Utilisateur:À Chaud/Brouillon

= Nouveau Testament rédigé en hébreu = modifier

Brouillon d’un éventuel futur gros article intitulé '''Nouveau Testament rédigé en hébreu''' exposant cette thèse particulière.

Nombreuses références à compléter (signalées en '' '''majuscules italiques''' '' dans l’original word.doc).


Sera peut-être un jour complété par un article '''Original de l’évangile de Matthieu en hébreu''' qui indiquera ce que ces manuscrits apportent de nouveau par rapport à nos traductions grecques habituelles.

== Présentation == modifier

'''La rédaction du Nouveau Testament en hébreu''' est une thèse minoritaire proposée par certains spécialistes de toutes époques qui ont considéré comme une évidence que ces textes avaient été rédigés par et pour l’usage des tout premiers disciples juifs de [[Jésus]] qui se réunissaient alors dans le [[Temple de Jérusalem]] et utilisaient de ce fait l’[[hébreu]] en usage dans ce lieu.


Pour la thèse majoritaire affirmant une rédaction en [[Grec ancien|grec]] voir les articles [[Nouveau Testament]], [[Évangile selon Matthieu]], [[Évangile selon Marc]], [[Évangile selon Luc]], [[Évangile selon Jean]], etc.

{{Article détaillé|amorce=Pour la thèse majoritaire affirmant une rédaction en [[Grec ancien|grec]] voir entre autres les articles|Nouveau Testament|Évangile selon Matthieu|Évangile selon Marc|Évangile selon Luc|Évangile selon Jean}}


Cette thèse s’appuie sur l’histoire de cette première communauté juive de [[Jérusalem]] dirigée par [[Pierre (apôtre)|l’apôtre Pierre]] qui nous est connue par les [[Actes des apôtres]] et les autres textes du [[Nouveau Testament]], ainsi que par de nombreux témoignages des [[Pères de l’Église]] et autres témoins des premiers siècles.


Il en découle que les textes que nous utilisons habituellement seraient des traductions en [[Grec ancien|grec]] réalisées ultérieurement pour l’usage des nouveaux convertis de langue [[Grec ancien|grecque]] qui ne connaissaient pas l’[[hébreu]], tout comme les fidèles de langue [[latin]]e ont eu besoin de traductions en [[latin]], ce qui a donné la ''[[Vetus Latina|Vieille Latine]]'', ceux de langue [[araméen|araméenne]] ont produit la ''Vieille Syriaque''<ref>Voir Wikipedia anglais https://en.wikipedia.org/wiki/Syriac_versions_of_the_Bible#Old_Syriac_version § Old Syriac (en)</ref>, et nous-mêmes aujourd’hui devons utiliser des traductions en [[français]].


Les tenants de cette thèse de l’original en [[hébreu]] font donc remonter la rédaction des 4 [[évangiles]] aux années 30-40 de notre ère.

La date de rédaction tardive proposée par les tenants de la thèse majoritaire correspondrait plutôt à celle de leur traduction de l’[[hébreu]] au [[Grec ancien|grec]].


Cette thèse considère également que l’[[évangile de Matthieu]] a été personnellement rédigé par l’[[apôtre]] [[Matthieu (apôtre)|Matthieu]] lui-même, celui de [[évangile selon Jean|Jean]] par l’[[apôtre]] [[Jean (apôtre)|Jean]] lui-même, etc., suivant la tradition reçue des anciens, et que ces textes reflètent donc le caractère et la foi propre de chacun de leurs auteurs qui nous deviennent ainsi accessibles.


Aujourd’hui, cette rédaction originale en [[hébreu]] est devenue une certitude pour l’[[Évangile de Matthieu]]<ref>Voir, quand il existera, l’article spécialisé [[Évangile de Matthieu en hébreu]]</ref> et la [[Épître aux hébreux|lettre de Paul aux hébreux]] puisque nous possédons des copies des manuscrits originaux rédigés en [[hébreu]] par leurs auteurs juifs.


En effet, plusieurs spécialistes ont montré ces dernières années, notamment par une comparaison fine des manuscrits [[hébreu|hébreux]] et [[Grec ancien|grecs]], que ces manuscrits [[hébreu|hébreux]] ne pouvaient manifestement pas provenir de traductions à partir du [[Grec ancien|grec]] comme l’affirment les tenants de la thèse majoritaire.


Par contre, l’élargissement de cette thèse aux autres textes du [[Nouveau Testament]] reste une hypothèse basée sur le bon sens et de nombreux indices.


Cette thèse de la rédaction en [[hébreu]] ne concerne pas les lettres envoyées par [[Paul de Tarse|Paul]] aux églises de langue [[Grec ancien|grecque]] qui ont très vraisemblablement été écrites dans cette langue pour pouvoir être comprises par leurs destinataires.

== Les spécialistes ayant soutenu la thèse de l’[[hébreu]] == modifier

Nous citerons seulement les auteurs les plus récents.


'''L’abbé [[Jean Carmignac]] ''' (1914-1986) est un prêtre français spécialiste de l’hébreu des [[manuscrits de Qumran]].


Pour son usage personnel, il commence à traduire l’[[Évangile de Marc]] dans cette langue, travail en principe difficile, et il s’aperçoit immédiatement qu’en fait le texte [[Grec ancien|grec]] est une traduction très littérale de l’[[hébreu]] qu’il cherche à reconstituer.

Il examine alors les autres [[évangile]]s et constate qu’au moins les trois [[évangiles synoptiques]] ont été rédigés en [[hébreu]], et donc à une date beaucoup plus proche des évènements que ce qui est généralement admis.


Il fait des recherches dans les bibliothèques et découvre l’existence d’environ quatre vingt-dix « ''[[rétrotraduction|rétro traduction]]s'' » en [[hébreu]] du [[Nouveau Testament]] dont une trentaine ne concernent que les [[Actes des Apôtres]], les Épitres ou l’[[Apocalypse]], et une soixantaine concerne les [[évangile]]s en tout ou partie, sans compter les multiples citations des [[évangile|évangiles]] dans les nombreux traités médiévaux de controverses dont beaucoup sont rédigés en [[hébreu]]<ref>Jean Carmignac, ''La naissance des Évangiles synoptiques'', 4ème édition, François Xavier de Guibert, Paris 2021, pp. 12 à 21</ref>.


[[Jean Carmignac]] donne la liste de cette soixantaine, commençant en 1360 pour [[Simon Atumanos |Simon Atoumanos]] et allant jusqu’en 1984 pour les traductions récentes en [[hébreu]] moderne à l’usage des [[israélien]]s, et il cite souvent les bibliothèques où ils se trouvent.


Il ne se doute pas qu’au moins trois textes qu’il appelle « ''[[rétrotraduction]]s en [[hébreu]]'' » parmi les [[Évangile selon Matthieu|évangiles de Matthieu]] qu’il cite ne sont pas des traductions à partir du [[Grec ancien|grec]] comme il le pense, influencé par le dogme majoritaire, mais bien des copies de manuscrits originaux [[hébreu]]x comme nous le montrerons plus loin.


De même, il se pourrait fort bien que certaines autres « ''[[rétrotraduction]]s en [[hébreu]]'' » soient également des copies de manuscrits originaux.

Vaste travail en perspective pour les retrouver et les étudier, et éventuellement constater pour certains qu’il ne s’agit pas d’une « ''[[rétrotraduction]]'' » du [[Grec ancien|grec]], de l’[[araméen]] ([[Peshitta]], ε<ref>Voir https://en.wikipedia.org/wiki/Syriac_versions_of_the_Bible#Old_Syriac_version § Old Syriac (en)</ref>), du [[latin]], etc., mais bien de copies de l’original de [[Saint Matthieu|Matthieu]] en [[hébreu]]



[[Jean Carmignac]] donne ensuite de très nombreux arguments en faveur de la thèse de la rédaction en [[hébreu]], en développant en particulier la dizaine de familles de sémitismes (d’emprunt, d’imitation, de pensée, etc.) retrouvés dans les textes en [[Grec ancien|grec]] qui sont une très belle preuve qu’il s’agit de traductions à partir de l’[[hébreu]].


Exemples de sémitismes de pensée : l’[[hébreu]] refuse de combiner, synthétiser ou subordonner les divers éléments de la pensée, et les juxtapose en les reliant au moyen de la conjonction de coordination ''vav'' <big>'''ו'''</big> (=et), alors que le [[Grec ancien|grec]] doit obligatoirement les relier par une conjonction précisant leur relation réciproque, comme par exemple ''car, parce que, bien que'', rajoutant un sens qui n’existait pas dans le texte [[hébreu]] original.

Cela se voit bien dans l’[[Évangile de Jean]]  avec sa longue série de <big>'''και'''</big> servilement traduits du vav <big>'''ו'''</big> [[hébreu]] (=et).


En revanche, l’[[hébreu]] est plus emphatique : ''il a ouvert la bouche et il a parlé'', ou ''levant les yeux, il a vu'' ou ''il a pris la parole et il a dit''. Le traducteur [[Grec ancien|grec]] a souvent reconduit mot à mot ces expressions hébraïques typiques. Or il ne l’aurait jamais fait s’il avait écrit directement en [[Grec ancien|grec]].


De même, l’[[hébreu]] n’hésite pas à se répéter sans craindre d’être monotone, alors que le [[Grec ancien|grec]] ne peut l’accepter : ''il est sorti le semeur pour semer la semence et tandis qu’il semait...'' (Luc 8-5). Jamais un auteur [[Grec ancien|grec]] n’aurait osé écrire cela, et pourtant les textes des [[évangile]]s en [[Grec ancien|grec]] en regorgent d’exemples.


[[Jean Carmignac]]  note aussi que dans les [[évangiles]], il n’existe aucune trace de la pensée [[Grec ancien|grecque]], ce qui est normal puisque les premiers disciples de [[Jésus]] ne connaissaient ni cette langue ni cette culture bien différente de la leur.


Dans une conférence<ref>Conférence prononcée en 1978 dans un monastère anglais ''La date du Nouveau Testament selon Robinson'' [http://www.abbe-carmignac.org/?La-date-du-Nouveau-Testament-selon par l’Abbé Jean Carmignac].</ref>, il cite des arguments de [[John Arthur Thomas Robinson]]<ref>Dans son ouvrage ''Re-dater le Nouveau Testament'', Paris, Ed. P. Lethielleux, 1987</ref> prouvant que l’entièreté du [[Nouveau Testament]] n’a pas pu être écrite après la destruction du [[Temple de Jérusalem]].


Cet évènement a été une immense catastrophe dans l’esprit des Juifs en chamboulant complètement leur vie et leur mentalité, par la ruine des pratiques de leur religion en même temps que la ruine de l’économie de [[Jérusalem]] basée sur l’hébergement des pèlerins, plus l’élevage et la vente des très nombreux animaux sacrifiés dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]] chaque jour, et surtout lors des trois fêtes de pèlerinage à [[Jérusalem]], [[Pessa’h]], [[Chavouot]] et [[Souccot]], obligatoires chaque année pour tout juif.


Il est donc impossible que la rédaction des textes n’en ait pas tenu compte, ce qui n’est le cas nulle part.



'''Son élève [[Claude Tresmontant]] ''' (1925-1997) va reprendre cette thèse dans son ouvrage ''Le Christ hébreu''<ref>''Le Christ [[hébreu]]'', présentation et imprimatur de Mgr Jean-Charles Thomas, éd. O.E.I.L., 1983 avec réédition 1992 et 2015 (DDB).</ref> rédigé avant une étude approfondie des textes.


