Sites gusuku et biens culturels associés du royaume de Ryūkyū

bâtiment de Okinawa, au Japon

Les sites gusuku et biens culturels associés du royaume de Ryūkyū qui font partie du patrimoine mondial de l'UNESCO sont composés de neuf sites, tous situés dans la préfecture d'Okinawa au Japon. Cet élément du patrimoine mondial comprend deux utaki (c'est-à-dire sites sacrés, l'un étant une porte et l'autre un bosquet), le mausolée Tamaudun, un jardin et cinq sites de châteaux gusuku, dont quatre sont en ruines et un cinquième est une reconstruction. Les sites sont inscrits au titre de belle représentation de la culture du royaume de Ryūkyū, dont le mélange unique d'influences japonaise et chinoise en fait un carrefour économique et culturel essentiel entre plusieurs états voisins[1],[2].

Sites gusuku et biens culturels associés du royaume de Ryūkyū *
Image illustrative de l’article Sites gusuku et biens culturels associés du royaume de Ryūkyū
Shuri-jō reconstruit après la Seconde Guerre mondiale.
Coordonnées 26° 12′ 31″ nord, 127° 40′ 58″ est
Pays Drapeau du Japon Japon
Subdivision Préfecture d'Okinawa
Type Culturel
Critères (ii) (iii) (vi)
Numéro
d’identification
972
Région Asie et Pacifique **
Année d’inscription 2000 (24e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Histoire

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La construction des gusuku commence dans les îles à la fin de la période des monticules de coquilles et annonce la période Gusuku[3] ainsi que la montée en puissance des chefs aji à l'approche du XIIe siècle. Pendant cette période, les gens qui vivaient le long des côtes dans les zones de basse altitude déménagent vers les hauteurs afin d'y construire des villages à l'intérieur des terres. L'agriculture — rizière, blé et millet — se développe au cours de cette période. Des bosquets appelés utaki sont mis en place dans ces villages en vue de servir comme motifs sacrés pour prier les esprits gardiens des cultures. Le commerce avec l'étranger s'ouvre également lorsque les îles Ryūkyū commencent à créer une culture commune. L'existence de terres cuites Sueki et de céramiques chinoises mises au jour dans la région des îles Amami est considérée comme une preuve solide de son développement culturel. Au début du XIIIe siècle, une augmentation continue des intérêts des villages voit l'émergence de chefs appelés aji ou anji, qui occupent des postes politiques au sein de ces villages. Les aji supervisent principalement les taxes et mènent les rites religieux. Le commerce se diversifie et permet aux aji d'augmenter le nombre de bons ports à Urasoe, Yomitan, Nakagusuku, Katsuren, Sashiki et Nakijin.

Les royaumes Sanzan se forment lorsque les aji régionaux entrent en lutte pour défendre leurs domaines tandis qu'augmente leur puissance. Les îles Ryūkyū[4] sont divisées en trois royaumes, le Hokuzan dans le nord, situé au Nakijin gusuku, le Chūzan dans la région centrale dont le siège se trouve au Urasoe gusuku et Nanzan au sud situé à Ōzato. La dynastie Eiso qui est arrivée au pouvoir dans le royaume de Chūzan s'affaiblit au cours de l'ascension du quatrième roi Tamagusuk et du cinquième roi Seii. En 1350, Satto monte sur le trône de Chūzan où il règne pendant cinquante-six ans. Une légende[5] circule à cette époque qui raconte qu'à Urasoe vit un pauvre fermier du nom de Okumaufuya. Un jour qu'il se trouve sur une route pour rentrer chez lui, il s'arrête aux sources de Mori-no-kawa afin de se laver les mains et voit une belle femme y prendre un bain. Okuma cache immédiatement les vêtements de la femme, s'approche d'elle et découvre que la femme est une jeune fille céleste. La femme recherche ses vêtements mais Okuma ne dit pas qu'il les a cachés. Désespérée, la femme l'accompagne dans sa maison. Deux ans passent, la femme et Okuma ont eu des enfants, une fille et un garçon[6] qu'ils nomment Janamo'i. Un jour, la sœur aînée, pour endormir son petit frère, chante une chanson à propos de la robe céleste de sa mère conservée dans la dépendance. Leur mère entend cela et retrouve sa robe, ce qui l'amène à dire au revoir à sa famille. L'histoire suggère que Janamo'i grandit et devient le roi Satto.

Un important changement de statut pour la période se produit en 1609[7] avec l'invasion des îles Ryūkyū par le han de Satsuma du Japon. À cette époque, le domaine de Satsuma prend le contrôle des Ryūkyū et place les îles du nord de Amami sous son gouvernement direct. Jusqu'alors, c'était la dynastie des Shō qui régnait sur le royaume de Ryūkyū.

