Shakubuku (折伏) est avec shoju l'une des deux méthodes de conversion religieuse et « prosélytisme » du bouddhisme de Nichiren[1],[2] pour faire connaître l’enseignement et donner accès à la foi. La traduction littérale de shakubuku est « casser et soumettre » l'attachement aux enseignements jugés inférieurs[2] ou inadaptés à l’époque, mais la Sōka Gakkai propose la traduction « transmettre directement[3] » : propager le bouddhisme par la réfutation des attachements illusoires et éradiquer la souffrance qui accompagne de tels attachements[4].

Si le shakubuku a comporté, par l'utilisation qu'en a fait Jōsei Toda[5], un caractère agressif dans la période d'après-guerre au Japon ainsi que dans d'autres pays où le mouvement s'est répandu après 1961. La Sōka Gakkai et la Soka Gakkai Internationale (en) se défendent désormais de toute violence verbale dans cette pratique qui a évolué et s'est adoucie[1],[6]. Comme le note la sociologue Jacqueline Stone en 1994 : « Le mot shakubuku a subi un glissement sémantique et il est aujourd'hui fréquemment utilisé comme un simple synonyme de conversion, sans nécessairement impliquer la réfutation des “enseignements erronés”[7] ».

On trouve la première occurrence de ce principe dans le Sūtra Śrīmālādevī Siṃhanāda (en)[Note 1]. Il prend la forme d’un prêche fait par la dame Shrimala, fille du roi Prasenajit du Kosala, soutenue par le pouvoir de Shakyamuni. Comme le Sūtra du Lotus, ce sûtra expose la doctrine de l’ekayāna (en), « véhicule unique » (au sens d'ultime), dans lequel les autres (shrāvakayāna, pratyekabuddhayana, bodhisattvayāna) sont subsumés, et précise que la nature de bouddha est inhérente à tous les êtres sensibles. Il est considéré, avec le Sūtra de Vimalakirti, comme un écrit particulièrement valable pour les bouddhistes laïcs. Une autre traduction chinoise, faite par Bodhiruchi, en est donné dans le sûtra Daihôshaku[8]. Il apparaît également dans le Sûtra du Nirvana[Note 2] ainsi que dans La Grande Concentration et Intuition (le Maka Shikan), un ouvrage de Zhiyi, grand maître de l'école bouddhique chinoise Tiantai[Note 3],[9]. Nichiren affirme dans “Sur la pratique telle que le Bouddha l’enseigne”[10] que cette méthode a été utilisée successivement par Shakyamuni, Zhiyi et Saichō.

Origines modifier

On trouve la première occurrence de cette méthode dans le Sûtra Srimaladevi Simhanada, littéralement en sanscrit : “le Sûtra sur le rugissement du Lion de la reine Srimala”[11]. “Quand le lion rugit dans la forêt, les autres animaux se taisent et écoutent”. faisant ainsi référence à l'enseignement du Bouddha ou de ses disciples. “La proclamation du Dharma fait taire tous les enseignements [12].” Il apparaît également dans le Sûtra du Nirvana ainsi que dans le Maka Shikan (Grande Concentration et Intuition) de Zhiyi, grand maître de l'école bouddhique chinoise Tiantai.

Shakubuku est associé à l'un des aspects du bouddha, celui de l'antagonisme, symbolisée dans certains cas par une divinité telle que Fudo Myoo (acala), que l'on retrouve inscrite dans le Gohonzon de Nichiren.

Formé dans l'école Tendai, le moine Nichiren reprend au XIIIe siècle l'idée de Zhiyi dans ses écrits, qu'il associe à shoju[13],[10]. Bien que situant son époque, le XIIIe siècle, dans le début de Mappo, (fin de la Loi et décadence du bouddhisme) et reconnaissant la nécessité d'effort dans la propagation pour assurer la survivance du bouddhisme tel qu'il l'avait compris dans l'étude des textes, il explique à ses disciples la possibilité d'utiliser l'une ou l'autre méthode en fonction des circonstances, et conseille d'utiliser shakubuku envers ceux qui calomnient ou veulent détruire la Loi[14]. Ailleurs il écrit : « Les quatre pratiques paisibles [exposées au chapitre XIV du Sutra du Lotus] correspondent au shōju. Les suivre à notre époque serait aussi absurde que de semer des graines en hiver en espérant les récolter au printemps[10]. »

Shoju et shakubuku modifier

Shoju (攝受) qui signifie attirer à soi ou éduquer (sho) et recevoir (ju), et par extension prend le sens de conversion conciliante, ou accommodante sans réfutation des croyances erronées.