Plus intéressant, [[Claude Tresmontant]] étudiera ensuite en détail chacun des quatre [[évangile]]s et l’[[Apocalypse de Jean|Apocalypse]] pour en montrer de très nombreux exemples : ''Matthieu''<ref> Claude Tresmontant, ''Évangile de Matthieu'', éd. O.E.I.L., 1986 (réédition 1996).</ref>, ''Marc''<ref> Claude Tresmontant, ''Évangile de Marc'', éd. O.E.I.L., 1988.</ref>, ''Luc''<ref> Claude Tresmontant, ''Évangile de Luc'', éd. O.E.I.L., 1987.</ref>, ''Jean''<ref> Claude Tresmontant, ''Évangile de Jean'', éd. O.E.I.L., 1984.</ref> et ''Apocalypse''<ref>Claude Tresmontant, ''Apocalypse de Jean. Traduction et notes de Claude Tresmontant'', François-Xavier de Guibert, 1984 (ISBN 2-86839-030-7)</ref>.


Voir si dans les références des 4 évangiles, il ne faut pas rajouter à chaque fois « traduction et notes de Claude Tresmontant »


Si la lecture du ''Christ hébreu'' n’entraine pas forcément la conviction du lecteur, l’analyse qu’il fait des quatre évangiles est autrement plus riche et convaincante.


Parmi les illustrations, [[Claude Tresmontant]] donne deux photos extraites de manuscrits [[Grec ancien|grecs]] indiquant les dates de publication des [[évangiles]] :


'''Mettre ici la 1ère photo des dates de publication des évangiles avec comme légende'''

<small>Certains manuscrits grecs mentionnent en marge : ''Matthieu a rédigé et publié son évangile à Jérusalem 8 ans après la mort et [[résurrection de Jésus]] et la venue de l’Esprit Saint le jour de la Pentecôte''<ref>Manuscrit grec 106 de la Bibliothèque Nationale publiée dans ''Évangile de Jean, traduction et notes'' de Claude Tresmontant, O.E.I.L., 12 rue du Dragon, 75006 Paris, page 555 et 556.</ref></small>.

Mettre à chacune des 2 photos leurs références, la 2ème photo allant au début de la prédication


Ces dates correspondent bien à ce que nous savons de l’histoire de la première communauté juive des disciples de [[Jésus]] à [[Jérusalem]].

Il n’y a donc aucune raison de ne pas les considérer comme vraies, hypothèse que nous adopterons ici.



''' '''André Chouraqui''' ''' (1917-2007), ancien maire adjoint de [[Jérusalem]], a publié quatre ouvrages séparés ''Matyah ([[Évangile selon Matthieu]])''<ref>André Chouraqui, ''Matyah ([[Évangile selon Matthieu]])'', Éditions J.C. Lattès, mai 1993.</ref>, ''XXX ([[Évangile selon Marc]])''<ref>André Chouraqui, ''XXX ([[Évangile selon Marc]])'', Éditions J.C. Lattès, xxx.</ref>, ''XXX ([[Évangile selon LUC]])''<ref>André Chouraqui, ''XXX ([[Évangile selon Luc]])'', Éditions J.C. Lattès, xxx.</ref>, ''XXX ([[Évangile selon Jean]])''<ref>André Chouraqui, ''Yohanân ([[Évangile selon Jean]])'', Éditions J.C. Lattès, mai 1993.</ref>.


Ces ouvrages commencent  chacun par un liminaire d’une cinquantaine de pages. Puis la traduction contient de très nombreuses notes dont le volume dépasse souvent celui du texte, dans lesquelles il indique le substrat juif du texte et sa signification (ces notes sont très utiles pour comprendre en profondeur la signification originale de ces textes).


Bien qu’il ait sous les yeux la traduction [[Grec ancien|grecque]], [[André Chouraqui|Chouraqui]] traduisait en fait l’[[hébreu]] sous-jacent qu’il reconstitue à partir du [[Grec ancien|grec]], en le remettant dans son contexte juif de l’époque.


Sous le titre ''La Bible'' chez Desclée de Brouwer, André Chouraqui a également repris l’ensemble de toutes ces traductions individuelles en un seul livre, avec un volume de notes extrêmement réduit. Hélas, la majorité des informations contenues dans ces notes, très intéressantes pour notre sujet, a complètement disparu.



'''L’hébraïste américain [[George Howard (hébraïsant)|George Howard]] ''' (1935-2018) a fait une très belle étude<ref>''The Gospel of Matthew according to a primitive Hebrew text'', Macon, Ga.: Mercer University Press, 1987 (ISBN 9780865542501, OCLC 16352448). Nouvelle édition : ''Hebrew Matthew'', Macon, GA: Mercer University, 1995 (ISBN 9780865544703, OCLC 32508844) (en)</ref> des diverses éditions du manuscrit de Shem Tov<ref>Indiquer les différentes éditions</ref>, dont il montre toutes les spécificités du texte [[hébreu]] qui ne se retrouvent pas dans le [[Grec ancien|grec]].


Il cite par exemple les nombreux effets oratoires que Jésus utilisait<ref>Mettre la référence</ref>, basés sur des jeux de mots, effets qui disparaissent totalement dans la traduction [[Grec ancien|grecque]]. L’un des procédés favoris de Jésus était de terminer une phase d’un discours par une suite de mots d’une certaine prononciation, puis de commencer la phase suivante par des mots d’une prononciation très semblable mais d’une toute autre signification. Les auditeurs entendaient deux phrases quasi identiques et devaient faire un effort pour suivre, ce qui les obligeait à maintenir une grande attention. Ces jeux de mots ne peuvent pas même pas être soupçonnés dans la traduction [[Grec ancien|grecque]]. Ce point constitue une belle preuve que le texte a été rédigé en [[hébreu]].

Faire un résumé référencé des autres observations de Howard


Howard en déduit qu’il ne peut évidemment pas s’agir d’une traduction du [[Grec ancien|grec]] comme on le pensait avant lui, mais qu’il s’agit manifestement d’un manuscrit [[hébreu]] original de l’[[Évangile selon Matthieu|Évangile de Matthieu]].


Certains ont remarqué la proximité de ce texte avec la [[Vetus latina|Vieille Latine]] et en ont déduit qu’il aurait été traduit à partir de cette version latine. Cependant, il faut savoir que la [[Vetus latina|Vieille Latine]] a été traduite directement à partir de l’[[hébreu]] et il est normal que cette traduction présente des points communs avec son original [[hébreu]]. Et aussi, comment un traducteur écrivant à partir du latin pourrait reconstuter les procédés oratoires employés par [[Jésus]] ?


'''L’historien et théologien juif [[Daniel Boyarin]] ''' (1946-) se situe dans la même perspective avec son livre ''Le Christ juif ''<ref>Daniel Boyarin, '''', Paris, Cerf, 2013, Préface du cardinal Philippe Barbarin</ref>.

'''Le Juif orthodoxe américain James Scott TRIMM''' (1966-)  a reconnu en [[Yeshoua]] (=[[Jésus]]) le Machiah (=[[Messie]]) d’[[Israël]] et s’est fixé comme but de faire revivre l’ancienne secte des [[Nazoréens|Nazaréens]]<ref>Voir ses sites Internet ''Nazarene Judaism'' (en) (Judaïsme nazaréen) https://nazarenejudaism.com/ (en) et ''Nazarene Restauration Projects'' (en) (Projets de restauration des Nazarènes) http://nazarenespace.com/blog/nazarene-restoration-projects/ (en) et https://scripturenexus.com/ (en).</ref>. Il ne veut pas être confondu avec le [[Judaïsme messianique]] qu’il considère hérétique car ayant déformé le message de [[Yeshoua]] par assimilaton avec les [[Chrétiens]], alors qu’il veut retrouver ce message dans sa pureté originelle.


Pour cela, il travaille<ref>Voir ses sites Internet ''Scripture Restauration Project'' (en) http://www.scripturerestorationproject.com/ (en) et ''Scripture Nexus'' https://scripturenexus.com/ (en)</ref> à reconstituer les anciens textes perdus par les [[Chrétiens]], et en particulier les [[Évangile]]s et ses variantes ([[Évangile des Hébreux]]), le premier [[Livre d’Hénoch]], le [[Livre des Jubilés]], etc.


En effet, James Trimm a remarqué que [[Jésus]] et ses disciples considéraient ces deux derniers livres comme ''[[Saintes Écritures|Écriture Sainte]]'' puisque dans les [[évangile]]s on en trouve des allusions et même des citations<ref>Mettre les références</ref>.

Seules les très rares personnes qui connaissent ces textes peuvent reconnaître ces allusions ou citations directes. Il faut savoir que le [[Canon biblique|Canon des Écritures Juives]] n’a été établi que plus tard lorsque les [[pharisiens]], [[rabbins]] et autres tenants du [[Judaïsme]] ayant refusé [[Jésus]] se sont réunis vers l’an 90 à [[Yavné]], alors qu’auparavant, notamment à l’époque de [[Jésus]], chaque communauté décidait indépendamment des livres ayant le statut d’''[[Saintes Écritures|Écriture Sainte]]''.


James Trimm a réuni en 1988 un groupe de travail international sur Internet intitulé '' Hebrew/Aramaïc origins of New Testament '' pour la recherche sur les textes originaux du Nouveau Testament en hébreu et araméen<ref>Voir sur Facebook ''Hebrew/Aramaïc New Testament Research Institute'' https://www.facebook.com/HebAramNT/ (en)</ref>. Ce groupe a eu une belle activité dans ses premières années et s’est tari depuis.


James Trimm a publié plusieurs livres<ref>Voir la page de présentation de ses ouvrages http://www.nazarenespace.com/index.php?r=custom_pages%2Fview&id=6 (en)</ref>, dont ''Hebraic Roots Version Scriptures (=Bible Aux Sources Juives)''<ref>James Trimm, ''Hebraic Roots Version Scriptures'' (en), 2001.</ref> qui reprend la mentalité et les expressions juives. Pour le [[Nouveau Testament]], il traduit les textes [[araméens]] de la ''Vieille Syriaque (Vetus Syra)''<ref>Voir https://en.wikipedia.org/wiki/Syriac_versions_of_the_Bible#Old_Syriac_version § Old Syriac (en)</ref> ou de la ''[[Peshitta]]'' qui constituent les textes les plus proches de l’original dont nous disposons. La traduction de l’[[Évangile selon Matthieu|évangile de Matthieu]] est effectuée à partir du manuscrit [[hébreu]] DuTillet.


Plutôt que de publier des livres dont la diffusion est nécessairement réduite aux quelques personnes qui les achètent, il préfère maintenant diffuser de très nombreux articles à ses nombreux abonnés<ref>Voir les articles récents sur http://nazarenespace.com/index.php?r=dashboard%2Fdashboard (en)</ref>.


Dans sa traduction de l’[[Évangile selon Matthieu|Évangile de Matthieu]] suivant le manuscrit [[hébreu]] DuTillet, il est évident pour James Trimm que Matthieu a rédigé son texte en [[hébreu]]. Cependant, pour les autres textes, il n’écarte pas une origine possible araméenne, comme bien d’autres personnes pratiquant couramment l’[[araméen]].


James Trimm poursuit ses recherches de manière très indépendante avec des moyens économiques extrêmement réduits, et il est ignoré des milieux universitaires de la recherche officielle sur le [[Nouveau Testament]].

C’est peut-être la personne la plus avancée sur notre sujet à ce jour.



