Le thème du singe cordé est un thème de l'iconographie de l'art roman, particulièrement apprécié de l'art roman en Auvergne pour le décor des chapiteaux[1]. Il s'agit de représentations de singes tenus en laisse par des hommes.

Chapiteau du singe cordé à l'abbatiale de Mozac (Puy-de-Dôme)

Le thème présente de nombreuses variantes. Le singe a souvent une apparence anthropoïde, mais ailleurs la forme simiesque est très marquée, comme à Saint-Nectaire (tête) ou à Thuret (corps). L'homme est debout ou assis, exceptionnellement c'est un cavalier (Maringues).

La disposition est souvent la suivante : le singe et l'homme sont disposés sur toute la hauteur de la corbeille, à deux angles voisins du chapiteau ; le singe est à la droite de l'homme. La corde, passée au cou de l'animal, est tenue par l'homme avec les deux mains (Mozac, Saint-Nectaire).

Exemples

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En Auvergne

Interprétation

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Les commentateurs hésitent entre une interprétation réaliste et anecdotique (représentation de bateleurs présentant des singes) et une interprétation symbolique et allégorique (l'homme tenant en laisse la part bestiale de lui-même).

Ces deux interprétations sont peut-être conciliables, si l'on suit le chanoine Craplet[9] : « ce singe cordé serait le pécheur ravalé au niveau d'une bête qu'on exhibe dans les foires, parce qu'il a cédé au démon aux mille ruses ».

Le singe peut apparaître sur d'autres chapiteaux sans être tenu en laisse, ainsi à Mozac.

Notes et références

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  1. Ce n'est pas le seul thème caractéristique du décor des chapiteaux auvergnats : on peut citer encore l'homme porte-mouton ou l'avare.
  2. A Bulhon, le singe, à tête anthropoïde, est représenté, comme à Droiturier, avec ses attributs sexuels.
  3. Une particularité du chapiteau de Maringues est que le singe est tenu par un cavalier.
  4. a et b Composition assez comparable à celle de Mozac.
  5. La tête du singe est très réaliste.
  6. A Thuret, le singe cordé est représenté de façon inhabituelle, sans son maître.
  7. A Droiturier, le singe, à tête anthropoïde, est représenté, comme à Bulhon, avec ses attributs sexuels.
  8. Anne Courtillé, Alain de Framond, Jacques Porte, Brioude et la basilique Saint-Julien, Nonette, Éd. Créer, 2004, p. 69 (fig.).
  9. Auvergne romane, coll. « Zodiaque », 1978, p. 57.

Bibliographie

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  • Pierre et Pascale Moulier, Églises romanes de Haute-Auvergne : La Mauriacois, Nonette, Éd. Créer, 1999. Voir « Le thème du singe cordé et l'idée d'animalité », pp. 39-42.
  • Zygmunt Świechowski, Sculpture romane d'Auvergne, illustrations de l'auteur, préface de Louis Grodecki, traduction française de Lina Carminati-Nawrocka et Aleksandra Zarynowa, Clermont-Ferrand, G. de Bussac, 1973, 422 p., ill. Voir spécialement p. 195.