit néanmoins d'une pensée entièrement actuelle cherchant à redéfinir le principe de raison hors de toute influence d'ordre historique. Comment la connaissance est-elle seulement possible ? - que peut-on attendre d'elle ? - ce sont des questions sans-cesse reprises jusqu'à l'extrémité.

On ne peut en effet nier la raison sans nier la connaissance elle même ; mais la raison ne peut être une faculté, sans quoi la connaissance de la physique (au sens grec de nature) serait déjà totale. On voit dès lors que les sciences (et la physique en premier lieu) sont niées en tant que connaissances selon la raison, de même que le sont les religions monothéistes qui sont caractérisées comme "ce en quoi une représentation selon une raison controuvée trouve justement ses limites, puis n'hésite pas à les outrepasser".

Les réponses à ces questions ne peuvent que nous paraître étranges dans la mesure où la raison est définie comme "jeu avec la mémoire" (elle-même quasiment identifiée à la pensée) pour trouver les conditions de la mémoire, laquelle ne peut être un fondement à elle-même, puisqu'elle suppose la dualité sujet/objet.

Or, on est soi-même un "objet de la nature" comme toute autre chose, "il n'est aucun sujet".

A partir du seul principe d'unité de la physique, l'auteur demande donc que le principe d'exclusion de l'esprit humain (l'abstrait) soit confronté avec ce de quoi il se peut et se doit. Ce principe de l'individuation humaine est déterminé comme "peur".

C'est à partir de quoi, une fois ce schéma appliqué en toute matière, l'on découvre d'une par d'avantage que ce que l'on peut se représenter (qui suscite justement une peur sans objet), et de l'autre que l'écrasante majorité des interrogations humaines est fausse en elle-même, quelle que soit la réponse apportée ensuite, puisqu'elle a évacué le caractère hautement conditionné de l'individuation.

Le travail qui consiste à réinterpréter les connaissances d'un "objet de la peur dans la physique qui la permet et l'oblige" n'offre jamais un appui absolu mais toujours relatif ; ainsi les livres de l'auteur sont-ils nécessairement difficiles et toujours comme à se réévaluer eux-mêmes, car celui-ci ne s'exclut pas de la peur "contre quoi va la raison", laquelle consiste à tourner la peur contre elle même. La radicalisation du "stratagème raison" s'exprime par le principe de "réversibilité" : "celui qui veut connaître soit s'exiger la réversibilité des objets et du lien à eux : si je ne puis me représenter un objet que dans le temps, je devrais pouvoir déterminer l'objet à partir du temps, ce qui est impossible".

La pensée y semble toujours directement exprimée contre le langage : c'est une tentative vertigineuse en tout point qui envisage chaque auteur de la culture européenne comme "réputé connu et aimé", ce qui ne facilite en rien la lecture.

Reste qu'on y a une pensée sans médiation historique, religieuse ou même philosophique qui dit bien "en quelle proportion de la physique nous sommes". Cependant, si l'aspect antihistorique est poussé à l'extrême, il s'agit bien d'une oeuvre qui ne s'occupe que d'actualité dans le sens où "il n'est rien d'autre que l'actualité de proportions". Le temps est décomposé, et nié en tant que principe objectif : il y a là une grande rupture, nous n'avons pas affaire à un penseur moderne qui s'inscrirait dans une tradition, mais tente, comme à l'origine justement, de "tout commencer".

L'influence nietzschéenne est à ce point marquante, Nietzsche est sans cesse réfuté comme celui qui ne sait se situer vraiment : son côté positiviste est constamment moqué, de même son obsession anti chrétienne, de même encore sa lecture peu attentive des philosophes dit présocratiques dont il perçoit la grandeur sans pouvoir en prendre aucune leçon. Les évaluations chrétiennes procèdent elles-mêmes nécessairement, pour qu'elles se satisfassent ainsi d'elles-mêmes, d'un aspect antérieur de la conscience humaine. L'aspect souvent dilettante du penseur allemand, ainsi que son goût pour la littérature sont le plus radicalement ridiculisés.

"On ne répond pas à des questions qui ne peuvent être posées" est l'objection majeure contre tous ceux qui voudraient amender la conscience humaine tout en s'en défiant.

Le principe physique fondamental est le Mouvement en tant qu'il est antérieur aux objets. Que ceci ne puisse correspondre à une attente pour le rendre clair et distinct est pris pour signe de vérité quant aux proportions où même la peur est comprise.