Utilisateur:Adel hakim/Brouillon

La rentrée littéraire est une expression qui désigne une période commerciale concentrant un grand nombre de parutions de nouveaux livres, tous genres confondus, et qui a lieu chaque année, entre la fin du mois d’août et le début du mois de novembre. Le moment idéal pour s’attirer les sympathies des lecteurs.

Une tradition qui se cherche

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La rentrée littéraire, c’est ce «tir groupé» des éditeurs qui vise deux buts à demi-avoués : d’abord, faire la promotion de la «Maison» par le biais du « bouche à oreille » quelques mois avant les fêtes de la fin d'année, période où se fait le plus gros de leur chiffre d'affaires ; ensuite mettre leurs auteurs protégés en bonne place pour l'obtention d'un prix littéraire, lesquels prix sont généralement décernés entre septembre et novembre. En effet, le simple ajout d'un bandeau sur la couverture d'un livre visant à signifier qu'il a reçu l'un de ces prix peut faire s'envoler ses ventes, en particulier pour les prix les plus prestigieux tels le Goncourt ou le Renaudot. Les romans maghrébins d’expression française, à leur tour, jouent un rôle très important dans cette tradition littéraire francophone. Or, il est à constater que cette dernière reste toujours peu médiatisée en Algérie comme elle l’est dans les autres pays voisins, la Tunisie et le Maroc essentiellement. Cela nous amène à poser la question suivante : est-ce que la rentrée littéraire est une tradition francophone ou plutôt franco-française ? Depuis la fin du mois d’août dernier, tous les médias français (journaux, magazines, télévisions et radios), n’ont pour autre sujet que la rentrée littéraire. Des émissions spécialisées en littérature comme «La Grande Librairie» ou «Un Livre, Un Jour» jouent les promoteurs des romanciers qui ont décidé de sortir leurs produits littéraires en cette période. Des auteures comme Amélie Nothombe, qui est l’un des visages emblématiques de la rentrée littéraire, n’a pas raté cette période commerciale depuis 10 ans. Cette année, l’auteure belge a attaqué le marché littéraire avec son dernier roman intitulé : «Les Prénoms épicènes» édité, comme d’habitude, chez Albin Michel. Des auteurs différents… sur un seul terrain Le choix de Nothombe ne fait pas exception dans le monde littéraire, parce que beaucoup d’autres auteurs procèdent de la même manière à l’exemple de Mohamed Moulessehoul alias Yasmina Khadra. Ce dernier a choisi cette même période pour sortir son dernier roman intitulé «Khalil» édité en Algérie chez «Casbah Edition» et en France chez «Julliard». Moulessehoul, contrairement à ses habitudes, a commencé la promotion de son dernier ouvrage en Algérie, où il a effectué une tournée dans l’ouest du pays commençant par Oran, passant par Sidi Bel Abbés et arrivant à Tlemcen. Dans ces trois villes, l’auteur de «L’attentat» a animé des conférences sur des thèmes différents (l’état du livre en Algérie, l’importance de la production littéraire, etc.). Ces dernières étaient suivies de débat sur «Khalil», un roman écrit à la première personne du singulier où Yasmina Khadra s’est mis dans le rôle d’un terroriste. Certes, le déplacement de Yasmina Khadra dans les trois lieux cités a fait remplir les salles, mais cela est loin d’être considéré comme une rentrée littéraire. Un autre Algérien a choisi cette période aussi pour attaquer le marché littéraire français. Il s’appelle Adlen Meddi, beaucoup plus connu en tant que journaliste à El Watan. Meddi a fait une intrusion remarquée dans la littérature par le biais d’un un polar intitulé «1994», un titre très significatif qui représente le faîte de la décennie noir algérienne. Ce roman, édité en 2017 chez Barzakh, est paru en France aux éditions Rivages et avec une petite annotation de Kamel Daoud sur la couverture. Adlen Meddi a été lauréat du prix «Transfuge» du meilleur polar francophone en 2018. De même, «1994» est sélectionné aussi parmi les 10 textes candidats du fameux prix Goncourt du meilleur roman de l’année. En analysant la rentrée littéraire, on trouve qu’elle n’est jamais consacrée aux auteurs francophones au sens pur du mot. Cette année, par exemple, l’un des romans les plus recommandés est celui de Salman Rushdi intitulé «La maison golden». L’auteur britannique d’origine indienne est l’un des écrivains anglophones préférés des français depuis son roman «Les versets sataniques», un livre qui a brisé tant de tabous à son époque. Si on peut tirer une conclusion de tout ce que l’on vient d’écrire, ce serait certainement celle-là : la rentrée littéraire, c’est comme jouer au football, on peut trouver toutes les nationalités dans une même équipe, mais le match se joue dans un seul terrain : la France dans ce cas précis.