Shakubuku et shoju sont deux méthodes de présentation des enseignements du bouddhisme qui prennent leur source dans les interprétations de grands maîtres chinois tels que Zhiyi (ja. : Chigi, 智顗 (538-597) ou grand maître Tiantai) et le 6e grand patriarche de cette école : Miao-lo[15](妙楽, pinyin : Miaole ou Zhanran 湛然, 711–782). Dans leurs exégèses et commentaires des sûtras, ces maîtres ont édifié un système de classification des enseignements selon des critères de complexité, de chronologie et d'importance doctrinale. Ce système de classification sert d'architecture de référence au corpus bouddhique encore aujourd'hui dans de nombreuses écoles (ou sectes) bouddhiques d'influence chinoise ou japonaise et tout particulièrement les écoles issues du bouddhisme Tiantai. Il inclut des méthodes de diffusion de l'enseignement en fonction de ces mêmes critères[16].

Parmi ses méthodes, la pratique de la conversion conciliante (shoju) procède d'une initiation progressive aux enseignements considérés comme suprêmes sans réfutation des attachements à des enseignements considérés comme inférieurs ou erronés. À l'inverse, la méthode de conversion antagoniste implique une réfutation systématique sur la base de la classification chinoise que l'on peut qualifier de canonique. Cette méthode combative peut impliquer une éventuelle confrontation lors de discussions ou de débats théologiques.

La pratique de shakubuku dans le bouddhisme de Nichiren modifier

La transmission des enseignements bouddhiques fait partie intégrante de la pratique religieuse du Mahayana.
La méthode de conversion antagoniste fut employée et défendue par Nichiren, moine bouddhiste japonais du XIIIe siècle. Elle est explicitée, notamment dans la lettre intitulée en français « Conversation entre un sage et un ignorant »[Note 4], son usage étant articulé autour du principe des Cinq guides (principes) pour la propagation[17] : à tel moment la situation correspond à telle méthode et non une autre.. Nichiren n'a pas indiqué que c'était la méthode appropriée pour toutes circonstances et que shōju pouvait être préférable. Cette flexibilité d'interprétation a ouvert la voie à une controverse doctrinale parmi les adeptes ultérieurs de Nichiren”[18].

La notion de shakubuku est reprise dans de nombreuses autres lettres du corpus qui forment le socle doctrinal des écoles comme la Nichiren Shu ou la Nichiren Shoshu se réclamant de Nichiren, ainsi que des mouvements laïcs qui suivent le même enseignement tel que le Rissho Kosekai ou le Reiyukai ou la Soka Gakkai.

Dans le but de kosen-rufu, la propagation la plus large pour la paix dans le monde, la pratique de shakubuku fut un temps prônée par la Sōka Gakkai avec Joseï Toda au lendemain de la seconde guerre mondiale. Le Japon était dans une grande détresse morale à la suite de la défaite[19] et Joseï Toda percevait la nécessité d'une urgence[3], et la similitude entre son temps et celui de Nichiren. Pour répondre aux objections des nouveaux convertis il édita en 1957 un manuel (Shakubuku kyoten[20]) même si les réunions de discussion étaient et sont encore le principal lieu de transmission[21]. La dernière édition date de 1968 et depuis l'organisation s'est peu à peu démarquée[22] de cette technique, le temps ayant changé, tout en continuant à utiliser l’appellation "faire shakubuku".

Le sens du shakubuku a suivi une transformation sémantique qui l'apparente à une transmission de type shōju. “L'essence de la pratique de shakubuku consiste à encourager et faire l'éloge des autres, en dépit de notre propre tendance à les rabaisser. C’est une lutte intérieure contre nos préjugés et notre incroyance dans le potentiel humain, qui débouche sur l'expression courageuse et respectueuse de ce que nous croyons être juste, à travers les paroles et, surtout, le comportement.[22]

Controverse modifier

Le caractère antagonique de la pratique de shakubuku a fait l’objet d’une controverse, dont les points de vue contradictoires sont exposés ci-dessous :

Certaines publications continuent d'assimiler la méthode de shakubuku à une conversion forcée, voire violente, en contradiction avec l'esprit bouddhiste de tolérance (cf. Ashoka) véhiculé par d'autres grands courants du bouddhisme.