'''Le Juif Messianique américain Yoseph Viel'''<ref> Voir ses publications sur http://messiahalive.com/bookorders.htm (en). Il signe souvent ''Joe Jovial'' ou ''Jovial'' sur Internet.</ref> a été un contributeur fécond du groupe '' Hebrew/Aramaïc origins of New Testament '' fondé par James Trimm pendant ses premières années.


Il a fait une comparaison fine des différents manuscrits de l’[[évangile selon Matthieu|évangile de Matthieu]] disponibles (King James, [[Hébreu]] moderne (retraduit du [[Grec ancien|grec]]), DuTillet, Munster 1537, Munster 1557, Shem Tov, Vieille Syriaque, Peshitta, Whescott-Hort, Grec orthodoxe, Manuscrits byzantins, Vulgate de Jérôme) en les recopiant en colonnes sur une même page, verset par verset :

PHOTO Tableau de comparaison des différents manuscrits de Matthieu disponibles, par Yoseph Viel


Et de même pour la [[Lettre aux Hébreux]] :

PHOTO Tableau de comparaison des différents manuscrits de la [[Lettre aux Hébreux]] disponibles, par Yoseph Viel


Il n’a pas publié ces documents qui d’ailleurs n’intéressent qu’un très petit nombre de spécialistes. C’est pourtant la meilleure manière de détecter quelle version est l’originale et laquelle est une traduction de l’autre.


Il conclut de cette comparaison que l’[[évangile selon Matthieu|évangile de Matthieu]] a été rédigé en [[hébreu]], et que le texte [[hébreu]] permet même d’expliquer certaines bizarreries que l’on retrouve dans les manuscrits [[Grec ancien|grecs]]. En effet, le texte [[Grec ancien|grec]] que nous utilisons a été traduit par une personne maitrisant assez mal l’[[hébreu]], et elle fourmille de petites erreurs de traduction qui deviennent évidentes quand on les compare à l’original [[hébreu]]. Il arrive à la même conclusion pour la [[Lettre aux Hébreux]].


Joseph Viel a publié le livre ''The Hebrew Pages of the New Testament''<ref>Voir sur son site http://www.messiahalive.com/hebnt.htm (en)</ref> dans lequel il ne recopie que les 3 manuscrits de l’[[évangile de Matthieu]] de DuTillet, Munster et Shem Tov, ainsi que le manuscrit de la [[Lettre aux Hébreux]] de Munster, avec une traduction en anglais.


Sur la présentation qu’il en fait sur youtube<ref>https://www.youtube.com/watch?v=rkkjZQjorzQ (en)</ref>, il présente son ouvrage en écrivant ''History says Hebrews and Matthew were originally written in Hebrew. This video is about an in-depth analysis of the Hebrew manuscripts available for both books of the New Testament (L’histoire dit que la [[lettre aux Hébreux]] et l’[[évangile selon Matthieu|évangile de Matthieu]] ont été originalement écrits en [[hébreu]]. Cette vidéo est une analyse en profondeur des manuscrits [[hébreu]]x disponibles pour ces deux livres du [[Nouveau Testament]]).''


Voir aussi ses articles ''Hebrew Thought in the New Testament (Pensées hébraïques dans le [[Nouveau Testament]]'', parties 1 à 3) qu’il présente ainsi sur youtube<ref> https://www.youtube.com/watch?v=VVkf8yv3X90 (en) pour la partie 1, https://www.youtube.com/watch?v=B4412AMsMLY (en) pour la partie 2 et https://www.youtube.com/watch?v=88fagfOL6oQ (en) pour la partie 3 </ref> : ''A look at Hebrew Thought in Matthew and selected teachings of the Messiah. Proof that He spoke in Hebrew to a Hebrew audience based on the content of the things He said. (Un coup d’œil aux pensées hébraïques dans l’évangile de Matthieu et un choix d’enseignements du Messie. La preuve qu’il parlait en [[hébreu]] à un auditoire hébraïque, basée sur le contenu de ce qu’il disait).''


Dans sa vidéo ''The Pattern in Hebrews''<ref>Voir sa présentation sur youtube https://www.youtube.com/watch?v=CRpXqOp7URQ</ref> (La structure dans la [[lettre aux Hébreux]]), il explique qu’''il existe une structure littéraire dans la [[lettre aux Hébreux|Lettre de Paul aux Hébreux]] qui prouve qu’elle a été divinement inspirée et que la version [[hébreu|hébraïque]] est l’original, tandis que la version [[Grec ancien|grecque]]  a été traduite à partir d’elle''.



'''L’historien des religions [[Dan Jaffé]] ''' (1970-) dans son livre ''Le judaïsme et l’avènement du christianisme, Orthodoxie et hétérodoxie dans la littérature talmudique''<ref>Dan Jaffé, ''Le judaïsme et l’avènement du christianisme, Orthodoxie et hétérodoxie dans la littérature [[talmud|talmudique]] Ier- IIè siècle'', Ed. du Cerf, Paris, mars 2005</ref> reproduit cinq petits extraits de la littérature rabbinique naissante contenant deux types de directives rabbiniques concernant les rouleaux en [[hébreu]] des Minim : les uns disent qu’il faut ''couper les mentions [du Nom de Dieu] et brûler le reste'', et les autres qu’il faut ''brûler le tout''.


[[Dan Jaffé]] montre ailleurs que sous cette dénomination, il s’agit presque certainement des livres des chrétiens, et donc des [[évangile]]s. Cela montre bien que les livres de ces premiers disciples de [[Jésus]] étaient en [[hébreu]], car les [[rabbin]]s ne les auraient jamais connus s’ils avaient été rédigés en [[Grec ancien|grec]].

Dans son article ''Les Sages du Talmud et l’Évangile selon Matthieu : Dans quelle mesure l’Évangile selon Matthieu était-il connu des Tannaïm ?''<ref> Dan Jaffé, ''Les Sages du Talmud et l’Évangile selon Matthieu : Dans quelle mesure l’Évangile selon Matthieu était-il connu des Tannaïm ? '', Revue de l'histoire des religions https://journals.openedition.org/rhr/7544 </ref>, [[Dan Jaffé]] conclut son étude en écrivant, entre autres : « ''Nous serions ainsi en présence de deux phénomènes capitaux : – l’origine hébraïque ou araméenne de l’[[Évangile selon Matthieu]] dont certains éléments pourraient être décelés de façon paradoxale dans la littérature talmudique ; – la connaissance des Sages du Talmud, à une époque aussi reculée que le iie siècle, de fragments de cet Écrit... '' ».


Et plus loin « ''Dans notre démarche nous souhaiterions souligner une originalité : celle qui consiste à prendre comme support textuel la littérature [[talmud]]ique afin de remonter jusqu’à une éventuelle origine [[hébreu|hébraïque]] de l’[[Évangile selon Matthieu]] ... '' »



'''Par ailleurs, ignorant la thèse officielle, de très nombreuses personnes''' étudient, traduisent, utilisent ou commentent l’un des trois (ou les trois) manuscrits de [[Matthieu (apôtre)|Matthieu]] en [[hébreu]] que nous verrons plus loin et en ont publié leurs observations ou même les textes avec des traductions. On peut les retrouver en effectuant une recherche sur Internet avec ''Évangile de Matthieu en hébreu'' ou ''Évangile Matthieu « Shem Tov »''.

== La langue de l’époque == modifier

Il a été dit beaucoup de choses sur ce sujet. Résumons l’état des connaissances actuelles.


Le [[premier livre des Maccabées]] est un livre historique qui raconte la résistance héroïque au péril de leur vie par le groupe des ''''Maccabées'' contre l’imposition de la langue et de la culture [[Grec ancien|grecque]] par l’envahisseur [[Séleucides|Séleucide]] quelques 150 ans avant la naissance de [[Jésus]], pour conserver l’[[hébreu]] et la sainteté du [[Temple de Jérusalem]].


Les [[Manuscrits de la mer Morte]] découverts à [[Qumran]] montrent qu’à l’époque de leur rédaction qui couvre celle des premiers disciples de [[Jésus]], les habitants de [[Judée]], et en particulier de [[Jérusalem]], étaient revenus à l’[[hébreu]]. Pour le distinguer de l’[[hébreu]] de la période classique, les spécialistes appellent cette langue un ''Judéen vernaculaire''.


Rappelons que [[Jean Carmignac]] était connu comme un spécialiste de cet [[hébreu]].


Par ailleurs, les lettres de [[Shimon bar Kokhba|Bar Kokhba]] qui ont été retrouvées sont également majoritairement en [[hébreu]], et le fait que le rabbin [[Hillel Hazaken|Hillel l’ancien]] ait eu besoin de demander l’autorisation du [[Sanhédrin]] pour apprendre la langue [[Grec ancien|grecque]] (en se sentant obligé d’en justifier les raisons) confirment cette réalité.



Dans le [[Temple de Jérusalem]] en particulier on parlait l’[[hébreu]], la langue sacrée. Cette langue est toujours celle de la [[liturgie]] utilisée à la [[synagogue]].


En [[Galilée (région)|Galilée]] par contre la population était composée de Juifs et d’étrangers qui y avaient été déportés. On ignore en grande partie comment était la langue parlée par le peuple. On pense qu’on y parlait un patois mêlangé d’[[hébreu]] et de traces d’[[araméen]], avec un accent particulier qui, entre autres, ne prononçait pas la fin des mots (ainsi ''Yeshoua’'' (=[[Jésus]]) est devenu ''Yeshou'', qui après être passé par le grec ''ιησους'' (iesous) évoluera, y compris l’invention du caractère typographique J pour représenter le son Yé, pour devenir notre ''Jésus'').


On ignore dans quelle langue [[Jésus]] parlait au gens de [[Galilée (région)|Galilée]] auxquels il s’adressait. Il est vraisemblable qu’il le faisait dans le patois populaire pour être compris par les gens du peuple, mais il y a aussi des indices qu’il s’exprimait parfois en [[hébreu]] quand son auditoire pouvait comprendre cette langue (à la [[synagogue]] ou avec des [[pharisiens]]). Par contre à [[Jérusalem]], et en particulier dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]], il parlait l’[[hébreu]] populaire de son temps.


Par la suite, les disciples se sont réunis dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]] (tant qu’il a existé) pour prier et [[prêche|précher]], comme on le voit dans les [[Actes des Apôtres]], par exemple en Actes 5-42. Leur prédication, ainsi que les écrits qu’ils y utilisaient, ne pouvait donc être qu’en [[hébreu]].

=== L’hypothèse du grec === modifier

Suite aux conquêtes d’[[Alexandre Le Grand]] et de ses successeurs, on parlait [[grec ancien|grec]] tout autour d’[[Israël]], au nord comme au sud. Par exemple, les Juifs d’[[Alexandrie]] en [[Égypte]] ont ressenti le besoin de traduire en [[grec ancien|grec]] la [[Tanakh|Bible hébraïque]] (traduction appelée [[Septante]]) 270 ans avant [[Jésus]].


Mais en [[Israël]], à l’époque de [[Jésus]], seul l’ennemi envahisseur honni parlait [[grec ancien|grec]], et il n’y a pas eu de civilisation [[grec ancien|grecque]] comme dans les autres pays. Par la force des choses, plusieurs personnes qui devaient travailler avec l’envahisseur devaient baragouiner [[grec ancien|grec]], comme cela s’est fait avec l’[[allemand]] pendant l’[[Occupation de la France par l'Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale]], surtout des membres de l’élite, plus quelques commerçants ou serviteurs.


