Tonkpi

région de Côte d'Ivoire

Le Tonkpi est une région (circonscription administrative et collectivité territoriale) située à l'ouest de la Côte d'Ivoire. Son chef-lieu est Man.

Tonkpi
Tonkpi
La « Dent de Man »
Administration
Pays Drapeau de la Côte d'Ivoire Côte d'Ivoire
District Montagnes
Région Tonkpi
Préfet Jérôme Soro Kayaha
Président du Conseil régional
Mandat
Wohi Mela Gaston
2012-2017 (?)
Démographie
Population 1 047 769 hab. (Est. 2014)
Géographie
Coordonnées 7° 24′ nord, 7° 33′ ouest

Incluse dans le district des Montagnes avec les régions du Cavally et du Guémon, elle constitue l'une des trente et une divisions secondaires du pays. Elle regroupe les départements de Biankouma, Danané, Man, Sipilou et Zouan-Hounien. La région du Tonkpi est administrée par un préfet, Jérôme Soro Kayaha, et un Conseil régional présidé depuis le par Wohi Mela Gaston [1].

En 2021, sa population est de 1 047 769 habitants[2].

Géographie modifier

Le relief de la Côte d'Ivoire est généralement peu accidenté avec ses plaines et ses plateaux. Il connaît, cependant, une exception dans l’ouest du pays et, en particulier dans la Région du Tonkpi où la série de bas plateaux[3], s’enchaîne par endroits avec des zones très accidentées, aux contours variant entre des pentes moyennes et des altitudes dépassant parfois les 1 000 m. La plupart des versants des montagnes, abrupts et fracturés ainsi que les vallées encaissées, sont exposés à un risque élevé d'érosion. Les sols de type ferrallitique à fertilité chimique moyenne sont dominants et présentent, d'une manière générale, un faible couvert végétal[4]. Il y existe également des sols développés sur des roches basiques, des sols hydromorphes dans les bas-fonds et des sols minéraux en région montagneuse[4].

Les hauteurs de pluie varient entre 1 300 et 2 400 mm par an. Les températures sont douces et se fixent en moyenne à 24 °C. L'hygrométrie oscille entre 80 et 85 %.

La région du Tonkpi est irriguée par les fleuves Sassandra à l’est et Cavally à l’ouest avec chacun, de nombreux affluents[4] qui favorisent une végétation constituée à 80 % de forêt humide. Toutefois, une partie de cette forêt est transformée en jachères à Chromolaena odorata tandis qu'une autre partie est exploitée sous forme de plantations agro-industrielles de café, de cacao ou d’hévéa.

Démographie modifier

La région couvre 14 540 km2 et est peuplée par 1 047 769 habitants en 2021[2]. Les bas plateaux ont les plus fortes densités de population rurale dans la région, avec de nombreuses localités ayant plus de 200 habitants au km2. Les Dan ou Yacouba sont le groupe ethnique autochtone dominant du territoire qui abrite également plusieurs populations ivoiriennes non autochtones ainsi que des étrangers d'origine africaine, en particulier des Guinéens, des Maliens et des Burkinabés. Les non-africains constituent une population marginale.

La langue autochtone dominante dans la région du Tonkpi est le dan [dnj] également connu sous les noms de da, gio, gio-dan, ya, yacouba, yakuba. La langue dan se ramifie en deux variantes principales, le dan de l’Ouest, avec comme principal dialecte le blowo, et le dan de l’Est, avec comme principal dialecte le gweetaawu, ainsi qu'en au moins 38 sous-dialectes [5]

Découpage administratif modifier

La Région du Tonkpi regroupe cinq départements et trente-trois sous-préfectures[6].

Découpage administratif de la Région du Tonkpi
Département Sous-Préfecture Nombre de localités Superficie
(km2)
Densité
(hab./km2)
Nombre d'habitants
Biankouma Biankouma 28 657 115 75 354
Blapleu 8 191 67 12 811
Gbangbegouiné 5 75 73 5 455
Gbonné 28 986 25 24 423
Gouiné 20 1 289 6 7 112
Kpata 13 207 51 10 587
Santa 9 522 25 13 026
Total Biankouma 7 111 3 927 52 148 768
Danané Daleu 20 849 31 26 180
Danané 59 647 200 129 681
Gbon-Houyé 17 301 58 17 357
Kouan-Houlé 25 495 50 24 726
Mahapleu 21 527 81 42 445
Seileu 27 166 132 21 947
Zonneu 16 303 87 26 509
Total Danané 7 185 3 288 88 288 845
Man Bogouiné 14 207 79 16 443
Fagnampleu 4 51 89 4 563
Gbangbegouiné Yati 9 125 90 11 208
Logoualé 12 191 119 22 672
Man 39 583 401 233 532
Podiagouiné 15 261 105 27 358
Sandougou Soba 15 222 53 11 815
Sangouiné 21 639 52 33 206
Yapleu 2 77 64 4 943
Zagoué 7 80 124 9 959
Ziogouiné 11 157 81 12 749
Total Man 11 149 2 593 150 388 448
Zouan-Hounien Banneu 11 109 157 17 149
Bin-Houyé 21 256 100 25 704
Goulaleu 24 230 92 21 232
Teapleu 33 194 192 37 198
Yelleu 12 114 100 11 413
Zouan-Hounien 49 465 157 73 228
Total Zouan-Hounien 6 150 1 368 136 185 924
Sipilou Sipilou 11 686 36 24 593
Yorodougou 7 422 27 11 191
Total Sipilou 2 18 1 108 32 35 784
Total Général Région 33 613 12 284 85 1 047 769

