Taiyō Matsumoto

auteur de manga
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Taiyō Matsumoto (松本 大洋, Matsumoto Taiyō?) est un auteur de manga né le à Tokyo, au Japon.

Taiyō Matsumoto
Biographie
Naissance
Voir et modifier les données sur Wikidata (56 ans)
TokyoVoir et modifier les données sur Wikidata
Nom dans la langue maternelle
松本大洋Voir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Mère
Naoko Kudō (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Parentèle
Santa Inoue (cousin)Voir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales

Auteur de manga au style particulier, il est surtout connu pour Amer Béton et Ping-pong, qui ont été adaptées en anime (film et série).

Biographie modifier

Taiyō Matsumoto est né le [1] à Tokyo, au Japon. Pendant sa jeunesse, il pratique le football dans le club de l'école. Encouragé par sa mère, il découvre les manga de Akimi Yoshida et de Katsuhiro Ōtomo, notamment Dômu. Influencé ensuite par son cousin Santa Inoue, il rejoint le club de manga ; il dessine son premier manga à 18 ans.

Après avoir remporté le concours « Comic Open Contest » du magazine Comic Morning, il fait ses débuts comme professionnel chez Kōdansha[2] et publie Straight, une bande dessinée sur le baseball, dans le magazine Morning en 1988-1989. Après avoir remporté le prix "Afternoon des jeunes auteurs" avec Straight[3], son éditeur l'envoie en tant que dessinateur sur le Paris-Dakar. Il trouve en France des bandes dessinées de Moebius et de Miguelanxo Prado[4] qui lui donnent l'idée de mêler bande dessinée européenne et japonaise pour atteindre le style graphique qui lui est propre.

En 1990, il passe dans le magazine concurrent Big Comic Spirits, édité par Shōgakukan. Il y publie Zer, histoire se déroulant dans le monde de la boxe puis Hana Otoko. En 1993, Shōgakukan publie un recueil de diverses histoires courtes, Printemps bleu. La même année, Matsumoto entame la publication d’Amer Béton, qui lui vaut la célébrité. Les trois albums se vendent à plus de 100 000 exemplaires et la série est représentée au théâtre à partir de 1995). Malgré ce succès, Matsumoto décide de participer au lancement d'un nouveau magazine, Comic Are!, pour lequel il crée Frères du Japon. L'expérience est de courte durée puisque dès 1996, il revient dans Big Comic Spirits avec Ping-pong, nouvelle série de sport à succès bien que, fidèle à son habitude, Matsumoto se limite à cinq volumes.

En 1997, Matsumoto entame sa nouvelle œuvre, Gogo Monster, mais celle-ci, jugée trop difficile, n'est pas publiée dans Big Comic Spirits, et les lecteurs doivent attendre 2000 pour que cette œuvre très personnelle paraisse, directement en album. En 2000 débute également dans Ikki, le supplément underground de Big Comic Spirits, la publication de Number Five, qui s'y achève en 2005. Ses huit volumes en font la plus longue série de Matsumoto. Devenu un auteur culte, Matsumoto y est libre de déployer tous ses thèmes fétiches. C'est durant la publication de Number Five, en 2002, que sortent sur les écrans japonais ses deux premières adaptations cinématographiques : Ping-pong de Fumihiko Sori puis Printemps bleu de Toshiaki Toyoda. L'année suivante, Takeshi Watanabe réalise une suite à Printemps bleu intitulée Revolver qui n'est pas diffusée au cinéma. Enfin, l'adaptation d’Amer Béton en dessin animé sort sur les écrans japonais le au Japon puis dans d'autres pays, dont la France le . Réalisée par Michael Arias, cette adaptation est très fidèle.

Matsumoto revient dans Big Comic Spirits en 2006 avec Le Samouraï bambou qui marque son retour à un genre plus classique : la bande dessinée de samouraï. Pour la première fois, il travaille avec un scénariste, l'écrivain Issei Eifuku. Une fois cette histoire au rythme lent achevée, Matsumoto initie en 2010 Sunny, une série basée sur les souvenirs de sa jeunesse.

En 2019, au Festival international de la bande dessinée d'Angoulême Matsumoto se voit consacrer une exposition rétrospective exceptionnelle sur l'ensemble de sa carrière[5] rassemblant près de 200 œuvres originales[6].

Style modifier

Il développe un univers original[7] à travers des mangas dont le style graphique et la narration sont très éloignés de la majorité des productions commerciales japonaises[8],[9].

L'auteur souhaite se renouveler sans cesse[10],[11] et expérimente à chaque oeuvre[12] de nouvelles techniques graphiques, de mise en scène ou scénaristiques[13].

Influences modifier

Lors de son passage en France, l'auteur indique avoir été marqué par des auteur de bande dessinée franco-belge tel que Enki Bilal, Miguelanxo Prado ou encore Moebius (Jean Giraud)[14]. Il s'essaye avec difficulté au style franco-belge sur Gogo Monster[15].