À [[Jérusalem]], la révolte des [[Maccabées]] avait chassé l’envahisseur honni hors du [[Temple de Jérusalem|Temple]]. Mais son armée restait bien présente et disposait même d’une [[place forte]] servant de lieu d’observation juste au-dessus du [[Temple de Jérusalem|Temple]], bien que ses soldats n’y pénétraient pas. Le peuple, quant à lui, parlait toujours [[hébreu]] comme nous l’avons vu.


Par contre, dans la population mélangée de [[Galilée]], la révolte des [[Maccabées]] à [[Jérusalem]] était lointaine et avait eu peu d’effet sauf sur la mentalité des Juifs. Il est possible que [[Saint Matthieu|Matthieu Levy]] devait remplir ses registres de douanier en [[grec ancien|grec]].


Si les parents de [[Pierre (apôtre)|Shimon-Pierre]] lui ont donné un nom [[hébreu]], ils ont appelé leur autre fils du non [[grec ancien|grec]] Ανδρέας =Andréas, '' André '' (=homme mâle), et un autre apôtre portait aussi le nom [[grec ancien|grec]] de Φίλιππος =Philippos, '' Philippe '' (celui qui aime les chevaux). Ce qui fait que sur les douze apôtres [[Galilée|galiléens]] de Jésus, 10 avaient un nom [[hébreu]], et 2 un nom [[grec ancien|grec]]. Ce rapport de 15-20 % devait se retrouver dans la population. Le patois [[galilée|galiléen]] restait donc majoritaire, et c’est la langue que [[Jésus]] utilisait pour se faire comprendre du peuple.


L’historien juif du 1er siècle [[Flavius Josèphe]] raconte qu’il a eu beaucoup de peine à acquérir les connaissances des Grecs et comprendre le language [[grec ancien|grec]], et qu’il ne peut pas le prononcer avec une exactitude suffisante, parce que son pays n’encourage pas ceux qui apprennent les langues étrangères<ref>Josèphe, ''Antiquités Juives XX, XI''</ref>.

=== L’hypothèse de l’araméen === modifier

Certains, notamment des personnes pratiquant la langue araméenne, prétendent que là où on lit ''''hébreu'''' il faut en fait lire ''''araméen'''', et donc que le [[Nouveau Testament]] aurait été rédigé en [[araméen]]<ref>Voir par exemple l’article ''Aramaic original New Testament theory'' (en) sur Wikipedia anglais https://en.wikipedia.org/wiki/Aramaic_original_New_Testament_theory</ref>.


On peut aussi remarquer que beaucoup d’expressions [[hébreu|sémitiques]] sont retranscrites en [[araméen]] dans nos manuscrits [[Grec ancien|grecs]], comme par exemple ''Talitha Kum'' en Luc 8-54 ou ''Élahi, Élahi, Lama Sabachtani'' en Marc 15-34. Pour cette dernière, il est sûr que [[Jésus]] l’a prononcée en [[hébreu]] puisque d’une part il cite le [[psaume 22]] par ses premiers mots suivant la coutume de l’époque, et donc en [[hébreu]], et que d’autre part certains auditeurs se demandent pourquoi [[Jésus]] appelle le prophète [[Élie]], cette méprise ne pouvant exister que si la phrase a été dite en [[hébreu]].

Par contre on ne sait pas comment ces phrases en [[hébreu]] ont été transformées en [[araméen]]. Une hypothèse serait que cet [[évangile]] a été traduit en [[Grec ancien|grec]] à partir d’une traduction en [[araméen]].


L’[[araméen]] est une langue proche de l’[[hébreu]] : il y a la même différence entre l’hébreu et l’araméen qu’il y en a entre le français et l’italien, et les Israéliens ne comprennent rien au Talmud enseigné par les rabbins en araméen<ref>David Belhassen ''La langue de Jésus : Jésus parlait et enseignait en hébreu et non en araméen ! '' https://https://www.europe-israel.org/2014/08/la-langue-de-jesus-jesus-parlait-et-enseignait-en-hebreu-et-non-en-arameen/ ou https://docteurangelique.forumactif.com/t17806-jesus-parlait-et-enseignait-en-hebreu-et-non-en-arameen-par-david-belhassen.</ref>. L’[[araméen]] était la langue jadis parlée par l’ancêtre [[Abraham]], langue qui a lentement évolué pour devenir l’[[hébreu]] à cause de l’éloignement géographique au cours des siècles.


L’[[araméen]] a beaucoup influencé le peuple Juif, notamment lors de l’[[exil à Babylone]] (597-538 avant notre ère) où une imposante [[diaspora juive|diaspora]] est restée pendant 70 ans. Les exilés qui en sont revenus parlaient cette langue et ont essayé de l’imposer. Mais seule la graphie (les caractères de l’[[hébreu]] carré actuel) ont été adoptés par le peuple, tandis que dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]] les rouleaux de l’[[Écriture]] restaient écrits en caractères [[alphabet paléo-hébraïque|paléo-hébreu]]. La grande partie du [[Talmud]] dite de [[Babylone]] a été rédigée en [[araméen]], ainsi que certaines prières (comme le [[Kaddish]]).


Cependant aucune preuve ne soutient cette affirmation pour le [[Nouveau Testament]]. L’[[hébreu]] était à l’époque la langue du peuple à [[Jérusalem]], et seuls des érudits, des étrangers ou des commerçants de passage parlaient l’[[araméen]].


'''David Belhassen qui a vécu en Israël et parlait français, hébreu et arabe''' raconte une anecdote<ref>Voir son article ''La langue de Jésus : Jésus parlait et enseignait en hébreu et non en araméen ! '' https://https://www.europe-israel.org/2014/08/la-langue-de-jesus-jesus-parlait-et-enseignait-en-hebreu-et-non-en-arameen/ ou https://docteurangelique.forumactif.com/t17806-jesus-parlait-et-enseignait-en-hebreu-et-non-en-arameen-par-david-belhassen</ref> où il retraduisait en [[hébreu]] à des [[Israélien]]s [[hébreu|hébréo phones]] les paroles de [[Jésus]] en Matthieu 15-1 à 12, particulièrement le verset 11 :


« [[Jésus]] prononce sa fameuse sentence : « ''Ce n’est pas ce qui pénètre dans la bouche qui souille l’homme, mais ce qui en sort » ''


« Les disciples, en apercevant les [[pharisiens]] extrêmement choqués des paroles de leur Maître, lui demandent l’explication de la [[Parabole (Nouveau Testament)|parabole]]. [[Jésus]] les sermonne: « Êtes-vous vous-aussi des bornés ? Ne comprenez-vous pas que ce qui pénètre dans la bouche descend dans le ventre et s’en va comme excréments aux lieux d’aisances, tandis que les paroles mauvaises qui sortent de la bouche proviennent du cœur, et elles souillent l’homme ! »


« En relisant toute cette scène, aussi bien en français qu’en [[grec ancien|grec]] ou même en [[araméen]], on a du mal à saisir ce qui offusque tant les [[pharisiens]] et pourquoi [[Jésus]] traite-t-il ses propres disciples de bornés ! On aura aussi énormément de mal à expliquer pourquoi la simple juxtaposition de trois mots: pharisiens-excréments-paroles, déclenche instantanément chez les auditeurs de [[Jésus]], le sentiment d’avoir été bafoués d’une part (chez les [[pharisiens]]), ou … un fou rire général d’autre part (chez ses disciples [[galilée|galiléens]] et chez le peuple).


« ... En hébreu par contre, ils dérivent tous d’une racine commune P-R-SH, qui étymologiquement indique ''ce qui sort'', ''ce qui se sépare'', donc à la fois les excréments (=P-Re-SH) qui sortent de l’orifice anal, les paroles ou encore ''exégèses'' (= P-Ru-SH) qui sortent de l’orifice buccal, et les ''[[pharisiens]]'' (= P-Rou-SHim) qui sort et se séparent du peuple avec leur ''exégèse'' qui fait l’amalgame entre ''excrément'' et ''parole'', anal et buccal.


« Par ce ''calembour'', [[Jésus]] rétorque donc aux [[pharisiens]] que la véritable souillure est leur exégèse méticuleuse et rébarbative de la [[Torah]].'' »


Cette scène se passe en [[Galilée]] mais [[Jésus]] s’adresse à des [[pharisiens]] venus de [[Jérusalem]] et il s’adresse manifestement à eux en [[hébreu]]. Peut-être est-ce la raison pour laquelle certains [[apôtre]]s n’ont pas compris l’allusion.


Voir aussi les autres exemples donnés par David Belhassen où ce que dit [[Jésus]] prend un grand relief uniquement s’il a parlé en [[hébreu]], alors que la phrase ne fonctionne pas s’il parle en [[araméen]].


David Belhassen remarque aussi qu’en Jean 19-20 la pancarte au-dessus de la Croix de [[Jésus]] était en [[hébreu]], [[Grec ancien|grec]] et [[latin]], et pas en [[araméen]].

== Histoire de la formation des évangiles == modifier

Une bonne connaissance de l’histoire de la première communauté des disciples juifs de [[Jésus]] à [[Jérusalem]] permet de comprendre les différents arguments de cette thèse.

=== Première prédication orale de l’évangile === modifier

La première [[prêche|prédication]] de la <big>'''בשורה'''</big> ''Besorah'' (=''[[Évangile|Bonne Nouvelle]]'', terme qui sera plus tard traduit en [[Grec ancien|grec]] par <big>'''εὐαγγέλιον'''</big> ''evangelion'' et donnera notre mot ''''évangile''''), a été faite par l’[[apôtre]] [[Pierre (apôtre)|Pierre]] dès le jour de ''[[Chavouot]]'' ([[Pentecôte]]) dans le [[Temple de Jérusalem]], comme nous le racontent les [[Actes des apôtres]] au chapitre 2 lorsque les disciples sont remplis du [[Saint Esprit]] et qu’ils se mettent à [[glossolalie|parler en langues]]. Chacun, y compris les très nombreux étrangers qui sont venus de tout le monde connu d’alors, les comprend dans sa propre langue.


[[Pierre (apôtre)|Pierre]] se lève et explique que se réalise ce qu’avait annoncé le prophète [[Joël (prophète)|Joël]]<ref>En Joël 2-28 et 29</ref>.


Et il continue en Actes 2.22 « ''Hommes Israélites, écoutez ces paroles : Jésus de Nazareth ... vous l'avez fait mourir ... mais Dieu l'a ressuscité ... nous en sommes tous témoins ... ''

« ''Car la promesse est pour vous, pour vos enfants, et pour tous ceux qui sont au loin, en aussi grand nombre que le Seigneur notre Dieu les appellera.

« ''Ceux qui acceptèrent sa parole furent [[baptême|baptisés]]; et, en ce jour-là, le nombre des disciples s'augmenta d'environ trois mille âmes. ''»



Pendant un certain temps [[Pierre (apôtre)|Pierre]] a été le seul [[prêche|prédicateur]].

Puis, quand le nombre de fidèles a trop augmenté, les autres [[apôtres]] ont bien été obligés de l’imiter, et ils ont commencé à le faire en s’appuyant sur ce que disait [[Pierre (apôtre)|Pierre]].


Cette [[prêche|prédication]] orale de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] a donc constitué la base de ce que les autres [[apôtres]] (dont deux d’entre eux ont ensuite écrit un [[évangile]]) ont utilisé pour commencer à [[prêche|prêcher]] à leur tour. L’hypothèse d’une source unique<ref>Voir les articles [[Antériorité de Marc]] ou [[Problème synoptique|Évangiles Synoptiques]], [[Source Q]], etc.</ref> est donc logique : il s’agit de ce support oral de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] qui a précédé la rédaction des [[évangiles]], et que [[Marc (évangéliste)|Marc]] mettra ensuite par écrit.


