Tintin et le Lac aux requins

long métrage d'animation des studios Belvision, réalisé par Raymond Leblanc, sorti en 1972
Tintin et le Lac aux requins
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Réalisation Raymond Leblanc
Scénario Greg
Acteurs principaux
Sociétés de production Les Artistes associés
Pays de production Drapeau de la France France
Drapeau de la Belgique Belgique
Genre Animation
Aventures
Comédie
Science-fiction
Durée 76 minutes
Sortie 1972

Série d'adaptations de Tintin par Belvision

Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.

Tintin et le Lac aux requins est un long métrage d'animation franco-belge réalisé par Raymond Leblanc, sorti en 1972.

C'est le troisième long métrage d'animation inspiré de la série de bande dessinée Les Aventures de Tintin, mais son scénario ne reprend pas une aventure existante de Tintin car il s'agit d'une histoire originale écrite par Greg, collaborateur de Hergé au sein des studios Hergé. Le film est produit par les studios Belvision, également aux commandes des films d’animation Astérix le Gaulois, Astérix et Cléopâtre, Tintin et le Temple du Soleil et Lucky Luke.

À sa sortie en , le film obtient un certain succès, se classant troisième au box-office belge de l’année, après Le Parrain et Orange mécanique[1].

Du film est tirée l'année suivante une adaptation en bande dessinée, réalisée par les studios Hergé.

Résumé détaillé modifier

Tintin et le capitaine Haddock arrivent en Syldavie où ils sont invités chez le professeur Tournesol dans la villa Sprok, au bord du lac Fléchizaff, une étendue d'eau artificielle ayant la réputation d'être maudite.

Les deux amis retrouvent à l'aéroport les détectives Dupond et Dupont, également appelés par Tournesol pour assurer sa protection.

Tous prennent ensuite un avion-taxi pour arriver chez le professeur, mais l'appareil tombe en panne de moteur en plein vol et le pilote saute en parachute. Tintin parvient à prendre les commandes de l'avion pour le poser, non sans heurt car l'appareil finit sa course au bord d'une falaise, c'est alors que deux jeunes Syldaves, Niko et Nouchka, viennent à leur secours et les emmènent chez Tournesol.

Celui-ci leur révèle qu'il vient d'inventer une sorte de photocopieur en trois dimensions[a], capable de reproduire n'importe quel objet. Hélas, cette invention suscite les convoitises du « Grand Requin », personnage maléfique qui veut s'emparer de l'appareil afin de reproduire frauduleusement des œuvres d'art, celles-ci ayant été volées dans des musées et étant stockées dans sa base secrète au fond du lac Fléchizaff. Le Grand Requin s'empare des plans de l'invention de Tournesol, fait enlever Niko et Nouchka et ordonne dans un message enregistré que Tintin vienne lui remettre l'appareil du professeur sous quarante-huit heures, seul et sans prévenir la police s'il veut revoir les deux enfants vivants.

Ayant d'une part découvert une grotte remplie d'œuvres d'art, et d'autre part que madame Vlek, la gouvernante de Tournesol, est une espionne au service du Grand Requin, Tintin se rend compte que lui et ses amis sont placés sous la surveillance constante des hommes du Grand Requin. Profitant du fait que les Dupondt font bouger des mannequins à son effigie ainsi qu'à celle du capitaine, Tintin peut quitter secrètement la villa Sprok dans le but de prévenir la police. Mais les lignes téléphoniques ont été coupées dans les environs.

Tintin croise Bianca Castafiore sur sa route qui accepte de le conduire à un poste de police, mais deux sbires du Grand Requin (dont le pilote de l'avion-taxi) en gardent l'entrée. Leur vigilance est pourtant trompée par Igor Wagner, grimé par la Castafiore et Irma pour ressembler au reporter. Tintin parvient ainsi à prévenir le commandant de police de la situation, mais celui-ci lui fait part d'un élément inattendu : le lac Fléchizaff est partagé pour moitié entre les territoires de la Syldavie et de la Bordurie.

Voyageant à bord du sous-marin de poche du professeur Tournesol[b], Tintin regagne la villa deux jours plus tard et expose son plan : il ira seul avec un modèle réduit de l'invention de Tournesol au rendez-vous du Grand Requin, tandis que le capitaine et Milou le suivront discrètement à bord du submersible.

Emmené en sous-marin dans le repaire luxueux du Grand Requin, Tintin découvre que celui-ci n'est autre que Rastapopoulos.

Au même moment, Niko et Nouchka s'évadent et s'enfuient hors de la base dans un char amphibie. Mais Rastapopoulos, pouvant contrôler l'engin à distance, les repère rapidement et découvre la présence du capitaine qu'il fait torpiller aussitôt. Tandis que le sous-marin du capitaine, touché à l'arrière, s'enfonce dans les profondeurs du lac, le char amphibie est récupéré par Rastapopoulos et les enfants repris.

Le criminel fait ensuite emprisonner Tintin et s'empresse d'essayer l'appareil de Tournesol, mais la pâte spéciale nécessaire à la copie des objets se met à prendre du volume et finit par engloutir toute une pièce de la base de Rastapopoulos. Furieux, celui-ci fait enfermer Niko et Nouchka dans le même cachot que Tintin, mais il apprend que des bateaux de la police patrouillent à la surface du lac.