Œuvres modifier

Au Japon modifier

Bande dessinée modifier

  • Straight (ストレート?), dans Morning, 1988-1989. Publié en 2 volumes par Kōdansha.
  • Ten to men (点&面?), dans Morning, 1990. Publié en 1 volume par Kōdansha.
  • Zero, dans Big Comic Spirits, 1990-1991. Publié en 2 volumes par Shōgakukan.
  • Le Rêve de mon Père (花男, Hana otoko?), dans Big Comic Spirits, 1991-1992. Publié en 3 volumes par Shōgakukan.
  • Printemps Bleu (青い春, Aoi haru?), Shōgakukan, 1993. Recueil d'histoires courtes parues dans Big Comic Spirits.
  • Amer Béton (鉄コン筋クリート, Tekkon kinkurito?), dans Big Comic Spirits, 1993-1994. Publié en 3 volumes par Shōgakukan.
  • Frères du Japon (日本の兄弟, Nihon no kyodai?), dans Comic Are!, 1994-1995. Publié en un volume par Magazine House.
  • Ping-pong (ピンポン, Pin pon?), dans Big Comic Spirits, 1996-1997. Publié en 5 volumes par Shōgakukan.
  • Gogo Monster (GOGOモンスター, GOGO monsutā?), Shōgakukan, 2000. Publié directement en album.
  • Number Five (ナンバーファイブ―, Nanbā faibu?), dans Ikki, 2000-2005. Publié en 8 volumes par Shōgakukan.
  • Le Samouraï bambou (竹光侍, Takemitsu zamurai?), scénario de Issei Eifuku, prépublié dans Big Comic Spirits, 2006-2010. Publié en 8 volumes par Shōgakukan.
  • Sunny (サニー?), dans Ikki, 2010-2015. Publié en 6 volumes par Shōgakukan.
  • Les Chats du Louvre (ルーヴルの猫, Louvre no neko?), prépublié dans Big Comic Original, 2016-2018. Publié en 2 volumes par Shōgakukan.
  • Tokyo Higoro
  • Mukashi no Hanashi (en cours)

Illustration modifier

  • 100, Shōgakukan, 1995. Artbook
  • 101, Shōgakukan, 1999. Artbook
  • Mazasu hikarino sakini arumono soshikuha paradaisu (メザスヒカリノサキニアルモノ若しくはパラダイス?), auto-édition, 2000. Adaptation d'une pièce de théâtre
  • Hana (?), auto-édition, 2005. Édition augmentée du précédent.

Traductions en français modifier

  • Amer Béton, Tonkam, 3 vol., 1996 / édition intégrale 1 vol., 2007, 2019
  • Frères du Japon, Tonkam, 2000
  • Printemps Bleu (trad. Akinori Matsumoto), Tonkam, 2001
  • Ping-pong, Delcourt, coll. « Mangas », 5 vol., 2003-2004/ édition intégrale 2 vol., 2019
  • Number Five (trad. Thibaud Desbief), Kana, coll. « Made In », 8 vol., 2004-2006
  • Gogo Monster, Delcourt, coll. « Manga », 2005
  • Le Samouraï bambou (dessin), avec Issei Eifuku (scénario), Kana, coll. « Made In », 8 vol., 2009-2011
  • Sunny, Kana, coll. « Big Kana », Publié en 6 volumes, 2014-2016
  • Les Chats du Louvre, Futuropolis et Louvres Editions, Publié en 2 volumes, 2017-2018
  • Zero, Pika, coll. « Pika Graphic », Publié en 1 volume, 2018
  • Le Rêve de mon Père (trad. Thibaud Desbief), Kana, coll. « Made In », 3 vol., 2018[16]