Il a été cité ou évoqué d’autres écrits (Logias-[[Source Q]], [[Évangile des Nazaréens]], [[Évangile des Hébreux]], [[Évangile des Ébionites]], etc. ), mais les témoignages à leur sujet sont trop parcellaires pour en avoir une idée précise.

.

=== Apparition de l’Évangile de Matthieu === modifier

(Résumer ici l’article 2 quand il existera, + Voir l’article spécialisé [[Évangile de Matthieu en hébreu ]]) modifier

Voir sur Wikipedia (en) :

* Rabbinical translations of Matthew les différents autres auteurs

* Aramaic original New Testament theory            Aramaïc primacy

* Hebrew Gospel hypothesis

* Language of Jesus


La première personne qui ait écrit et publié sa [[prêche|prédication]] à [[Jérusalem]] et en [[hébreu]] 7 ans après la [[Pentecôte]] est [[Saint Matthieu|Matthieu]], comme nous l’avons vu écrit à la fin de certains manuscrits [[Grec ancien|grecs]].

METTRE ICI LA 2ème PHOTO AVEC LES DATES


[[Saint Matthieu|Matthieu]] habitait [[Capharnaüm]] en [[Galilée]] lorsque [[Jésus]] l’a appelé à le suivre. Il raconte dans son évangile les circonstances de la naissance de Jésus et de son enfance tels que les lui a racontés [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] qui n’habitait pas loin de là et qui venait parfois à [[Capharnaüm]]. Ensuite [[Saint Matthieu|Matthieu]] raconte ce qu’il a vécu comme disciple de [[Jésus]].



[[Eusèbe de Césarée]] (vers 325) nous indique que [[Saint Matthieu|Matthieu]] a écrit son texte lorsque, après avoir suffisamment enseigné à [[Jérusalem]], il a décidé d’aller enseigner en d’autres lieux. Le texte remplaçait ainsi par l’écrit son absence de Jérusalem<ref>[[Eusèbe de Césarée]], ''[[Histoire ecclésiastique]] III 24.6''.</ref>.


Il s’agit donc de l’enseignement de l’[[apôtre]] [[Saint Matthieu|Matthieu]], qu’il a mis par écrit pour que les nouveaux disciples juifs de [[Jérusalem]] puissent lire ses paroles quand ils ne pourront plus l’écouter personnellement.


Il est impensable que cette [[prêche|prédication]] donnée dans le [[Temple de Jérusalem]] ne soit pas dans la langue sacrée, l’[[hébreu]], langue que [[Saint Matthieu|Matthieu]] connaissait forcément puisque ses parents [[lévite]]s l’avaient formé pour leur succéder dans cet emploi dans le [[Temple de Jérusalem]] où les [[lévite]]s faisaient la lecture publique des livres de l’[[Écriture Sainte]] qui étaient rédigés en [[hébreu]], langue toujours utilisée aujourd’hui pour la [[liturgie]] de la [[synagogue]].

Les [[Actes des apôtres]] nous montrent en effet que les disciples se réunissaient dans le [[Temple de Jérusalem]] pour la prière et l’enseignement<ref>Mettre la référence</ref>.


Les premiers mots de cet [[évangile]] sont ''' ''Éléh Toledoth Yéchou'' ''' (=Voici les générations de Jésus), ou dans certains manuscrits ''' ''Sépher Toledoth Yéchou'' ''' (=Livre des générations de Jésus), et les disciples de [[Jésus]] appelaient ce texte par ses premiers mots ''' ''Toledot Yéshou''''' suivant l’usage de l’époque.

Ces mots constituent une expression classique que l’on retrouve plusieurs fois dans la [[Torah]] et l’[[Ancien Testament]] pour introduire la généalogie d’un personnage, éventuellement suivie de son histoire.


Les Juifs tenaient énormément à leur généalogie pour prouver qu’ils faisaient bien partie du peuple élu, à tel point que certains d’entre eux se battaient à coup de généalogie. On les avait donc obligés à déposer les parchemins de leurs généalogies dans le [[Temple de Jérusalem]]. Le [[Temple de Jérusalem|Temple]] ayant été brulé en l’an 70 avec ses généalogies, il est devenu difficile pour les juifs d’aujourd’hui d’être certains de leur judaïté, alors que cela est certains pour [[Jésus]].



Ne pas confondre ce ''' ''Toledot Yéshou''''' avec sa parodie reprenant le même nom ''' '''''''Toledot Yeshou''''''' ''', destinée à ridiculiser le message des disciples de [[Jésus]], qui apparaît très tôt en milieu Juif, et qui reprend de nombreuses informations inspirées entre autres du texte de [[Évangile de Matthieu|Matthieu]], et même parfois avec des mots ou des phrases entières qui en proviennent directement, comme l’a montré [[George Howard (hébraïsant)|George Howard]]<ref>Georges Howard, ''The Gospel of Matthew according to a primitive Hebrew text'' (en), Macon, Ga.: Mercer University Press, 1987 (ISBN 9780865542501, OCLC 16352448). Nouvelle édition ''Hebrew Matthew'', Macon, GA: Mercer University, 1995 (ISBN 9780865544703, OCLC 32508844) (en) Mettre le numéro de page.</ref>.


L’existence de cette parodie en langue [[hébreu|hébraïque]] dans les premiers siècles de notre ère est un beau témoin de l’existence de l’original de l’[[évangile de Matthieu]] en [[hébreu]], car s’il avait été rédigé en [[grec ancien|grec]] les juifs n’en auraient jamais eu connaissance.

==== Le style propre à Matthieu ==== modifier

[[Saint Matthieu|Matthieu]] (Mattias Levy) était un [[Tribu de Lévi|Lévite]] en quelle que sorte déchu puisqu’il travaillait comme douanier percepteur pour l’administration de l’occupant<ref>En Luc 5-27 et 28.</ref>.


Il n’a donc pas manqué d’entendre nombre de remontrances ou allusions à ce statut de traitre. Pas étonnant qu’il collectionne les paroles de [[Jésus]] où celui-ci énumère les erreurs des [[scribe|scribes]] et des [[pharisiens]], avec sa fameuse collection de ''Malheur à vous, scribes et pharisiens ... '' du chapitre 23<ref>Matthieu 23-13 à 36</ref>.


On sent la patte d’un fonctionnaire avec son style factuel qui fait souvent penser à un rapport de [[Gendarmerie]].


On remarquera aussi que dans chaque évangile, l’auteur devient particulièrement peu disert quand il parle de sa propre personne. Par exemple [[Jean (apôtre)|Jean]] se désignera par ''l’autre disciple'' (Jean 20-3 et suivants). Il faut donc aller chez son voisin [[Luc (évangéliste)| Luc/Yahire]] qui habitait à quelques kilomètres de là pour en savoir davantage sur qui était ce [[Saint Matthieu|Matthieu]] et comment il a suivi [[Jésus]]<ref>En Luc 5-27 et suivants.</ref>.

==== Preuves de l’hébreu dans la version grecque ==== modifier

En Mathieu 27-46, [[Jésus]] sur la [[vraie croix|croix]] cite le [[psaume]] 22 par ses premiers mots : '' Eli, Eli, Lama ‘Sabachtani ? '' (Mon Dieu, Mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?) en [[araméen]].


La suite dit que certaines personnes se demandent pourquoi [[Jésus]] appelle le prophète [[Élie]]. En [[araméen]] cette question est idiote, et elle n’a de sens que si Jésus a prononcé ces paroles en [[hébreu]], Eli signifiant à la fois ''Mon Dieu'' et le prophète ''Élie''.

==== Caractère juif de l’évangile de Matthieu ==== modifier

Cet [[évangile]] est le plus juif des quatre, et les Juifs d’aujourd’hui qui tombent sur cet [[évangile]] sont surpris de découvrir chez les [[chrétiens]] un texte aussi juif.

==== La date de composition ==== modifier

Le texte est manifestement très précoce, et cela correspond aux indications de sa publication à [[Jérusalem]] 7 ans après la [[crucifixion]] et [[Ascension (fête)|la montée de Jésus au ciel]]. Il ne contient aucun élément permettant de le dater d’une période plus tardive, surtout pas après la destruction du [[Temple de Jérusalem]], comme le suppose la thèse majoritaire.

==== Diffusion du texte ==== modifier

Les premiers disciples juifs de [[Jésus]] ont pris l’habitude d’utiliser cet [[Évangile de Matthieu]] pour instruire leurs nouvelles recrues.


Ce texte [[hébreu]] a été énormément copié et recopié par les nombreux Juifs de [[Jérusalem]] et de [[Judée]], y compris par des Juifs qui n’étaient pas disciples de [[Jésus]]. ''Daniel Boyarin<ref>Au début du livre '''', Paris, Cerf, 2013</ref> explique qu’à cette époque, il n’y avait pas de rupture sociale entre les disciples de [[Jésus]] et les autres nombreuses familles spirituelles ([[sadducéens]], [[pharisiens]], [[zélotes]], [[esséniens]], [[sicaires]], disciples de [[Jean le baptiste]] et autres mouvements baptistes, etc.) qui ont dialogué entre elles jusqu’à la destruction du [[Temple de Jérusalem]] en l’an 70. On sait qu’il en a existé de très nombreuses copies dans les familles juives, et qu’il figurait dans les bonnes bibliothèques de [[Judée]]<ref>Dan Jaffé, ''Les Sages du Talmud et l’Évangile selon Matthieu : Dans quelle mesure l’Évangile selon Matthieu était-il connu des Tannaïm ? '', Revue de l'histoire des religions https://journals.openedition.org/rhr/7544.</ref>. Mette une autre référence pour « d’où on sait ».


Classiquement, ces copies et recopies manuscrites ont entrainé de nombreuses petites erreurs de recopie, qui permettent de suivre les recopies à la trace.


Hélas, la personne qui a traduit le texte [[hébreu]] en [[Grec ancien|grec]] a utilisé un manuscrit déjà passablement corrompu, modifié en un endroit important par un scribe manifestement non disciple de [[Jésus]] pour lui faire dire le contraire de ce que [[Jésus]] dit<ref>En Matthieu 23-2.</ref> : ''il faut obéir aux [[pharisiens]]'' quand [[Jésus]] dit au contraire : ''il faut obéir à [[Moïse]]'', surtout pas aux [[pharisiens]]'' car il faut absolument se garder du levain des [[pharisiens]]'' (le ''levain'' est ce produit prohibé qu’on doit entièrement éliminer avant la fête de [[Pessa’h]] =Pâque).

Par ces nombreuses petites erreurs, la traduction [[grec ancien|grecque]] tranche avec le texte de DuTillet nettement plus proche de l’original.

=== Parution des trois autres évangiles === modifier

Trois autres auteurs ont également ressenti le besoin de publier leur témoignage à [[Jérusalem]] pour l’instruction des disciples, également en [[hébreu]] puisque cette instruction se faisait toujours dans le [[Temple de Jérusalem]] : [[Évangile selon Marc|Marc]] en XX, [[Évangile selon Luc|Luc]] en XX, et [[Évangile selon Jean|Jean]] en XX, Mettre les dates,


Mais les disciples n’ont pas ressenti le besoin d’utiliser ces nouveaux textes car ils avaient l’habitude d’utiliser celui de [[Évangile de Matthieu|Matthieu]] qui leur convenait parfaitement.