Économie modifier

Agriculture modifier

Comme dans la plupart des régions du pays, l'économie locale est basée sur l'agriculture avec une production végétale et animale relativement diversifiée. La région réalise diverses cultures d’exportation en particulier le café, le cacao, l'hévéa et le palmier à huile mais également de nombreuses cultures vivrières dont le riz, le manioc, le plantain et le maïs. Une activité d'élevage y existe et concerne les bovins, caprins, et ovins ,de même qu'une activité de pisciculture s'y est développée à la faveur du projet BAD-Ouest.

Le potentiel agricole demeure important avec des écologies diversifiées comprenant des zones montagneuses, des plaines, des plateaux et des bas-fonds offrant ensemble des possibilités culturales variées. La pluviométrie variant entre 1 300 et 2 400 mm par an s'avère largement favorable à l’agriculture. Il en est de même du réseau hydrographique relativement dense.

En outre, le projet BAD-Ouest a aménagé de nombreux bas-fonds dont la disponibilité favorise la culture du riz irrigué. Les nombreuses organisations professionnelles agricoles encadrées par l’ANADER (Structure de conseil agricole) confortent le dynamisme agricole de cette région qui bénéficie d'un environnement scientifique agricole varié que traduit la présence du CNRA, du Centre Néerlandais, du Centre Suisse ainsi que des universités d’Abobo-Adjamé et de Cocody[4].

Industrie modifier

La Société des Mines d’Ity (SMI) exploite la mine d'or d'Ity d’une superficie de 25 km2 dans la région du Tonkpi[7]

Le secteur de l'eau et de l'assainissement s'est sérieusement dégradé dans le Tonkpi durant la crise en Côte d'Ivoire. De nombreuses infrastructures hydrauliques ont été détruites au cours des affrontements tandis que de nombreuses autres se sont détériorées faute d'entretien[8].

Commerce modifier

La région abrite diverses institutions financières dont la BACI, la SIB, le FIDRA et la SGBCI. De même, diverses institutions de micro finance y sont installées et en particulier la Coopec[9].

Plusieurs compagnies de transport interurbain desservent la région.

Culture modifier

La Région du Tonkpi présente de nombreuses attractions touristiques notamment, la source de la grotte mystique de Sogaleu à Danané, les ponts de lianes de Lieupleu, Vatouo, Zouan-Hounien, Souampleu ; un village de soixante masques initiatiques, Guélémou, le lieu de l'arrestation de Samori Touré dans le département de Biankouma. Toutefois, les sites touristiques de cette région ne sont pas évalués en raison d'un déficit de gestion et de maintenance consécutifs, aux différentes crises subies par la Côte d'Ivoire au cours des dernières années.

Il en est ainsi de la grotte de vingt-quatre chambres de Donguiné dans le département de Danané, Gleugoualé et son énorme rocher, Gouakpalé à Man avec ses ponts de lianes, Zadèpleu également à Man qui sont en attente d'être découverts par les touristes et dont l'accès est difficile en raison de l'absence de routes adéquates et de moyens modernes de communication. Cette situation réduit les possibilités de vendre le potentiel touristique de la région[10].

Notes modifier

Références modifier

  1. Doumbia Balla Moise, « Man: Installation du Conseil Régional », sur Lagueinfo.net, (consulté le ).
  2. a et b https://www.ins.ci/RGPH2021/RGPH2021-RESULTATS%20GLOBAUX_VF.pdf
  3. (en) Bakayoko S., Soro D., Kouadio K.K.H., Konan-Waidhet A.B., Angui P., « Characteristics of Tonkpi Mountain soils and plateaus soils in West Côte d’Ivoire », sur .heraldjournals.org, decembre, 2013 (consulté le ).
  4. a b c et d « La direction régionale du CNRA de Man en quelques mots et chiffres », sur cnra.ci, (consulté le ).
  5. (en) « Ethnoloque, languages of the World, Côte d'Ivoire »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ethnologue.com (consulté le ).
  6. « Séminaire de présentation de l'annuaire des statistiques de la région du Tonkpi »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur http://liane-ci.com, (consulté le ).
  7. « La Société des Mines d’Ity (SMI) publie 23 ans de bilan social », sur fnisci.net, (consulté le ).
  8. « L'Union européenne en partenariat avec l’Etat de Côte d’Ivoire, l’UNICEF et la KFW mobilise 18 milliards de francs CFA pour améliorer l'accès à l'eau et à l'assainissement d'un million de personnes en Côte d’Ivoire dans le cadre du Programme Hydraulique et Assainissement pour le Millénaire », sur eeas.europa.eu, (consulté le ).
  9. Doumbia Balla Moïse, « Quand la cité aux murs de pierres retrouve ses marques », sur infodirecte.net, (consulté le ).
  10. (en) « Tourism / ecotourism NGO received by the Minister of Tourism, Roger Kacou »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur bellecotedivoire.com (consulté le ).