La méthode de shakubuku, ou conversion antagoniste, a été utilisée essentiellement après la capitulation japonaise en 1945 par plusieurs “nouveaux mouvements religieux” (shinshukyo) pour s'assurer de nouvelles adhésion et principalement [21] par la Sōka Gakkai[23]. Jōsei Toda son deuxième président a écrit un manuel détaillé des méthodes et stratégies à appliquer pour convertir la population. Elle a été perçue comme une incitation à des débats agressifs, voire des confrontations stériles, qui ne sauraient déboucher sur le but premier de ces méthodes : la diffusion des principes philosophiques du bouddhisme de Nichiren.

En 2004 Jane Hurst remarque : les détracteurs de la Soka Gakkai et de Nichiren continuent à se référer à la traduction littérale de shakubuku, to break and subdue, « casser et soumettre », pour induire l'idée d'un prosélytisme violent[4]. Si le shakubuku a comporté un caractère antagonique plus marqué dans la période d'après-guerre au Japon, la Soka Gakkai se défend de toute violence dans cette pratique. De plus son sens a évolué comme le note la sociologue Jacqueline Stone : « Le mot shakubuku a subi un glissement sémantique et il est aujourd'hui fréquemment utilisé comme un simple synonyme de conversion, sans nécessairement impliquer la réfutation des “enseignements erronés”[7] ». Et de conclure : « En dépit de voix isolées exhortant à un renouveau du shakubuku antagonique, l'opinion modérée prédomine aujourd'hui. C'est le point de vue qui s'accorde le mieux avec le discours actuel de tolérance et de pluralisme. »[24]

Selon Jacqueline Stone, c'est dans cet esprit qu’est pratiqué shakubuku pour la majorité des croyants du bouddhisme de Nichiren : un aspect important de la “pratique pour les autres” : « Non pas un action partisane d'affirmation de soi, mais la pratique de bodhisattva à l'époque de la Fin de la Loi, une action à la fois de compassion et de repentir. »[25] qui fait écho à l'expression « convaincante et libératrice » du terme pali originel sappatihariya.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Sûtra traduit en chinois en par Gunabhadra
  2. La notion de shakubuku apparaît dans ce sûtra à plusieurs reprises, par exemple, verset 7 de la Troisième partie dans la version pali ainsi traduite : «...jusqu'à ce que mes moines et nonnes, croyants laïcs hommes et femmes, soient devenus de véritables disciples (...) ayant appris la parole du maître, soient capables de l'exposer, la prêcher, la proclamer, l'établir, la révéler, l'expliquer en détail, et la rendre claire ; jusqu'à ce que, lorsque des opinions adverses apparaissent, ils soient capables de les réfuter totalement et correctement, et de prêcher cette Loi convaincante et libératrice. »Maha-parinibbana Sutta: Last Days of the Buddha (DN 16) (trad. du pali), (lire en ligne), traduit du pali par Sœur Vajira et Francis Story. La traduction précise que l'expression « convaincante et libératrice » correspond au pali sappatihariya, dérivé du verbe patiharati, « ôter », et cherche à en traduire le sens double : 1) ôter ce qui est adverse, par exemple, les oppositions et les objections – ce que couvre le terme « convaincante » ; 2) ôter les oppositions intérieures, c’est-à-dire les impuretés telles que l'avidité, etc, propres à la voie de l'arhat – ce que couvre le terme « libératrice ».
  3. Cité par Nichiren notamment dans son écrit “Sur l’ouverture des yeux” : « On lit dans La Grande Concentration et Pénétration : « Il y a deux façons de propager les enseignements du Bouddha. On appelle la première le shōju et la seconde le shakubuku. Quand il est dit dans le chapitre “Les pratiques paisibles” qu’il ne faut pas souligner les défauts des autres, il est fait référence à la méthode du shōju. Mais quand il est dit dans le Sūtra du Nirvana qu’il faut porter des sabres et des bâtons ou qu’il faudrait les décapiter, il est fait référence à la méthode du shakubuku. Ces approches diffèrent en ce que l’une est indulgente et l’autre sévère, mais l’une et l’autre apportent des bienfaits » »
  4. Dans cette lettre, Nichiren écrit : « Du point de vue du temps, il y a les époques de la Loi correcte, de la Loi formelle et des Derniers jours de la Loi, et, du point de vue de l’enseignement, il y a les doctrines du Hinayana et celles du Mahayana. Quant aux méthodes à adopter, il y a shōju et il y a shakubuku. C'est une erreur de pratiquer shakubuku à une époque où c'est shōju qui convient ; et il est non moins erroné de pratiquer shōju quand le moment est venu de faire shakubuku. La première chose à déterminer, par conséquent, c’est si, à l’époque actuelle, c’est la méthode de shoju ou de shakubuku qui convient. » Nichiren Daishonin (trad. du japonais par NSIC,1988), Lettres et traités de Nichiren Daishonin : Volume 5, ACEP, (ISBN 2-9507206-7-6), p. 118