La diffusion de ces nouveaux [[évangile|évangiles]] en [[hébreu]] a été relativement réduite, et il est donc normal que l’on retrouve pincipalement des manuscrits du texte de l’[[évangile de Matthieu]], et rien ou presque des autres évangélistes.


De même il existe beaucoup de témoignages et traditions concernant l’[[Évangile de Matthieu]], et rien concernant les trois autres [[évangile|évangiles]].

=== Disparition des originaux en [[hébreu]] === modifier

Après la destruction du [[Temple de Jérusalem]], le [[Sanhédrin]] se transporte à [[Yavné]], et dans les années 90 il fixe la [[liste des livres de la Bible|liste officielle des livres de la Bible]] et ordonne de brûler tous les autres livres des bibliothèques juives.


La plupart des manuscrits des [[Évangile de Matthieu|Évangiles de Matthieu]] a alors été brûlée en même temps que de nombreux autres livres, comme par exemple les livres des [[Maccabées]], le [[livre des Jubilés]] ou le [[livre d’Hénoch]] pourtant considérés comme ''[[Saintes Écritures|Écriture Sainte]]'' par [[Jésus]] et ses [[apôtre]]s.


Seul des Juifs dissidents (disciples de [[Jésus]] ou autres), ou éloignés géographiquement, en ont conservé des exemplaires qui seront retransmis de siècles en siècles dans les familles juives. Il en sera fait allusion tout au long du [[Moyen Âge]].

=== Témoins historiques du texte [[hébreu]] disparu === modifier

On retrouve de nombreuses traces de ce texte depuis sa création jusqu’au [[Moyen âge]].

==== Les Pères de l’Église ==== modifier

Les [[Pères de l’Église]] donneront de nombreuses indications sur l‘évangile écrit en [[hébreu]] et en caractères hébraïques : Pantène (2ème siècle) ; Irénée évêque de Lyon (170) ; Eusèbe de Césarée (vers 325) ; Grégoire de Nysance (vers 329) ; Épiphane (vers 375) ; Jérôme (vers 382), etc.  Mettre les références (voir InformationsDiverses.doc, Hebrew as the language of Matthew-Historic Evidence, et https://en.wikipedia.org/wiki/Hebrew_Gospel_hypothesis, § 1.1Quotes by Church Fathers

===== Papias (vers 100) ===== Matthieu a composé son histoire dans le language hébraïque, et chacun l’a traduit comme il ole pouvait.


(Parenthèse : Pères de l’Église c’est Irénée vers 180, le fragment de Muratori dont on ne sait pas la date, mais à la fin du IIème siècle, Clément d’Alexandrie vers 210, Eusèbe de Césarée vers 325 et Jérôme vers 400)

Mettre sous la forme : ''' [[Épiphane]] (xxx-xxx)''' au lieu de ===== XX ===== modifier

''Ils [les Nazaréens] ont l'[[Évangile selon Matthieu]] tout à fait complet, en [[hébreu]] : car cet Évangile est certainement encore conservé parmi eux tel qu'il a été initialement écrit en lettres hébraïques''<ref>[[Épiphane]] , Panarion 29:9:4</ref>.

==== La parodie [[Toledot Yeshou]] ==== modifier

==== Les notes to iudaïkon  ==== modifier

Au moins 36 manuscrits [[Grec ancien|grec]]s de l’[[Évangile selon Matthieu|Évangile de Matthieu]]<ref>Voir James Trimm https://scripturenexus.com/the-judaikon/ (en)</ref> portent des notes commençant par <big>'''το ιυδαικον'''</big> citent des variantes provenant d’un texte [[hébreu]].

==== La littérature rabbinique ==== modifier

Voir le paragraphe relatif à Dan Jaffé.


'''Le Nizzahon Vetus''' (certains l’appelle ''Nizzahon Yashan'')<ref>Voir David Berger ''THE JEWISH-CHRISTIAN DEBATE IN THE HIGH MIDDLE AGES. A critical edition of the Nizzahon Vetus'' (en). David Berger, The Jewish Publication Society of America, Philadelphia, 5739-1979. Consultable à la B.O.S.E.B., Institut Catholique de Paris, 609 BER. ''</ref> est un manuscrit hébreu ancien qui recopie plusieurs passages de l’[[Évangile selon Matthieu|Évangile de Matthieu]].


Il n’est pas le seul,

Milhamoth ha-Shem of Jacob ben Reuben, 12th centuryThe Milhamoth ha-Shem of Jacob ben Reuben, is a 12th-century Jewish apologia against conversion by Christians, consisting of questions and answers from selected texts of Gospel of Matthew, including Matt. 1:1–16, 3:13–17, 4:1–11, 5:33–40, 11:25–27, 12:1–8, 26:36–39, 28:16–20. It served as a precedent for the full Hebrew translation and interspersed commentary on Matthew found in Ibn Shaprut's Touchstone c. 1385.

·                   Sefer Nestor ha-Komer; "The Book of Nestor the Priest", 7th century. Contains significant quotes from Matthew, apparently from a Latin text. Horbury, W. Appendix in Matthew 19-28 ed. William David Davies, Dale C. Allison

=== Réapparition des originaux [[hébreu]]x === modifier

Au douzième siècle la pression que les [[Chrétiens]] exercent sur les Juifs s’intensifie fortement pour les convertir à leur propre religion<ref>Voir à ce sujet David Berger dans l’introduction de son ouvrage ''THE JEWISH-CHRISTIAN DEBATE IN THE HIGH MIDDLE AGES. A critical edition of the Nizzahon Vetus'' (en). David Berger, The Jewish Publication Society of America, Philadelphia, 5739-1979. Consultable à la B.O.S.E.B., Institut Catholique de Paris, 609 BER. ''</ref>.

Les Juifs se défendent de cette pression et certains auteurs juifs ressortent alors de vieux manuscrits de l’[[Évangile de Matthieu]] en [[hébreu]] qu’ils ont conservés au long des siècles. Ils les recopient en y intercalent des commentaires démontrant l’inanité des thèses chrétiennes, ou soulignant les contradictions internes et selon eux les oppositions d’avec ce que D.ieu a enseigné par [[Moïse]] et les [[Prophète]]s.


C’est dans ce contexte que réapparaissent trois manuscrits reprenant le texte [[hébreu]] de [[Évangile de Matthieu|Matthieu]], les trois incluant de nombreux commentaires anti-apologétiques intercalés entre les paragraphes.

.


Il est fort possible que l’on retrouve un jour d’autres manuscrits [[hébreu]]x provenant des originaux, surtout celui de [[Évangile de Matthieu|Matthieu]], les chances pour retrouver les autres étant nettement plus faibles.

RÉSUMER ICI LE TEXTE COMPLET modifier

== Évangile de Marc == modifier

Le nom ''Markus'' n’est pas [[Grec ancien|grec]] mais la transcription de l’[[hébreu]] ''Maccab'' qui signifie ''Marteau'', surnom de quelqu’un qui frappe fort, au sens propre ou au figuré.


Comme dit plus haut, [[Marc (évangéliste)|Marc]] était disciple de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] dont il raconte fidèlement la [[prêche|prédication]]. Pour cette raison, cet [[évangile]] aurait du s’intituler ''[[Évangile]] selon [[Pierre (apôtre)|Pierre]]'' puisque c’est lui qui en est le véritable auteur, [[Marc (évangéliste)|Marc]] n’étant que le scribe qui met l’enseignement oral de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] par écrit.

=== Date de publication === modifier

Comme indiqué dans les manuscrits [[Grec ancien|grecs]] que nous avons vus, [[Marc (évangéliste)|Marc]] a publié son [[évangile]] à [[Jérusalem]] en XX après l’Ascension et la Pentecôte.soit XX années après celui de [[Évangile de Matthieu|Matthieu]].


La [[théorie des deux sources]] considère que [[Marc (évangéliste)|Marc]] est une source de [[Évangile de Matthieu|Matthieu]].

En fait, c’est la [[prêche|prédication]] orale de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] qui servi de modèle à [[Évangile selon Matthieu|Matthieu]] (et à [[évangile selon Luc|Luc]]) pour écrire son [[évangile]].

=== Exactitude du récit === modifier

Comme l’a dit XXX (mettre la référence), [[Marc (évangéliste)|Marc]] a mis très fidèlement par écrit la [[prêche|prédication]] orale de [[Pierre (apôtre)|Pierre]], mais sans respecter la chronologie de la vie de [[Jésus]] qu’il n’a vraisemblablement pas connu et que [[Pierre (apôtre)|Pierre]] n’indiquait évidemment pas dans sa prédication orale.


Vue la date de publication de cet [[évangile]], [[Pierre (apôtre)|Pierre]] enseignait encore dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]], ou du moins y revenait après chaque voyage, et il est très probable qu’il ait connu ce texte, s’il ne l’a pas lui-même commandité. Dans ce cas, il l’aurait supervisé et relu avant publication. Le fait qu’il ne l’ait pas signé peut être rapproché de la grande pudeur des [[apôtres]] à parler de leur propre personne, comme cela apparait dans chacun des [[évangile]]s.

=== Le style de Marc et la langue de composition === modifier

Cet [[évangile]] se caractérise par le fait qu’il raconte des scènes de la vie de [[Jésus]] isolées entre elles, tout comme le faisait [[Pierre (apôtre)|Pierre]] à chaque fois qu’il [[prêche|préchait]].


Longtemps on a considéré cet [[évangile]] comme secondaire car assez frustre. Le pêcheur [[Pierre (apôtre)|Pierre]] était loin d’être un intellectuel, avec un caractère rude, plutôt colérique si ce n’est sanguin. D’ailleurs [[Pierre (apôtre)|Pierre]] dans sa [[prêche|prédication]] ne s’en cache pas, bien au contraire, puisqu’il insiste sur les erreurs des [[apôtre]]s, en commençant par les siennes.


Rappelons l’expérience faite par [[Jean Carmignac]] spécialiste de l’[[hébreu]] des manuscrits de [[Qumran]] : pour son propre besoin, il a voulu traduire cet [[évangile]] du [[Grec ancien|grec]] à cet [[hébreu]], travail en principe difficile. Il fut vite ébahi de constater que le texte [[Grec ancien|grec]] était en fait un [[hébreu]] traduit mot par mot en [[Grec ancien|grec]] et qu’une traduction vers l’[[hébreu]] était simple et évidente<ref>Jean Carmignac, ''La naissance des Évangiles synoptiques'', François Xavier de Guibert, Paris 2021, p. 12</ref>.


Il suffit donc d’effectuer ce travail pour savoir lequel est l’original et lequel est une traduction de l’autre, ce qui fonde l’exactitude de la thèse de l’original en [[hébreu]] et non en [[Grec ancien|grec]].

=== Caractère très juif de l’évangile de Marc === modifier

Plusieurs auteurs ont montré que les scènes que [[Marc (évangéliste)|Marc]] raconte suivent fidèlement l’ordre chronologique de la [[liturgie]] juive de l’époque, dans l’ordre des [[Célébrations dans le judaïsme|fêtes]], comme s’il s’agissait d’un ensemble de textes rassemblés pour l’utiliser dans une [[liturgie]] Juive<ref> Mettre la référence</ref>.


Il est d’ailleurs possible que dans sa [[prêche|prédication]], [[Pierre (apôtre)|Pierre]] se rappelait des textes qu’il venait d’entendre dans la prière du [[Temple de Jérusalem|Temple]] et qu’il choisissait justement un épisode de la vie de [[Jésus]] rappelant ces textes.

== Évangile de Luc == modifier

Le nom [[Grec ancien|grec]] ''Loukas '' est la traduction du nom [[hébreu]] ''Yaïre'' (qui signifie ''Lumière'').