Préservation

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La liste des « sites Gusuku et biens culturels associés du royaume de Ryūkyū[8],[9] » représente plus de cinq cents ans[10],[11] de l'histoire des îles Ryūkyū, plus précisément du XIIe siècle au XVIIe siècle. Le , l'UNESCO l'inscrit, en compagnie de 60 autres sites, sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité. Elle est choisie sur la base de trois des dix critères[12],[13] fixés par l'UNESCO. Plus précisément, les sites Gusuku ont été sélectionnés pour la façon dont : 1) ils représentent l'importance des valeurs humaines sur une période de temps (critères ii), dans ce cas, couvrant plus de cinq cents ans d'histoire culturelle et ethnique ; 2) ils montrent une tradition culturelle exceptionnelle par une civilisation qui a disparu (critères iii) ; 3) ils passent pour établir de façon tangible des liens entre des événements et des traditions porteurs d'idéaux et de croyances avec des œuvres littéraires et artistiques (critères vi).

Liste des sites

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Nom Type Emplacement Image
Tamaudun (玉陵?) mausoleumMausolée nahaNaha, Okinawa  
Sonohyan-utaki Ishimon (園比屋武御嶽石門, Sonohyan-utaki Ishimon?, okinawaïen : Sunuhwan-utaki) utakiPorte de pierre au utaki nahaNaha, Okinawa  
Site du château de Nakijin (今帰仁城跡, Nakijin-jō ato?, okinawaïen : Nachizin gusiku) gusuku ruinsGusuku en ruines kunigami nakijinNakijin, district de Kunigami, Okinawa  
Site du château de Zakimi (座喜味城跡, Zakimi-jō ato?, okinawaïen : Zachimi gusiku) gusuku ruinsGusuku en ruines nakagami yomitanYomitan, district de Nakagami, Okinawa  
Site du château de Katsuren (勝連城跡跡, Katsuren-jō ato?, okinawaïen : Kacchin gusiku) gusuku ruinsGusuku en ruines nakagami urumaUruma, Okinawa  
Site du château de Nakagusuku (中城城跡, Nakagusuku-jō ato?, okinawaïen : Nakagusiku gusiku) gusuku ruinsGusuku en ruines nakagami nakagusukuNakagusuku, district de Nakagami, Okinawa  
Site du château de Shuri (首里城跡, Shuri-jō ato?, okinawaïen : Sui gusiku) gusuku ruinsGusuku reconstruit sur le site des ruines Naha, Okinawa  
Shikinaen (識名園, Shikinaen?) gardenJardin nahaNaha, Okinawa  
Seifa-utaki (斎場御嶽?) utakiUtaki nanjoNanjō, Okinawa  

Notes et références

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  1. (en) ICOMOS, Advisory Body Evaluation, (lire en ligne).
  2. (en) Agence pour les affaires culturelles, Gusuku Sites and Related Properties of the Kingdom of Ryukyu — World Heritage List Nomination Cultural Property, (lire en ligne).
  3. « Gusuku Period »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Wonder Okinawa (consulté le ).
  4. « The Sanzan Period »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), Wonder Okinawa (consulté le ).
  5. Okinawan History Chronology, Okinawa rekishi jinmei jiten (沖縄歴史人名事典, Encyclopedia of People of Okinawan History), Naha, Okinawa Bunka-sha, 2002, p. 85.
  6. « Islands come alive with fun-filled festivals », Weekly Japan Update (consulté le ).
  7. « Early History of The Ryukyu Kingdom and its Relationship with China and Japan », sur www.uchinanchu.org (consulté le ).
  8. « Japan World Heritage Sites », sur www.japan-guide.com (consulté le ).
  9. « Gusuku Sites and Related Properties of the Kingdom of Ryukyu », sur okinawatravelinfo.com (consulté le ).
  10. « World Heritage Committee Inscribes 61 New Sites on World Heritage List », sur whc.unesco.org (consulté le ).
  11. Gusuku Sites and Related Properties of the Kingdom of Ryukyu.
  12. « Criteria for Selection », sur whc.unesco.org (consulté le ).
  13. « World Heritage Comm. Enshrines 61 new Sites », sur whc.unesco.org (consulté le ).

Voir aussi

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Bibliographie

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  • George H. Kerr, Okinawa: the History of an Island People, Boston, Tuttle Publishing, édition révisée, 2000.
  • (en) Hinago Motoo, Japanese Castles, Tokyo, Kodansha, (ISBN 0-87011-766-1), p. 200.
  • Gregory Smits, Visions of Ryukyu: Identity and Ideology in Early-Modern Thought and Politics, Honolulu, University of Hawai'i Press, 1999.

Articles connexes

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Liens externes

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