Tétralogiques (revue)

Tétralogiques est une revue de Sciences humaines dont le premier numéro est paru en 1984[1].

Éditée initialement par les Presses Universitaires de Rennes (ISSN : 0755-8953), elle est publiée sous forme exclusivement numérique et en accès libre depuis 2015 (ISSN : 2726-6761).

La revue est soutenue par le Laboratoire Interdisciplinaire de Recherche en Innovations Sociétales (LiRIS EA 7481, Université Rennes 2), l’ADAM (Association pour le développement de l'anthropologie médiationniste) et le pôle éditorial de la Maison des Sciences de l’homme de Bretagne (MSHB).

Directeurs de publication et d’édition modifier

Elle fut fondée et dirigée par Jean Gagnepain (1984-1994). Jean-Yves Urien (1995-2002), Jean-Claude Quentel (2003-2013) et Patrice Gaborieau (2013-2020) en ont été les directeurs successifs. Elle a aujourd’hui pour directeur de publication Jean-Yves Dartiguenave et Laurence Beaud en est la rédactrice en chef[2].

Périodicité modifier

Sa périodicité est annuelle, complétée par la publication au fil de l’eau d’actualités et de documents d’éclairages.

Origine du titre et thématiques modifier

Le titre de la revue est un composé grec formé du préfixe τετρα- (tétra-) qui signifie quatre et d’un terme dérivé de λόγος / lógos (logos) signifiant à la

Sur les autres projets Wikimedia :

fois « raison », « langage » et « raisonnement ».

La revue est héritière d’un modèle d’anthropologie clinique élaboré par Jean Gagnepain, linguiste de formation, en association avec Olivier Sabouraud, neurologue. Ce modèle est aussi connu sous le nom de Théorie de la médiation. Les recherches sur les troubles du langage que ces professeurs ont initiées au début des années 1960 à l’Université de Rennes[3] les ont conduits à formuler l’hypothèse que le comportement humain résultait de l’interaction de quatre capacités, soit quatre logiques ou quatre registres de rationalité dissociables[4] :

  1. la grammaticalité ou le « signe », qui fonde le langage au sens de production et compréhension de messages linguistiques ;
  2. la socialité ou la « Personne », qui fonde le soi et l’autre, dans un rapport d’altérité et de communication ;
  3. l’éthique ou la « norme », qui réglemente l’habilitation du désir ;
  4. la technique ou l’« outil » qui médiatise l’activité et produit de l’art.

Si le langage constitue un thème central de la revue, « le propos – que traduit le titre de tétra/logiques – y démontre la nécessité où l’on est pour l’expliquer de dissocier de la logique qui le spécifie ces Raisons plus générales dont il procède : la société qui le fait langue, l’art qui le fait écriture, le désir qui le fait discours. Nouvelle "quadrature" que projettent les recherches présentées » (Quatrième de couverture).

La revue poursuit l’investigation, "indisciplinée" (selon le terme choisi par son fondateur[5]) et complexe pour un lectorat non averti[6], de ces registres, dans une démarche clinique ou non. Les textes qui y sont publiés sont des analyses appliquées à de multiples champs[7] et en dialogue avec l’ensemble des sciences, naturelles, humaines et sociales.

Voir aussi modifier

Liens externes modifier

Articles connexes modifier

Notes et références modifier

  1. « Une revue de sciences humaines qui, « loin de prétendre opposer une école à d’autres, entend bien les contester toutes au nom d’une autre façon de penser ». Tel était le programme que Jean Gagnepain, son fondateur, assignait à la revue Tétralogiques dans la préface du tout premier numéro, paru en 1984 », Jean-Michel Le Bot, « Politique et morale : présentation du numéro - Tétralogiques », sur tetralogiques.fr (consulté le )
  2. « Qui sommes-nous ? - Tétralogiques », sur tetralogiques.fr (consulté le )
  3. La revue accueille les travaux des chercheurs et doctorants du laboratoire universitaire auquel elle est adossée, ainsi que toute personne extérieure travaillant sur le sujet des pathologies du langage, Dossier « Le langage en question » dans le magazine de l’espace des Sciences de Rennes, Sciences Ouest, Recherche et innovation en Bretagne n°205, 2003, p. 12 (pdf)
  4. « (…) chacun d’entre eux se spécifiant par un déterminisme précis : le « signe », l’ « outil », la « personne » et la « norme » rendent compte de ce qui spécifie respectivement le langage, l’art ou la technique, le social ou l’altérité, et enfin l’éthique. », Jean-Claude Quentel, « Théorie de la Médiation », Le dictionnaire des sciences humaines, PUF, pp.1169-1170, 2006, Quadrige. Dicos poche,‎ , p. 2 (lire en ligne, consulté le )
  5. Pierre-Yves Balut, « De l’anthropologie clinique, ou de la sagesse de l’indiscipline », 1970-2010 : les sciences de l’Homme en débat,‎ , p. 165-174 (lire en ligne)
  6. Laurence Nadal-Arzel, « Jean Gagnepain, le devoir d’impertinence », Place Publique, no 26,‎ (lire en ligne)
  7. Comme en témoignent par exemple les 45 résultats mentionnant la revue sur Cairn.info.