Théophile de Pompéry

agronome et homme politique français
Théophile de Pompéry
Portrait de Théophile de Pompéry (daguerréotype).
Fonction
Député français
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 66 ans)
RosnoënVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Père
Louis-Charles de Pompéry (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Fratrie
Autres informations
Distinction
Œuvres principales
Le nouveau guide du cultivateur breton (d)Voir et modifier les données sur Wikidata

Théophile de Pompéry ou Théophile Hippolyte Ronan de Pompéry, est un homme politique français né le au château de Couvrelles (Aisne) et décédé le à Rosnoën (Finistère). Avec ses deux frères, Henry (1816-1882) et Édouard de Pompéry (1812-1895), qui habitaient avec lui dans leur manoir du Parc en Rosnoën, il a joué un rôle important dans la diffusion du progrès technique agricole dans le centre du département du Finistère.

Biographie modifier

Il est un des fils de Louis Charles Hyacinthe de Pompéry (né le à Quimper, décédé le à Brest)[1] et de Aline Marie Sylvie Alleno de Saint Aloüarn (née en 1789, décédée vers 1820) et un petit-fils de François Hyacinthe de Pompéry (né en 1749 à Salsogne, décédé en 1821 à Soissons (Aisne)[2]) et de Anne-Marie Audouyn du Cosquer (1762-1820), plus connue sous le nom de Anne-Marie Audouyn de Pompery, épistolière, surnommée la « Sévigné cornouaillaise ». Ses frères sont Henry et Édouard de Pompéry.

Le père, Louis Charles Hyacinthe de Pompéry, ancien gendarme d’ordonnance de l’Empereur, revint s’installer avec sa famille dans le château de Couvrelles dans l'Aisne. Les enfants Pompéry sont éduqués dans un milieu cultivé, influencé par les théories des physiocrates et les idées libérales de Benjamin Constant[3]. La famille élève des troupeaux d’origine anglaise et met en valeur son vaste domaine. Louis Charles Hyacinthe de Pompéry, après la mort de son épouse, se remarie en 1825 avec Marie Saisy de Kérampuil, issue d'une famille de la noblesse bretonne, et Théophile de Pompéry, ainsi que son frère Édouard, sont alors placés en pension à Brest.

 
L'Agriculture, statue de Mathurin Moreau au Faou - Texte de la plaque : A la mémoire de MM. de Pompéry* initiateurs en ce pays du progrès agricole. 1830-1880. Par leur fils et frère Édouard - Comice du Faou 1884 - * (Louis-Charles, son père , Théophile et Henry, ses frères).

L'agriculteur modifier

Louis Charles Hyacinthe de Pompéry, le père, acquiert en 1830 le domaine du Parc, à Rosnoën (800 hectares), une ferme bâtie sur l'ancien manoir du Parc, à la confluence de l'Aulne et de la Rivière du Faou, face à l'abbaye de Landévennec[4].

Théophile de Pompéry reprend la gestion de ce domaine, d'abord en collaboration avec son père, puis avec ses deux frères Henry et Édouard. Il est membre de l'Association bretonne, créée en 1843 pour « hâter le développement des progrès agricoles de la Bretagne et former un centre d’études et de relations » et devient un fouriériste convaincu. Il conseille les paysans et expérimente de nouvelles méthodes de culture, préconisant par exemple un assolement quadriennal[5] et prônant l'utilisation des engrais marins, etc.

 

Il publie en 1851 un Nouveau guide du cultivateur breton, bilingue français / breton[6].

En 1868, Théophile et ses frères reçoivent « une mention hors ligne et hors de tout concours » pour « l'influence remarquable qu'ils ont exercée par leurs exemples et leurs conseils sur les fermiers de la terre du Parc et un grand nombre de cultivateurs du canton du Faou »[7].

« MM de Pompéry, deux frères restés garçons (...) sont parvenus (...) à transformer les pauvres fermiers Bas-Bretons (...) en excellents cultivateurs, ayant adopté un assolement alterné, c'est-à-dire ne mettant jamais deux récoltes de céréales de suite, ayant une sole entière de betteraves, carottes, panais ou pommes de terre, semés en ligne au moyen d'un semoir à bras ou racines cultivées à la houe (...) remplaçant la jachère morte (...). Ces Messieurs sont parvenus à former un comice agricole dans un bourg voisin nommé Le Faou, dans les concours duquel se réunissent jusqu'à soixante juments et autant de poulains de divers âges, et où les prix de labourage sont disputés ordinairement par quarante ou cinquante charrues. Dans chacune de ces réunions, ces Messieurs donnent à ces braves gens des leçons d'agriculture en langue bretonne, et ils sont si zélés pour l'amélioration de l'économie rurale qu'ils saisissent toutes les occasions pour instruire ces bons Bretons, même en particulier. L'étalon Percheron et le taureau croisé Durham leur amenait beaucoup de fermiers qui venaient d'assez loin avec leurs juments et leurs vaches pour les faire saillir[8]. »

L'homme politique modifier

Théophile de Pompéry est républicain sous le Second Empire. Président du comice agricole, conseiller général du canton du Faou, il est élu représentant du Finistère aux élections complémentaires du . Il siège au groupe de la Gauche républicaine. Malgré un échec aux sénatoriales de , il est réélu député aux législatives de , puis en 1877 dans la circonscription de Châteaulin. Il est l'un des 363 qui refusent la confiance au gouvernement de Broglie le . Il intervenait surtout sur les sujets agricoles ainsi que pour un projet de loi contre l'ivresse.

Notes et références modifier

  1. Revue de Champagne et de Brie - Notice historique sur la maison de Pompéry de Lozeray, (lire en ligne), p. 809
  2. François Hyacinthe de Pompéry, seigneur de Salsogne, vicomte de Couvrelles, lieutenant-colonel et chevalier de Saint-Louis, marié d'abord avec Marie Corentine du Marhallac'h, décédée en 1784, occupa la charge de lieutenant dans la maréchaussée à Quimper à la fin des années 1770 et devint en 1805 propriétaire du château de Couvrelles et développa la culture de la betterave à sucre dans le Soissonnais, voir http://www.cir-couvrelles.fr/L-histoire-du-chateau-de
  3. « Édouard de Pompéry », sur charlesfourier.fr (consulté le )
  4. « Charlesfourier.fr », sur charlesfourier.fr (consulté le ).
  5. Par exemple, pour une première sole, la première année forte fumure et apport de maërl permettant la culture des betteraves, la seconde année froment d'hiver sans fumier, la troisième année, trèfle et la quatrième année froment ; dans la seconde sole, première année panais avec demi-fumure, la seconde année orge sans fumier, la troisième vesce ou ray-grass avec demi-fumure et la quatrième froment (cité par Théophile de Pompéry, Compte-rendu et procès-verbaux… (Association bretonne, Classe d'agriculture), 1858, consultable sur Gallica
  6. Théophile de Pompéry, Nouveau guide du cultivateur breton, (lire en ligne)
  7. Les Primes d'honneur, les médailles de spécialités et les prix d'honneur des fermes-écoles décernés dans les concours régionaux en France, Imprimerie nationale, consultable sur Gallica
  8. Comte de Gourcy, Sur les progrès agricoles opérés en 1857, Annuaire des cinq départements de la Normandie, publié par l'Association normande pour les progrès de l'agriculture, de l'industrie, des sciences et des arts, 1859, consultable sur Gallica

Sources modifier

Article connexe modifier

Liens externes modifier