=== L’auteur === modifier

Il y a tout lieu de penser qu’il s’agit de ''Yaïre'', chef de [[synagogue]] en [[Galilée (région)|Galilée]]; devenu ami de [[Jésus]] depuis que celui-ci a guéri sa fille, tel qu’il le raconte en Luc 8-41 à 46. [[Claude Tresmontant]] propose cette hypothèse<ref>Dans xxxxx</ref> et nous l’utilisons ici pour montrer que le texte de l’[[évangile]] y correspond tout à fait.


Dans la première partie de sa vie, [[Luc (évangéliste)|Luc/Yaïre]] vivait en Galilée, pas très loin de [[Capharnaüm]] et de [[Nazareth]], et il a connu [[Marie (mère de Jésus)|Marie]] qu’il a interrogée avant de rédiger son texte, comme il l’indique dans son prologue. Il raconte donc ce que Marie lui a dit sur les circonstances de la naissance et sur la jeunesse de [[Jésus]], en complétant les omissions que [[Saint Matthieu|Matthieu]] a faites dans son [[évangile]], qui lui aussi avait utilisé la même source.


Il décrit ensuite des scènes qui ont très certainement eu lieu dans sa [[synagogue]], comme en Luc 4-31 à 37, Luc 6-6, etc., et il rapporte même les commentaires des personnes présentes, ce qui suppose qu’il y ait assisté personnellement. L’histoire qu’il raconte en Luc 6-1 semble se passer devant sa [[synagogue]] avant l’ouverture de l’office du [[shabbat]].


En dehors du [[shabbat]], [[Luc (évangéliste)|Luc/Yaïre]] semble avoir assisté à certaines scènes de la prédication de [[Jésus]] près de chez lui. On remarque que son récit devient alors plus détaillé et plus précis, comme en Luc 4-40 ''après le coucher du soleil'' ou en Luc 4-42 ''après que le jour parut'' et il n’aurait pas pu donner ces détails s’il avait rédigé son texte 40 ans ou plus après les évènements.


Comme tout juif, cette connaissance de [[Jésus]] faisait chaque année au moins l’un des 3 pèlerinages à [[Jérusalem]] pour Pessa’h (Pâque), [[Chavouot]] (Pentecôte). et [[Souccot]] (Fête des Tentes ou des Tabernacles), et il est probable qu’il ait écouté [[Jésus]] enseigner dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]], et même qu’il ait été présent à [[Jérusalem]] pendant la [[crucifixion]] et la [[résurrection de Jésus]], sans en être forcément un témoin oculaire direct, ces évènements ayant concerné relativement peu de monde.


On peut supposer qu’après la [[Résurrection de Jésus|Résurrection]] et la [[Pentecôte]], [[Luc (évangéliste)|Luc/Yaïre]] ait fait partie de la première assemblée de [[Jérusalem]], ce serait là qu’il aurait interrogé les témoins directs des évènements (et même éventuellement Marie] afin de pouvoir publier son [[évangile]] ''XX années après la [[Résurrection de Jésus]]'' à [[Jérusalem]].


Cet [[évangile]] est dédié à toute personne qui aime Dieu, le texte [[grec ancien[grec]] indique <big>''ο τεο φιΙος''</big> (=toi qui aime Dieu) au début de l’[[évangile]], à moins qu’il ne s’agisse d’une personne particulière portant le nom de ''Téophile'', comme beaucoup l’affirment, mais dans ce cas il est difficile de savoir précisément de qui il s’agit.


Il est certain que [[Luc (évangéliste)|Luc/Yaïre]] n’a pu écrire son [[évangile]] qu’en [[hébreu]]. Quelle autre langue pouvait-il utiliser pour un ouvrage lui aussi destiné à être utilisé dans le [[Temple de Jérusalem|Temple]] pour former les nouveaux disciples ?


Ultérieurement, [[Luc (évangéliste)|Luc]] a accompagné [[Paul de Tarse|Paul]] dans ses voyages, avant de rédiger les [[Actes des apôtres]] dans lesquels il raconte l’histoire de la première communauté des disciples de [[Jésus]] à [[Jérusalem]], puis les voyages de [[Paul de Tarse|Paul]].


Certains ont fait de ce [[Luc (évangéliste)|Luc]] un ''médecin''. Il se trouve que les mots grecs ''frère'' et ''médecin'' s’écrivent de manière semblable, et il suffit qu’un scribe distrait rajoute un tréma sur la longue suite de voyelles du mot ''frère'' pour en faire un ''médecin''.

[[Claude Tresmontant]] qui explique cela<ref>Mettre la référence XX</ref> indique qu’il n’y a dans son évangile aucune notion de médecine, tandis qu’on en trouve bien davantage dans Jean qui pourtant n’était pas médecin

=== La date de composition === modifier

Comme dit plus haut, nous suivons les dates indiquées dans certains manuscrits [[grec ancien|grecs]] car le texte donne une impression de fraîcheur qui le situe très près des évènements.


Cependant, plusieurs auteurs remarquent que les prophèties de [[Jésus]] sur la destruction du [[Temple de Jérusalem]] en Luc 19-43 à 44, Luc 21-20 et Luc 21 24 décrivent trop précisément ces évènements, et en conséquence supposent qu’il s’agit d’allusion de Luc à ce qu’il a vécu, justifiant d’une rédaction postérieure.


Ce n’est pas la première fois que l’on nierait le phénomène de la prophétie. Certains ont même prétendu que les allusions à la vie de Jésus que l’on peut lire dans le [[prophète]] [[Isaïe]] n’ont pu être écrites qu’après que ces évènements aient eu lieu, c’est-à-dire au début de notre ère et non quelques 650 ans plus tôt. Il suffit portant de consulter le [[Grand Rouleau d’Isaïe]] retrouvé dans les [[manuscrits de Qumran]].

=== Le style de Luc === modifier

On sent bien la patte d’un chef de [[synagogue]] habitué à expliquer les coutumes des juifs à des non juifs : si les Juifs étaient nombreux en [[Galilée]], ils n’y étaient pas majoritaires (la Galilée est encore aujourd’hui appelée en [[hébreu]] ''Galil HaGoyim =Galilée des nations''), et plusieurs non juifs devaient assister aux offices de sa [[synagogue]].


En Luc 6-1, l’auteur dit qu’il s’agit du ''[[shabbat]] second-premier'', en utilisant un vocabulaire de chef de [[synagogue]] ou de [[rabbin]], et le traducteur [[grec ancien|grec]] a innocemment traduit cette expression sans la comprendre.


Il est difficilement imaginable qu’un auteur [[Grec ancien|grec]] puisse inventer ce genre de détail. De même, si la rédaction avait eu lieu aussi tardivement que les années 90 comme le suppose la thèse majoritaire, l’auteur aurait sûrement omis ce détail qui n’avait alors plus aucune importance, pour autant qu’il s’en souvienne encore.

=== L’hébreu dans l’évangile de Luc === modifier

Le premier verset de la version [[Grec ancien|grecque]] qui nous est parvenue est souvent cité pour prouver la beauté de la langue [[Grec ancien|grecque]] employée. Hélas dès le second verset, on trouve un gros barbarisme qui ne peut avoir été écrit en [[Grec ancien|grec]] car c’est une traduction mot à mot d'une expression hébraïque. La suite du texte est bourrée d’expressions et de concepts [[hébreu]]x<ref>Toujours selon [[Claude Tresmontant]] dans XXX.</ref>..

=== Traces d’un original hébreu === modifier

Il existe au [[Vatican]] un fragment du début cet [[évangile de Luc]] en [[hébreu]] chapitre 1-1 à 35<ref>Voir James Trimm https://scripturenexus.com/hebrew-luke/ (en) et aussi la vidéo de NehemiasWall https://www.youtube.com/watch?v=sUOJMopNKrI (en).</ref>. Cet extrait est trop court pour formuler un avis.

== Évangile de Yohanan (Jean) == modifier

C’est le quatrième [[évangile]] publié par l’[[apôtre]] [[Jean (apôtre)|Jean]] à [[Jérusalem]] XX ans après l’[[Ascension]] et la [[Pentecôte]].


[[Jean (apôtre)|Jean]], fils de [[Zébédée]] comme son frère [[Jacques de Zébédée|Jacques dit le Majeur]] a été l’un des premiers [[apôtre]]s que [[Jésus]] ait appelé alors qu’il était pêcheur sur le [[lac de Tibériade]]. Il était plus jeune que [[Pierre (apôtre)|Pierre]], et peut-être même le plus jeune des [[apôtre]]s. Il se désigne plusieurs fois comme ''le [[disciple que Jésus aimait]]''<ref>Références à vérifier : Jn 13-23 à 26, Jean 20-2 à 8,Jean 21-20, Jean 21-24 à 25</ref>.


Au contraire de [[Pierre (apôtre)|Pierre]] très terre à terre et même un peu borné, [[Jean (apôtre)|Jean]] a un esprit sensible porté sur les réalités spirituelles. C’est peut-être cette sensibilité et cette compréhension des paroles de [[Jésus]] sur les ''choses d’en haut'' qui a entrainé la sympathie de [[Jésus]].


Pour cette raison, l’[[évangile de Jean]] est très différent des trois autres appelés [[évangiles synoptiques]] et rapporte beaucoup d’évènements dont il est le seul à parler.


C’est aussi à cause de cette compréhension des choses cachées au commun des mortels que plusieurs [[secte]]s [[gnose|gnostiques]] considèrent ce [[Jean (apôtre)|Jean]] et son [[évangile]] comme un [[initié]].

=== Jean très proche des Grands prêtres du Temple === modifier

De nombreux indices montrent que [[Jean (apôtre)|Jean]] était proche des [[Grand prêtre d'Israël|Grands Prêtres]]<ref>Arguments donnés par Claude Tresmontant dans Yohanân? Donner la Référence.</ref>, par exemple :


* Il connait le [[Temple de Jérusalem|Temple]] comme sa poche

* Il parle à la gardienne à l’entrée de la maison du [[Grand prêtre d'Israël|Grand Prêtre]] et celle-ci lui ouvre la porte<ref>Donner la référence</ref>

* Il cite le nom de l’homme à qui [[Pierre (apôtre)|Pierre]] a coupé l’oreille<ref>Donner la référence</ref>

* Quand il arrive au tombeau de [[Jésus]] avant [[Pierre (apôtre)|Pierre]]<ref>Donner la référence</ref>, il n’entre pas (un [[Grand prêtre d'Israël|Grand Prêtre]] ne devait pas s’approcher d’un mort) et attend que [[Pierre (apôtre)|Pierre]] arrive. Il attend pour rentrer d’être sûr qu’il n’y a pas de cadavre.

*Voir Claude Tresmontant s’il y a d’autres indices

Son père Zébédée possédait en Galilée une entreprise de pèche avec des employés. Ce serait donc un autre membre de sa famille qui était [[Cohen (judaîsme)|Cohen]].

=== Le style de Jean === modifier

La traduction [[Grec ancien|grecque]] comporte une particularité qui imite le texte [[hébreu]] de la [[Torah]] : elle est formée de phrases juxtaposées simplement séparées par la conjonction de coordination <big> και </big> (=et, correspondant au <big> '''ו''' </big> Vav [[hébreu]]). On pourrait dire que toute la Torah n’est constituée que d’une seule phrase car tous les versets sont reliés par des <big> '''ו''' </big> (=et) y compris au commencement de l’[[Exode]], du [[Lévitique]] et des [[Nombres]], avec seulement une seule exception au début du [[Deutéronome]]. Il n’y a bizarrement qu’une seule césure sur toute la longueur des 5 livres.