Références modifier

  1. a et b (en) Michael K. Jerryson, The Oxford Handbook of Contemporary Buddhism, Oxford University Press, , 760 p. (ISBN 978-0-19-936238-7, lire en ligne), p. 305-310
  2. a et b (en) Handbook of Contemporary Japanese Religions, BRILL, (ISBN 978-90-04-23436-9, lire en ligne), p. 272
  3. a et b Dennis Gira, « vivre dans l'epoque de mappo », sur soka-bouddhisme.fr, (consulté le ).
  4. a et b Jane Hurst, Citoyens du monde Le mouvement bouddhiste Soka Gakkai au Japon, Oxford, L'Harmattan, , 306 p. (ISBN 2-7475-6710-9), p. 91 : Une réforme bouddhiste... Bien que "casser et soumettre" soit une traduction possible de shakubuku, ce choix de traduction a souvent été employé par les détracteurs de la méthode. Une responsable de la Soka Gakkai m'a dit un jour : « traduire shakubuku par "casser et soumettre" to break and subdue ce serait faire un contresens et perpétuer les accusations infondées selon lesquelles Nichiren faisait du prosélytisme violent, de même que la Soka Gakkai quelques siècles plus tard, car le terme suggérerait l'idée de violence physique plutôt que morale... »
  5. (en) Richard Hughes Seager, Encountering the Dharma : Daisaku Ikeda, Soka Gakkai, and the Globalization of Buddhist Humanism, University of California Press, , 268 p. (ISBN 978-0-520-93904-2, lire en ligne), p. 55
  6. (en) Scott A. Mitchell, Buddhism in America: Global Religion, Local Contexts, Bloomsbury Publishing, (ISBN 978-1-4725-8194-5, lire en ligne), p. 129 : « Soka Gakkai's rise, however, has not been without controversy. [...] Soka Gakkai's conversion techniques have been criticized in both Japanese and American press as overly aggressive and even militaristic. [...] its American branch, SGI-USA, remains a robust lay-lead organization while pulling back from aggressive proselytization of an earlier era. “L’essor de la Soka Gakkai ne s’est pourtant pas produit sans controverses. […] Les méthodes de conversion ont été critiquées à la fois au Japon et aux États-Unis comme gravement offensives [ou oppressantes] voire militaires. […] Sa branche américaine, la SGI-USA, maintient une solide organisation laïque en tirant un trait sur le prosélytisme oppressant d’une époque antérieure.” »
  7. a et b J. Stone, « Rebuking the Enemies of the Lotus, Nichirenist Exclusivism in Historical Perspective », Japanese Journal of Religious Studies, 1994, p. 254. [1]
  8. Dictionnaire du bouddhisme, traduction de René de Berval, Éditions du Rocher, 1991, p. 426
  9. Nichiren (trad. du japonais par Soka Gakkai), « ÉCRIT 30 : Sur l’ouverture des yeux », sur nichirenlibrary.org (consulté le ).
  10. a b et c Nichiren (trad. du japonais par Soka Gakkai), « ÉCRIT 42 : Sur la pratique telle que le Bouddha l’enseigne », sur nichirenlibrary.org (consulté le ), p. 395.
  11. (en) Buswell E. Robert Jr., Donald S. Lopez Jr., The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, , 3477 p., p. 2082 Śrīmālādevīsiṃ hanādasūtra
  12. (en) Buswell E.Robert Jr, Donald S. Lopez Jr, The Princeton Dictionary of Buddhism, Princeton, New Jersey, Princeton University Press, , 3477 p., p. 2015 Sim hanāda
  13. Nichiren (trad. du japonais par Soka Gakkai), « ÉCRIT 13 : Conversation entre un sage et un ignorant », sur nichirenlibrary.org, (consulté le ), p. 100.
  14. Nichiren (trad. du japonais par Soka Gakkai), « ÉCRIT 30 : Sur l'ouverture des yeux », sur nichirenlibrary.org (consulté le ), p. 289-290.
  15. (en) « Miao-lo », sur chinabuddhismencyclopedia.com (consulté le ).
  16. Nichiren (trad. du japonais par Soka Gakkai), « ÉCRIT 7 : L’enseignement, la capacité, le moment et le pays », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ), p. 48 à 54.
