Tagbana

peuple de Côte d'Ivoire
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Les Tagbanas (en Tagbana : Bambara), encore appelés Tagouanas, constituent un peuple de Côte d'Ivoire, du groupe sénoufo, souvent qualifiés de Sénoufos du sud. Ils représentent environ 180 000 personnes établies au centre-nord du pays, essentiellement autour de la ville de Katiola[1]. Le pays Tagbana occupe surtout la région du Hambol (essentiellement le nord de la vallée du Bandama) et quelques rares villages Tagbana vers Korhogo.

Tagbana
Bambara

Populations importantes par région
Vallée du Bandama, District des Savanes, District de Zanzan 180 000 (2015)
Autres
Religions Catholicisme (majoritaire), Islam, Fétishisme, Animisme
Ethnies liées Djimini, Karaboro

Leur langue est le tagwana (ou tagbana), une langue sénoufo dont le nombre de locuteurs était estimé à 138 000 en 1993[2].

Clans modifier

Les Tagbanas sont divisés en six clans :

  • Les Fohobélés ou Folo (région de Fronan)
  • Les Katiolos (région de Katiola)
  • Les Tchiclanas (région de Timbé)
  • Les Katchalas (région de Koffissiokaha)
  • Les Tagbinins (région de Niakara)
  • Les Trafis (région de Tafiré)

Il existe 6 clans connus, mais en réalité il en existerait davantage, dix et même plus. Le peuple Tagbana reste encore mal connu à cause du manque de recherche linguistique, ethnologique et archéologique.

Géographie modifier

Le pays Tagbana se trouve entre le pays sénoufo au nord et le pays baoulé au sud.

Gastronomie, plantation et cuisine modifier

Le pays Tagbana est connu pour ses champs d'anacardiers. L'une des spécialités culinaires des Tagbanas est le kabato accompagné d'une sauce lômi, dah ou tchon[3].

Histoire modifier

Avant XVIIIe siècle modifier

L'arrivée des Baoulés modifier

Il y a très longtemps, les Tagbanas s'étaient installés dans les zones forestières correspondant au nord de l'actuel pays Baoulé. Vers le milieu du XVIIIe siècle, les Baoulés avec comme reine Abla Pokou, arrive du Ghana à cause des guerres de conflits dans l'empire Ashanti, traversent le fleuve Comoé et arrivent dans le sud du pays Tagbana (Actuel nord du pays Baoulé) où les Tagbanas sont repoussés jusqu'au nord de l'actuel vallée du Bandama.

Époque samorienne, djihad et occupation par l'empire Wassoulou modifier

Pendant la seconde moitié du XIXe siècle, le pays Tagbana a subi plusieurs djihads menés par Mory Touré et surtout par Samory Touré. Les Tagbanas étaient alors contraints de se convertir à l'islam ou de se cacher. Les Tagbanas refusant de ce convertir à l'Islam sont tués ou vendu comme esclaves. Le pays Tagbana a été sous la domination de Samory Touré, chef de l'empire Wassoulou, pendant environ cinquante ans. À cette époque, de nombreux Tagbanas sont contraint de fuir et doivent s'exiler chez leurs voisins Baoulés qui, contrairement au pays Tagbana, n'étaient pas soumis à la domination de Samory Touré. En effet, l'empire de Samory entretenait des relations commerciales avec les Baoulés, connus pour leur richesse en or. Les Tagbanas ont également été réduits en esclavage pour être principalement vendus aux Akans. Le pays Baoulé était donc non seulement un lieu d'exil pour les Tagbanas, mais aussi un pays qui achetait des exclaves. Finalement, la domination de l'Empire Wassoulou ayant débuté en 1878, prend fin en 1898 avec la capture de Samory Touré par les forces coloniales françaises commandées par le capitaine Gouraud, le . Il sera mis en prison au Gabon où il mourra en 1900. Cette fin marque la fin de l'empire Wassoulou et le début de la colonisation française.

Faunes et flores modifier

Il existe 3 types de végétation au pays Tagbana:

  • Le centre est constitué principalement de la savane arborée.
  • À l'extrême nord la végétation est essentiellement constitué par la savane herbeuse.
 
La Savane Arborée
 
La Savane Herbeuse

Personnalités Tagbana modifier

Notes et références modifier

  1. Augustin Tiyégbo Touré, « Les terroirs de bas-fond de la région de Katiola, Quelle contribution au développement rural ? », Cahiers nantais, no 51,‎ , p. 151-157 (ISSN 0767-8436)
  2. (en) Fiche langue[tgw]dans la base de données linguistique Ethnologue.
  3. Yolande Jakin, « Initiation au voyage : bienvenue à Katioloa, la capitale du Hambol ! », Afriquefemme.com,‎ (lire en ligne, consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Assi Aubin Agnissann Quel avenir pour l'élevage bovin chez les Tagbana de Côte d'Ivoire ?, UEPA, 1998, 107 p.

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

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