Il décide d'inonder son repaire, et il est prévu que l'eau en montant atteigne et fasse se déclencher une bombe située au plafond de la cellule des trois prisonniers : l'explosion de celle-ci détruira alors l'ensemble de la base, pendant que lui se sera enfui à bord d'un sous-marin. Mais avant de partir, Rastapopoulos charge ses hommes de main d'évacuer les œuvres d'art restantes, du repaire vers la grotte qu'avait découverte Tintin.

Au même moment, le capitaine Haddock parvient à remettre en marche l'hélice de son sous-marin et à remonter à la surface en emmenant malgré lui deux plongeurs de Rastapopoulos : Haddock retrouve les Dupondt, puis monte avec eux à bord d'un bateau de la police syldave.

Pendant ce temps, Tintin, Niko et Nouchka s'évadent de leur cachot et s'éloignent de la base de Rastapopoulos en nageant sous l'eau, juste avant que la bombe n'explose. Aussitôt arrivés à la surface, les fugitifs rejoignent leurs amis à bord du bateau de la police : le commandant leur apprend alors que plusieurs sbires de Rastapopoulos ont été capturés, mais que celui-ci est en passe de réussir à leur échapper car il s'approche furtivement de la zone du lac qui est sous contrôle bordure.

Tintin et Haddock s'empressent de monter dans un canot à moteur pour le rattraper mais ils entrainent les Dupondt, empêtrés dans les amarres du bateau et embarqués malgré eux dans une improbable séance de ski nautique. Après avoir libéré et déposé les deux détectives, les deux amis reprennent la poursuite en direction de la zone bordure.

Là Rastapopoulos, dans son sous-marin en plongée, espère passer discrètement près de récifs pour éviter les postes-frontières, mais s'il a pris en compte la hauteur de son engin, il a oublié celle du périscope. Le submersible finit par heurter les rochers et sa coque s'en trouve endommagée, l'obligeant à remonter à la surface, et il s'échoue sur un récif près de la côte. Ayant repéré le sous-marin en raison d'une nappe de fioul remontée à la surface, Tintin et le capitaine arrivent sur les lieux et capturent le criminel et son bras droit qu'ils ramènent en Syldavie. Ils sont accueillis en héros par leurs amis et les Syldaves qui donnent une grande fête en leur honneur à la villa Sprok.

C'est alors qu'arrive Bianca Castafiore qui s'empresse d'emmener dans une danse le capitaine Haddock.

Fiche technique modifier

Distribution modifier

Voix françaises modifier

Production modifier

L'écriture du scénario revient à Greg, déjà auteur de la précédente adaptation Tintin et le Temple du Soleil , qui déclare à propos du film[1] :

« Le point de départ de ce film s’inspirait de la réalité : à l’époque, des villages entiers ont été immergés sans être détruits, pour la construction de barrages. Il y avait quelque chose de fantomatique dans ces villages engloutis où tout était resté en l’état, signalisation routière comprise… Tout le monde semblait trouver ça normal, mais moi, ça me fascinait. »

Sans adapter d'album précis, le scénario récupère toutefois différents éléments de la série : L'Oreille cassée (le vol de la perle dans un musée, remplacée par une copie, tout comme le fétiche arumbaya), Le Sceptre d'Ottokar (la rencontre de Tintin avec Bianca Castafiore sur une route syldave), Le Trésor de Rackham le Rouge (Haddock utilise le sous-marin à l'allure de requin inventé par le professeur Tournesol)[1]. Greg précise aussi que le scénario est en grande partie le remaniement d'un album des Aventures de Jo, Zette et Jocko (autre série de bande dessinée créée par Hergé), Le Manitoba ne répond plus, dans lequel les héros se retrouvent prisonniers d'un savant fou dans une cité sous-marine[1].

Malgré la qualité appréciable de l'animation, Hergé a exprimé quelques regrets à ce sujet. Il confia notamment à son secrétaire personnel Alain Baran qu'il avait imaginé le plan de la chute de l’avion dans le ravin comme celui de la chute du camion dans la scène finale du film Duel de Steven Spielberg[1].

Sortie modifier

La société de distribution américaine United Artists envisagea un temps une distribution du film sur le territoire américain, avant d'y renoncer[1].

Autour du film modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. À partir du début des années 2000, l'impression 3D est devenue une réalité.
  2. Ce sous-marin à l'allure de requin avait été utilisé par le professeur Tournesol dans l'album Le Trésor de Rackham le Rouge.

Références modifier

  1. a b c d e et f Philippe Lombard, « Tintin et le Lac aux requins (1972) », Histoires de tournages, sur histoiresdetournages.devildead.com, (consulté le ).
  2. « Dates de sortie » (dates de sortie), sur l'Internet Movie Database
  3. Tintin et le Lac aux requins « l'album du film », collection Les Aventures de Tintin au cinéma, éditions Casterman (1973).
  4. « Tintin - Divers - C3. Tintin et le lac aux requins », sur bedetheque.com (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

Liens externes modifier