Cette imitation de la [[Torah]] est un indice supplémentaire montrant que son auteur était un habitué de la [[Bible Hébraïque]] et souligne sa proximité avec les [[Grand prêtre d’Israël|Grands Prêtres]] du [[Temple de Jérusalem]] très attachés au mot à mot du texte de l’[[Ancien Testament]]. Il est étonnant que le traducteur [[grec ancien|grec]] ait traduit servilement cette bizarrerie inadmissible pour un auteur grec normal, preuve que notre texte [[grec ancien|grec]] est la traduction d’un original [[hébreu]].


Comme les autres évangélistes, [[Jean (apôtre)|Jean]] est très discret lorsqu’il parle de lui : il raconte comment [[Jésus]] a appelé [[André (apôtre)|André]], [[Pierre (apôtre)|Simon Pierre]], [[Philippe (apôtre)|Philippe]] et [[Nathanaël]], mais il évite soigneusement de nous dire comment [[Jésus]] l’a recruté. Pourtant, il faisait déjà partie des disciples dès les [[noces de Cana]] puisqu’il raconte cet épisode avec force détails.


De même, [[Jean (apôtre)|Jean]] se décrit à l’aide de phrases évasives ''Un des disciples, celui que Jésus aimait, était couché sur le sein de Jésus'' (Jean 13-23), ou ''l’autre disciple'' (Jean 20-3 et suivants).

=== Jean cite le mot à mot de l’enseignement de Jésus dans le Temple === modifier

Ce que [[Claude Tresmontant]] dit sur la rédaction des passages de son [[évangile]] où [[Jésus]] enseigne dans le [[Temple de Jérusalem]] est intéressant : le jeune [[apôtre]] prenait des notes sur des tablettes de cire pendant que [[Jésus]] enseignait, assis aux pieds du maitre, comme le faisaient les élèves des [[rabbin]]s de son époque. Il recopiait ensuite ses notes au propre pour pouvoir réutiliser les mêmes tablettes. Ce sont ces notes prises directement sur le vif qu’il a inclus dans son [[évangile]]. Comme il écrivait plus lentement que ce que [[Jésus]] parlait, il n’écrivait qu’une phrase sur 2 ou sur 3, souvent une phrase bien sonnante comme [[Jésus]] savait les formuler. D’où ce style très particulier ou on se rend compte que la pensée du maître a avancé d’une phrase à l’autre.


Les phrases de [[Jean (apôtre)|Jean]] sont donc le mot à mot exact de phrases prononcées par [[Jésus]] quand il enseigne dans le [[Temple de Jérusalem]].

=== Traduction de l’évangile en [[Grec ancien|grec]] === modifier

[[Claude Tresmontant]] explique<ref>Mettre la référence</ref> que lors de la traduction de cet [[évangile]] en [[Grec ancien|grec]], [[Jean (apôtre)|Jean]] lisait son texte [[hébreu]] et le traducteur le transcrivait en [[Grec ancien|grec]], et ceci a eu lieu manifestement à [[Jérusalem]]. Parfois cette personne qui ne connaissait manifestement pas [[Jérusalem]] s’arrêtait pour demander une explication, puis notait « c’est une rivière qui se trouve à tel endroit » (Jean xx-xx)<ref>[[Claude Tresmontant]], ''Yohanan'' XXXX page yy</ref>. Il est fort probable que l’original [[hébreu]] (hélas perdu) omettait ces détails.

=== Preuves de l’hébreu dans la version grecque === modifier

En Jean 19-19, l’[[évangile]] raconte que [[Ponce Pilate|Pilate]] fit une [[titulus|inscription]] qu’il plaça sur la [[Vraie Croix|croix]] de [[Jésus]] [[crucifiction|crucifié]], ainsi rédigée ''Jésus de Nazareth Roi des Juifs'', écrite en [[hébreu]], en [[latin]] et en [[grec ancien|grec]].


En [[hébreu]] ce texte disait (il est fréquent chez les Juifs de grossir beaucoup la première lettre de chaque mot) :

'''''<big>Y</big>'''échouah '''<big>H</big>'''anostri  '''<big>V</big>'''amélekh '''<big>H</big>'''ayehoudim'',

en latin '''''<big>I'''</big><small>ESVS</small>  '''<big>N'''</big><small>AZARENVS</small>  '''<big>R'''</big><small>EX</small>  '''<big>I'''</big><small>VDÆORVM</small>'' (nos [[croix]] [[catholique]]s portent ce sigle latin '''''INRI'''''),

et en grec '''''<big>Ι'''</big><small>ΗΣΟΥΣ Ο </small>'''<big>Ν'''</big><small>ΑΖΩΡΑΙΟΣ Ο </small>'''<big>Β'''</big><small>ΑΣΙΛΕΥΣ ΤΩΝ </small>'''<big>Ι'''</big><small>ΟΥΔΑΙΩΝ</small>'' (les [[croix]] [[orthodoxes]] portent le sigle '''''ΙΝΒΙ''''').


Or le sigle écrit par [[Ponce Pilate|Pilate]] en hébreu se lisait '''''YHVH''''', le nom innéffable de Dieu, ce qui constituait un scandale pour les juifs. Immédiatement, les principaux sacrificateurs vinrent donc dire à [[Ponce Pilate|Pilate]] ''n’écris pas '''Roi des Juifs''''' mais '''''Celui qui a dit qu’il était''' le Roi des Juifs''. Et [[Ponce Pilate|Pilate]] répondit ''Ce que j’ai écrit, je l’ai écrit''.


Cette réaction des responsables religieux Juifs montre bien que l’inscription était écrite en [[hébreu]], sinon elle n’aurait pas fait scandale.


Les [[chrétiens]] considèrent que cette phrase de [[Pilate]] est prophétique : la première reconnaissance de la [[YHWH|divinité]] de [[Jésus]], et de plus par un [[païen]].


On peut supposer que l‘original de l’[[évangile]] de [[Jean (apôtre)|Jean]] en [[hébreu]] (aujourd’hui disparu) portait la mention complète qui se lisait de loin '''''IHVH'''''.

=== Traces d’un original hébreu === modifier

Il existe au [[Vatican]] un extrait de cet [[évangile de Jean]] Chapitre 1-1 à 13 en [[hébreu]]<ref>Voir James Trimm https://scripturenexus.com/hebrew-john-2/ (en) et aussi la vidéo de NehemiasWall https://www.youtube.com/watch?v=sUOJMopNKrI (en).</ref>. Cet extrait est trop court pour formuler un avis.

== La Lettre de Paul aux Hébreux == modifier

[[Sébastien Münster]] a publié en 1537 le manuscrit qu’il possédait de l’[[évangile de Matthieu]] en [[hébreu]], et ce texte a vu une nouvelle publication en 1557 alors que [[Sébastien Münster]] était déjà mort.

Celle nouvelle édition contient à la fin un texte en [[hébreu]] de la [[Épître aux hébreux|Lettre aux hébreux]], sans aucune information sur son origine. On estime probable qu’il s’agissait également d’un manuscrit récupéré par [[Sébastien Münster]] «''auprès des Juifs'' » comme pour l’[[évangile selon Matthieu|évangile de Matthieu]].

PHOTO Première page de la [[Épître aux hébreux|Lettre aux hébreux]] publiée par [[Sébastien Munster]]


James Trimm a examiné ce texte et l’a comparé aux autres versions connues à l’aide du travail effectué par Joseph Viel. Il remarque qu’il s’agit d’un texte manifestement rédigé par une personne de langue et de culture [[hébreu|hébraïque]] du 1er siècle, et que ce texte correspond au tempérament et aux modes de raisonnements de [[Paul de Tarse|Paul]].

Cela correspond bien à ce qui nous avait été indiqué par XXX : «''ce que Paul a écrit dans un excellent [[hébreu]], a été retranscrit par XXX dans un grec encore meilleur'' ».


Lorsque l’on compare le texte [[hébreu]] avec le texte [[Grec ancien|grec]], on constate qu’il a été nécessaire d’adapter les concepts de l’[[herméneutique]] et le langage particulier des [[rabbin]]s juifs de l’époque<ref>[[Paul de Tarse|Paul]] indique en XXX Mettre la référence qu’il était était pharisien, et en XXX Mettre la référence qu’il avait été formé par le célèbre rabbin Gammaliel</ref> pour les rendre intelligibles par des esprits [[Grec ancien|grecs]] habitués à une toute autre culture. Le texte [[Grec ancien|grec]] que nous possédons n’est donc pas une traduction mais une véritable ''adaptation'' des paroles de [[Paul de Tarse|Paul]].


C’est pour cela que beaucoup de spécialistes n’y reconnaissent pas la « patte » de [[Paul de Tarse|Paul]] et hésitent à lui attribuer la paternité de celle lettre dans son adaptation [[Grec ancien|grecque]]. Mais manifestement l’original [[hébreu]] est bien de [[Paul de Tarse|Paul]].


D’après James Trimm, la version [[Grec ancien|grecque]] que nous possédons semble être une traduction de la ''Vielle Syriaque'', qui elle-même devrait avoir été traduite de l’[[hébreu]].


Joseph Viel a également étudié la [[Épître aux hébreux|Lettre aux hébreux]]. Dans son ouvrage ''The Pattern in Hebrews (La structure dans la [[Épître aux hébreux|Lettre aux hébreux]])''<ref>http://www.messiahalive.com/hebnt.htm (en) en bas de la page</ref>, il explique qu’''il existe une structure littéraire dans la [[Épître aux hébreux|Lettre aux hébreux]] qui prouve qu’elle a été divinement inspirée et que la version hébraïque est l’original, tandis que la version grecque aurait été traduite à partir d’elle''.

== L’Apocalypse == modifier

Résumer après avoir lu le livre de Claude Tresmontant.


Il est évident que notre texte [[grec ancien|grec]] est de très mauvaise qualité et qu’un auteur grec n’aurait jamais fait ces fautes de grammaire (Torey parle même de ''monstruosités gramaticales'')<ref>Torrey, Charles C. (1958). "The Apocalypse of John: Introduction, Excerpts, and a New Translation" (en). The Preterist Archive of Realized Eschatology. Retrieved 2 March 2020.</ref>.

== Autres textes du Nouveau Testament == modifier

La raison ne peut qu’étendre ce qui a été dit ci-dessus à la plupart des autres textes écrits pour des juifs.

Par exemple, comment [[Pierre (apôtre)|Pierre]] qui était un humble pêcheur et parlait le patois [[araméen]] de [[Galilée]] et (certainement assez mal) l’[[hébreu]] de [[Jérusalem]], aurait-il pu écrire ses deux lettres en bon [[Grec ancien|grec]] ? De même, il est impensable que le pécheur [[Jean (apôtre)|Jean]] ait pu écrire dans une autre langue que l’[[hébreu]].

Seul [[Paul de Tarse]] (né à Tarse où l’on parlait grec) était capable de s’exprimer en [[Grec ancien|grec]]. Encore fallait-il que ses interlocuteurs puissent comprendre cette langue, ce qui était très rare en [[Israël]]. Il est ainsi invraisemblable d’imaginer qu’il ait pu écrire sa [[Épître aux hébreux|Lettre aux hébreux]] en [[Grec ancien|grec]].

==Notes et références modifier

=== Notes === modifier

=== Références === modifier

{{reflist}}

== Voir aussi == modifier

=== Bibliographie === modifier

=== Articles connexes === modifier

=== Liens externes === modifier