  17. Les cinq guides de la propagation [Goju no Sotai (五重の相)] : critères qu'il faut prendre en considération afin de propager le bouddhisme. Il s'agit d'avoir la compréhension correcte : de l'enseignement qu'il faut propager ; des capacités des personnes à croire et à comprendre ; de l'époque à laquelle l'enseignement doit être propagé ; du pays dans lequel il doit être dispensé ; et, des enseignements qui y ont déjà été répandus - http://www.nichiren-etudes.net/
  18. (en) Jacqueline Stone, « Rebuking the Enemies of the Lotus - Nichirenist Exclusivism (1994 », Japanese Journal of Religious Studies,‎ , p. 4 : Nichiren did not, however, insist that shakubuku was appropriate for all times and places. While he believed shakubuku to be best suited to the Final Dharma age, he conceded that shōju could still be an appropriate teaching method depending upon the place and the people involved. Here he drew a distinction between “countries that are [merely] evil” (because their inhabitants are ignorant of the Lotus Sūtra) where shōju would be the proper approach, and “countries that destroy the Dharma,” where only shakubuku would suffice. Nichiren regarded Japan in his own time as belonging to the latter category (Kaimoku shō [Opening of the eyes], RDNKK 1988, vol. 1, p. 606). These qualification allowed for flexibility of interpretation, but they also opened the way for doctrinal controversy among Nichiren’s later followers. traduction Nichiren n'a cependant pas insisté sur le fait que le shakubuku était approprié pour tous les temps et lieux : alors qu'il croyait que le shakubuku était le mieux adapté à l'époque de la Fin de la Loi (les Derniers Jours de la Loi ou mappō), il concéda que le shōju pouvait toujours être une méthode d'enseignement appropriée selon le lieu et les personnes impliquées. Ici, il a établi une distinction entre «les pays qui sont [simplement] mauvais» (parce que leurs habitants ignorent le Sūtra du Lotus) où shōju serait la bonne approche, et «les pays qui détruisent le Dharma (la Loi bouddique)» où seul shakubuku suffirait. Nichiren considérait le Japon à son époque comme appartenant à cette dernière catégorie (Kaimoku shō [Sur l’ouverture des yeux], RDNKK 1988, vol. 1, p. 606). Ces qualifications permettaient une flexibilité d'interprétation, mais elles ouvraient aussi la voie pour la controverse doctrinale parmi les partisans ultérieurs de Nichiren.
  19. (en) Noah Brannen, Soka gakkai japan's militant buddhists, , Pour environ cinquante pour cent de la population japonaise, le visage de la soka gakkai n'a été ni politique, ni organisationnel, ni controversé, mais plutôt celui affable d'un sauveur apparaissant au bon moment au milieu d'un désespoir spirituel personnel et national
  20. Jacqueline Stone, « L’exclusivisme de Nichiren dans une perspective historique : 7-Shakubuku après la Guerre », sur nichiren-etudes.net (consulté le ).
  21. a et b (en) Jacqueline Stone, « Rebuking the Enemies of the Lotus - Nichirenist Exclusivism », Japanese Journal of Religious Studies,‎ , p 22 Postwar Shakubuku and Sōka Gakkai : This handbook, liberally interspersed with quotations from Nichiren, set forth the essentials of the Lotus Sūtra and Nichiren’s teachings and provided sample arguments for countering the objections of prospective converts. The chief forum for shakubuku was—and still is—the small neighborhood discussion meeting (zadankai).
  22. a et b « shakubuku-la-pratique-du-dialogue », sur soka-bouddhisme.fr (consulté le ).
  23. Blacker, Carmen, « Le Soka Gakkai japonais. L'activisme politique d'une secte Bouddhiste », Archives de Sciences Sociales des Religions, Persée - Portail des revues scientifiques en SHS, vol. 17, no 1,‎ , p. 63–67 (DOI 10.3406/assr.1964.1754, lire en ligne  , consulté le ).
  24. Ibid., p. 254.
  25. Ibid., p. 235.

Bibliographie modifier

Liens externes modifier