Distinctions modifier

Récompenses modifier

Nominations modifier

Sources modifier

Notes et références modifier

  1. « Taiyo Matsumoto (b. 25 October 1967, Japan) »Comiclopedia
  2. « He gained his first success through the Comic Open contest, held by the magazine Comic Morning, which allowed him to make his professional debut. »Comiclopedia
  3. « Matsumoto, Taiyou », sur bedetheque.com : « [...] il reçoit le prix "Afternoon" des jeunes auteurs, décerné par les éditions Kôdansha. »
  4. « Quand j’avais vingt ans, je suis venu à Paris pour participer à un article sur le Paris-Dakar. Comme ça ne m’intéressait pas du tout, j’ai fait la tournée des librairies et j’ai découvert la bande dessinée franco-belge, Bilal, Moebius. » - Entretien par Xavier Guilbert
  5. « Exposition Taiyō Matsumoto, dessiner l'enfance - Festival de la Bande Dessinée », sur www.bdangouleme.com (consulté le )
  6. « Angoulême 2019 : l’expo Matsumoto », sur BoDoï (consulté le )
  7. « Au Japon, il est l'un des maîtres incontournables de la bande dessinée. L'artiste imagine des œuvres humanistes, teintées de mélancolie, à l'opposé de la production très standardisée du manga. »Lloyd Chéry, « Cinq mangas pour découvrir la poésie de Taiyou Matsumoto », sur Le Point,
  8. « […] son travail diffère du reste de la production de l'industrie de la bande dessinée japonaise. »Taiyo Matsumoto, le mangaka qui dit non
  9. « Au sein d’une production pléthorique de mangas, le trait de Taiyô Matsumoto s’est toujours distingué, reconnaissable dès les premières cases : tantôt brut, souvent solaire, excentrique et doux. Inimitable. »Taiyô Matsumoto : le mangaka qui sublime l’enfance, raconté en cinq planches.
  10. « […] chaque fois il se renouvelle et met au défi de nouvelles techniques […] »Taiyô Matsumoto : le mangaka qui sublime l’enfance, raconté en cinq planches.
  11. « Évoluer en permanence, refuser les codes et ne pas refaire ce qui existe déjà. »Taiyo Matsumoto, le mangaka qui dit non
  12. « Chacune de ses séries est l'occasion de nouvelles expérimentations. « C'est nécessaire, j'ai besoin de créer cette tension, ce handicap dans le dessin. C'est une source de motivation, précise l'auteur. Mais à force de travailler une nouvelle technique, elle me devient un peu plus facile, puis se transforme en habitude… et s'ennuyer en dessinant, c'est ce qu'il peut m'arriver de pire. » »Taiyo Matsumoto, le mangaka qui dit non
  13. « Graphiquement, déjà. […] Gouache, aquarelle, encre de chine, stylo à pointe tubulaire, le dessinateur fait évoluer son trait et alterne les outils. La mise en scène aussi. Dans « Ping Pong » (publié en 2003 au Japon), par exemple, Matsumoto n'a pas recours à des petits traits pour symboliser la vitesse et la rapidité des échanges de balles entre deux joueurs, mais plutôt à un découpage nerveux de la planche. Côté scénario, même logique de contre-pied. Le sport n'est pas vu par le prisme de l'exploit ni du dépassement de soi, mais comme source de souffrance. »Taiyo Matsumoto, le mangaka qui dit non
  14. « Taiyou Matsumoto raconte volontiers qu'après Straight, son éditeur l'a envoyé en France […] Depuis ce voyage, il apprécie beaucoup Moëbius, Enki Bilal et Prada [Prado] qui restent les auteurs qui l'ont le plus marqués. »« Matsumoto, Taiyou », sur www.bedetheque.com.
  15. « […] la création de cet album [GOGO Monster] fut très laborieuse. Influencé par la bande dessinée franco-belge, Matsumoto a voulu écrire ce livre en un seul tenant, sans chapitres ni prépublication, comme c’est l’usage dans l’édition japonaise. Il confesse s’être un peu perdu en cours d’écriture, reprenant ses pages sans cesse pour les amender. »Taiyô Matsumoto : le mangaka qui sublime l’enfance, raconté en cinq planches.
  16. « Rêve de mon père (le) », sur manga-news.com
  17. (en) « Coo, Gurren-Lagann, 'Kafka' Win Media Arts Awards », sur Anime News Network, (consulté le )
  18. (en) « 15th Tezuka Osamu Cultural Prize Winners Announced », sur Anime News Network, (consulté le )
  19. (en) « 2020 Eisner Award Winners Revealed | Comic-Con 2020 », sur IGN, .

Bibliographie modifier

Monographie
  • Stéphane Beaujean, Blanche Delaborde, Xavier Guilbert et Daniel Pizzoli, Taiyō Matsumoto : Dessiner l'enfance, Angoulême, 9e Art+ éditions, , 170 p. (ISBN 9782953690255).
Interviews
Articles
  • (en + de + fr + ja) Masanao Amano, Manga Design, Cologne, Taschen, coll. « Mi », , 576 p., 19,6 cm × 24,9 cm, broché (ISBN 978-3-8228-2591-4, présentation en ligne), p. 466-469
    édition multilingue (1 livre + 1 DVD) : allemand (trad. originale Ulrike Roeckelein), anglais (trad. John McDonald & Tamami Sanbommatsu) et français (trad. Marc Combes)
  • (en) « Taiyo Matsumoto », sur Comiclopedia (consulté le )
  • Stéphane Beaujan, « Un mangaka pas comme les autres. L'art de Taiyō Matsumoto », Les Cahiers de la bande dessinée, no 6,‎ , p. 70-79
  • Pauline Croquet, « Taiyô Matsumoto : le mangaka qui sublime l’enfance, raconté en cinq planches », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  • Julien et Jean Christian Fonteyne, « Taiyo Matsumoto », Ekllipse, Semic, no 7,‎ , p. 15-21
  • Patrick Gaumer, « Matsumoto, Taiyô », dans Dictionnaire mondial de la BD, Paris, Larousse, (ISBN 9782035843319), p. 576.
  • Cyril Lepot, « Espace de jeux et jeu d'espaces dans l'œuvre de Taiyō Matsumoto », dans Boris Eizykman (dir.), Plates-bandes à part. Esthétique de la bande dessinée, La Lettre volée, 2013, p. 231-250. (ISBN 9782873173760)
  • Cyril Lepot, « Errance dans les ruelles graphitiques de Matsumoto Taiyō, Proteus n°3, 2012, p. 54-66.

Annexes modifier

Liens externes modifier